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Les routes de l'imaginaire - Page 61

  • Mort de Bernard Frank

    medium_images.32.jpegBernard Frank est mort vendredi dernier à 77 ans d'une crise cardiaque dans un de ces restaurants qu'il affectionnait tant. La lecture de ses Chroniques a toujours été pour moi un plaisir de lecture et il y a quelques mois j'avais découvert "Les rues de ma vie" et "En soixantaine".

    L'article de Libération.

  • Deux nouveaux blogueurs sont nés !

    Qui disait il y a quelque temps que la blogosphère littéraire était essentiellement féminine ? Je comptais déjà cinq hommes dans mes blogs favoris, et en voilà deux nouveaux !

    Laurent, avec A l'ombre du cerisier , va nous proposer plein d'idées de lecture. C'est un dévoreur de littérature américaine mais aussi française. Il m'a confié avoir lu 14 livres de la rentrée littéraire ! On attend avec impatience ses critiques !

    medium_images.9.jpg

    Renaud, lui,  est plutôt tourné vers la littérature jeunesse.  Avec son blog Kidélire  qui était un peu endormi (le blog, pas Renaud) mais qu'il vient de réactiver, il nous propose plein d'idées de romans pour la jeunesse mais aussi pas mal de livres pour adultes. Je crois qu'il a un faible pour les auteurs qui écrivent pour les deux publics... par exemple aux éditions de l'Olivier (le directeur de l'Olivier et la directrice de l'Ecole des Loisirs étant mari et femme, ça crée des passerelles...)

    Je leur souhaite longue vie dans la blogosphère littéraire. Et vive la littérature :-)))

  • Disparaître. - Olivier et Patrick Poivre d'Arvor (Gallimard, 2006)

    medium_9782070779666.gifComme beaucoup de monde, j'ai vu et revu le film de David Lean "Lawrence d'Arabie" et j'ai découvert Lawrence d'Arabie avec le visage de Peter O'Toole. Le film met magnifiquement en valeur la grandeur et la folie aussi de celui qui essaya désespérément de rassembler les nations arabes pour lutter contre les Turcs.

    Dans ce livre, les frères Poivre d'Arvor, familiers des récits d'aventure à quatre mains, plongent dans cette histoire déjà mille fois disséquée. Leur théorie : l'accident de moto qui tua Lawrence (vous savez, la première scène du film...) n'était pas accidentel, c'était un geste délibéré de celui qui ne medium_images.31.jpegsupportait plus ni la vie civile, ni le monde, ni la vie, ni personne. Des coïncidences troublantes viennent en effet étayer cette thèse, mais est-ce pour autant exact ?

    Les auteurs en profitent pour nous faire revivre les moments les plus importants de la vie du héros en s'inspirant surtout des "Sept piliers de la sagesse", le récit autobiographique de Lawrence.
    Franchement ce livre ne m'a rien appris sur Lawrence que je ne savais déjà (sauf les supputations...) mais bon, c'est toujours agréable de lire un ouvrage sur quelqu'un comme Lawrence dont on ne se lasse pas ! 

  • A la vitesse de la lumière. - Javier Cercas (Actes Sud, 2006)

    medium_9782742762767.gifDeuxième coup de coeur de la rentrée (après "Fils unique"), ce roman de Javier Cercas, l'auteur des "Soldats de Salamine" (j'ai pas lu mais je viens de l'acheter en poche..).

    Le narrateur, visiblement un double de l'auteur, est un jeune étudiant espagnol peu travailleur mais persuadé qu'il va un jour devenir un écrivain célèbre. Un de ses profs lui propose de partir comme assistant d'espagnol dans une université américaine. Là-bas il  se lie avec Rodney, un assistant quadragénaire taciturne et original. Mais Rodney ne revient pas après les vacances de Noël. Parti à sa recherche, le narrateur rencontre son père qui lui raconte alors que Rodney vit avec le poids de son passé, et son passé s'appelle la guerre du Vietnam. Le narrateur repart avec toute la correspondance de Rodney pendant cette guerre et la conviction qu'il doit raconter cette histoire. Mais il retourne en Espagne et sa vie quotidienne et superficielle reprend son cours, jusqu'à ce que...

    Pris au départ par obligation (avec des collègues nous faisons bientôt une présentation de la rentrée littéraire alors j'essaie d'en lire un maximum. Je vous donnerai notre palmarès...), je l'ai lu d'une traite (merci les jours de congés ! ) et j'ai admiré le style narratif de l'auteur. Pour définir ce style, je dirais que ça m'a fait penser à Paul Auster. On trouve chez Cercas cette même croyance des personnages en leur destin ("si je n'avais pas suivi ces cours, je n'aurais pas rencontré Rodney et ma vie  n'aurait pas été la même..."), la même introspection et le même souffle lyrique que chez Paul Auster.
    La guerre est visiblement un sujet majeur chez Cercas puisque son premier roman parlait de la guerre d'Espagne. Ici je trouve intéressant qu'un Espagnol ait fait des recherches sur les séquelles du Vietnam sur les anciens combattants qui sont revenus au pays en ayant vécu l'enfer mais en étant méprisés par leurs concitoyens pour leur participation à une guerre inutile.
    Bref, ce roman est vraiment très réussi. Il mêle très habilement réalité, création littéraire et réhabilitation par l'écriture et il crée des personnages qui resteront dans notre mémoire.

    L'avis d'Anne-Sophie

  • Le petit bluff de l'alcootest. - Jean-Bernard Pouy (La Branche, 2006)

    medium_9782353060047.gifVoilà un petit polar comme je les aime, il faut dire que je suis une inconditionnelle de JB Pouy !

    Dans un petit village de la Bretagne profonde, un petit vieux est arrêté pour ivresse. Jusque là rien d'exceptionnel, sauf que celui-ci affirme que ce sont les "infernaux" qui l'ont obligé, en pleine nuit, à boire cet alcool ! Armand, le correspondant local de Ouest France et amateur de rock-années-60 à ses heures, trouve ça louche mais pas impossible. Est-ce que ce ne serait pas un coup des "gothiques" qui pratiqueraient des messes noires dans la campagne ? Il mène l'enquête, d'autant plus qu'au même moment l'évêque de Rennes disparaît et que sa voiture est retrouvée à proximité !

    Pouy s'en donne à coeur joie dans cette atmosphère bretonno-rocko-anti-cléricale ! Comme d'habitude, son humour et ses jeux de mots m'ont fait sourire et m'ont mise de bonne humeur pour la soirée (et même pour la journée d'aujourd'hui quand j'y repense !) :-)))

  • Le désordre de ton nom . - Juan José Millas (Galaade Editions, 2006)

    medium_9782351760215.gifJulio Orgaz est éditeur et à ce titre il vit plus ou moins de l'imaginaire des autres. Pourtant son imaginaire à lui est en panne, il lui joue même des tours. C'est pourquoi il a commencé une psychanalyse auprès de Carlos Rodo, analyste renommé. Après chaque séance, il va se promener dans un parc à proximité et c'est là qu'il rencontre Laura à laquelle il s'attache de plus en plus. Incidemment il parle d'elle à son analyste, incidemment encore il parle de son analyste à Laura....
    Raconté comme ça, ça ressemble à un vaudeville. Mais ici le ton n'est pas à la plaisanterie. A sait tout sur B et C. B sait que A va chez C. C croit ne rien savoir, mais est-ce tout à fait exact ?
    Ecrit par un romancier espagnol assez célèbre dans son pays, ce roman recèle de bonnes idées, peut-être pas complètement abouties. Un auteur à suivre en tout cas.

  • Le chat botté. - Patrick Rambaud (Grasset, 2006)

    medium_9782246671510.3.gifCette fois il n'y a que l'avis de mon mari ! Eh oui je ne l'ai pas lu (j'aime pas les romans historiques...), mais comme c'est un roman de la rentrée littéraire, je vous mets son commentaire :

    Le commentaire de mon mari : Patrick Rambaud a écrit plusieurs romans sur l'époque napoléonienne. Celui-ci est le quatrième après "La bataille", "Il neigeait" et "L'absent". Il connaît donc bien cette période et en particulier son personnage principal : Napoléon.
    Là il s'intéresse en quelque sorte à la genèse de ce personnage public en décrivant l'épisode du 13 Vendémiaire. S'appuyant sur de nombreuses sources, il nous restitue avec précision l'atmosphère et la vie quotidienne de l'époque à Paris. Mélangeant habilement ses talents de romancier et d'historien, il nous suggère une hypothèse intéressante et nouvelle sur cet événement.
    Pour résumer, c'est un roman bien fait qui se lit facilement et qui devrait plaire aussi bien aux "Napoléoniens" (comme moi) qu'aux simples amateurs de romans historiques!

  • Bonne nuit, doux prince. - Pierre Charras (Mercure de France, 2006)

    medium_9782715226364.gifLes rapports avec le père, voilà un sujet qui inspire beaucoup de romanciers, surtout si ces rapports ont été difficiles, voire conflictuelles. L'absence de communication, le silence du père, la difficulté pour le fils de trouver sa place,...Ce sont des thèmes que l'on ressasse une fois le père disparu. Si on avait su parler, si on avait pu dialoguer ! C'est exactement ce que Pierre Charras nous évoque ici à propos de son père disparu (encore que c'est bien noté "roman"..???) .

    Disons qu'il faudrait que l'on aborde chaque récit en oubliant tout ce qu'on a lu avant ! Si c'était le cas, je dirais que ce livre est particulièrement émouvant, pudique, qu'il évoque bien l'image du père aimant mais silencieux, et que l'on se retrouve tous un peu dans ces descriptions. Mais quand on a déjà lu des dizaines d'évocations semblables, on perd un peu de son enthousiasme ! Oui, c'est bien, mais peut-être manque-t-il le petit plus qui fait qu'on ne l'oubliera pas, comme on n'a pas oublié le père d'Annie Ernaux dans "La place", celui de Paul Auster dans "L'invention de la solitude" ou celui d'Azouz Begag dans "Le marteau pique-coeur", je pourrais aussi citer celui de Clémence Boulouque dans "Mort d'un silence", celui de Françoise Dolto dans "Père et fille",.....

    Pour ne pas finir sur une note trop négative, je dirais que j'avais dévoré Dix-neuf secondes du même auteur (quel suspense !) et bien apprécié Comédien (c'est son autre "métier")

  • Un homme bien sous tous rapports. - Chi Li (Actes Sud, 2006)

    medium_9782742762880.gifDe nos jours dans une grande ville de Chine. Bian a quarante ans, il vient d'être licencié et n'ose pas le dire à sa famille. Il ne comprend pas ce qui lui arrive. Il a pourtant suivi l'itinéraire de tout bon Chinois traditionnel depuis sa naissance, mais depuis quelques anées les choses vont trop vite, il y a trop de changements dans ce pays. Enfant de paysan, il a réussi à monter dans la hiérarchie sociale mais maintenant on n'a plus besoin de lui. Marié de façon arrangée, il a quand même été un bon époux mais sa femme a tout misé sur la réussite professionnelle. Que doit-il faire pour surmonter son sentiment d'angoisse perpétuelle ?

    J'aime beaucoup Chi Li. Je trouve qu'elle réussit bien à prendre le pouls d'une société chinoise qui a évolué de façon vertigineuse en quelques années, au détriment souvent de l'équilibre de ses habitants. Chacun de ses livres met en parrallèle le collectif et l'indiciduel.
    Ceux que j'ai lus :  Préméditation, c'est une vengeance familiale sur fond de guerre sino-japonaise.
    Pour qui te prends-tu, c'est une tranche de vie de la Chine actuelle qui montre les malaises et les contradictions de la société.

  • Retour au pays bien-aimé. - Karel Schoeman (Phébus, 2006)

    medium_2752902077.01._AA240_SCLZZZZZZZ_V59428426_.jpegGeorge, la trentaine, retourne en Afrique du Sud où il est né. Ses parents sont morts en exil en Europe et il souhaite voir la ferme où ils habitaient et où il est né. Chez lui on parlait de ce pays comme d'un paradis mais, quand il arrive, rien n'est plus comme avant, la ferme a été détruite et les propriétés alentour survivent comme elles peuvent. Il est accueilli par une famille voisine qui est à la fois heureuse de revoir le fils de leurs anciens amis, et envieuse envers ceux qui ont choisi d'émigrer pour une vie meilleure.

    Probablement très autobiographique, ce roman est un hymne à un pays adoré et à jamais perdu, la nostalgie en est vraiment le thème principal. Comment aimer encore ce pays qui a tellement changé, comment accepter d'y vivre alors que plus rien n'est comme avant ?

    J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman qui exprime avec sensibilité des sentiments parfois contradistoires. Les personnages sont décrits avec justesse et on a l'impression de les avoir rencontrés. Une seule chose m'a gênée, c'est l'imprécision de la période à laquelle se passent ces événements. Rien dans le texte ne donne la moindre indication. J'ai cru au début que c'était la période post-abolition de l'apartheid, mais en fait il semble que ce soit beaucoup plus ancien. L'auteur étant né en 1939, l'histoire se passerait environ en 1970 et ferait référence à des événements des années quarante (l'émigration massive des Afrikaners). J'ai cherché mais n'ai pas trouvé trace d'événements particuliers à cette période (si ce n'est la guerre !). Cette imprécision me gêne quand même car je pense que l'auteur a voulu donner un témoignage vécu et ça en enlève un peu la force.