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garnier pascal

  • Cartons. - Pascal Garnier (Zulma, 2012)

    cartons.jpgUne femme disparue, un emploi intermittent,... Brice quitte la ville et va s'installer dans une maison isolée dans un petit bourg perdu. Le déménagement a été douloureux, l'emménagement l'est encore davantage. Les cartons s'accumulent et rien ne l'oblige à les défaire. Il attend. Mais quoi ? Le retour d'Emma ? Les visites de Blanche, figure fantômatique du village ?

    L'atmosphère fait tout d'abord penser à Une lointaine Arcadie, de Jean-Marie Chevrier, où le héros quitte tout pour vivre une vie solitaire dans une maison perdue dans la campagne. Mais Pascal Garnier nous réserve des surprises. Peu à peu le récit bascule et notre héros oscille entre rêve et réalité, tout cela au milieu de ses cartons ! La bonne surprise est que la fin n'est pas complètement noire comme d'habitude chez Pascal Garnier, mais plutôt gris foncé ;-)  C'est sans doute un des derniers récits de cet auteur, donc il faut le savourer !

     

    Laurent et Moustafette ont savouré...

  • L'année sabbatique. - Pascal Garnier (POL, 1986)

    9782818001646.gifJ'ai lu ce livre cet été mais comme mon mari vient de le lire, je lui laisse la parole pour ce billet.

    "C'est le Pascal Garnier que l'on aime que l'on découvre dans ce recueil de nouvelles et on retrouve bien les qualités qui nous font apprécier cet auteur.

    Tout d'abord, les titres des nouvelles qui sont déjà tout un programme... et un bonheur: "Presqu'il", "N'être", "Le robinet sur la tempe",...et surtout ce petit bijou"Portrait d'un petit couple légèrement de trois quarts à une terrasse".

    Ensuite l'humour qui, comme chacun sait, est " la politesse des gens désespérés", et s'applique parfaitement à Pascal Garnier. Ces scènes de la vie quotidienne dans toute leur banalité peuvent brusquement déboucher sur des situations abominable. C'est ce va-et- vient constant entre le sordide et la poésie la plus pure qui nous accroche tout au long du recueil. Pascal Garnier, avec un sens de l'observation et du détail particulièrement poussé et dont l'absurde n'est jamais absent, nous entraîne dans une fascination pour le vide et  l'"à quoi bon ?" qui est une de ses caractéristiques, avec ce pessimisme très noir qui reste sa principale marque de fabrique.

    Quelques citations pour apprécier son écriture et ses trouvailles : "Faire flotter le radeau médusé qui lui servait de coeur", "Des grosses gouttes éclataient sur le trottoir comme des louches de pâte à crêpes au fond d'une poêle", "Elle se donnait du mal comme d'autres se donnent du plaisir",... "

    Merci Elvira pour ton cadeau et j'attends toujours que tu ouvres un blog pour nous faire partager tes nombreuses lectures !

  • Les insulaires et autres romans (noirs). - Pascal Garnier (Zulma, 2010)

    9782843045103.jpgDans La place du mort, Fabien apprend brutalement la mort de sa femme. Celle-ci s'est tuée dans un accident de voiture. Mais que faisait-elle en Bourgogne ? Et surtout que faisait-elle... accompagnée d'un homme, mort lui aussi... En plus d'être veuf, il apprend aussi qu'il était trompé ! Comment en savoir plus ? Il décide de faire la connaissance de la femme de l'amant, veuve donc elle aussi...Mais ce qui n'était au départ qu'une curiosité tourne au drame.....

    Dans Les insulaires, Olivier va à Versailles enterrer sa mère qu'il ne voyait plus beaucoup. Il y a longtemps qu'il a quitté cette ville. Il a la surprise de découvrir que la voisine de sa mère est une ancienne amie à lui, Jeanne, une ancienne amoureuse même, qui vit toujours avec son frère aveugle, Rodolphe. On comprend qu'un secret lie Olivier et Jeanne, et ce secret, Rodolphe le connait. Le soir un bon repas très arrosé leur permet de fêter leurs retrouvailles en compagnie d'un SDF que Rodolphe a ramené à la maison. Le matin le SDF est retrouvé mort dans la baignoire d'Olivier. Qui l'a tué ? A partir de là, le huis-clos va se transformer en drame et même carrément partir en vrille...

    Dans Trop près du bord, Eliette vit seule dans une maison isolée en Ardèche. Elle est veuve et s'est habituée à cette solitude. Pourtant quand elle prend un homme à bord de sa voiture, elle se sent troublée. Qui est cet homme ? Est-ce le même qui a pris la fuite après avoir renversé et tué le fils des voisins ? Et cette fille délurée qui les rejoint, est-ce bien sa fille ? Cette atmopshère lourde va très vite virer au grand-guignol puis au drame...

    Je suis habituée aux récits très noirs de Pascal Garnier, mais là j'ai vraiment trouvé que c'était du noir de chez noir ! Pas la moindre lueur d'espoir, les quelques moments heureux sont très vite balayés, les chutes sont irréversibles ! Pourtant ses précédents romans, malgré leur côté sombre, avaient des élans de tendresse. Mais en vérifiant la date du copyright, j'ai vu que ces nouvelles étaient des rééditions et qu'elles faisaient partie de ses premières publications. Son univers s'est donc quand même un peu éclairci avec le temps, disons qu'il est parti du noir ébène pour arriver au noir tout court... ;-)

     

    L'avis de Kathel

     

  • Pascal Garnier nous a quittés

    pascal garnier.jpg

    Le site de Zulma le met en page d'accueil : Pascal Garnier nous a quittés le vendredi 5 mars. J'avais découvert cet auteur il y a quelque temps et avait presque tout lu ses romans, pour adultes et pour la jeunesse. Son humour très noir, ses histoires mettant en scène des personnages attachants et sa vision à la fois tendre et désespérée de la nature humaine m'avaient profondément touchée. Et l'an dernier j'avais eu l'occasion de bavarder plusieurs fois avec lui au festival de St Malo. Autant dire que cette disparition me touche beaucoup.

  • Le Grand Loin. - Pascal Garnier (Zulma, 2010)

    le grand loin garnier.jpgMarc, divorcé, dépressif, se sent étranger à sa propre vie. Que faire, où aller.... Il va chercher sa fille Anne qui est en hôpital psychiatrique pour l'emmener au Tréport. La station balnéaire est sinistre en hiver. Anne aimerait faire l'amour avec Désiré, le beau Black qui sert au bar de l'hôtel. Mais pourquoi rentrer à Paris, pourquoi ne pas partir loin, plus loin....

    Ce roman de Pascal Garnier est, comme ses autres livres, profondément noir et en même temps profondément tendre avec ses personnages. Ils sont seuls, cherchent un sens à leur vie, veulent ressentir un peu de plaisir. Et pour cela il faut aller jusqu'au "grand loin"... Certes, comme d'habitude Garnier va lui aussi très loin dans son histoire. Cynisme, noirceur, désespérance. Quand je lui avais dit que L'A26 était vraiment noir, il m'avait répondu "Ah oui celui-là c'est de l'italien, c'est du serré", alors que dire de celui-ci... Mais je suis d'accord avec Laurent qui écrit "Il pousse le bouchon un peu loin et c’est bon !"

    L'avis de Cuné

     

  • La solution esquimau. - Pascal Garnier (Zulma, 2006)

    la solution esquimau.gifInColdBlog m'ayant alléchée avec son billet ici, je me suis soudain rappelé que j'avais ce livre de Pascal Garnier qui m'attendait chez moi ! Je l'ai donc lu d'une traite (comme tous les Pascal Garnier !)

    Le narrateur, écrivain las de la littérature jeunesse, écrit un roman qui met à mal la morale. Louis, son héros, décide de faire comme Amélie Poulain : faire le bien autour de lui... mais pas de la même manière. Il remarque que ses amis seraient soulagés de bien des soucis s'ils héritaient, il décide donc de tuer anonymement d'abord sa mère, puis les parents de ses amis. Un peu surpris qu'ils ne débordent pas de bonheur, il continue toutefois son oeuvre philanthropique...

    Parallèlement, le narrateur se débat avec une créativité parfois en berne, une belle-fille ravissante et envahissante, des voisins gentils mais eux aussi très envahissants, et un ami désespéré. L'univers s'assombrit, la mort rôde, la fiction ne rejoindrait-elle pas la réalité ?

    Ce petit livre est comme d'habitude un régal. Plein de petites phrases qui font mouche, il se joue de la morale tout en observant avec tendresse ses personnages. La vie, ce n'est facile pour personne, surtout pas pour les personnages de Pascal Garnier... 

     L'avis enthousiaste de Laurent et ceux de Cuné et de Clarabel

  • Pascal Garnier encore...

    pascal garnier.jpg

    Quelques réflexions de Pascal Garnier recueillies ce week-end au hasard des échanges avec lui ou des rencontres avec d'autres auteurs dans un festival bien connu. Ou comment mieux le connaître et encore mieux apprécier ses livres...

    "Dur le début de Comment va la douleur ? Mais non, puisque le plus dur est dit, on ne peut avoir que de bonnes surprises ensuite..."

    "Dur L'A26 ? Ah oui, celui-là c'est de l'italien, du serré !"

    "Dans Lune captive, j'ai mis mes personnages dans cet univers clos, presque carcéral et j'ai attendu...Ce qui devait arriver arriva..."

    "Pour La théorie du panda, je suis parti d'une photo où on me voyait dans une gare devant un train à Lamballe. J'ai imaginé ce personnage. Est-ce qu'il partait, est-ce qu'il arrivait ? "

    "La vie est tellement dure qu'il faut mieux se réfugier dans l'imaginaire et imaginer la vie comme un roman. Moi j'ai compris ça dès que j'ai su lire. Quand on me montrait la plage, le sable fin et le soleil sur les affiches, moi je voyais tout de suite les ordures derrière..."

    (A noter que son copain Marcus Malte, aux thématiques à peine moins noires, acquiesçait à côté.... Pris en sandwich entre les deux, Jean-Marie Blas de Roblès...)

  • Pascal Garnier écrit aussi pour la jeunesse

    Une collègue m'ayant dit que les romans pour la jeunesse de Pascal Garnier étaient aussi très intéressants, j'en ai pris un "paquet" à la bib et les ai lus pendant mes pauses déjeûner (oui je fais partie des rares blogueuses qui adorent lire et manger en même temps..)

    On reconnait bien son univers et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces quatre romans jeunesse après avoir lu ses romans pour adultes. L'atmosphère est un peu moins sombre mais ses personnages sont quand même toujours un peu à la marge, ils ne se sentent pas bien dans le monde tel qu'il est et il leur faudra une rencontre ou un déclic pour aller mieux.

    motus.jpgMotus (Syros, Souris noire, 1989)
    Antoine traine son ennui dans le square. Il est triste car il doir changer d'école et il ne veut pas encore rencontrer de nouveaux enfants, être dans une nouvelle école. Pour convaincre ses parents de ne pas y aller, il ne trouve qu'une solution, ne plus parler, être muet. Mais peu à peu tout le monde le considère comme légèrement retardé... tout le monde sauf l'oncle Féfé, baroudeur et voyageur qui lui propose de l'emmener dans "son" château pour l'aider. Mais de drôles d'occupants arrivent dans ce château, que cachent-ils ?
    Voilà un joli roman d'aventure où le jeune Antoine va pouvoir retrouver la joie de vivre.

     

     

    decharge.jpgLa décharge (Syros, Souris noire, 1992)
    Rico ne se plait pas vraiment chez sa tante Zita en vacances, et dès qu'il le peut (après un événement tragique !) il part et rencontre une fille de son âge. Sa vie est beaucoup plus amusante car elle habite avec son père qui s'occupe de la décharge municipale. Elle a des centaines de jeux et de jouets, elle peut faire du tobogan sur le tas d'ordures et un jour elle a même trouvé un coffre plein de billets et d'or. Mais les propriétaires du coffre viennent le récupérer et Rico va se trouver mêlé à une aventure bien dangereuse.
    Encore un roman d'aventure très agréable.

     

     

    traqués.jpgTraqués (Gallimard, Médium, 1995)
    Ce titre est pour les plus grands (pour des adolescents). Les deux frère Bouin vivent dans une caravane sans leurs parents et vont à l'école quand ils y pensent. Quand l'assistante sociale passe, ils lui disent que justement leurs parents viennent de s'absenter. Mais cette fois ils ne peuvent plus mentir et quand elle arrive, ils s'enfuient et rencontrent Vanessa, aussi paumée qu'eux, un peu plus grande peut-être. Ensemble ils essaient de se débrouiller pour manger et dormir, mais tout s'arrange quand elle les emmène chez une grande-tante qui habite au bord de la mer. Elle est originale mais pas fâchée de voir un peu de vie autour d'elle, surtout que les uns et les autres commencent à prendre leurs habitudes et à vivre sereinement. Mais des enfants en fuite peuvent-ils refaire leur vie tout simplement ici ?

    On sent que l'auteur est vraiment très proche de ces enfants paumés et qu'il a beaucoup de tendresse pour eux. Certes ils ne sont pas toujours très honnêtes mais ils n'ont pas le choix, et quel plaisir de les voir s'épanouir dans cette maison au bord de la mer. La fin reste très ouverte...à vous de voir..

     

    gare de rachid.gifLa gare de Rachid (Syros jeunesse, les uns et les autres, 2000)
    Celui-ci est aussi pour les plus grands. Quand Rachid est arrivé d'Algérie à Paris, il a tout de suite trouvé du travail dans une gare comme balayeur, et celle-ci est devenue son univers. Il la connait dans ses moindres recoins, il connait aussi tous les horaires des trains, il habite juste à côté. Il est heureux dans cet endroit qu'il s'est approprié. Mais un jour il est convoqué et on lui annonce qu'il est licencié, une machine à nettoyer va remplacer plusieurs balayeurs. Que peut-il trouver d'autre, que va-t-il faire ? Il décide de continuer à balayer sa gare comme si de rien n'était, et il squatte un vieux wagon désaffecté. Mais cette solution ne va pas pouvoir durer....

    J'ai vraiment été très touchée par ce récit plein d'humanité et très actuel. Ou comment la vie d'un homme peut être détruit en quelques instants sans qu'il puisse rien faire. En revanche pas de happy end, les contes de fée n'existent pas quand on s'appelle Rachid et qu'on est balayeur !

     

  • L'A26. - Pascal Garnier (Zulma, 2009, rééd 1999)

    A26.jpgToujours du roman très noir avec Pascal Garnier. Cette fois nous rencontrons Bernard, employé SNCF et malade. Il vit avec Yolande, sa soeur, qui n'est pas sortie de la maison depuis qu'elle a été tondue à la Libération. Une maison auprès de laquelle "n'importe quelle décharge ferait figure de lieu de pique-nique" à côté. Murée dans sa folie, elle voit le monde comme il était pendant la guerre. Bernard garde encore un pied dans la réalité avec son travail, mais bientôt il doit s'arrêter, trop malade, et là il ne réussit plus à maîtriser ses pulsions violentes...

    Ce roman édité d'abord en 1999 porte en lui la vison très pessimiste de la vie que l'on retrouvera dans les autres romans de Garnier. En revanche je trouve qu'il lui manque justement ces touches d'humanité et de tendresse qui mettront l'accent sur le fil ténu qui sépare la "normalité"  du "tragique". Ici la folie est présente tout de suite et on sent que ça ne peut que très mal finir. J'ai préféré La théorie du panda où la folie est sous-jacente et surgit tout à coup sans que l'on s'y attende. Mais ça reste du très bon roman noir à lire quand on est inconditionnel de Garnier !

     

    InColdBlog a beaucoup aimé (mais pas de billet)

  • Comment va la douleur ? - Pascal Garnier (Zulma, 2006)

    comment va la douleur.jpgEncore un roman de Pascal Garnier ! Je n'avais pas prévu de le lire tout de suite mais il était disponible à la bib, donc... Et bien sûr encore un coup de coeur :-)

    Le roman commence très fort puisque dès le premier chapitre on voit Simon, personnage un peu mystérieux en villégiature dans une ville d'eau, qui fait tout ce qu'il faut pour se pendre dans sa chambre d'hôtel. Bernard, jeune homme qui est pour quelques jours chez sa mère, vient l'aider à en finir et récupérer une enveloppe ! Si après cela vous avez envie de continuer, c'est que vous aimez Pascal Garnier et que vous voulez savoir pourquoi !! Oui pourquoi cette fin sordide, pourquoi cette douleur de la part de ce personnage peu recommandable ? Et qui est ce Bernard qui a l'air un peu simplet mais qui porte en lui une fraîcheur et un amour de la vie qui étonne dans cette atmosphère ? Une sorte de road-movie va les rassembler tous les deux pendant quelques jours et tisser d'improbables liens...

    Je crois que cette introduction donnera envie de lire ce livre à ceux qui n'hésitent pas à plonger dans une atmosphère très noire, non dénuée d'humour, mais avec quand même une vision sombre de la vie. Pour certains, c'est le meilleur livre de Garnier, en effet c'est le plus désespéré. La citation qui donne son livre au roman vient d'une expression utilisée en Afrique pour dire bonjour à quelqu'un le matin avec ce "Comment va la douleur ?" qui donne le ton au livre. J'ai été très sensible à la manière dont Garnier va à l'essentiel des personnages sans perdre de temps et avec quelques réflexions qui touchent juste. Et ce flash-back qui dure tout le livre a des allures de polar dont on connaîtrait la fin mais que l'on ne veut pas quitter ! Décidément il n'y a que du bon chez cet auteur !!

    Tout le monde a aimé :  Chatperlipopette,Le Bibliomane,Cunéipage. Yv, Papillon, Valdebaz