Christiane Olivier, psychanalyste, s’était fait connaître par « Les enfants de Jocaste » où elle essayait de donner une coloration plus féminine aux théories psychanalytiques basées plutôt sur le thème des « enfants d’Œdipe ». Selon elle, la toute puissance de la femme sur l’enfant (le maternage) accentuait encore l’antagonisme, ou au moins les difficultés de compréhension, entre les hommes et les femmes.
Ici elle tente une fois encore de faire évoluer la psychanalyse avec la société actuelle. En effet, le rôle du père, trop souvent mis au second plan dans la petite enfance de l’enfant, prend ici toute son importance. Face à des femmes qui, souvent, tentent de garder pour elle la relation très forte entretenue avec le bébé, elle enjoint les pères de prendre aussi leur place dans cette relation. L’avenir des relations père-enfant dépendra toute la vie des relations précoces mises en place entre le bébé et son père et l’autorité paternelle ne pourra exister que si la tendresse et la confiance sont déjà présentes.
Christiane Olivier, que l’on pouvait taxer de « féministe », explique ici aux femmes qu’elle ont tout à gagner à « perdre » un peu de leur part d’intimité avec l’enfant au profit du père. Partager ces relations intimes ne pourra que rendre service aux enfants qui y gagneront davantage de confiance et d’équilibre dans leur vie d’adulte.