Nestor Fabris, exilé argentin habitant Rome, reçoit une invitation pour le mariage de son filleul, à Buenos Aires. Il n'est jamais retourné en Argentine et c'est avec appréhension qu'il prend l'avion. Pourtant c'est d'abord le plaisir de retrouver sa ville natale qui l'envahit. Il arpente les rues, visite les boutiques. Il retrouve même quelques amis d'alors. Mais curieusement les événements mystérieux s'enchaînent. Pourquoi ne retrouve-t-il pas la rue de son hôtel, pourquoi son amie d'alors ne le reconnait-elle pas, pourquoi le café où il s'installe a-t-il des allures fantômatiques... Le récit devient peu à peu fantastique. Cette ville ne contient plus que les fantômes de ses amis, et ceux-ci lui reprochent de les avoir abandonnés en s'exilant.
On comprend que Manguel ait eu besoin de reparler de cette période douloureuse de sa vie qui doit le hanter comme un cauchemar sans fin. C'est suffisamment fort pour marquer le lecteur, peut-être un peu court, on aurait aimé partager encore avec Manguel un morceau de sa douleur.
Dans ce récit, il nous présente une sorte de journal tenu pendant un an autour d’une dizaine de livres qu’il s’est proposé de relire. Ne vous découragez pas si certains auteurs ne vous disent rien de rien (Sei Shonagôn, Kenneth Grahame ???), vous connaissez certainement les autres (Châteaubriand, Kipling, Wells, Buzzati,…). De toutes façons ce n’est pas une explication de texte mais une promenade de Manguel chez quelques auteurs auxquels il associe les événements de sa vie quotidienne.