Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Roman francophone - Page 11

  • Mère et fille . - Eliette Abécassis (Albin Michel, août 2008)

    4ab5e747470e6788a33d167c01ec55b8.jpgNathalie travaille avec sa mère dans la maison de haute couture de celle-ci. Comment trouver sa place, comment s'affirmer face à cette mère à la personnalité écrasante qui a tout créé, qui a conduit sa vie et celle de sa fille avec énergie et autorité et qui aujourd'hui veut encore être la première. La plongée dans l'histoire familiale permettra à Nathalie de mieux comprendre pourquoi sa mère est telle qu'elle est et comment cette histoire s'est faite par les femmes  et contre les hommes, ou en tout cas sans eux. C'est difficile pour elle d'exister par elle-même, y réussira-t-elle ?

    Les nombreuses références aux grands noms parisiens et de la couture nous font (plus ou moins vite) comprendre que cette femme est Sonia Rykiel et que cette histoire a sans doute des bases réelles. Pour ma part je n'ai pas du tout été touchée par cette histoire et j'ai eu du mal à aller jusqu'au bout. Je trouve que le thème, "les relations passionnelles mère-fille", qui est le coeur du livre, est surtout "les relations mères-filles quand on est riche et célèbre", ce qui à mon avis rend le propos beaucoup plus superficiel et beaucoup moins universel !

    L'avis des "Notes bibliographiques" est beaucoup plus positif que le mien, c'est pourquoi je le cite. Pour eux le livre mérite trois étoiles (sur un maximum de cinq) et, je cite, "Quatre chapitres écrits dans un style souple, lyrique, aux phrases parfois concises, charnelles, parfois étouffantes comme l'atmosphère qu'elles décrivent. Inspirée, la romancière fait entendre cet hymne à l'amour entonné par les voix si semblables, si différentes, d'une fille et d'une mère indissociables".

  • La relieuse du gué . - Anne Delaflotte-Mehdevi (Gaïa, août 2008)

    e1751f0512836783e6bc08c4ab69be70.jpgBelle entrée en matière pour la rentrée littéraire avec ce joli premier roman. L'héroïne : Mathilde, une jeune femme relieuse installée depuis peu en Dordogne dans un petit village. Un matin tôt, un homme, pas bavard et l'air épuisé, vient lui déposer un livre d'aquarelles auquel il tient beaucoup. Dans la journée, il se fait renverser par une voiture et meurt. Il n'a aucun papier d'identité sur lui. Qui est-il ? Le seul lien est ce livre. Grâce à lui, et avec l'aide des habitants du village, elle essaie de savoir qui est cet inconnu et quelles sont les mystérieuses ruines romaines dessinées dans ce livre.

    Sur une toile de fond plaisante, celle d'un village, de ses artisans et de son histoire, l'auteur nous raconte une histoire attachante. L'intrigue ne se déroule pas forcément comme on l'imaginait. Les personnages secondaires sont bien campés. Et l'art de la reliure est décrit avec précision et passion, on sent que l'auteur est elle-même relieuse ! Un roman qui se lit avec beaucoup de plaisir.


    C'est le coup de coeur du mois de la revue "Notes bibliographiques".

    L'avis tout aussi positif de Sylvie

  • Le Magasin des Suicides . - Jean Teulé (Julliard / Pocket, 2007 / 2008)

    e1dc52e25e89acdda4bde628ce1d684f.jpgEssel, dans son billet sur les romans qui font rire, citait ce Magasin des Suicides et m'a donné une envie irrépressible de le lire d'urgence ! Heureusement,  je l'ai trouvé chez le marchand de journaux d'à côté, le soir même en sortant du travail !

    A ceux qui ne l'ont pas encore lu, précipitez-vous pour le faire car c'est un petit bijou ! D'accord, il faut aimer l'humour noir, mais vraiment on se régale avec les trouvailles géniales, hilarantes et poétiques de Teulé !

    L'histoire : une famille tient de père en fils et de mère en fille un magasin spécial : on y trouve tout ce qu'il faut pour le suicide. Mais attention, pas n'importe quel suicide : un suicide réussi ! Un de leur adage : "vous avez raté votre vie, réussissez votre mort" ! Pour cela tout est bon, corde avec le meilleur chanvre, poisons variés, bonbons empoisonnés, piqûres mortelles. Non, vraiment, rien à dire, ils sont bien équipés. Et eux-mêmes ont le tête de l'emploi, funèbres à souhait, voyant tout en noir, ravis que leurs enfants soient gothiques, anorexiques et dépressifs ! Mais bien sûr il y a un hic dans tout cela: leur fils le plus jeune est la joie de vivre incarnée ! Il chante tout le temps, trouve toujours le côté positif des choses, distrait les clients ! Ses parents sont désespérés, que vont-ils en faire ???

    Teulé a réussi à faire une histoire merveilleuse sur cette drôle d'histoire ! Le récit est court bien sûr, il n'aurait pas supporté la longueur, mais suffisant pour camper le décor et pour que l'on rie franchement de nombreuses fois. A conseiller donc autour de vous. Evitez quand même la grand-mère sensible ou la grande tante fragile ;-)

    L'avis d'Essel, d'Arsenik sur Biblioblog , de Joelle  ,  Yue Yin - Bernard - Tamara - Sophie - Elfe - Jules - Cuné - Amy - Praline   - Thom -

  • Les années . - Annie Ernaux (Gallimard, 2008)

    0d8f700ce114e9794cadd8dc3e6450cd.gifAprès des ouvrages plutôt courts et intimistes, Annie Ernaux élargit son propos en mettant en parallèle le monde qui l'entoure et des moments clés de son existence matérialisés par des photos. Les événements politiques, mais aussi la société, les objets courants, les moeurs, la publicité, etc... Depuis les années quarante jusqu'à nos jours, elle égrène inlassablement tout ce qui l'a entourée, influencée, accompagnée. De la période avant la pilule à la libération des meurs, du mariage au divorce comme étape obligée, d'un monde rural et entravé au monde illimité offert par Internet,... Que reste-t-il de ces années, de "ses" années à elle qui sont aussi en partie les nôtres ?


    J'ai trouvé ce livre extrêment intéressant pour plusieurs raisons.


    Tout d'abord Annie Ernaux réussit à parler d'elle sans faire dans "l'auto-fiction" tant décriée. Pour cela elle met de la distance entre elle et le personnage qu'elle évoque, notamment en utilisant le pronom "elle" au lieu de je. Pas de psychologie, pas de lamentations ou d'auto-satisfaction. Elle était cette fille-là à cette époque.


    Ensuite parce qu'elle réussit à créer un arrière-plan qui devient constitutif d'elle-même, et par là même, de nous ! Les souvenirs qui l'accompagnent sont aussi les nôtres et ceux de nos concitoyens. On est les enfants des "Trente glorieuses", de "Mai 68" ou des "années fric". En parlant d'elle, elle parle clairement de nous aussi et on se retrouve, à différents stades du livre selon notre âge, dans ses évocations de notre quotidien. Le parallèle qu'elle fait entre la femme qu'elle est devenue et la société qui l'entoure ne peut que nous parler à nous aussi.


    Enfin, et je pense que c'est le plus intéressant, elle a une démarche extrêmement personnelle dans sa réflexion sur le 73e1d171f741df3fdf0b50dd1689391d.jpgtemps. Elle note très bien qu'elle a vécu cet accélération du temps dont on parle souvent. Ce n'est pas seulement une constatation de l'évolution des techniques de communication, c'est aussi un changement de l'être. L'immédiateté offerte par les téléphones portables et Internet par exemple, lui pose question. Alors comment l'exprimer ?


    "Ce qui compte", écrit-elle," c'est saisir cette durée qui constitue son passage sur terre à une époque donnée...La forme de son livre ne peut donc surgir que d'une immersion dans les images de sa mémoire pour détailler les signes spécifiques de l'époque, de l'année, dans laquelle elles se situent... Des arrêts sur mémoire en même temps que des rapports sur l'évolution de son existence, ce qui l'a rendue singulière, non par la nature des éléments de sa vie, externes ou internes, mais par leur combinaison, unique en chacun."


    Je crois que l'on a parfois reproché le côté "catalogue" de ce livre. Certes il y a parfois de longues listes d'événements ou d'objets. Toutefois les extraits que j'ai notés plus haut explicitent en partie cette démarche très volontaire de la part d'Annie Ernaux. Sans vouloir faire un parallèle trop évident, je dois quand même dire que j'ai trouvé la démarche très proustienne avec cette recherche d'un temps peut-être pas perdu mais en tout cas passé !


    L'avis de Laurent et celui de Dasola

  • Pauline . - Alexandre Dumas (GF / Flammarion, 2007)

    b0dcc8630206f5fb64b6b5da12603730.gifLu dans le cadre du Club de lecture des blogueuses


    Je dois dire que spontanément je n'aurais pas lu un roman d'Alexandre Dumas et surtout pas celui-là qui m'était inconnu, ce fut donc une bonne surprise !

     

    Dès les premières pages on est pris par l'intrigue et on ne peut plus s'arrêter. Jugez plutôt. Le narrateur croise plusieurs fois Alfred, un de ses amis proches, avec une femme qui cache son visage sous un voile. Il lui semble la connaître... Quelque temps plus tard, il apprend qu'elle est morte ..... Quand il revoit son ami, il le presse de questions et celui-ci lui raconte les aventures qui lui ont permis de rencontrer cette femme, Pauline. Il est tombé amoureux d'elle à Paris et la retrouvera dans des circonstances rocambolesques. Elle est retenue prisonnière dans les souterrains d'un château isolé et il réussira à la sauver. Mais comment elle, la femme du célèbre comte Horace de Beuzeval, a-t-elle pu en arriver là ????

     

    La magie Alexandre Dumas a tout de suite opéré sur moi et, alors que je m'apprêtais à lire ce roman sans enthousiasme particulier, je l'ai lu d'une traite et avec une frénésie digne de Millenium ! Il faut dire que Dumas connait son métier et, même si son style est parfois grandiloquent, la construction du récit est imparable ! D'abord on voit cette femme mystérieuse qui, c'est sûr, cache un secret. Puis on apprend qu'elle est morte. Puis Alfred nous raconte les circonstances de leur rencontre. Et enfin, et seulement à la fin, on a son récit à elle qu'elle a confié à Alfred et qui donne la clé de tout ! Impossible donc de s'arrêter avant la fin !

     

    Quant à l'ambiance générale du livre, elle m'a rappellée les romans gothiques que j'ai lus il y a longtemps comme Le moine de Lewis ou Annette et le criminel de Balzac. Il y a des enlèvements, de la brume, des châteaux isolés, des êtres pervers qui font du mal à des jeunes femmes innocentes ! Mmm, j'adore !

  • La maison de l'été . - Patrick Cauvin (Nil, 2008)

    9ada2d14637eef269c3c5f775e052261.jpgPuisque, contrairement à Flo ;-)
    - je ne trouve pas que la Touraine soit trop au Nord
    - j'avais aimé La maison du retour de Kaufmann dans la même collection
    - j'avais aussi bien aimé les romans de Cauvin quand j'étais plus jeune,
    j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre.

     

    Avec ses cachets de droits d'auteur, et fortement influencé par sa famille, Cauvin décide d'acheter une maison de campagne, lui le citadin forcené ! Le choix se fait naturellement pour une bâtisse de caractère à proximité des châteaux de la Loire. Il mettra du temps à s'habituer à cette maison, et c'est au fil des années, des étés, des séjours d'amis, que peu à peu il ressentira qu'elle a vraiment une âme. Elle se laissera peu à peu apprivoiser, laissant des messages mystérieux "On l'a mis sous la pierre de l'entrée " (un cadavre ??), faisant entendre des soupirs asthmatiques la nuit, rapprochant les résidents dans sa cuisine trop petite,...

     

    Le livre de Cauvin n'est pas comparable à celui de Kauffmann qui nous livrait, grâce à cette maison, son état d'esprit après son retour de captivité du Liban, mais j'ai trouvé que ce livre avait beaucoup de charme. Pas de caricature de Parisien à la campagne, pas d'anecdotes exagérées sur les mésaventures d'un propriétaire terrien. Tout est en finesse dans une jolie évocation de la manière dont on s'attache peu à peu à un lieu. Vraiment une lecture agréable où l'on apprend à mieux connaître son auteur.

     

  • J'ai épousé un Casque bleu . - David di Nota (Gallimard, 2007)

    783d2f5f51a2319db4d32da2f46f2e43.jpgLe roman commence comme un récit léger, brillant, d'un narrateur versaillais de bonne famille, entouré d'amis et s'ennuyant dans les soirées. Proche de sa mère, il est sévère avec son père, un militaire peu présent ni à la maison ni même en France. "J'ai épousé un Casque bleu" dit de lui sa femme ! Son séjour à l'hôpital est perturbant pour le narrateur qui tente de se rapprocher de lui en s'informant sur les événements de Bosnie, puis en partant là-bas avec lui. La réflexion sur le rôle exacte des Casques bleus, "le maintien de la paix", alors que le pays est en guerre, est incisive, parfois drôle, souvent cruelle. Qui sait quoi ? Qui fait quoi ? Est-ce une mascarade ?


    La distance constante apportée au récit par le narrateur en fait presqu'une fable sur la guerre et sur l'humanitaire. Les relations avec le père cimente le tout et lui donne son unité. Voilà un livre sérieux, certes, mais dont le style irréprochable crée des images fortes.

     


    Merci à Olivia de m'avoir fait découvrir ce roman qui lui tient à coeur pour des raisons très personnelles.

     

    L'avis du Magazine littéraire , de Benoit Duteurtre et d'Eric Neuhoff

  • Bazar magyar . - Viviane Chocas (Héloïse d'Ormesson, 2006)

    4ea3aa25a0e839a55cac06ba55e9095a.jpgNée en France de parents hongrois, l'auteur ne connait de la Hongrie que quelques parents venus en visite et surtout quelques plats locaux rituellement faits par ses parents. De la langue, rien. Du pays, rien. Des événements de 1956 non plus. On les appelle "les événements" mais tout est fait pour oublier ces années et s'intégrer au pays d'adoption, la France. Pourtant l'auteur est attirée par cette langue qu'elle ne connait que par les plats et les ingrédients qui, alors, forment des mots rudes qui s'allient à la saveur particulière des mets. Quand elle devra aller à Budapest en tant que journaliste en 1989, elle reconnaîtra cette langue et y associera tout de suite ses souvenirs culinaires. Et l'émotion va surgir, violente.

    Dans ce récit qui n'est, au départ, que l'évocation d'un pays d'origine, thème assez récurrent, l'émotion surgit vraiment dans la seconde partie. C'est là que l'auteur va découvrir ce pays à l'occasion de la chute du mur de Berlin et du rideau de fer. La violence des émotions qui secouent alors les Hongrois se mêle à ses émotions à elle en découvrant ce pays et cette langue jusque là à peine découverte. C'est vraiment un joli récit qui parle de la recherche des racines et aussi de l'importance de la cuisine comme lien entre les hommes !

    Lu dans le cadre du Prix des lecteurs d'une bibliothèque-amie sur la littérature hongroise.

  • Hier . - Agota Kristof (Seuil, 1995)

    7d8057cbe4a7f1db71e8e7760c4ca76c.jpgQuand le psychiatre demande à Sandor de lui parler de son enfance, il s'invente des parents morts dans les bombardements, un orphelinat et un exil. Pourtant lui sait que tout cela est faux. Sa mère : une prostituée dont il entend les ébats dans la chambre à côté. Son père : l'instituteur, marié et père de famille, qu'il poignarde sans réussir à le tuer. Line : la fille de l'instituteur, son amour de jeunesse qu'il a dû quitter. Quand il la retrouve de nombreuses années plus tard, il ne lui révèle pas qu'elle est sa demi-soeur et continue à l'admirer et à l'aimer.

    Entre délire et réalité, ce roman nous transporte, comme souvent chez Agota Kristof, dans un monde d'exil et de malheurs. Le sujet de ce livre est tout ce qu'il y a de plus sordide, pourtant elle réussit à ne pas sombrer dans le pathos grâce à une écriture dépouillée. En évitant toute description et tout sentiment, elle donne au texte une belle universalité. A ne pas lire toutefois si on veut quelque chose de léger et de distrayant....

    Lu dans le cadre du Prix des lecteurs d'une bibliothèque-amie sur la littérature hongroise. Agota Kristof est hongroise mais, réfugiée en Suisse, elle écrit en français.

  • Je, François Villon . - Jean Teulé (Julliard, 2006)

    d435f616aa4127b5179dd004397b5113.gifLu dans le cadre du Club de lecture des blogueu(ses)rs

    Dans un Moyen-Age dur et violent où la vie est un perpétuel combat, le jeune François, orphelin de père et bientôt de mère,  est confié à Guillaume de Villon, chanoine et chapelain, alors qu'il a huit ans. Celui-ci l'élèvera comme s'il était son fils et lui fera suivre des études. A vingt ans il a fait de solides études littéraires et juridiques et est clerc. Mais François, qui prend le nom de Villon, aime aussi fréquenter les mauvais lieux et les camarades voleurs et même assassins. A cette époque il écrit ses premier poèmes qui sont lus dans les tavernes. Il continuera à écrire des poèmes tout au long de sa vie. Il prend part à des rixes et, après l'assassinat d'un prêtre, il doit fuir Paris. Gracié, il revient mais est de nouveau mêlé à un cambriolage et fuit cette fois vers Angers puis est accueilli à Blois à la Cour de Charles d'Orléans. Emprisonné et torturé à la prison de Meung sur Loire, il rentre à Paris où de nouveau il est emprisonné et cette fois banni pour dix ans de la capitale. Ce sera la dernière fois que l'on aura des nouvelles de lui.

    Voilà, me direz-vous, une belle histoire médiévale comme celles de Jeanne Bourin dans "La chambre des dames" ou "Très sage Héloïse" ! Que nenni ! (voilà que je parle comme à l'époque...). Jean Teulé a pris le parti d'écrire son roman à la première personne et d'imaginer la manière dont on pouvait ressentir, voir, sentir la vie à Paris au Moyen-Age ! Et on est d'emblée plongé dans un Moyen-Age de violence, de puanteur, de torture, de gibet à ciel ouvert, de viol, de famine, de brutalités, d'épidémie, etc... Et cette vie François Villon la reçoit de plein fouet dès son plus jeune âge puisque, par exemple, sa mère a eu les deux oreilles coupées pour avoir volé deux fois.

    Toute cette violence qui est décrite, certains diront sans doute trop complaisamment, a été pour moi le révélateur du pourquoi de la poésie de Villon. Je connaissais la "Ballade des dames du temps jadis" (par Brassens) et surtout la "Ballade des pendus" mais j'avais du mal à apprécier une poésie aussi morbide et aussi excessive. Après avoir lu ce livre, c'est devenu évident pour moi que Villon ne pouvait pas écrire autre chose ! La mort est une compagne quotidienne pour lui et il écrit forcément sur les gueux ses amis, sur le gibet omniprésent à Paris, sur la paillardise de la vie. "Je trouve mon inspiration dans les bas lieux, dans les amours de coin de rue. Mon seul arbre est la potence" écrit-il. Ce sont ses vers sur la mort et surtout sur l'angoisse de la mort qui, à mon avis, émeuvent le plus !

    Bref j'ai été passionnée par ce livre car, même si certains passages vous mettent un peu le coeur au bord des lèvres, on a l'impression, en le refermant, d'être entré dans l'intimité de François Villon et de mieux le connaître. Pour ceux qui veulent poursuivre, il existe une biographie de Jean Favier (historien spécialiste du Moyen-Age) chez Fayard.