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Les routes de l'imaginaire - Page 15

  • Cartons. - Pascal Garnier (Zulma, 2012)

    cartons.jpgUne femme disparue, un emploi intermittent,... Brice quitte la ville et va s'installer dans une maison isolée dans un petit bourg perdu. Le déménagement a été douloureux, l'emménagement l'est encore davantage. Les cartons s'accumulent et rien ne l'oblige à les défaire. Il attend. Mais quoi ? Le retour d'Emma ? Les visites de Blanche, figure fantômatique du village ?

    L'atmosphère fait tout d'abord penser à Une lointaine Arcadie, de Jean-Marie Chevrier, où le héros quitte tout pour vivre une vie solitaire dans une maison perdue dans la campagne. Mais Pascal Garnier nous réserve des surprises. Peu à peu le récit bascule et notre héros oscille entre rêve et réalité, tout cela au milieu de ses cartons ! La bonne surprise est que la fin n'est pas complètement noire comme d'habitude chez Pascal Garnier, mais plutôt gris foncé ;-)  C'est sans doute un des derniers récits de cet auteur, donc il faut le savourer !

     

    Laurent et Moustafette ont savouré...

  • Coup de coeur musical

    Les auditeurs de TSF Jazz le connaissent bien. Pour les autres voici un extrait du dernier album du trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf, Diagnostic. Attention, envoûtement garanti avec ce morceau qui mêle jazz et musique orientale.

     

  • La traversée. - Alain Vircondelet (First editions, 2012)

    traversee.jpgAlain Vircondelet a quinze ans quand il embarque en juin 1962 avec ses parents sur le "Ville d'Alger" qui les emmène à Marseille. Avec eux, plus d'un million de Français ont choisi entre "la valise ou le cercueil". Mais pour tous ce départ est un déchirement, d'autant plus qu'ils ne sont pas les bienvenus en France. Mais avant tout ce sont les souvenirs des années heureuses qui sont dans toutes les mémoires lors de ce départ. Pour l'auteur, c'est l'occasion de revenir sur son enfance à Alger bouleversée dès le début des "troubles". Et pendant la traversée, il lit L'éducation sentimentale de Flaubert, comme si ce départ était pour lui un passage vers l'âge adulte.

    Nourri de souvenirs mais aussi de références littéraires (l'auteur est un grand admirateur de Camus), ce récit est un témoignage très complet bien que très personnel sur cette période de l'histoire. On trouve souvent cette nostalgie de la vie en Algérie dans les témoignages de Pieds-noirs, mais ici le fait que l'auteur retrace ses souvenirs d'adolescent est particulièrement touchant. Il n'aura de cesse de parler de ce "paradis perdu" en écrivant sur ce sujet, tout en poursuivant une carrière d'écrivain et de biographe. Je remercie Babelio de m'avoir envoyé ce livre que je n'aurais peut-être pas lu spontanément mais qui en fait m'a permis de mieux comprendre le ressenti de ces Français d'Algérie.

     

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  • Mon père est américain. - Fred Paronuzzi (Ed Thierry Magnier, 2012)

    pere americain.jpgLéo est un adolescent comme les autres, il vit avec sa mère et son beau-père, et sait que son père est américain mais qu'il n'a jamais vécu avec sa mère. Un jour par hasard il voit que sa mère fait des virements réguliers aux Etats-Unis. A alors lieu l'explication que sa mère remettait toujours à plus tard. En fait son père est en prison pour meurtre. La révélation foudroie Léo. Comment retourner au lycée après cela, comment en parler à ses amis, bref comment vivre alors que rien n'est plus comme avant. Léo prend la décision d'écrire à ce père qu'il ne connait pas. Commence alors une correspondance pleine de pudeur où chacun essaie de découvrir et de comprendre l'autre.

    Coup de coeur pour ce superbe roman pour adolescents, édité par Thierry Magnier qui a toujours un choix très sûr dans ses publications. L'auteur n'en rajoute pas sur cette situation très dure, il laisse la parole à l'adolescent qui doit continuer à vivre comme avant avec cette révélation. Les échanges entre le père et le fils sont décrits avec tendresse et émotion. Et puis dans les romans pour adolescents, en général il y a une fin pas trop noire, disons un début de lueur.. (heu.. sauf chez Guillaume Guéraud qui tape toujours très fort !)

  • Sherlock Holmes. - Leah Moore, John Reppion, Aaaron Campbelle (Panini Comics, 2012)

    holmes1.jpgLondres 1895. Alors que le pays va accueillir le baron allemand Albrecht Lothair, le journal "The Cornet" reçoit un courrier anonyme menaçant le pays de représailles si celui-ci reçoit officiellement l'émissaire allemand. Parallèlement, l'ex-commissaire Samuel Henry fait une lettre à Sherlock Holmes lui annonçant qu'on a menacé de le tuer le lendemain chez lui à 19h et il demande la protection d'Holmes. Le lendemain à 19h on trouve Holmes dans la chambre fermée de l'intérieur d'Henry, un pistolet fumant à la main, Henry mort dans son lit. Holmes est inculpé.Sherlock_Holmes_planche_20.jpg

    Ce récit est une variation sur les exploits de Sherlock Holmes comme il y en a régulièrement au cinéma ou en littérature. Celui-ci est particulièrement réussi. En effet aussi bien le scenario, un crime dans une chambre close, que le héros, un Sherlock Holmes inculpé qui va devoir faire la preuve de son innocence, et que le dessin, classique mais efficace : tout est réuni pour plaire au lecteur de romans policiers et d'atmosphère noire et mystérieuse, celui-ci devant faire preuve d'attention pour reconnaître les indices de l'innocence d'Holmes... Une réussite.

     

    Sherlock_Holmes_planche_35.jpg

     

     

     

     

     

  • Anka. - Guillaume Guéraud (Rouergue, DoAdo Noir, 2012)

    anka.gifDeux policiers viennent frapper chez Marco pour lui annoncer brutalement la mort de sa mère, Madame Fontan. Sauf que sa mère entre quelques minutes plus tard, bien vivante. Elle lui explique que, suite à des problèmes d'argent, son père avait fait un mariage blanc dix ans plus tôt avec une jeune Roumaine et c'est celle-ci qui est morte. Marco est bouleversé, il se pose mille questions auxquelles personne ne répond, il veut en savoir plus sur cette jeune femme, il essaie d'enquêter...

    Guillaume Guéraud est un de mes auteurs Jeunesse favoris. Il frappe toujours très fort dans des romans très noirs où les adolescents sont souvent les victimes de la bêtise des adultes. Ici la question des mariages blans avec des étrangères est abordée sans lourdeur, juste assez pour montrer que les gens ne sont pas des pions et que l'existence d'un être humain devrait être essentielle. Un très bon roman à mettre entre toutes les mains, jeunes et adultes.

     

  • Je, François Villon. T.1 : Mais où sont les neiges d'antan. - Juigi Critone, d'après Jean Teulé (Delcourt, 2012)

    Je , Villon, BD.jpgFrançois Villon nait dans un Paris rongé par la misère et les abus de pouvoirs de toutes sortes. Son père a été pendu, sa mère torturée puis enterrée vivante. Lui-même suit des études à l'université auprès des pères, mais il est rebelle, provocateur, il veut tout connaître de la vie et n'hésite pas à enfreindre les lois. Et, déjà, il met tout cela en vers dans des poèmes qui célèbrent l'amour, la vie et la mort.

    J'avais lu le roman de Jean Teulé et avait été littéralement scotchée par la facondeje-francois-villon- Couverture au dos.jpg de l'auteur, le luxe de détails et la violence des situations. Le tout m'avait ébranlée mais finalement m'avait marquée durablement. C'est donc avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé cet univers avec, en plus, les magnifiques illustrations du dessinateur. Les couleurs sont sepia ou bleutées, les dessins faussement naïfs et souvent drôles, les détails difficiles à supporter ne sont pas ignorés mais pas non plus exagérés. En résumé j'ai aimé l'atmosphère de cette BD qui est un hommage au poète sans oublier la dureté de l'époque. J'attends le deuxième volume...

     

    L'avis de Mango

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  • L'ivresse du kangourou, et autres histoires du bush. - Kenneth Cook (Autrement, 2012)

    kangourou.jpgComme dans ses autres livres, Kenneth Cook nous régale avec le récit, plus ou moins véridique mais tellement drôle, de ses aventures en Australie. Bien sûr nous avons des rencontres avec des animaux particulièrement hostiles : un kangourou alcoolique, d'inoffensifs lézards qui terrorisent un pilote et obligent l'auteur à conduire un avion, ou un rat particulièrement virulent dans un espace restreint... Mais le vol d'une voiture qui n'est pas la sienne, et l'inauguration d'un restaurant panoramique sans panorama ne sont pas à négliger...

    Bref, comme Cathulu je suis une inconditionnelle de ces histoires un poil exagérées mais franchement hilarantes ! Mais je crois que c'est hélas le dernier récit traduit de cet auteur mort en 1987.

  • Mary Ann en automne. - Armistead Maupin (L'Olivier, 2011)

    maupin.jpgAprès de nombreuses années à New-York, Mary Ann Singleton, une des héroïnes des premières Chroniques de San Francisco (elle animait une émission) revient à San Francisco. Trompée par son mari et atteinte d'un cancer, elle vient se faire opérer ici et demande à Michael de l'héberger. Michael et Ben lui font une place dans leur vie, elle-même essaie de s'intégrer à leur existence tout en se faisant soigner. C'est presque une vie calme et tranquille...

    Quel plaisir de retrouver tous les personnages de Maupin dans ce nouvel épisode. La furie du début a bien disparu et, vingt ans après, les personnages ont muri et bien changé. Dans le précédent roman déjà, Michael Tolliver est vivant, on voyait leur vie après les années Sida, l'insouciance disparue, le souvenir des amis décédés... Et la difficulté de vivre en couple que l'on soit homo ou hétéro. On retrouve ici le couple Michael et Ben, bien solide, qui fait une place à Mary Ann. Il y a toujours cette tendresse propre à Maupin et son attachement (très autobiographique sans doute) à ses personnages.

    Michael Tolliver est vivant m'avait davantage touchée car il était consacré de manière très profonde et très personnelle au personnage de Michael. Ici c'est plutôt une mosaïque de personnages qui se retrouvent autour de la personne de Mary-Ann, mais le charme opère toujours !

    Les avis de Lecturissime et de Theoma et le billet très complet d'InColdBlog

  • La Liseuse. - Paul Fournel (P.O.L., 2012)

    liseuse.jpgRobert Dubois est un vieil éditeur traditionnel, il aime les livres, le papier, l'encre, les auteurs aussi. Aussi quand une stagiaire entre dans son bureau pour lui proposer une liseuse (e-book I-pad...) il est perplexe. Comment retrouver ses réflexes de lecteur sur cet objet ? Prendre des notes, entrecouper ses lectures de romans de lectures de poèmes, lire au lit... Recevoir une liseuse sur le nez, ça fait plus mal qu'une feuille ! Mais ne pourrait-on pas en profiter pour enrichir certains écrits, retrouver cette liberté chère à Queneau et Pérec ? Ses stagiaires vont lui ouvrir des horizons...

    Voilà une jolie fable sur le livre, l'écriture, l'édition, bref tout ce que les blogueurs littéraires adorent ! On aime se retrouver dans la peau d'un éditeur, connaître ses manies, ses trucs, ses astuces... Et cette jolie stagiaire qui va lui ouvrir la porte, si je puis dire, du livre numérique... C'est agréable à lire, pas inoubliable non plus mais on passe un joli moment. Et j'ai bien aimé quand il prend enfin le temps d'acheter tous les livres qu'il a toujours rêvé de lire ! (mais ce n'est pas encore tout à fait la fin...)

     

    Cuné, Aifelle et Cathulu ont bien aimé aussi