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Mort d'un silence. - Clémence Boulouque (Folio, 2004)

Le juge Boulouque, çà vous dit quelque chose ? Mais si, les attentats de 1986 (rue de Rennes, etc…), le terrorisme, l’affaire Gordji, le « Pouvez-vous me dire droit dans les yeux…. » de Chirac à Mitterrand, l’Iran…et le juge anti-terroriste Gilles Boulouque. Sa fille Clémence avait une dizaine d’années alors, et sa vie de petite fille a basculé à partir de cette année-là. Son père est menacé, des gardes du corps ne le quittent pas, elle-même ne peut plus sortir seule avec ses camarades. La pression politico-médiatique se fait plus forte sur lui, il est pris à parti par la presse, inculpé pour avoir brisé le secret de l’instruction. Et le 13 décembre 1990 il se suicide. Bien sûr Clémence ne comprend pas. Comment a-t-il pu les abandonner, comment a-t-il pu choisir leur souffrance plutôt que sa souffrance à lui ?

Sans pathos, Clémence retrace les dernières années passées avec son père en essayant de retenir au maximum les souvenirs qui lui restent. Il en est un particulièrement émouvant, c’est quand elle se souvient que, quelques jours avant le suicide de son père, elle lui a refusé de s’asseoir à côté d’elle sur le canapé pour regarder la télé, il fallait rentrer plus tôt lui dit-elle…

C’est son premier livre. Elle l’a écrit alors qu’elle était à New-York en septembre 2001 et que le terrorisme la « rattrapait » !

Commentaires

  • Ce commentaire m'avait échappé... Sais-tu que j'ai trouvé très poignant ce livre ? Elle démarre par cette phrase (que je cite de mémoire) : "Aujourd'hui et dorénavant, je serais plus vieille que lui."
    Terrible !
    C'est réellement un excellent livre.

  • Oui, très émouvant.

  • J'ai vu hier sur la 2 un film sur son livre et sur son père QUI S'EST SUICIDÉ LE 12 DÉCEMBRE 1990 LE MÊME JOUR QUE le 12,12,1941 où mon père a été arrêté par les SS et déporté à AUCHSWITZ et cela m'a particulièrement ému ,qui peut me communiquer le mail de Clémence Boulouque pour que je lui dise cette emotion

  • Vous pouvez lui écrire via son éditeur, il lui fera suivre le courrier.

  • J'ai connu votre père lorsque nous étions en classes au début des années 60 , au petit lycee Condorcet . Je n'ai donc pas connu le juge, mais je me souviens très exactement de lui ado . Je garde de lui le souvenir d'un " rival " qui courrait un peu plus vite que moi ! Je me souviens aussi de son caractère vif, voire explosif . Je me souviens de son sourire ou de ses machoires serrées, je me souviens de son rire et de sa gentillesse . Il ne me manque pas puisqu'il demeure dans mes souvenirs . Merci beaucoup d'avoir si bien écrit sur lui, de cette manière , je ne l'ai jamais vraiment quitté .
    Je me permets de vous faire une petite bise de la part du monsieur de 57 ans qui fut camarade de classes de votre père . Marc

  • Très émue, Clémence, par votre témoignage. Je ne me souvenais pas de ces événements mais je n'oublierai plus votre père.
    Je vous souhaite d'être en paix et heureuse

  • vraiment cl'emence boulougue é une ecrivaine formidable on a desp rojet literaire avec elle vrm c genial

  • je viens de voir ce documentaire qui m'a bouleversé. audelà de l'Histoire qui broie un homme et sa famille. c'est ce témoignage d'une petite fille qui voit son père lui échapper, puis disparaitre "pour de vrai". personne n'a vécu ces situations et pourtant on se retrouve das ce témoignage d'une petite fille qui veut accrocher le regard de son père mais il est trop tard...

  • Message destiné à Clémence Boulouque

    Bonjour,

    J'ai visionné sur Arte le film documentaire qui rappelle la mémoire de votre père le juge Boulouque.
    C'est un témoignage bouleversant mais ce n'est pas seulement pour vous dire cela que je vous écris.
    Je relève deux phrases en fin du document sur lesquelles je voudrai revenir et renforcer votre espérance.
    Vous dites que ce sont des souvenirs qui appartiennent au passé et dont personne ne se souvient. Détrompez vous. Pour les gens de ma génération (j'ai 60 ans) le souvenir de votre père et de son action courageuse restent très présents.
    Vous dites également que tout cela n'aura servi à rien. Là encore, détrompez vous. C'est parce qu'il y a eu et qu'il y aura encore des hommes (et des femmes) courageux comme votre père que le combat contre le fanatisme et le terrorisme continuera.
    Pour ma part, cette mémoire inspire mon action. Je poursuis une activité de formation à la lutte anti-blanchiment et contre le financement du terrorisme qui, bien modestement, prolonge les actes de ceux qui nous ont précédé dans ce combat. Gardez espoir. Tout ce qu'a fait votre père et tout ce que vous avez vécu n'a pas été vain.
    Bien cordialement
    Michel Petitprez
    PS : j'aimerai savoir si ce message a pu parvenir jusqu'à vous.

  • Dieu que ce film était bouleversant... que cette petite fille amoureuse était belle et devenue femme intelligente, délicate, angoissée et si aimable...

Les commentaires sont fermés.