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Roman francophone - Page 9

  • Eclats d'enfance. - Marie Sizun (Arlea, 2009)

    eclats d'enfance.jpgJe n'avais pas lu les deux livres précédents de Marie Sizun, mais je me souvenais des articles passionnés de Sylire à son sujet, aussi j'ai eu envie d'ouvrir ce joli livre des éditions Arléa.

    Cette fois il ne s'agit pas d'un roman mais d'un récit autobiographique. Marie Sizun est née dans le 20è arrondissement. Elle habite toujours Paris mais n'est pas retournée sur les lieux de son enfance. Un jour par hasard elle y passe et les sentiments mêlés qu'elle éprouve lui donnent envie d'écrire sur cette enfance et surtout sur ce quartier. Ses souvenirs, c'est par le biais des rues et des lieux qu'ils lui reviendront. On n'entre presque pas dans la grande bâtisse en briques rouges où elle habitait, en revanche on parcourt les rues environnantes de manière aléatoire, non-chronologique, de manière à faire ressurgir ces "éclats d'enfance", ces souvenirs qui apparaissent à l'évocation d'un nom, d'un lieu. Par cercles concentriques, l'auteur redécouvre les endroits qu'elle a explorés avec sa mère, son père, puis seule, et ces endroits ont une telle charge émotive qu'ils lui permettent de retrouver précisément des moments forts. Les nombreuses séances de cinéma avec sa mère. Les trop rares promenades avec ce père absent pendant la guerre, puis absent complètement. L'odeur du métro, les retours de l'école par le raccourci ou par le grand chemin, les anecdotes de l'enfance,...

    C'est avec beaucoup de retenue que Marie Sizun évoque son enfance. Sans jamais dire "je" (c'est "elle" ou "tu"), elle réussit pourtant à faire passer une incroyable émotion dans ce récit. Dans ces années de l'immédiat après-guerre, l'enfant découvre avec stupeur les bidonvilles à quelques centaines de mètres de chez elle, le cimetière du Père-Lachaise, la place des Fêtes sans fête,...Ses premiers émois, ses angoisses, ses découvertes nous parlent car nous avons tous un lieu d'enfance qui a été essentiel pour nous. Je pense que ce livre ravira ses lecteurs et sera pour les autres, comme pour moi, une belle porte d'entrée dans son univers.

  • Les autres, c'est rien que des sales types. - Jacques Bertrand (Julliard, 2009)

    les autres c'est rien que.gifA chaque rentrée littéraire, à côté des livres "sérieux", il y a toujours quelques livres légers et même franchement drôles. Cette année il y a La revanche des otaries de Wackenhein chroniqué ici par Laurence , et puis il y a Jacques Bertrand qui nous avait offert l'an dernier un Sales bêtes réjouissant, et qui récidive cette année avec cette fois les humains en ligne de mire.

    Tel un La Bruyère moderne, il nous propose une typologie des différents types humains que nous croisons forcément. Le touriste, le con, le commerçant, le parisien, .... Autant de qualificatifs qu'il épingle en décortiquant quelques expressions ou habitudes. Le grand con est plutôt inoffensif, le petit con souvent teigneux, et le gros con la plupart du temps un gros bêta. Le touriste est très différent selon qu'il est en solo (là il déteste les groupes), en groupe (il a déjà tout vu à la télévision), littéraire (il rédige ses ouvrages dans un bistrot à St Malo..),....Le commerçant est soit très commerçant (c'est souvent une critique), ou soit pas commerçant (c'est aussi une critique...),...

    Bref il nous propose une classification quasi scientifique de nos contemporains. C'est léger, bien vu, un peu inégal comme souvent dans ce genre d'exercice, mais toujours drôle. A conseiller aux lecteurs qui cherchent des livres drôles en bibliothèque ! (encore que l'humour ne soit pas le même pour tout le monde...)

    A noter que ce recueil rassemble les choniques de l'auteur dans Des Papous dans la tête sur France-Culture.

  • Mon enfant de Berlin. - Anne Wiazemsky (Gallimard, 2009)

    mon enfant de berlin.gifC'est la fin de la guerre. Claire Mauriac, 27 ans, veut être utile et sortir du cocon de sa célèbre famille. Elle est fiancée à Patrice, jeune homme de très bonne famille actuellement prisonnier en Allemagne. Elle part dans le Midi et s'exalte de tous ces moments forts passés au milieu des combats avec ses amis de la Croix-Rouge. Au moment où elle peut rentrer à Paris et sans doute se marier, elle demande à rejoindre la Croix-Rouge dans l'Est et est nommée à Berlin. Là-bas c'est de nouveau une vie difficile mais très exaltante qui la change, la murit, l'autonomise par rapport à sa famille. Et là-bas parmi tous les gens formidables qu'elle côtoie, elle rencontre "Wia", Wiazemsky, prince russe immigré, séducteur et extraverti qui pétille de vie et l'aime pour elle-même (il ne connaît pas François Mauriac)....

    Je crois que tous les lecteurs et lectrices ont été sous le charme de ce magnifique récit. Anne a utilisé les (nombreuses) correspondances de sa mère pendant la guerre, son journal intime ainsi que les souvenirs de ses proches pour retracer cette période. La vie pendant ces années difficiles (aussi bien la fin de la guerre que l'immédiat après-guerre) est évoquée par les yeux de cette jeune femme pourtant de santé fragile (elle est sujet aux migraines) mais qui est dotée d'un sang-froid sans faille pour conduire pendant des heures, s'occuper des blessés, et aussi faire la fête toute la nuit en buvant et fumant. Quelle vivacité dans ce récit qui évoque la naissance de cette passion entre Claire et Wia au milieu des ruines de Berlin qui est pour eux le plus beau des écrins. Ils ne pourront pas s'y marier (quand on s'appelle Mauriac on se marie à Paris...) mais feront leur voyage de noces dans la campagne autour. Autre moment émouvant : les séjours de Claire à Paris où elle ne réussit pas à parler de l'horreur qu'elle côtoie chaque jour et où ses proches ont l'impression qu'elle est là-bas presque en "vacances". Anne a fait un très beau travail de romancière en faisant revivre sa mère pendant les quelques années qui ont précédé sa naissance, puisque l'enfant de Berlin c'est bien sûr elle.

    Les avis tout aussi enthousiastes de Sylire,  Malice et Clarabel

    L'avis contraire de Lilly

    Et l'article de Bibliobs sur ce livre, avec la photo du mariage de Claire et Wia

  • Un roman français. - Frederic Beigbeder (Grasset, 2009)

    beigbeder.gifJe n'avais pas prévu de lire le livre de Beigbeder, et puis les circonstances.... : comme tous les ans on prépare une présentation de la rentrée littéraire pour les bibliothécaires du département, donc on essaie de balayer au maximum tout ce qui parait, notamment les ouvrages qui font "polémique". Je n'avais pas de préjugés contre ou pour Beigbeder. De lui, je sais qu'il fait partie des "people" et qu'il a une réputation de pitre mondain médiatique. Et je lis sa chronique dans Lire chaque mois.

    Bien qu'intitulé roman, ce récit est très largement autobiographique. Il commence par la garde à vue dont a été victime l'auteur, pris en flagrant délit de prise de cocaïne. Sa garde à vue se prolonge 48 h dans des conditions particulièrement difficiles et ce sera l'occasion pour lui de revenir sur sa vie et d'avoir l'idée de ce livre. De cette enfance aisée il ne lui reste que quelques bribes de souvenir. Pourtant ceux-ci reviennent peu à peu au fur et à mesure qu'il évoque ses grands-parents de la haute bourgeoisie basque de droite mais qui ont quand même hébergé des Juifs pendant la guerre. Son père épouse une jeune fille issue de la noblesse (basque aussi), et Frederic et son frère naissent à Neuilly avant de déménager dans différents appartements du XVIè. Mais le divorce de leurs parents, caché pendant plusieurs années, scindent leur vie en deux entre la vie mondaine et exubérante de leur père et celle, calme, de leur mère.

    On peut avoir une lecture cynique de ce livre, et je crois que certains critiques l'ont eu, où quelqu'un de (très) riche et (très) connu revient sur ses (petits) malheurs comme dans le sketch des Inconnus Auteuil Neuilly Passy, ou le Blues des fils de famille. D'autres critiques en font un incontournable de la rentrée. Je ne l'ai pas abordé comme cela, j'ai pris comme postulat que l'auteur faisait preuve de sincérité dans sa recherche d'un fil conducteur qui aurait mené sa vie. Après tout on peut être riche et célèbre et s'interroger sur soi, n'est-ce pas ....La garde à vue n'est clairement qu'un prétexte, c'est là où le terme "roman" se justifie. C'est probablement une réflexion que Beigbeder menait depuis longtemps et qui est devenu une urgence après cette épisode. Comme toute recherche de ses origines, celle-là est intéressante, parfois émouvante, et suit l'évolution de la société française au XXè sicècle. Je mettrai un bémol pour le style. S'il est agréable dans les chapitres intimistes, il abuse des comparaisons hasardeuses  et des excès de références littéraires (par exemple quand il se compare à Oscar Wilde dans La geôle de Reading) dans de nombreux paragraphes.

    En résumé ce n'est pas une mauvaise surprise que ce livre qui ne mérite, au final, "ni cet excès d'honneur, ni cette indignité"!

    Pour Mango c'est un coup de coeur

     

  • Volkswagen Blues . - Jacques Poulin (Actes Sud Babel, 1998)

    Lecture du Blogoclub : La tournée d'automne de Jacques Poulin

    Je m'apprêtais à recopier mon billet sur Tournée d'automne de Jacques Poulin que j'ai lu il y a quelque temps et que, comme tous les Poulin, j'ai adoré, mais je ne le retrouve pas ! Visiblement j'ai dû oublier de faire le billet. En tout cas je me souviens très nettement de cette atmosphère douce où les livres jouent un grand rôle. Et puis un livre sur un bibliobus ne peut que plaire à une bibliothécaire :-)

    Je mets donc le billet sur cet autre livre de cet auteur, que j'ai aussi beaucoup aimé.

    medium_9782742718009.jpg

    Quand Jack prend son combi Volkswagen (une histoire qui commence avec un combi Volkswagen ne peut pas être mauvaise...), il est bien décidé à retrouver son frère qu'il n'a pas vu depuis une vingtaine d'années. Il ne pensait pas faire le chemin avec une jeune fille fantasque, libre comme l'air, métissée indienne et mécanicienne de son état ! Pourtant c'est avec elle qu'il va reconstituer l'itinéraire de ce frère qui semble avoir suivi la piste des pionniers, de Québec à San Francisco, par la route de l'Oregon, avec "Sur la route" de Kerouac dans la poche ! Ce road-movie à travers le Canada puis les Etats-Unis est la quête d'un homme à la recherche de son enfance et de ses souvenirs, ça va se transformer en un morceau  de vie exalté par l'appétit de vivre de la jeune fille.

    Quand j'avais lu La tournée d'automne, j'avais cherché  des renseignements sur Jacques Poulin, j’avais vu que les mêmes thèmes (livres, écriture, tendresse, douleur de vivre) et les mêmes personnages (Jack Waterman) se retrouvaient dans tous ses livres.

    Je reprends mon commentaire d'alors qui convient complètement aussi à ce livre : ce ne sont pas les péripéties qui comptent mais les réflexions des personnages sur eux-mêmes et sur la vie. Beaucoup de tendresse, d’émotion et aussi d’humour permettent de traiter des sujets sérieux. Ce livre est aussi un bel hommage à la littérature avec les références à Hemingway et Kerouac.

    Une très belle phrase trouvée sur un article consacré à Jacques Poulin définit bien l’atmosphère de ses livres : ses personnages, est-il écrit, « frôlent le bonheur et craignent de s’en approcher de peur qu’il disparaisse ».

     

    Je rajoute le commentaire d'un bloggeur québécois (Louis)  : "Jacques Poulin écrit des fictions qui, étrangement, ressemblent à nos vies, ou à tout le moins à ce que nos vies pourraient être. Ses passions, ses réflexions, ses questionnements sont les nôtres. Il est toujours fascinant de découvrir nos pensées sous la plume d'un autre que nous."

     

  • Biographie de Pavel Munch. - Pascal Morin (Le Rouergue, 19 août 2009)

    biographie de pavel munch.jpgC’est dans une exposition que le narrateur rencontre pour la première fois les œuvres de Pavel Munch, des sculptures puissantes qui le bouleversent. Ensuite il n’aura de cesse de tout savoir sur leur auteur et de le rencontrer. De son enfance nous saurons que, délaissé par sa mère, il se rapprochera d’une Anglaise originale, Roberta, qui encouragera son sens artistique. Adolescent il souffrira, en pension, de ne pas être conforme aux autres enfants. Il faudra attendre qu’il commence à faire les Beaux-Arts, qu’il prenne conscience de sa profonde originalité, et qu’il apprivoise son corps et ses désirs pendant un été, pour que naisse le sculpteur Pavel Munch. Sa personnalité hors du commun et sa manière particulière de travailler la terre feront sa célébrité.

     

    C’est à une véritable enquête que se livre le narrateur pour écrire une biographie de ce sculpteur. Les personnes rencontrées, les lieux visités, tout sera nécessaire pour dresser un portrait de cet artiste.

     

    Pascal Morin fait ici œuvre de biographe et d’écrivain puisque ce Pavel Munch n’existe que dans son imagination. Pourtant tout est là pour nous tromper puisque le narrateur du livre s’appelle bien Pascal Morin. C’est donc à un jeu de miroir qu’il nous entraine pour aller au plus profond de ce qui fait l’artiste, c’est-à-dire ses désirs cachés, sa personnalité profonde, son enfance… 

     

    J'ai aimé la sensibilité de ce récit qui nous plonge dans le moi profond d’un créateur tourmenté. Les images qu'il fait naître me sont longtemps restées en mémoire.

     

    Les avis de Leiloona et de Telerama

     

  • L'A26. - Pascal Garnier (Zulma, 2009, rééd 1999)

    A26.jpgToujours du roman très noir avec Pascal Garnier. Cette fois nous rencontrons Bernard, employé SNCF et malade. Il vit avec Yolande, sa soeur, qui n'est pas sortie de la maison depuis qu'elle a été tondue à la Libération. Une maison auprès de laquelle "n'importe quelle décharge ferait figure de lieu de pique-nique" à côté. Murée dans sa folie, elle voit le monde comme il était pendant la guerre. Bernard garde encore un pied dans la réalité avec son travail, mais bientôt il doit s'arrêter, trop malade, et là il ne réussit plus à maîtriser ses pulsions violentes...

    Ce roman édité d'abord en 1999 porte en lui la vison très pessimiste de la vie que l'on retrouvera dans les autres romans de Garnier. En revanche je trouve qu'il lui manque justement ces touches d'humanité et de tendresse qui mettront l'accent sur le fil ténu qui sépare la "normalité"  du "tragique". Ici la folie est présente tout de suite et on sent que ça ne peut que très mal finir. J'ai préféré La théorie du panda où la folie est sous-jacente et surgit tout à coup sans que l'on s'y attende. Mais ça reste du très bon roman noir à lire quand on est inconditionnel de Garnier !

     

    InColdBlog a beaucoup aimé (mais pas de billet)

  • Nueva Königsberg. - Paul Vacca (Philippe Rey, 2009)

    nueva konigsberg.jpg1946. Le jeune Sébastien traîne son chagrin d'amour à Paris. Mais Jean-Baptiste Botul, philosophe, lui propose pour le distraire de partir avec lui au Paraguay étudier les moeurs d'une communauté bien particulière. Ses habitants vivent, mangent, s'habillent,... selon les principes de Kant, dans un village re-baptisé Nueva-Königsberg. Reste une question en suspens à laquelle Botul doit répondre : quelle doit être leur vie sexuelle ? Abstinence, comme Kant, mais dans ce cas la communauté va s'éteindre ? Ou amour libre selon les principes généraux kantiens, mais comment éviter la débauche, la jalousie,... ? Sébastien pense au début qu'il est tombé dans une communauté de fous, puis peu à peu, il commence à trouver du charme à cette vie "raisonnable", surtout en compagnie de la jolie institutrice...

    Bien loin du charme nostalgique de La petite cloche au son grêle (encore qu'il y ait quelques allusions à Proust dans ce livre...), Paul Vacca nous propose une sorte de fable philosophique légère et grave tout à la fois. Quelle est la finalité de l'existence, comment vivre selon la "raison", ... Autant de questions sérieuses traitées de manière très enlevée dans ce récit que j'ai lu le sourire aux lèvre. De plus il m'a ramenée à mes années d'étudiante quand j'étudiais Kant et que le prof nous racontait exactement ce qui est dit dans le roman à propos du rythme de vie tellement régulier de Kant que les habitants de Königsberg réglaient leur montre sur sa promenade ! En revanche je ne connaissais de Botul que le nom et j'ai été très intéressée d'en savoir un peu plus en allant sur Internet ! Question subsidiaire : après Proust et Kant, que va nous écrire Paul Vacca la prochaine fois ....

    Tout le monde a aimé  Amanda Bellesahi Cathulu Clarabel Keisha Aifelle

  • Comment va la douleur ? - Pascal Garnier (Zulma, 2006)

    comment va la douleur.jpgEncore un roman de Pascal Garnier ! Je n'avais pas prévu de le lire tout de suite mais il était disponible à la bib, donc... Et bien sûr encore un coup de coeur :-)

    Le roman commence très fort puisque dès le premier chapitre on voit Simon, personnage un peu mystérieux en villégiature dans une ville d'eau, qui fait tout ce qu'il faut pour se pendre dans sa chambre d'hôtel. Bernard, jeune homme qui est pour quelques jours chez sa mère, vient l'aider à en finir et récupérer une enveloppe ! Si après cela vous avez envie de continuer, c'est que vous aimez Pascal Garnier et que vous voulez savoir pourquoi !! Oui pourquoi cette fin sordide, pourquoi cette douleur de la part de ce personnage peu recommandable ? Et qui est ce Bernard qui a l'air un peu simplet mais qui porte en lui une fraîcheur et un amour de la vie qui étonne dans cette atmosphère ? Une sorte de road-movie va les rassembler tous les deux pendant quelques jours et tisser d'improbables liens...

    Je crois que cette introduction donnera envie de lire ce livre à ceux qui n'hésitent pas à plonger dans une atmosphère très noire, non dénuée d'humour, mais avec quand même une vision sombre de la vie. Pour certains, c'est le meilleur livre de Garnier, en effet c'est le plus désespéré. La citation qui donne son livre au roman vient d'une expression utilisée en Afrique pour dire bonjour à quelqu'un le matin avec ce "Comment va la douleur ?" qui donne le ton au livre. J'ai été très sensible à la manière dont Garnier va à l'essentiel des personnages sans perdre de temps et avec quelques réflexions qui touchent juste. Et ce flash-back qui dure tout le livre a des allures de polar dont on connaîtrait la fin mais que l'on ne veut pas quitter ! Décidément il n'y a que du bon chez cet auteur !!

    Tout le monde a aimé :  Chatperlipopette,Le Bibliomane,Cunéipage. Yv, Papillon, Valdebaz

  • Liquide. - Philippe Annocque (Quidam Editeur, 2009)

    liquide.gifSur un banc face au fleuve, le narrateur revient sur sa vie. Enfant si peu sûr de lui, quelle a été sa place aux côtés de ce frère, Pierre, tellement conforme aux désirs de ses parents. Amoureux d'Alexandrine, puis de Suzanne, puis père d'Agathe et de Flora, il a toujours suivi le chemin que l'on attendait de lui. Pourtant ce fleuve qui coule inlassablement et qui charrie ces brindilles dans tous les sens lui inspire un parrallèle avec sa propre vie. L'écoulement des jours, certes, mais aussi tous les éléments liquides qui ont été révélateurs pour lui, mer, larmes,....

    Philippe Annocque a un style bien à lui, une prose poétique qui évoque la fragilité et la souffrance du narrateur. Sans complètement bousculer le lecteur, il lui suggère quand même toujours d'aller voir ailleurs, dans ces détails qui ont fait de lui ce qu'il est devenu. Se laisse-t-on emporter par le courant, quelles sont les aspérités qui nous freinent et celles qui nous donnent de l'élan, et surtout pourquoi endosse-t-on ce rôle ?

    J'ai beaucoup aimé ce récit qui a à voir avec l'introspection et l'enfance tout en étant le contraire d'un livre psychologique. On y entre par petites touches et on y pense longtemps ensuite.

    Allez visiter le blog de l'auteur, Hublots, et ses textes quotidiens toujours originaux.

    Les avis très positifs de Sakhti et Calistoga  (ah, les magnifiques billets de Sakhti...) sur Zazieweb, de Lignes de fuite et de Remue.net