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Documentaire

  • Regarde les lumières mon amour ; - Annie Ernaux (Seuil, 2014)

    ernaux.jpgCette petite collection propose à des auteurs d'écrire sur le quotidien ou sur ceux dont on ne parle jamais.

    Annie Ernaux a choisi d'écrire sur le supermarché qu'elle fréquente régulièrement dans le centre commercial "Les 3 fontaines" de Cergy-Pontoise. On sait qu'elle aime observer, décrire, décortiquer. Ici c'est à la fois le public et les lieux qui sont ses objets d'observation. Un public varié, d'âge et de milieux sociaux divers car le supermarché est un des seuls endroits de brassage de population. La personne âgée désorientée devant les automates, ceux qui traquent les prix bas, les bavards, les promeneurs,... Dans ce lieu dédié à la consommation, on prend des habitudes, des liens se créent, des comportements implicites se font jour. 

    Sur un sujet qui est souvent pour nous synonyme de corvée, elle réussit à portée un regard de sociologue mais non dénué d'empathie. Lieu de vie et d'envie, il fait partie désormais de notre quotidien alors qu'il n'existait pas pour nos grands-parents. Un drôle de petit livre qui nous fait regarder d'un autre œil nos courses hebdomadaires.

     

    Beaucoup de billets sur les blogs.... je mets celui vers Babelio

     

  • Littérature et cyclisme

    Je laisse de nouveau la plume à mon mari, cette fois pour un billet estival.

     

    En cette année 2013, le Tour de France a fêté sa centième édition, excellente occasion pour les libraires de présenter dans leurs vitrines un nombre impressionnant de livres consacrés au cyclisme.

     

    Du magnifique livre abondamment illustré de superbes photos au livre de poche, le choix est difficile, pour ma part j'en ai lu quatre.

     

    anquetil.jpgTout d’abord celui de Paul Fournel dont le titre Anquetil tout seul se justifie pleinement. En effet ce grand admirateurdu coureur normand le plus célèbre nous délivre un véritable hymne à la gloire de son champion favori.

    Il nous décrit un personnage atypique, qui se distingue par sa singularité dans le comportement et par la pureté de son style. Il cite à ce propos la fameuse remarque d’Antonin Magne au moment où Anquetil dépasse Poulidor lors d’un contre la montre : « Regardez Raymond, la caravelle qui passe ». Au terme d’une passionnante narration de ses exploits sportifs et notamment de l’extraordinaire Paris Nice suivi du Bordeaux Paris le jour même, Jacques Anquetil garde tout son mystère et c’est tout le charme de ce livre.

     

    petit eloge.jpgDans Petit éloge du Tour de France, Eric Fottorino, journaliste et amateur de vélo, nous fait partager sa passion pour ce sport  qu’il pratique régulièrement. C’est un passage en revue de tous les champions qui l’ont marqué, de Bahamontès à Fignon en passant évidemment par Merckx et Hinault. S’identifiant à un moment ou à un autre de ses parcours cyclistes à chacun de ses modèles, il nous livre en 125 pages une véritable saga du Tour. D’une lecture agréable, ce livre complète bien le Petit éloge de la bicyclette qu’il avait écrit  en 2007et démontre qu’en matière de cyclisme, Eric Fottorino en connaît un rayon...

     

     

     

    ils ont ecrit.jpgUn livre que j’ai lu avec plaisir également est Ils ont écrit le Tour de France, anthologie de Benoit Heimermann, grand reporter à l’Equipe, qui a réalisé avec Jean Christophe Rosé un documentaire remarqué sur l’histoire du Tour diffusé sur France 2 au mois de Juin. On se rend compte à la lecture de ce livre du nombre impressionnant d’écrivains qui ont écrit sur le cyclisme.

    Président de l’association des écrivains sportifs, Heimermann réunit dans son ouvrage plus de soixante auteurs allant de Roland Barthes à André Gide en passant par Tristan Bernard et Louis Aragon sans oublier les femmes Colette et Annie Ernaux. Et l'on constate qu’il n’y a pas qu’Antoine Blondin qui s’est intéressé au sport cycliste...

     

    100 questions.jpgJ’ai apprécié enfin le dictionnairede Michel Dalloni, 100 questions sur le vélo. L’intérêt  de cette collection réside dans l’originalité des questions que peut se poser un amoureux du vélo. Exemples d’interrogation : comment est née la chanson A bicyclette d’Yves Montand ou bien de combien de pièces se compose une bicyclette. C’est instructif, plein de poésie et d’humour, Michel Dalloni est un fou de vélo et il nous entraine dans sa folie.

    J'ai eu le plaisir de rencontrer ces deux derniers auteurs au cours d’une signature à la libraire "Un ange passe" à Versailles. Le public ne se bousculant pas, nous avons eu le temps d’évoquer les grandes figures du Tour de France que nous avons admirées...

     

  • Les secrets du IIIè Reich. - François Kersaudy (Perrin, 2013)

    kersaudy.jpgPour ce billet, je laisse la plume souris à mon mari.

    Ayant déjà écrit de nombreux ouvrages sur la Deuxième Guerre mondiale, (on lui doit notamment une passionnante biographie de Churchill), François  Kersaudy  se penche cette fois sur les coulisses du IIIème Reich. S’appuyant sur une solide bibliographie, il démonte les mécanismes secrets qui ont permis la mise en place de ce système totalitaire.

    D’une lecture agréable, ce livre montre  certains traits de la personnalité d’Hitler et présente le côté « boite de scorpions » des principaux dirigeants du régime, véritable mafia. Depuis les antécédents familiaux du chef nazi jusqu’à sa santé en passant par ses relations avec les femmes, de la folle équipée de Hess à la Nuit des longs couteaux, l’auteur insiste sur certains aspects, certes connus, mais il en  fait une  description si fouillée et si documentée que cela nous permet de mieux comprendre comment une telle barbarie a pu voir le jour au XXème siècle.

    Historien rigoureux, François Kersaudy allie dans ce livre le sérieux de la documentation et le plaisir de  lecture.

     

    Merci à Babelio

  • Retour à Reims. - Didier Eribon (Fayard, 2009)

    retour a reims.jpgJe connaissais Didier Eribon comme biographe de Michel Foucault, je savais également qu'il avait écrit sur l'homosexualité. Cette fois c'est un récit personnel que nous propose l'auteur en revenant sur la période de son enfance. Une enfance qu'il a vécue à Reims dans un milieu ouvrier avec un père manoeuvre, une mère femme de ménage et un frère boucher. Une enfance qu'il a toujours soigneusement cachée une fois qu'il a "réussi" à Paris dans un milieu intellectuel, des souvenirs qu'il a lui-même occultés, une famille qu'il n'a pratiquement plus revue. C'est à la mort de son père qu'il retourne à Reims et prend le temps de parler avec sa mère.

    Davantage qu'un récit autobiographique, Retour à Reims est l'analyse sociologique de la classe ouvrière dans les années cinquante et soixante. L'usine, le parti communiste, l'alcool en fin de semaine, l'apprentissage le plus tôt possible, l'homophobie,... Comment Didier Eribon est-il devenu un intellectuel reconnu, professeur de philosophie, théoricien de la question gay ? Et surtout pourquoi dans son parcours professionnel a-t-il abordé les questions de l'exclusion de nature sexuelle mais jamais de l'exclusion sociale ?

    J'ai été très touchée par ce livre très beau et très pudique qui restitue le parcours personnel d'un individu qui a trouvé sa voie d'une manière personnelle, en découvrant la philosophie à l'adolescence, en acceptant son homosexualité, en reniant ses origines sociales. Ce récit qui fait plusieurs fois référence aux livres d'Annie Ernaux présente en effet de nombreuses similitudes avec Mes années ou La place, c'est la recherche d'une identité et aussi une histoire très intime.

  • Si c'est un homme. - Primo Levi (Pocket, 1988)

     

    Lecture commune dans le cadre du Blogoclub

     

    primo levi.jpg

    Si c'est un homme de Primo Levi est un livre qui m'a énormément marquée, je l'ai d'ailleurs beaucoup offert autour de moi. En revanche j'ai beaucoup de mal à en parler. Je laisse le soin de le résumer à ceux et celles qui le découvrent à l'occasion de cette lecture commune. Je copie simplement les quelques mots que j'avais adressés à son sujet à Amanda quand elle m'avait interviewée.

     

    A : Dans ton billet sur le livre de Joseph Bialot « C’est en hiver que les jours rallongent », tu dis « Il est toujours difficile de faire un compte-rendu des livres sur les camps de concentration. Quand on a lu Primo Levi, on "sait". Ce que Bialot nous décrit, on le "reconnaît". ».Je n’ai pas lu Primo Levi. Peux tu m’en dire un peu plus ?

     

    C : Primo Levi a essayé de dire l’indicible dans Si c’est un homme, c’est-à-dire de raconter ce qu’il est difficile de mettre en mots. Ou comment décrire le quotidien dans les camps de concentration et surtout de parler des hommes dans ces conditions. Pas de pathos bien sûr dans son livre mais un témoignage de ce que les hommes sont capables de faire à d’autres hommes, et comment on peut survivre quand l’horreur vous entoure. Un livre magnifique.

     

     

     

    Voir tous les avis sur le blog de Sylire

     

    Je profite de ce billet pour vous souhaiter une très bonne année 2010 et plein de belles lectures :-)

     

     

     

  • 200 répliques cultes du cinéma. - Vincent Mirabel (First Editions, 2009

    200 repliques cultes.gifDepuis "Comment Salomon vous êtes juif" jusqu'à "Thérèse n'est pas moche, elle n'a pas un physique facile" en passant par "Je sens que j'ai une ouverture", on navigue dans toute l'histoire du cinéma dans ce (tout) petit livre (8X12 cm, 150 pages, 2,90 €). On les a souvent en tête, on les a parfois oubliés... Voilà un bon moyen de se remémorer tous ces films. Un bémol de la part de l'adolescent de la maison : il y a trop de films anciens et pas assez de récents (je traduis : il manque les OSS 117...)

    Jean-François a eu la bonne idée ici de proposer un jeu en voiture pour faire passer le temps. Le premier qui reconnaitra dix films...

    En tout cas merci à Babelio et à First pour l'envoi de ce livre

    babelio.jpg

  • Dictionnaire amoureux de la France . - Denis Tillinac (Plon, 2008)

    245dd02b59c465bee4fbee027d43194f.jpgCe livre m'a été envoyé par Babelio dans le cadre de leur opération Masse critique et je les en remercie

     

    Il était initialement destiné à mon mari, je lui laisse donc faire le commentaire

     

    "Je dois dire que, bien que le thème me plaise beaucoup, j'avais un a-priori négatif sur l'auteur. Tillinac on le connait pour ses amitiés chiraquiennes et ses prises de position politiques résolument à droite. Mais je connaissais sans doute mal le bonhomme car dans ce livre point de politique, ni de droite ni de gauche. L'héroïne c'est la France et il en parle drôlement bien !

    En fait il AIME la France, Tillinac, et il nous la fait parcourir sous différents angles. Des paysages bien sûr, toujours reliés à des émotions littéraires : Arsène Lupin à Etretat, Balzac en Touraine. Des lieux : les gares , qu'il aime passionnément et qu'il fréquente comme on visite les églises ; les routes départementales, qu'il ne se lasse pas de sillonner et de découvrir ; des villes qu'il associe toujours aux premières sensations qui lui avaient permis de les découvrir (souvent des images de livres d'histoire). Des personnages historiques également, Jeanne d'Arc, le général Leclerc, des événements aussi hétéroclites que le serment de Koufra, la coupe du monde 98....

    L'écriture est agréable et on est heureux de s'y plonger pour en lire quelques chroniques. Il faut dire que je partage avec Tillinac cet amour pour la France, ses paysages, ses clochers, ses contrastes. Il nous fait ressentir de facon charnelle sa relation avec ce pays singulier, "cette princesse" qu'est la France, selon De Gaulle... Bref, un livre à picorer, et pas forcément par ordre alphabétique ! "

     

  • Une vie . - Simone Veil (Stock, 2007)

    0fa79db98ae7229aee7c496b611a3f0a.jpgLa lecture du billet de Sylire m'avait confortée dans mon envie de lire cet ouvrage. Je ne lis jamais de livre de personnalités politiques, mais Simone Veil est un peu à part.

    Dès son enfance, elle affirme sa personnalité. Cadette d'une famille de quatre enfants, son enfance se déroule de manière très heureuse avec des parents juifs mais patriotes et laïques. D'origine yiddish, ils accordent beaucoup d'importance à la culture et elle est très tôt baignée dans un univers littéraire. Pourtant dans les années trente, la crise économique et les événements en Allemagne commencent à inquiéter sa famille. La vie devient difficile. Ils sont en zone libre mais en 1944 ils ne peuvent pas échapper aux rafles. D'abord détenue à Drancy avec sa mère et sa soeur, elles laissent son frère et son père dans le camp, croyant les sauver (ils seront déportés et tués). Quant à son autre soeur, elle est entrée dans la Résistance et ne donne pas de ses nouvelles (elles la retrouveront après la guerre). La suite est hélas connue. Elles sont déportées à Auschwitz et y resteront d'avril 1944 à mai 1945, passant entre temps dans un autre camp, puis terminant pas la "marche de la mort" en quittant Auschwitz et regagnant d'autres camps (sa mère mourra du typhus). C'est cette période qui a fait de Simone Veil ce qu'elle est, cette personnalité unanimement respectée à droite comme à gauche. Tout son itinéraire politique sera dans le droit fil de ce qu'elle est devenue après cette expérience, quelqu'un qui défendra les libertés, la tolérance, la démocratie, et les femmes aussi bien sûr.

    L'itinéraire qu'elle retrace ensuite est plus "classique" et reprend les différents postes qu'elle a occupés dans les cabinets ministériels, au Gouvernement et à l'Assemblée européenne. Elle a toujours fait preuve d'une extrême pugnacité pour défendre ses idées, notamment à l'occasion de la loi sur l'avortement mais aussi dans d'autres circonstances. Je dois dire que je ne suis pas toujours d'accord avec ses prises de position politique, et son admiration pour Balladur, Chirac ou Sarkozy m'ont souvent hérissé le poil, mais elle a des qualités humaines indéniables qu'elle a su mettre au service de causes très importantes. Sans avoir été emballée absolument par ce livre, j'ai apprécié de mieux connaître la jeunesse de cette femme, notamment son passage dans les camps qu'elle relate avec une extrême pudeur.


    Lisez l'avis de Sylire qui est plus enthousiaste que moi

  • Ceci n'est pas une lettre de candidature . - Corinne Maier (Mille et une nuits, 2007)

    medium_9782755500189.2.gifCorinne Maier avait déjà secoué le cocotier du politiquement correct avec son essai Bonjour Paresse, un ouvrage cinglant sur la grande entreprise et la manière dont celle-ci encourageait la passivité et l'inertie plutôt que l'initiative et l'intelligence. Pour cela, elle avait été licenciée de l'entreprise où elle travaillait (EDF).

    Deux mois après son départ, une annonce paraît dans Le Monde, celle de son poste à pourvoir. A la lecture de l'intitulé qui laisse présager de hautes responsabilités et un travail exaltant, et qui exige des diplômes et des compétences particulièrement élevés, elle a l'idée de postuler .... Et d'imaginer toutes les réponses que l'on aurait envie de faire à ce genre d'annonce ! Suivent une trentaine de lettres de candidature fictives mais disant, comme l'indique le sous-titre du livre, "tout ce que vous aimeriez écrire à un recruteur sans oser poster la lettre" ! Par exemple que vous préférez vivre avec moins d'argent mais profiter de vos enfants et de votre maison. Ou que vous aimeriez bien connaître les compétences du chasseur de têtes qui est chargé du recrutement ! Ou que vous avez les compétences et que vous travaillez à EDF, mais que la société préfère recruter à l'extérieur que promouvoir ses agents !

    Ou comment, en ces temps où on exalte "la France qui travaille", "les Français qui se lèvent tôt" et les "profiteurs qui touchent le RMI", cela remet les choses en place ! On ne peut pas dire que ça remonte le moral car on rit plutôt jaune, mais il fallait le dire et elle l'a fait ! Décidément j'apprécie de plus en plus Corinne Maier !

  • Une enfance intouchable : la condition des hors-castes en Inde. - Balwant Singh et Philippe Godard (Syros, coll J'accuse, 2006)

    medium_9782748504651TN.2.gifLa collection J'accuse, chez Syros, propose aux adolescents un témoignage suivi d'un petit dossier documentaire. Ont déjà été traités les réfugiés politiques, les enfants au travail, les mutilations sexuelles,....
    Ici l'auteur raconte son enfance. Né dans une caste d'intouchable (ou "hors-caste"), il a toujours difficilement supporté d'être mis à part et mal considéré par les autres castes, alors que l'acceptation de sa caste est évidente pour la majorité des gens. Malgré tous les freins dus à son statut d'intouchable (ne pas toucher les autres, ne pas manger en même temps qu'eux, etc..), il a réussi à poursuivre des études, est devenu avocat dans le domaine social et aide à lutter contre le système des castes.
    Ce témoignage est sobre et efficace. Il présente bien la situation des intouchables en Inde et fera découvrir aux adolescents mais aussi aux adultes la réalité du système des castes dans ce pays.