Envoyée par le magazine Elle en 1987 pour la rencontrer, Alix de Saint-André découvre une Françoise Giroud bien loin de l'image de la femme autoritaire et féministe qu'elle avait d'elle. Françoise Giroud est en pleine dépression, elle touche Alix de Saint-André au lieu de l'agacer comme elle le prévoyait. Et ainsi commence une amitié qui durera jusqu'à la mort de Françoise Giroud en 2003. Elles sont très différentes mais ces deux personnalités trouvent des terrains de très bonne entente : leur métier de journaliste, les chats et les mots et la littérature.
Deux biographies sur Françoise Giroud paraissent, elles sont soit très superficielles, soit se basent sur des scoops révélant qu'elle est juive et qu'elle a envoyé des lettres antisémites. Pour faire la vérité, Alix de Saint-André se plonge dans la généalogie des Giroud (nés Gourdji) avec l'aide de la fille de Françoise Giroud, Caroline Eliacheff (psychanalyste, mariée à quinze ans à Robert Hossein et aujourd'hui à Marin Karmitz, et ayant un fils rabbin). C'est à une véritable enquête que se livre l'auteur, signant ses mails 'Sherlock". Ou comment retrouver les traces d'un curé qui aurait baptisé Françoise et sa mère à une date à déterminer...
J'avais découvert Alix de Saint-André en 1994 avec L'ange et le réservoir de liquide à freins, un polar déjanté qui parlait beaucoup d'anges, une des passions de l'auteur. Puis récemment dans le pétulant En avant route (et je vois que j'ai oublié de faire un billet...) sur ses quatre "pèlerinages" vers Saint-Jacques de Compostelle. Elle a un réel talent de conteuse et, qu'elle parle de sujets sérieux ou légers, elle y met une fantaisie et une vivacité qui ne peuvent que plaire aux lecteurs. Je relèverais peut-être, comme Cuné qui en parle à propos de Il n'y a pas de grandes personnes (je le lirais bien celui-là, tiens...) une tendance à une confusion, au milieu de ses livres, qui peut lasser...