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Les routes de l'imaginaire - Page 60

  • Souvenirs d'enfance . - Rabindranath Tagore (Gallimard, L'imaginaire, 2005)

    medium_2070704521.08._AA240_SCLZZZZZZZ_.jpegAprès les nouvelles de Tagore, voilà son enfance, ou comment prolonger un peu le plaisir d'être avec ce grand auteur.

    Ecrit en 1940, soit l'année avant sa mort alors qu'il avait quatre-vingts ans, ce recueil exprime les impressions qui lui restent de son enfance alors qu'il est à la fin de sa vie (il ne le sait pas encore... mais bon..). C'est-à-dire que loin d'être un récit chronologique, c'est une succession de moments qui l'ont marqué. Ses échecs à l'école par exemple, cette école qu'il n'aime pas au point d'essayer de tomber malade par tous les moyens. Mais il avait une santé de fer ! Ou la vie dans cette ville de Calcutta qui changera tellement à l'aube du 20è siècle (eau courante électricité, cinéma... pour les plus fortunés bien sûr). Les petits conflits avec sa (ses) belle-soeur(s), (il était le 14è enfant de la famille), mais aussi les plaisirs partagés avec ses frères. Et l'art dans lequel il excellait, déjà tout jeune, la poésie bien sûr. C'est ce qui lui permettra d'épater quelques filles, et aussi d'être publié dans le journal de son frère.


    Ce qui ressort, c'est la fraîcheur des souvenirs que Tagore garde encore de son enfance malgré son âge. Certes il y a tout un arrière-plan qui, pour nous, parait très exotique (monter à dos d'éléphant , écouter les extraits du Ramayana, ...) , mais le reste pourrait être repris dans "Le petit Nicolas" ! Les découvertes de l'enfance, ses émerveillements, ses roublardises, ... tout cela est universel et on le sent bien dans ce récit. Il y a un petit plus quand même, c'est la poésie qui était déjà présente chez Tagore !

  • La bicyclette rouge. - Kim Dong Hwa (Paquet, 2005 - 2006)

     

    Coup de coeur pour ce manhwa (= bande dessinée coréenne) qui magnifie la vie quotidienne, la nature et les gens par de superbes dessins en couleur (aquarelle ?) et par l'intermédiaire de son héros, postier à bicyclette, qui sert de fil conducteur à cette série.

    medium_9782888900221.gif1 : Yahwari

    Premier volume de la série, et le plus réussi à mon avis, mais c'est peut-être le plaisir de la découverte. Notre héros parcourt le village de Yahwari et sa tournée lui permet de visiter la campagne environnante, d'admirer les fleurs et les champs , mais surtout de faire le lien entre les habitants. Dans ces maisons aux noms évocateurs (pas de numéro ici, mais "La maison de l'arbre aux kakis" ou "La maison lumineuse"), il y a des poètes, des femmes seules, des couples qui se disputent (on va les retrouver partout ces couples..), des parents qui attendent leurs enfants, la vie quoi ! L'humour est toujours présent avec, par exemple, cette grand-mère qui râle parce qu'elle n'a jamais de courrier... et téléphone tous les jours à son petit fils avec son portable ! En tout cas le courrier est encore très important ou, s'il n'y a pas de courrier, le passage du facteur !

     

    2 : Les roses trémièresmedium_9782888900528.gif

    Dans ce volume, les saisons rythment la vie quotidienne, les travaux des champs sont encore l'occupation principale de notre petit village, même si la modernité arrive à grand pas. Des croquis ravissants nous montrent les feuilles rouges de l'automne rassemblées en forme de coeur, mais aussi les rides de la grand-mère (celle qui se dispute toujours avec son mari) et les jeunes femmes modernes qui viennent quelques jours à la campagne. Et les enfants de là-bas qui aiment aussi aller manger des pizzas à la ville voisine, la grand-mère les accompagne et compte qu'une pizza coûte l'équivalent de 400 concombres ! C'est bien cher à la ville !

     

    medium_9782888901167.gif3 : Les mères

    Hymne aux femmes, et plus précisément aux mères, ce volume est plein de charme. Les réflexions sur le temps qui passe, la beauté qui se fâne, mais la nature qui vous réconcilie parfois avec la vie (pas toujours) sont délicieuses ! Refaire les plats que les enfants aimaient même s'ils ne sont pas là (décidément ils sont tous à la ville avec leur famille les enfants de ce village !), acheter un réveil qui ne marche pas pour faire semblant d'arrêter le temps, faire une fugue alors qu'on est déjà bien vieux rien que pour réaliser un rêve,... A lire avant de dormir pour être vraiment serein face au temps qui passe....

     

    Les mangas (et autres BD asiatiques) vont alterner avec la littérature indienne ....., journée "Manga" en préparation oblige !

    medium_bicyclette-rouge2.3.jpg
  • Le Vagabond et autres histoires. - Rabindranath Tagore (L'Imaginaire-Gallimard, 2006)

    medium_9782070764051.2.gifLes lectures se suivent et ne se ressemblent pas. Après les interrogations sexuelles et sentimentales d'un gay bostonien, voici des nouvelles sur l'Inde rurale de la fin du 19è et du début du 20è siècle !

    J'ai choisi de commencer mes lectures sur la littérature indienne par Tagore qui est l'un des premiers à avoir écrit des oeuvres romanesques telles que des romans ou des nouvelles. En effet, après les grandes épopées comme le Mahabharata et le Ramayana, c'est au 19è que se sont développées les traductions d'auteurs occidentaux et que sont nés les premiers romans.

    Tagore est surtout connu pour sa poésie, pourtant j'ai découvert par ce recueil de nouvelles qu'il savait merveilleusement raconter des histoires de la vie de tous les jours, comme le faisait un Maupassant à peu près à la même époque. Ses sujets de prédilection sont la vie quotidienne des paysans, les traditions, l'intérêt pour l'étude (il a créé une école et une université) et bien sûr l'amour !
    Dans "La jeune mariée", une jeune fille vive et impulsive est unie à un jeune homme calme, cultivé et très amoureux d'elle. Mais il faudra qu'elle apprenne à mûrir avant de devenir une femme en tant que telle !
    Dans "Le vagabond", un jeune homme aime aller et venir, découvrir le monde et les hommes sans attaches ni sentiments. La seule chose qui saura le retenir, c'est la possibilité d'étudier qui lui ouvre le monde. Mais cela suffira-t-il à lui ôter l'envie de voyager ?
    Dans les autres nouvelles, l'amour, la nature et la soif de savoir se mêlent souvent dans de beaux portraits d'hommes et de femmes.

    J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces nouvelles où l'humanisme et la soif de justice sont toujours présents. Même si certaines situations semblent aujourd'hui un peu dépassées (même en Inde), les sentiments et la nature restent les mêmes et sont superbement décrits.

  • Sexe et dépendances. - Stephen McCauley (Flammarion, 2006)

    medium_9782080690050.gifWilliam est agent immobilier à Boston. Lassé des rencontres gays sur Internet, il essaie la chasteté... La venue de Charlotte et Samuel, couple atypique, l'oblige à s'interroger sur ses sentiments, sur sa vie, sur lui quoi...

    L'art de tenir une intrigue n'est pas le point fort de McCauley, pourtant c'est un romancier que j'adore. Il a un talent fou pour créer des atmosphères et à la fin de ses romans, on connait son héros comme si c'était notre ami d'enfance. Son humour me ravit, je souris d'un bout à l'autre avec tendresse mais aussi avec une larme au coin de l'oeil car ce n'est jamais loin du désespoir. C'est à Woody Allen qu'il me fait penser, un Woody Allen gay... Lisez tous ses autres romans, ils ont tous autant de charme.


    Je n'en dis pas plus car In Cold blog a fait un superbe article ainsi qu'une interview de Stephen McCauley, si, si ! Je vous engage vivement à aller voir tout ça !

  • Le Gangster de Gangtok, suivi de Danger à Darjeeling . - Satyajit Ray (Editions KailasH, 1997)

    medium_9782842680039.jpegVoilà un joli petit livre, une couverture au dessin délicieusement désuet, un beau papier ivoire et des dessins originaux. Et le petit roman policier qu'il contient est à son image.

    Une intrigue classique : Tapesh et son cousin Feluda sont en vacances dans une province de l'Inde du Nord quand on leur annonce qu'un homme est mort la semaine dernière, écrasé par un rocher. Sachant qu'il y a une chance sur un million pour que ce genre d'accident arrive.... ils trouvent ça louche. Surtout qu'un bel objet de collection, acheté par la victime juste avant, a disparu... Nos apprentis détectives vont élucider tout cela.

    C'est évidemment l'atmosphère très authentique de ce récit qui fait tout son charme. L'auteur, plus connu comme cinéaste, rend hommage aux romans policiers anglais avec ses livres ayant pour héros Feluda. C'est classique mais agréable à lire et surtout loin des clichés que l'on peut trouver dans les romans sur l'Inde, puisque c'est écrit par un Indien. Pour le style (fluide), j'ai un peu de mal à me faire une opinion sachant que c'est traduit de l'anglais, qui est lui-même traduit du bengali...

    Ah oui, vous allez retrouver plein de littérature indienne sur mon blog. Maintenant que la présentation de la rentrée littéraire est passée, on prépare une présentation de la littérature indienne à l'occasion du Salon du Livre dont c'est le thème....

  • Michel, nouveau blogueur "Sérialecteur" !

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    Je tenais à vous faire part de la naissance d'un nouveau blog consacré, cette fois, aux polars ! Décidément les blogs masculins fleurissent dans mon entourage (serait-ce ma mauvaise influence ?  ;-)))   ).

    Je cotoie Michel depuis plusieurs années sur Zazieweb, je l'ai rencontré aussi du temps où Zazieweb tenait un stand au Salon du Livre, ce qui permettait à ses membres de se rencontrer chaque année.

    Alors les amateurs de polars vont se réjouir, car c'est un gros lecteur du genre ! Pas les polars américains sanglants et tout et tout, non, les romans policiers , les "vrais", anglais, français, russes, australiens....,  avec une intrigue, des coupables, des policiers, des détectives. Vive 10/18 et ses séries, vivent aussi les petits éditeurs de polars qui rivalisent d'imagination pour nous proposer plein de nouveaux auteurs. Voilà tout ce que vous découvrirez dans son "home". Et aussi quelques très bons romans non policiers et aussi des romans ados.


    Bienvenue à Serialecteur !

     

  • La circulaire et autres racontars. - Jorn Riel (Gaïa, 2006)

    medium_9782847200829.2.gifGrande nouvelle dans les stations polaires groenlandaises : une circulaire annonce qu'elles vont fermer ! Difficile à admettre pour les trappeurs qui ont passé une partie de leur vie là-bas ! Que faire ? Se révolter ? Faire comme si on ne savait pas ? Se laisser mourir puisque de toutes façons on est très vieux, malade, et qu'on ne veut pas quitter cet endroit ? Ou trouver une femme dans le coin (ou plusieurs...) et rester là en changeant de métier ? On peut aussi ruser et continuer à chasser le phoque là-bas... dans un bateau, rien ne l'interdit !medium_rech.2.jpeg


    Je suis une inconditionnelle de Jorn Riel donc je ne peux pas dire si ce recueil est meilleur ou non que les autres, ils sont TOUS excellents ! Les "racontars", histoires que l'on qualifierait de "marseillaises" si elles n'étaient pas au Groenland, sont truculentes à souhait et on n'a qu'une envie à la fin de chaque chapitre : prendre un catalogue de GNGL (Grand Nord Grand Large : les medium_Vignette_GNGL_Ete_2006.jpegspécialistes des voyages polaires) et rêver !!!!

     




    L'avis de Laurent

  • L'Atlantique Sud. - Jérôme Tonnerre (Grasset, 2006)

    medium_9782246707912.gifLe héros (qui s'appelle Jérôme Tonnerre) est un passionné de voyage. Il a tous les guides de tous les pays, l'équipement du randonneur, la carte de fidélité du Vieux Campeur... Bref il est incollable sur les trajets, les refuges et les vaccins. Pourtant.... il n'a jamais quitté son arrondissement parisien. Il voyagerait bien mais.... oui mais quoi ???? Le problème se pose avec encore plus d'acuité quand, à la mort de sa mère bien aimée, il trouve un papier écrit de sa main précisant qu'elle veut être incinérée et avoir ses cendres dispersées dans l'Atlantique Sud. Le frère et la soeur étant de toute façon occupés à autre chose (la soeur a fait son "coming out" et le frère doit gérer sa femme qui vient de faire le sien...), c'est Jérôme qui doit s'en occuper. Oui mais l'Atlantique Sud, c'est où ? Mimizan Plage ou le Brésil ? Il lui faudra beaucoup d'imagination, de constance et de courage pour venir à bout de ses démons phobiques !!!

    Voilà enfin un livre drôle, et c'est suffisamment rare pour le remarquer. L'humour noir du début (avec les Pompes funèbres et le Crématorium) évolue en règlement de compte familial et en traitement de la phobie des voyages. C'est léger, pas inoubliable sans doute, mais à conseiller pour passer une bonne soirée. Et puis... moi-même j'adore les livres de voyage mais.... ai-je vraiment beaucoup voyagé ?  ;-)

    L'avis de Laurent, et celui de Florinette.

  • Notre palmarès de la rentrée littéraire

    medium_images.12.jpgJ'ai présenté, dans le cadre de mon travail, les romans de la rentrée littéraire. Avec sept autres collègues nous avons donc lu, classé et présenté environ 65 romans. Ceci est donc notre palmarès, il n'a pas d'autre ambition, sinon d'être celui de personnes qui n'ont pas de lien avec le milieu de l'édition et qui essaient, dans leurs compte-rendus de lecture, de faire la part entre l'objectif et le subjectif. Si cela peut mettre l'accent sur quelques romans passés inaperçus par les critiques professionnels...

    Ceci n’est pas un roman
    O’Faolain, Nuala. – L’histoire de Chicago May (Sabine Wespieser)
    Rahmani, Zahia. – France, récit d’une enfance (Sabine Wespieser)

    Les premiers romans
    Blacklaws, Troy. – Karoo Boy (Flammarion) (Coup de cœur Premier roman)
    Capote, Truman. – La traversée de l’été (Grasset)
    Chocas, Viviane. – Bazar Magyar (Héloïse d’Ormesson)
    Razane, Mohamed. – Dit violent (Gallimard)
    Routier, Philippe. – Le passage à niveau (Stock)
    Swarup, Vikas. – Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux (Belfond)
    Tonnerre, Jérôme. – Atlantique Sud (Grasset)

    Des livres drôles
    Beaujon, Nicolas. – Le patrimoine de l’humanité (Le Dilettante)
    Chevillard, Eric. – Démolir Nisard (Minuit)
    Kalfus, Ken. – Un désordre américain (Plon)

    On n’aime pas
    Benameur, Jeanne. – Présent (Denoël)

    On aime un peu
    Blondel, Jean-Philippe. – Passage du gué (Laffont)
    Brookner, Anita. – Loin de soi (Fayard)
    Cannone. – L’homme qui jeûne (L’Olivier)
    Chi Li. – Un homme bien sous tous rapports (Actes Sud)
    Chalandon, Sorj. – Une promesse (Grasset)
    Charras, Pierre. – Bonne nuit, doux prince (Mercure de France)
    Del Castillo, Michel. – La religieuse de Madrigal (Fayard)
    Duteurtre, Benoït. – Chemin de fer (Fayard)
    Ferney, Alice. – Les autres (Actes Sud)
    Fitzgerald, Penelope. – L’affaire Lolita (Quai Voltaire)
    Gaudé, Laurent . – Eldorado (Actes Sud)
    Guène, Faïza. – Du rêve pour les oufs (Hachette Littérature)
    Hak, Pavel. – Trans (Seuil)
    Hammer, Béatrice. – Ce que je sais d’elle (Arléa)
    Miano, Léonora. – Contours du jour qui vient (Plon)
    Millas, Juan Jose. – Le désordre de ton nom (Galaade)
    Nothomb, Amélie. - Journal d’une hirondelle (Albin Michel)
    Poivre d’Arvor, Olivier et Patrick. – Disparaître (Gallimard)

    On aime beaucoup
    Desarthe, Agnès. – Mangez-moi (L’Olivier)
    Fajardo, Jose Manuel. – L’Eau à la bouche (Métailié)
    Fleischer, Alain. – L’amant en culottes courtes (Seuil)
    Foer, Jonathan Safran. Extrêmement fort et incroyablement près (L’Olivier)
    Khadra, Yasmina. – Les sirènes de Bagdad (Julliard)
    Krauss, Nicole. – L’histoire de l’amour (Gallimard)
    Levison, Ian. – Une canaille et demie (Liana Levi)
    Levy, Andrea. – Hortense et Queenie (Quai Voltaire)
    Morin, Pascal. – Bon vent (Le Rouergue)
    Morris, Mary McGarry. – Une douloureuse absence (Belfond)
    Nair, Anita. – Les neuf visages du cœur (Picquier)
    Petterson, Per. – Pas facile de voler des chevaux (Gallimard)
    Rambaud, Patrick. – Le chat botté (Grasset)
    Riel, Jorn. – La circulaire et autres racontars (Gaïa)
    Schneider, Michel. – Marylin, dernières séances (Grasset)
    Schoeman, Karel. – Retour au pays bien-aimé (Phébus)
    Trudel, Sylvain. – La mer de la tranquilité (Les Allusifs)
    Vincelette, Mélanie. – Crimes horticoles (Laffont)

    On aime à la folie
    Atkinson, Kate. – Les choses s’arrangent mais ça ne va pas mieux (De Fallois)medium_images.11.jpg
    Audéguy, Stéphane. – Fils unique (Gallimard)
    Barbery, Muriel. – L’élégance du hérisson (Gallimard)
    Bjornstad, Ketil. – La société des jeunes pianistes (Lattès)
    Cercas, Javier. – A la vitesse de la lumière (Actes Sud)
    Choplin, Antoine. – L’impasse (La Fosse aux ours)
    Dupeyron, François . – Le grand soir (Actes Sud)
    Huston, Nancy. – Lignes de faille (Actes Sud)
    Jourde, Pierre. – L’heure et l’ombre (L’Esprit des Péninsules)
    Littell, Jonathan. – Les bienveillantes (Gallimard)
    Mauvignier, Laurent. – Dans la foule (Minuit)
    Tardieu, Laurence. – Puisque rien ne dure (Stock)
    Vallejo, François. – Ouest (Viviane Hamy)

     

     

  • Marilyn dernières séances. - Michel Schneider (Grasset, 2006)

    medium_9782246703716.2.gifEncore un livre sur Marilyn me direz-vous ! C'est vrai qu'elle a beaucoup inspiré les écrivains et biographes de tous genres. Ici c'est une facette en partie inexplorée qui est présentée : sa psychanalyse avec Ralph Greenson.
    Michel Schneider, psychanalyste et habitué des biographies de personnalités (Proust, Baudelaire, Glenn Gould,...), a eu accès à de nouvelles sources, toutefois pas aux correspondances privées qui sont toujours inaccessibles au public. En revanche il a extrait de la biographie de Greenson, de ses entretiens et de tous les récits autobiographiques des vedettes de l'époque, ce qui concernait Marilyn et ses psychanalyses.

    Je dis bien "ses" psychanalyses car elle a constamment été en analyse comme on peut l'être toute sa vie aux Etats-Unis (voir les films de Woody Allen et Woody Allen lui-même...). Profondément fragile, Marilyn n'a jamais réussi à faire le lien entre son image publique et sa personnalité profonde. Dans ce livre on voit bien sa dépendance à ces séances où elle essayait vainement de se comprendre. Dépendance aux séances mais aussi aux médicaments que ses analystes lui prescrivaient à foison. Ceux-ci d'ailleurs se mêlaient de tout , de sa vie, de sa carrière, de ses finances... C'est pourquoi on a accusé Greenson d'avoit sinon littéralement tué Marilyn, du moins de l'avoir encore plus fragilisée physiquement et psychologiquement par ces dépendances.medium_images.34.jpeg

    Ce livre est aussi une chronique du cinéma hollywoodien et de ses liens avec la psychanalyse. En fait celle-ci était utilisée comme les techniques de l'Actor Studio : rappelez-vous vos souvenirs d'enfant, les événements douloureux qui vous ont marqués, revivez vos émotions passées, cela vous aidera à mieux jouer ! C'est bien sûr à mille lieux de la psychanalyse européenne. Pourtant Marilyn a été analysée par Anna Freud (fille de...), gardienne du Temple s'il en est !

    Comme on le voit, cet ouvrage est vraiment foisonnant et franchement, bien que je ne sois pas idolâtre de Marilyn, je l'ai dévoré (530 p quand même !) et je l'ai trouvé bien écrit et vraiment fouillé sur le sujet. Quant aux polémiques qu'il déclenche chez les spécialistes de Marilyn... N'est-ce pas le propre de tout personnage entré dans la légende ?



    L'avis de mon mari
    : C'est un avis positif puisque c'est lui qui m'a incitée à le lire ! Eh oui, Marilyn intrigue toujours les hommes ! En plus de mes commentaires qui, m'a-t-il dit, expriment bien ce qu'il ressent, il a bien aimé le côté "les dessous d'Hollywood", non pas qu'il y ait des révélations croustillantes, mais plutôt l'impression que c'était alors le rassemblement de personnages plus névrosés les uns que les autres qui essayaient, souvent avec succès, de sublimer ça dans le cinéma !