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Les routes de l'imaginaire - Page 11

  • Meurtre au Moulin de la Zhern. - Bernard Grandjean (2013)

    grandjean.jpgJean, une quarantaine d'années, est exploitant agricole bio en Alsace et habite un beau moulin en compagnie de sa mère. Il a fait la connaissance sur un site de rencontres de Lola, une allemande et celle-ci vient d'arriver chez lui. Parallèlement les tractations vont bon train autour de son domaine car le maire comme le député (du même bord mais ennemis farouches) ont chacun un projet autour de cet endroit, un hôtel pour l'un et un camping pour l'autre et ils cherchent tous deux à obliger Jean à vendre sa propriété. Quelques jours après l'arrivée de Lola, la mère de Jean est tuée après que l'on ait entendu des coups de fusil. Accident ou meurtre ? Y a-t-il un rapport avec Lola ? La police enquête sur tout le monde...

    Voilà un roman policier sympathique avec une intrigue classique mais solide. L'énergie que déploient les deux hommes politiques pour essayer de se donner le beau rôle et d'être sur le devant de la scène est particulièrement drôle (ou navrante quand on se dit que ce ne doit pas être loin de la réalité...) et le dénouement est bien mené.

    L'auteur est le créateur de l'héroïne Betty Bloch dont Serialecteur et moi avions dévoré les aventures ici, , là.... Et la particularité de ce roman est sa parution uniquement sous forme numérique (il est en vente ici, 2,4€). C'est le premier livre que je télécharge sur mon tout nouvel I-Pad (merci à Dominique qui m'a convaincue avec son billet) et j'ai été agréablement surprise par le confort de lecture. Je n'avais lu des livres numériques que sur liseuse mais l'I-Pad est bien adapté à la lecture d'un roman. Il est rétro éclairé mais on peut régler l'intensité. Pour ma part je n'ai pas été gênée par ce rétro éclairage mais j'ai toujours veillé à garder une lampe allumée à côté pour ménager mes yeux !

  • Garde tes larmes pour plus tard. - Alix de Saint-André (Gallimard, 2013)

    giroud.jpgEnvoyée par le magazine Elle en 1987 pour la rencontrer, Alix de Saint-André découvre une Françoise Giroud bien loin de l'image de la femme autoritaire et féministe qu'elle avait d'elle. Françoise Giroud est en pleine dépression, elle touche Alix de Saint-André au lieu de l'agacer comme elle le prévoyait. Et ainsi commence une amitié qui durera jusqu'à la mort de Françoise Giroud en 2003. Elles sont très différentes mais ces deux personnalités trouvent des terrains de très bonne entente : leur métier de journaliste, les chats et les mots et la littérature.

    Deux biographies sur Françoise Giroud paraissent, elles sont soit très superficielles, soit se basent sur des scoops révélant qu'elle est juive et qu'elle a envoyé des lettres antisémites. Pour faire la vérité, Alix de Saint-André se plonge dans la généalogie des Giroud (nés Gourdji) avec l'aide de la fille de Françoise Giroud, Caroline Eliacheff (psychanalyste, mariée à quinze ans à Robert Hossein et aujourd'hui à Marin Karmitz, et ayant un fils rabbin). C'est à une véritable enquête que se livre l'auteur, signant ses mails 'Sherlock". Ou comment retrouver les traces d'un curé qui aurait baptisé Françoise et sa mère à une date à déterminer...

    J'avais découvert Alix de Saint-André en 1994 avec L'ange et le réservoir de liquide à freins, un polar déjanté qui parlait beaucoup d'anges, une des passions de l'auteur. Puis récemment dans le pétulant En avant route (et je vois que j'ai oublié de faire un billet...) sur ses quatre "pèlerinages" vers Saint-Jacques de Compostelle. Elle a un réel talent de conteuse et, qu'elle parle de sujets sérieux ou légers, elle y met une fantaisie et une vivacité qui ne peuvent que plaire aux lecteurs. Je relèverais peut-être, comme Cuné qui en parle à propos de Il n'y a pas de grandes personnes (je le lirais bien celui-là, tiens...) une tendance à une confusion, au milieu de ses livres, qui peut lasser...

    Les avis de Cathulu, Mango 

  • Mes lectures BD du mois

    bd canuts.jpgLe linceul du vieux monde. Livre 1/3 : la révolte des canuts. - Christophe Girard (Les enfants rouges, 2013)

    Lyon novembre 1831, c'est le début de la révolte des canuts. La concurrence oblige les marchands à baisser le prix d'achat des tissus aux canuts. C'est le début des revendications. Tous les ouvriers se rassemblent pour défendre leurs droits. Les dirigeants politiques ont du mal à faire tirer la police sur les canuts, en effet les policiers sont aussi de Lyon et beaucoup rejoignent leurs amis révoltés. L'armée est appelée...

    Voilà un premier volume qui reprend cette période difficile de l'industrie dans la région lyonnaise. Les dessins en noir et blanc multiplient les gros plans et ainsi donnent des visages à cette révolte. Une BD très intéressante, on attend les deux autres volumes...

     

    bd abymes.jpgAbymes. Première partie. - Mangin, Griffo (Aire libre, 2013)

    Balzac a du mal à écrire La peau de chagrin. Le patron de La Revue de Paris, lassé de pas avoir les feuilles de Balzac, publie un feuilleton qui décrit la vie de Balzac au jour le jour, le montrant écrivant La peau de chagrin, errant dans Paris,... Petits et grands secrets, bassesses, turpitudes sont dévoilés au grand public. Balzac est hors de lui et essaie de trouve l'auteur de ces révélations...

    C'est le début d'une trilogie qui proposera à chaque fois une mise en abyme, un jeu de miroir dont le héros est un créateur. Ici je dois dire que ça fonctionne et on ne quitte pas Balzac dans ses pérégrinations dans Paris à la recherche de l'auteur de ce texte, et à la recherche de quelques autres plaisirs aussi... En revanche j'ai trouvé les dessins un peu trop caricaturaux et moqueurs sur un sujet somme toute assez sérieux même s'il prend beaucoup de liberté avec la vérité historique.

     

    bd tueur.jpgLe tueur du bois Mesdames. - Cedrick Le Bihan, Sebastien Viozat (Les éditions Même pas mal, 2012)

    Un tueur en série tue des femmes et les écartèle. Un journaliste suit cette affaire. Un jour en se promenant en forêt il voit une chapelle isolée avec une vitre cassée. A l'intérieur un homme à côté d'un cadavre. Ravi de l'aubaine, il prend le tueur par surprise, le ligote, appelle la police mais essaie de lui faire avouer qu'il est le tueur en série. Mais le temps passe et il a du mal à obtenir son scoop...

    La fin, machiavélique, est excellente et le dessin en noir et blanc sombre à souhait...Une bonne BD policière.

     

  • Voyage au centre de Paris. - Alexandre Lacroix (Flammarion, 2013)

    paris.jpgLe narrateur part des jardins du Luxembourg et traverse Paris à pied jusqu'au quartier du Temple. A chaque chapitre il s'arrête sur une rue ou un lieu et évoque des références soit historiques, soit personnelles, soit littéraires. Les catacombes et ses expéditions dans leur tréfonds quand il était étudiant. Le square du Vert-Galant et les errances d'Hemingway à cette endroit quand il habitait à Paris. Supervielle, Verlaine et Rilke en bord de Seine. Les débuts de sa propre histoire d'amour rue Git-le-Coeur...

    L'exercice pourrait être fastidieux, et il le sera peut-être pour des lecteurs (mon mari a abandonné au milieu du livre). Pour ma part j'ai adoré cette promenade à travers Paris car elle mêle toutes les références qui vous viennent à l'esprit quand on marche dans la capitale. Tant de rues sont associées à des événements, des lectures, des souvenirs que chacun pourrait écrire son voyage au centre de Paris. Pour le moment c'est Alexandre Lacroix qui propose le sien et j'espère que d'autres que moi seront charmés par cette balade mélancolique, érudite et amoureuse.

  • Mes lectures jeunesse du mois

    cherer.jpgLa vraie couleur de la vanille. - Sophie Chérer (L'Ecole des loisirs Medium, 2012)

    L'île de la Réunion, 1841. Edmond est un petit garçon noir, orphelin, esclave. Il a la chance d'être remarqué et protégé par le maître de la maison où il habite. Ce maître est un solitaire, un passionné de botanique qui vit entouré de ses fleurs et de ses arbres. Edmond est un enfant vif, intéressé par tout, aussi devient-il un élève rêvé pour le maître qui lui enseigne tous les secrets de la nature. Grâce à celui-ci, Edmond connaît tous les noms en latin, toutes les particularités, tous les secrets des plantes. Et un jour, seul, il fait un essai sur la plante de la vanille et réussit ce que personne n'avait su faire... Mais comment un esclave noir illettré peut-il avoir trouvé ce secret ?

    C'est lors d'un séjour à la Réunion que Sophie Chérer a découvert l'histoire véridique de ce jeune garçon qui a découvert le secret du fruit de la vanille. Très peu de livres le mentionnent, aussi a-t-elle décidé de se documenter sur la période et d'écrire ce roman en hommage à sa mémoire. Le résultat est un roman plein de poésie sur un fond historique plutôt douloureux. Ceux qui ont lu Rosa candida retrouveront cette magie qui émane des passionnés de botanique et, comme d'habitude pour cette collection Medium, on conseillera sa lecture non seulement aux adolescents mais aussi aux adultes... Rappelons que Sophie Chérer avait écrit l'excellent Ma Dolto.

     

    engrenages.jpgEngrenages. - Christophe Léon (Oskar éditeur, 2012)

    La scène commence aux Assises. Trois jeunes garçons sont accusés et on apprend que le principal instigateur est mort quelque temps avant. Suit le flash-back des circonstances qui les ont amenés là. La campagne, l'ennui, le désir de s'occuper, de se faire remarquer, d'exister...Ou comment quatre amis en viennent peu à peu à suivre l'un d'eux dans ses incartades. Quelques bêtises au départ, des "incivilités" dirions-nous, puis des vols, des violences gratuites. Pourtant ce sont des garçons comme les autres....

    Le talent de Christophe Léon est d'avoir réussi à décrire la montée très progressive de cet esprit de bande qui les mènera au pire. Ce sont des petits signes de reconnaissance, puis des épreuves que l'on s'oblige à accomplir, la première violence sur un chien, le premier vol... Un excellent roman pour adolescents dans la lignée des également très bons La randonnée et Dernier métro.

     

     

    rose afghane.jpgRose afghane. - Frank Andriat (Mijade, 2012)

    Six histoires de jeunes femmes afghanes, soit dans leur pays, soit réfugiées en France. Toutes sont heureuses que les talibans ne soient plus les maîtres de leur pays car la situation des femmes était révoltante. Mais actuellement rien n'est facile, la présence des américains ravive les tensions, et de toutes façons la femme est encore très soumise à l'autorité du père de famille.

    Farzana, qui avait choisi de se rebeller en avouant son amour au beau Noorullah, ne supporte pas que la famille de celui-ci le fiance à une autre. Najmah, qui habite Paris, n'ose pas demander à son père pourquoi il a cet air si triste et pourquoi il a finalement quitté l'Afghanistan. Mariam se rend compte que son frère devient un terroriste mais ne sait comment en parler à son père. Sabera reste terrée chez elle avec sa famille pendant que les soldats défilent. Et Chekeba et Sharif, qui ont quitté clandestinement le pays en direction de la France, doivent répondre au questionnaire d'une fonctionnaire française sur les circonstances de cette fuite.

    Voilà un très beau recueil de nouvelles publié dans la maison d'édition pour la jeunesse Mijade mais qui ne déparerait pas chez Actes sud. Ces nouvelles ont une unité, elle présente le visage de la jeune Afghane actuelle, déchirée entre les contradictions de la tradition et celle de la liberté toute neuve. Ici la gaîté et la légèreté de la jeunesse sont bien présentes mais la réalité se charge de les transformer en tragédie.

     

  • Vostok. - Jean-Hugues Oppel (Rivages Noir, 2013)

    vostok.jpegTanya Lawrence est envoyée par l'ONU dans le sud de l'Afrique. Elle est chargée d'inspecter l'exploitation de "terres rares", des métaux utilisés dans la haute technologie, et surtout la société Metal-Ik qui les exploite. Celle-ci exploite aussi les ouvriers qui travaillent dans des conditions à la limite du supportable au fond des mines. Tanya pressent qu'on lui cache quelque chose mais visiblement chacun a intérêt à ce que rien ne bouge. Seul son guide attitré, un homme un peu mystérieux, semble vouloir l'aider. Mais en plus des sombres calculs des hommes, la nature donne des signes mystérieux que seuls les autochtones savent déchiffer...

    C'est un vrai plaisir de retrouver Jean-Hugues Oppel dans ce roman très noir. Comme d'habitude il instille un humour féroce dans son récit et met à jour la cupidité et l'égoïsme du genre humain quand il s'agit de faire fortune. La place de la nature, sa sauvegarde, et surtout son exploitation sauvage, ces thèmes se mêlent à ceux de l'appât du gain de préférence par des incompétents. Heureusement quelques passionnés essaient de rester honnêtes... Mais, si vous avez déjà lu des romans d'Oppel, vous saurez qu'il est assez pessimiste sur la nature humaine...

    Merci à Babelio

     

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  • Je vais mieux . - David Foenkinos (Gallimard, 2013)

    763b9a9d0903ee7fef76cd10160ca6a1.jpgPour le narrateur tout va bien. Son couple (il s'entend bien avec sa femme), ses enfants (ils réussissent bien dans la vie), son boulot (il travaille dans un cabinet d'architecte), ses amis (Edouard et sa femme, des amis depuis leur vie étudiante). Bref tout est parfait sauf la douleur lancinante dans le bas du dos qui l'a pris soudainement. Il souffre à tel point qu'il va aux urgences voir un médecin. Celui-ci ne trouve rien et préfère lui faire passer une radio, puis un IRM. Toujours rien et ça lui fait de plus en plus mal. Sur le conseil de quelqu'un, il va chez une magnétiseuse qui lui dit qu'elle ne peut rien pour lui car le mal est plus profond, c'est un mal être. Et en effet assez rapidement tout ce qui allait bien dans sa vie se défait....

    J'espère que ce début suffira à donner envie d'en savoir plus. En tout cas je conseille à tous les lecteurs et lectrices (à la maison tout le monde l'a lu, moi / mari / fils de 19 ans) qui aiment l'introspection mâtinée d'humour, façon Woody Allen, de le découvrir. C'est une plongée dans l'intime dans laquelle on peut tous se reconnaître avec ses petites réflexions percutantes, ses traits d'humour acérés et ses accès de désespoir / tendresse / lucidité / témérité (barrer la mention inutile). Je dois être la seule blogueuse francophone à ne pas encore avoir lu La délicatesse mais j'avais découvert Foenkinos avec Les souvenirs, magnifique hommage à ses grands-parents avec "cette petite musique particulière qui sait parler de choses graves avec délicatesse et humour", et ce dernier livre est dans la même lignée.

    Emeraude est complètement de mon avis !

  • Bon rétablissement. - Marie-Sabine Roger (Le Rouergue, La Brune, 2012)

    bon retablissement.jpgJean-Pierre se réveille un matin à l'hôpital, avec des fractures multiples, des tuyaux partout. On lui dit qu'il a été repêché dans la Seine en pleine nuit par un jeune prostitué. Il ne se souvient de rien et l'enquête ne donne rien. Il doit prendre son mal en patience pour les longues journées d'hospitalisation qui l'attendent. Agé de soixante-sept ans, il est veuf, plutôt ours, asocial et très cynique. Cette immobilisation forcée va dans un premier temps accentuer encore sa misanthropie naturelle avec les contraintes de sa situation : réveil tôt, infirmières et aide-soignantes qui entrent à toute heure, médecins qui font de lui un "cas", voisine de chambre envahissante, prostitué-sauveur qui vient le voir, policier-enquêteur qui revient souvent,.... Bref ce séjour n'arrange pas son fichu caractère,  même si quelques (légères) failles apparaissent dans sa carapace...

    Voilà un petit roman très attachant avec un personnage que l'on ne peut pas détester, malgré et grâce à son humour très grinçant. Il m'a fait penser aux personnages de Pascal Garnier qui sont à l'opposé du bien-pensant, du mièvre et du politiquement correct et qui cachent bien profondément leurs émotions. Le plus étonnant est que ce soit une femme qui a écrit ce livre qui est très masculin ! Bravo à Marie-Sabine Roger pour ce petit livre très original que je vais conseiller à mes adhérents !

    La blogosphère est unanime Clara, Anne-Sophie, Un autre endroit, Cathulu, Aifelle

  • Comment comprendre Israël en 60 jours (ou moins). - Sarah Glidden (Steinkis, 2011

    israel.jpgSarah est américaine et sa famille est peu pratiquante, pourtant elle accepte de partir en Israël pour un voyage payé par le Taglit (programme mondial organisant des séjours en Israël pour des jeunes juifs qui n'y sont jamais allé). Avec elle d'autres jeunes qui vont découvrir ce pays mythique. Sarah est méfiante, elle craint d'être embrigadée et a des préjugés très forts contre l'état d'Israël. Elle se sent proche des Palestiniens et leur lutte. Son séjour va lui montrer que la situation est plus complexe que ce qu'elle imaginait et elle est étonnée, malgré son caractère fort, d'être émue dans certaines circonstances et dans certains endroits. Mais la grande leçon qu'elle retient est celle d'une Palestinienne dont le frère a été tué par un Israelien et qui dit : "La seule chose que nous vous demandons, c'est de n'être ni pro-israeliens, ni pro-palestiniens, mais partisans de la paix. Et, quand vous rentrerez chez vous, expliquez à vos amis ce que nous faisons ici et aidez-les à devenir partisans de la paix, eux aussi".

    C'est Sylire qui, avec son billet, m'a donné envie de lire cette BD qui était en attente dans ma pile depuis un certain temps. Malgré les caractères tout petits (complètement d'accord avec toi Sylire...), j'ai dévoré ce récit qui permet une vraie réflexion sur ce sujet délicat. Les couleurs pastel, les cartes claires, le ton souvent léger, tout est fait pour nous faire partager les émotions de cette jeune fille. A lire pour mieux comprendre la situation actuelle dans ce pays.

  • La survivance. - Claudie Hunzinger (Grasset, 2012)

    survivance.jpgJenny et Sils sont libraires. Suite à des difficultés financières, ils doivent quitter leur librairie et leur domicile. Ils vont alors habiter une maison en ruine qui leur appartient mais qui est dans les montagnes. Tout est à faire et ils doivent s'improviser réparateurs, maçons, plombiers,... Ils ont quelques économies et elles leur servent à acheter le strict nécessaire pour se nourrir. Peu à peu la maison devient habitable (je n'ai pas dit confortable !) et ils s'habituent à cette solitude. Leur passion, c'est la littérature, et heureusement ils ont apporté des caisses de livres de leur ancienne librairie. Les mois vont s'écouler là à lire, parler de littérature, observer les cerfs, et s'habituer à vivre hors du monde...

    A la lecture de ce livre, impossible de ne pas penser à Une lointaine Arcadie de Jean-Marie Chevrier. Même thème (fermeture de librairie, retour à la nature), même désir de s'affranchir de la société et de vivre seul(s) en compagnie des livres. Ce thème est poussé à bout dans ce roman car la moindre visite et la moindre sortie leur paraissent incongrues. C'est le  rêve "soixante-huitard" de vivre en dehors de la société de consommation qui se matérialise. Pour ma part j'ai trouvé ce roman original mais la citadine que je suis ne s'est absolument pas identifiée aux héros. Vivre avec des livres, d'accord (d'ailleurs c'est ce que je fais tous les jours dans mon travail...), mais cet idéal spartiate et uniquement intellectuel de vie en vase clos m'a empêchée d'être aussi enthousiaste que les autres blogueurs.

    Des avis enthousiastes chez Sylvie, Clara, Midola, Dominique, Keisha