Nathalie travaille avec sa mère dans la maison de haute couture de celle-ci. Comment trouver sa place, comment s'affirmer face à cette mère à la personnalité écrasante qui a tout créé, qui a conduit sa vie et celle de sa fille avec énergie et autorité et qui aujourd'hui veut encore être la première. La plongée dans l'histoire familiale permettra à Nathalie de mieux comprendre pourquoi sa mère est telle qu'elle est et comment cette histoire s'est faite par les femmes et contre les hommes, ou en tout cas sans eux. C'est difficile pour elle d'exister par elle-même, y réussira-t-elle ?
Les nombreuses références aux grands noms parisiens et de la couture nous font (plus ou moins vite) comprendre que cette femme est Sonia Rykiel et que cette histoire a sans doute des bases réelles. Pour ma part je n'ai pas du tout été touchée par cette histoire et j'ai eu du mal à aller jusqu'au bout. Je trouve que le thème, "les relations passionnelles mère-fille", qui est le coeur du livre, est surtout "les relations mères-filles quand on est riche et célèbre", ce qui à mon avis rend le propos beaucoup plus superficiel et beaucoup moins universel !
L'avis des "Notes bibliographiques" est beaucoup plus positif que le mien, c'est pourquoi je le cite. Pour eux le livre mérite trois étoiles (sur un maximum de cinq) et, je cite, "Quatre chapitres écrits dans un style souple, lyrique, aux phrases parfois concises, charnelles, parfois étouffantes comme l'atmosphère qu'elles décrivent. Inspirée, la romancière fait entendre cet hymne à l'amour entonné par les voix si semblables, si différentes, d'une fille et d'une mère indissociables".

Essel
Après des ouvrages plutôt courts et intimistes, Annie Ernaux élargit son propos en mettant en parallèle le monde qui l'entoure et des moments clés de son existence matérialisés par des photos. Les événements politiques, mais aussi la société, les objets courants, les moeurs, la publicité, etc... Depuis les années quarante jusqu'à nos jours, elle égrène inlassablement tout ce qui l'a entourée, influencée, accompagnée. De la période avant la pilule à la libération des meurs, du mariage au divorce comme étape obligée, d'un monde rural et entravé au monde illimité offert par Internet,... Que reste-t-il de ces années, de "ses" années à elle qui sont aussi en partie les nôtres ?
temps. Elle note très bien qu'elle a vécu cet accélération du temps dont on parle souvent. Ce n'est pas seulement une constatation de l'évolution des techniques de communication, c'est aussi un changement de l'être. L'immédiateté offerte par les téléphones portables et Internet par exemple, lui pose question. Alors comment l'exprimer ?
Lu dans le cadre du Club de lecture des blogueuses
Puisque, contrairement à
Le roman commence comme un récit léger, brillant, d'un narrateur versaillais de bonne famille, entouré d'amis et s'ennuyant dans les soirées. Proche de sa mère, il est sévère avec son père, un militaire peu présent ni à la maison ni même en France. "J'ai épousé un Casque bleu" dit de lui sa femme ! Son séjour à l'hôpital est perturbant pour le narrateur qui tente de se rapprocher de lui en s'informant sur les événements de Bosnie, puis en partant là-bas avec lui. La réflexion sur le rôle exacte des Casques bleus, "le maintien de la paix", alors que le pays est en guerre, est incisive, parfois drôle, souvent cruelle. Qui sait quoi ? Qui fait quoi ? Est-ce une mascarade ?
Née en France de parents hongrois, l'auteur ne connait de la Hongrie que quelques parents venus en visite et surtout quelques plats locaux rituellement faits par ses parents. De la langue, rien. Du pays, rien. Des événements de 1956 non plus. On les appelle "les événements" mais tout est fait pour oublier ces années et s'intégrer au pays d'adoption, la France. Pourtant l'auteur est attirée par cette langue qu'elle ne connait que par les plats et les ingrédients qui, alors, forment des mots rudes qui s'allient à la saveur particulière des mets. Quand elle devra aller à Budapest en tant que journaliste en 1989, elle reconnaîtra cette langue et y associera tout de suite ses souvenirs culinaires. Et l'émotion va surgir, violente.
Quand le psychiatre demande à Sandor de lui parler de son enfance, il s'invente des parents morts dans les bombardements, un orphelinat et un exil. Pourtant lui sait que tout cela est faux. Sa mère : une prostituée dont il entend les ébats dans la chambre à côté. Son père : l'instituteur, marié et père de famille, qu'il poignarde sans réussir à le tuer. Line : la fille de l'instituteur, son amour de jeunesse qu'il a dû quitter. Quand il la retrouve de nombreuses années plus tard, il ne lui révèle pas qu'elle est sa demi-soeur et continue à l'admirer et à l'aimer.
Lu dans le cadre du Club de lecture des blogueu(ses)rs