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Les routes de l'imaginaire - Page 71

  • Parle-moi du troisième homme. - Jose Carlos Llop (Jacqueline Chambon, 2005)

    1949 en Espagne. Sur l'après-guerre flotte un parfum indéfinissable. Dans une ville de garnison pyrénéenne, le narrateur, adolescent, découvre la vie à travers les agissements des adultes. Libellés anti-franquistes chez les militaires, trahison (?) de la mère, espionnage (?) de son oncle... Même les vacances chez ses grands-parents à Majorque lui posent davantage de questions qu'elles ne lui apportent de réponses. Chacun reste sur une vision de l'existence marquée par les conséquences de la guerre. Le narrateur, lui, fera son apprentissage de la vie grâce à ces observations.

    L'auteur nous propose une évocation assez poétique de l'atmosphère de cette époque vue par les yeux d'un adolescent sensible.

    Ah oui, l'allusion au film : pour le narrateur, l'image du bonheur, c'est celle de son père et de sa mère dansant dans la rue à la sortie d'une séance du Troisième Homme.

  • Le Zèbre de Belleville et Marc Perrone

    Un spectacle de Marc Perrone, joueur d'accordéon diatonique qui allie la nostalgie à l'engagement social, m'a permis de découvrir une petite salle de spectacle hors du commun : le Zèbre de Belleville !

    Sur son site il se présente comme ceci : "Situé au cœur du « Paris qui bouge », l’ancien cinoche de quartier « Le Berry-Zèbre » est aujourd’hui métamorphosé en une salle de spectacle devenue incontournable : LE ZEBRE DE BELLEVILLE.
    Un espace accueillant, chaleureux et convivial se prêtant à toutes les envies, toutes les folies et bien entendu tous les Arts. Un lieu avec une âme en plus !"

    Et si avez lu Daniel Pennac, cela doit, comme moi, vous rappeler immédiatement la tribu Mallaussène, Belleville et son Zèbre !!!

    Quant à Marc Perrone, c'est quelqu'un que j'admire énormément. Le Zèbre le présente ainsi :

    2005 aura été une année de succès pour Marc Perrone.
    Son album Son Ephémère Passion (rue Bleue, L’Autre Distribution) a reçu un très bon accueil et se vend très bien (15 000 exemplaires), ce qui est extraordinaire pour un disque d’accordéon diatonique. Il s’exporte même au Japon…
    Après trois semaines au Théâtre du Renard en Décembre dernier, Marc Perrone a fait un concert vraiment inoubliable pour ceux qui l’ont vu au Bataclan le 26 Avril, avec quelques invités dont Marcel Azzola et Bernard Lubat.
    Pour la rentrée, Le Zèbre de Belleville invite Marc tous les lundis. Il s’y produira toujours avec un artiste de cirque. Il invitera des amis musiciens, mais pas obligatoirement. Il improvisera, au fil des semaines, tout ce qu’il aime partager : des chansons, des accompagnements de films, des duos, des solos, des invités surprises.
    Malmené par la vie, Marc Perrone a la force et le talent extraordinaires de générer la joie de vivre et la générosité, denrée rare en cette période un peu morose. Avec ses accordéons et ses petites chansons, il sait exprimer les émotions les plus subtiles et les bonheurs les plus simples. Un beau sourire illuminant son visage, un œil sur un acrobate qui évolue dans les airs, Marc Perrone fait danser les gens et les âmes.
    Prix de l’ACADEMIE CHARLES CROS 2005

  • Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé. - J.K. Rowling (Gallimard, 2005)

    C'est toujours difficile de s'extirper du monde d'Harry Potter. Pendant une semaine on vit au rythme de Poudlard, des cours de potions magiques et de défense contre les forces du mal, et on est tout étonnés quand nos enfants nous demandent de leur faire réciter de l'histoire-géo !

    J'ai trouvé ce volume particulièrement intéressant justement parce qu'il n'y avait pas trop "d'effets spéciaux". C'est l'avant-dernier de la série, on se doute que le dernier va être très fort, aussi celui-ci met peu à peu en place des éléments. Harry grandit, il réagit de plus en plus en adulte, il comprend que grandir c'est devoir être seul et prendre seul des décisions.

    En fait, quand on le termine, on n'a qu'une hâte : que le dernier volume paraisse ! Comment l'auteur va-t-elle terminer cette série ? Le duel Voldemort-Harry est inévitable et la victoire de Harry est attendue, mais observons le dénouement de deux autres séries similaires, "Le Seigneur des Anneaux" et "A la croisée des mondes". Dans les deux, même si l'honnêteté, la droiture, l'innocence et la jeunesse triomphent du "mal", c'est toujours au prix de douloureux sacrifices (un peu comme dans la vie...).

    Non, franchement, J.K. Rowling, comme Tolkien et Pullman, ne créent pas un monde caricatural où tout serait soit blanc soit noir. Bien sûr le thème en est le combat du Bien contre le Mal, bien sûr le fil conducteur est la magie, mais les personnages sont suffisamment bien caractérisés pour pouvoir rappeler bon nombre de personnes réelles et pour permettre aux lecteurs à la fois de rêver et de s'identifier. Que demander de plus à un roman d'aventure pour la jeunesse ??......

     

  • Brooklyn Follies. - Paul Auster (Actes Sud, 2005)

    Comme souvent chez Paul Auster, on est d’emblée plongé dans une structure en "poupée russe". Le narrateur nous raconte sa vie, il retrouve son neveu Tom qui nous raconte sa vie, celui-ci rencontre Harry qui nous raconte à son tour...etc... Ce qui fait que, quand on termine un chapitre, on lève le nez en disant "Heu... je suis où ? ? ? Et j’en suis où ? ? ?". On adore ou on déteste ! Moi j’adore et je trouve que Paul Auster est l’un de ceux qui manient le mieux ce procédé (car c’en est un). C’est un vrai raconteur d’histoires et, cette fois encore, on se laisse prendre.

    Nathan se croit à la fin de sa vie quand il s’installe à Brooklyn. Il est seul, malade. Pourtant sa rencontre avec son neveu Tom, qui lui aussi se laisse sérieusement aller depuis quelques années, sera le début d’une longue aventure. Le hasard, toujours lui dans l’œuvre de Paul Auster, tirera les ficelles des existences, amorcera les rencontres, bouleversera les vies.

    Résolument optimiste pour une fois, ce roman montre que l’amitié, l’amour, la confiance peuvent encore être les bases de l’existence. Pourtant les critiques de la société américaine nuancent cette vision des choses. Si les valeurs intimes sont exaltées, les dérives de l’Amérique actuelle et la stupidité des politiques sont accusées de malmener la société et de laisser la voie libre aux extrémistes de toutes sortes (sectes, éducation, télévision, etc...).

    Le roman se termine sur l’image de Nathan marchant dans Brooklyn, heureux de profiter de la vie, ce matin-là. Autour de lui les familles se sont rapprochées, les couples se sont formés. Et lui est même retombé amoureux. Ce n’est pas si mal la vie en Amérique !
    Mais pour combien de temps ? ? ?
    Nous sommes le 11 septembre 2001.

  • La serveuse était nouvelle. - Dominique Fabre (Fayard, 2005)

    Vous êtes-vous jamais demandé à quoi pense un garçon de café pendant qu’il va et vient, écoute l’un, sert l’autre et approuve le troisième ? Que de confidences recueillies, de morceaux de vie attrapés au vol ! Et sa vie à lui, quelle place a-t-elle encore parmi toutes ces existences ? A 56 ans, Pierre, déjà héros de "Mon quartier", se fond dans la vie des autres, sa solitude lui est familière et il fait partie du quartier comme son café et le kiosque à journaux.

    Dominique Fabre propose un tableau de la banlieue parisienne, près de la gare d’Asnières, avec des mots justes et sensibles. Son livre se lit d’une traite et, bien qu’il ne vous emmène pas dans des pays lointains pour des aventures exotiques ("Le Matricule des Anges" écrit très justement de lui qu’il préfère "plonger en soi plutôt qu’explorer d’improbables fictions"), il vous bâtit un monde en soi, et la littérature c’est çà !

  • Un minuscule inventaire. - Jean-Philippe Blondel (Laffont, 2005)

    Au départ on a l’impression que çà va être lassant : un homme divorcé profite d’une brocante pour se séparer d’objets personnels. Pour chaque vente, un flash-back raconte l’histoire de l’objet. Et pourtant la magie opère tout de suite. Les objets ne sont que des prétextes pour entrer dans la vie du narrateur (un narrateur qui m’a d’ailleurs beaucoup rappelé celui de Jean-Paul Dubois dans "Une vie française"…). Que d’occasions perdues dans cette vie, que de rendez-vous manqués, de numéros de téléphone jamais rappelés ! Certes le bonheur a été présent avec sa femme, au début au moins…

    Et, au moment où l’on commence quand même à se lasser un peu de ce procédé, Blondel a la bonne idée de passer de l’autre côté du miroir et de nous montrer la vie des objets chez leur nouveau propriétaire. Alors là la ficelle est certes un peu grosse, tous ces gens qui retrouvent des objets dont ils étaient proches il y a dix ou vingt ans ! Mais bon, curieusement on se surprend à suivre le fil des souvenirs et à dévider les morceaux de vie avec eux. D’ailleurs n’est-ce pas ce que l’on cherche, nous aussi, quand on déambule dans un vide grenier ?

    La fin est un peu mélo, mais bon çà fait du bien de temps en temps d’avoir la larme à l’œil, et puis la vie parfois c’est mélo, n’est-ce pas…

  • La petite fille de Monsieur Linh. - Philippe Claudel (Stock, 2005)

    Monsieur Linh est réfugié. Il a dû quitter son pays après que la guerre ait détruit son village et tué tous les siens. Tous, non, car il garde précieusement contre lui sa petite fille de quelques mois. Avec elle il supportera le voyage en bateau puis la promiscuité du foyer d’accueil. Mais c’est son amitié avec Monsieur Bark qui lui procurera le plus de plaisir. Sans comprendre leurs langues respectives, ces deux êtres qui ont beaucoup souffert réussiront à partager des moments très forts.

    Dans une langue sobre, Claudel fait un très beau portrait de personnages simples submergés par la souffrance mais qui réussissent, par la compassion, à retrouver un peu de bonheur à vivre.

    Je dois dire pourtant que je suis un peu restée sur ma faim avec ce petit récit. C’est certes sobre et émouvant, mais, à mon avis, un peu court pour un roman et peut-être un peu long pour une nouvelle…. Je gardais un très bon souvenir des recueils de nouvelles de Claudel « Les petites mécaniques » et « Trois petites histoires de jouets » et je trouve que ce récit aurait gagné à être plus ramassé dans une structure plus courte.

    En tout cas ce roman m’a rappelé le très beau portrait de vieillard fuyant la guerre avec un enfant dans les bras dans « Terre et cendres » d’Atiq Rahimi…

  • Mariée par correspondance. - Kalesniko (Paquet, 2005)

    C’est une histoire pathétique que celle de Kyung Seo, coréenne mariée par correspondance à Monty Wheeler, canadien de 39 ans passionné, obsédé même, par les jeux et les jouets. Le pathétique ne vient pas seulement du fait que des occidentaux aient besoin de choisir sur catalogue des jeunes femmes asiatiques, ni du fait que ces femmes n’aient que cette solution pour acquérir une position sociale correcte au lieu d’une situation misérable dans leur pays.

    Ici l’auteur montre que Kyung et Monty sont des personnes à part entière et que chacun projetait sur l’autre des fantasmes ou des désirs. Fantasme de femme asiatique soumise, travailleuse et sexy pour l’un. Désir de reconnaissance sociale pour l’autre. Il devient impossible de s’entendre quand le socle d’un couple est aussi bancal et il faudra que les conflits atteignent des sommets douloureux pour que, peut-être, chacun essaie de comprendre l’autre..

    Voilà une bande dessinée magnifique, au dessin noir et blanc délicat et évocateur, qui parle d’une question de société mais aussi de la difficulté de se comprendre à deux.

  • Une vie passionnante, et autres nouvelles. - Susan Minot (Folio, 2003)

    Ah, les relations hommes-femmes, voilà un sujet inépuisable ! Les héroïnes de Susan Minot tentent de s'y retrouver dans le labyrinthe de désirs, de sentiments et d’apparences qu’est leur vie. Pas facile d’être soi-même et de ne pas tenir compte du regard des autres. Pas facile non plus de se réconcilier avec soi-même après une rupture.

    En tout cas ces quelques nouvelles donnent envie de lire en entier le recueil "Sensualité" dont elles sont extraites.

  • Jazz à Boissy le Cuté (Essonne)

    Pour la 9è année, la petite commune de Boissy le Cuté dans l'Essonne a proposé un Festival de Jazz. Au programme, de nombreux musiciens parmi les plus grands du jazz actuel français pour des concerts, un grand bal, des rencontres, mais aussi des "Promenades artistiques dans les bois", du théâtre musical, etc... Leur ambition : que soit proposé au plus grand nombre un jazz de qualité pour un prix modique (entre 5 et 10 euros le concert !) et surtout que la culture se démocratise et vive toute l'année, pas seulement pendant le festival.
    http://ausuddunord.free.fr/index.html

    Les musiciens (en vrac.....) : Henri Texier, Bojan Z, Aldo Romano, Marc Perrone, Bernard Lubat, François Corneloup, Franck Tortiller (le nouveau directeur de l'Orchestre National de Jazz), Louis Winsberg (guitariste de Sixun), Baptiste Trottignon, Simon Goubert, etc.... Et celui qui porte à bout de bras cette manifestation : Philippe Laccarière, contrebassiste et habitant de Boissy.

    C'est vraiment dommage que Blogspirit ne propose pas encore de fichier sonore, car j'aurais voulu vous faire découvrir un saxophoniste que j'ai moi-même découvert cet été au Festival de jazz d'Uzeste (c'est comme Boissy le Cuté pour l'ambiance et la musique, juste un petit peu plus grand, mais pas trop non plus... et c'est Bernard Lubat le grand Mamamouchi du lieu). Ce saxophoniste c'est François Corneloup. Aussi à l'aise au saxophone soprano que baryton (personnellement je préfère le son ample et velouté du baryton), il donne une extraordinaire impression d'énergie. Son jeu, très physique, vous prend au corps et vous emmène dans les contrées très excitantes que l'on peut appeler "Free" et que lui préfère appeler le jazz "libre". Cet article vous permettra de mieux le connaître
    http://www.asmeg.org/index.php?template=dossier&dor_ref=99&are_ref=3840

    Certains concerts, ou extraits de concerts, d'Uzeste Musical peuvant être écoutés sur le site d'Uzeste dans la partie "Radio Uz" à cette adresse : http://www.uzeste.org/a/index.php/LesArtsALOeuvre-RadioTeleUz/HomePage