A propos de Yumiko Seki, l'auteur de "Chaud-froid" (19 décembre 2005)
Mon collègue et ami Christophe ( http://kotori.canalblog.com/ ) a assisté à une rencontre avec Yumiko Seki, l'auteur de "Chaud-froid" dont j'avais parlé il y a quelque temps ( http://les-routes-de-l-imaginaire.blogspirit.com/archive/... ). Il a pris le temps de faire un compte-rendu de cette soirée. Je l'en remercie et le publie ici.
Rencontre organisée par la médiathèque des Sept mares, l’association des amis de la médiathèque et la librairie le Pavé dans la mare, à Elancourt (78)
Auteur de « Chaud froid » chez Lattes, premier roman paru en 2005, le livre de Yumiko Seki n’est pas autobiographique, même si Seki et Yuka le personnage de son livre, ont de nombreux traits communs. Journaliste a la NHK, télévision japonaise, Seki voulait d’abord faire valoir un regard japonais sur la société française, alors que de nombreux écrivains nous ont fait partager leur fascination ou leur répulsion face a cette civilisation (de Bouvier à Nothomb).
Seki nous fait partager la frustration de ne pouvoir exprimer plus de choses dans un pays dont elle maîtrise mal la langue, cette volonté de prendre la parole après de nombreuses années et d’exprimer par le titre de ce roman que le feu couve sous la glace des apparences, ce reproche de froideur fait aux asiatiques ne serait en réalité qu’un trop plein d’émotions, attirée par la France en raison de son rayonnement culturel durant les années cinquante et soixante, tandis que le Japon traumatisé par la guerre commence son expansion économique, la France berceau du surréalisme semble être un pays étrange par la complexité de la mentalité de ses habitants où esprit de contradiction et esprit critique se côtoient. Fortement influencée par Echenoz côté français, Kenzaburo Oe, Abe Kobo et Haruki Murakami, côté japonais, Yumiko Seki écrit directement en français, manuscrit réécrit dix fois, longuement travaillé pour en arriver a un style minimaliste (empêchant aussi les fautes comme le fait remarquer avec humour son auteur)
Cette rencontre fut l’occasion d’évoquer aussi la société japonaise contemporaine, du syndrome de Paris dont certains japonais sont atteints ( et dont Seki est l’auteur d’un documentaire a ce sujet), les phénomène otaku et manga, les modes promptes à proliférer, l’autre regard porté sur le Japon par l’Occident après les succès technologiques du walkman et des jeux vidéos, passant d’un pays de copieurs au rang de créateurs, l’évolution des mentalités et la place de la femme.
Avec un deuxième roman en préparation, souhaitons à Yumiko Seki de nous faire partager un peu plus son regard, qui s’affranchit petit a petit du carcan des nationalités.
16:30 Écrit par Cathe | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer | del.icio.us | Facebook |