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Les routes de l'imaginaire - Page 59

  • Nocturne indien. - Antonio Tabucchi (Christian Bourgois, 1987)

    medium_9782264039477.gifContemporain et ami de Manganelli, Tabucchi nous propose pourtant un voyage en Inde bien différent de celui de son compatriote. Ici le fil conducteur est un personnage, ami du narrateur, qui aurait disparu en Inde il y a quelques mois, et que le narrateur recherche en occupant les chambres d'hôtel que celui-ci aurait occupé. Cet itinéraire l'emmène d'abord à Bombay, dans un hôtel de passe, puis à l'hôpital, puis au luxueux Taj Mahal Hôtel. Ensuite c'est le train, Madras, une mystérieuse fugitive, un jaïn qui se prépare à mourir, l'autobus et un monstre devin, le vice-roi des Indes, et enfin la plage.medium_3259130224566.2.gif

    C'est un voyage quasi initiatique (le narrateur cite souvent "Siddharta" de Hermann Hesse) où le hasard laisse découvrir l'Inde par petites touches, la nuit surtout, dans ce pays fait pour se perdre. Un livre au style superbe et la vision d'une Inde très envoûtante à parfum italien parfois ...

    Un film en a été tiré (réalisateur Alain Corneau, avec Jean-Hugues Anglade qui dit que ce tournage a changé sa vision du monde).

     

  • Le grand appartement (Pascal Thomas)

    medium_18678322.jpegAlors celui-là je ne tenais pas le voir à tout prix, mais 1°) on a pris la résolution d'aller plus souvent au cinéma en 2007, 2°) il passait au cinéma qui est à 5 mn à pied de la maison, et 3)° en fait, sans être inoubliables, les comédies de Pascal Thomas sont toujours sympathiques.

    Et sympathique, ce film l'est ! L'histoire est un peu abracadabrante. Une famille (au sens très large) vit dans un grand appartement parisien avec un loyer qui dépend encore de la loi de 1948. La propriétaire a entamé une procédure pour les expulser. En partant de cette intrigue, le réalisateur s'en donne à coeur joie dans cette histoire qui part un peu dans tous les sens, mais qui est aussi un hommage au cinéma puisque les principaux protagonistes (Mathieu Amalric et Pierre Arditi) sont des amoureux des films, des critiques, des réalisateurs et des pellicules ! Mais la meilleure surprise du film, c'est Laetitia Casta. Je dois dire que pour moi elle était assez transparente, je veux dire qu'elle montrait ses jolies formes et c'est tout. Dans ce film elle est très naturelle, pas maquillée, et même avec des poils sous les bras ! Et franchement elle joue drôlement bien !

    Voilà une bonne comédie tenue par des acteurs excellents (Arditi toujours parfait) et aussi de belles vues de Paris à la Amélie Poulain !

  • Itinéraire indien. - Giorgio Manganelli (Le promeneur, 1994)

    medium_207073272X.01._AA240_SCLZZZZZZZ_.jpegLes récits de voyage sont aussi une bonne façon de découvrir un pays. Ici ce sont les notes de Giorgio Manganelli, journaliste et romancier, après son premier voyage en Inde.

     

    "L'Inde," écrit Manganelli, "prive ses visiteurs de ses repères, de ses certitudes et de sa medium_images.37.jpegsouveraineté". En effet, troublé par ce pays, il s'efforcera de mieux le comprendre en se laissant porter par ses villes et ses habitants. Bombay, ville indienne mais aussi anglaise et portugaise. Goa et le fantôme de Saint François Xavier. Madurai la sacrée. Madras l'étrange. Calcutta et sa misère incroyable où vitalité et morbide cohabitent. A Delhi, des slogans : "Travaillez plus, bavardez moins".

     

    medium_images.38.jpegDans ce récit, il évoque l’étonnante attraction de ce pays où les plus violents contrastes coexistent tranquillement. Ses observations et ses réflexions sont dénuées de tout cliché et donnent une image suggestive de ce pays mystérieux.

  • La réception d'adieux. - Anita Desai (Encre bleue, 1999)

    medium_dyn004_original_68_120_pjpeg_2540011_95bf2c8bcffcde5c68acc83ed323aa53.jpegDeux nouvelles composent ce recueil.

    "La réception d'adieux" présente la dernière soirée des Raman avant leur départ à Bombay. Pourtant peu présents dans les réceptions mondaines, ils ont invité toutes les personnes qui comptent dans la ville. Madame Raman va de l'un à l'autre comme dans un rêve, étonnée que toutes ces personnes lui expriment des paroles chaleureuses, regrettent son départ ou lui rappellent des souvenirs communs. Toutes ces années vécues presque en solitaire lui semblent irréelles face aux témoignages de sympathie et d'affection qui lui sont prodigués. N'est-ce pas la nuit sans lune et les rares éclairages qui modifient aussi les comportements et donne à cette soirée un éclat inoubliable ?


    "Le sociologue et la bohémienne" présente un jeune américain venu faire une étude sociologique en Inde accompagné de sa jeune épouse. Celle-ci, oppressée par la climat, la foule et la pauvreté, ne supporte pas le séjour à Bombay. Physiquement et moralement, elle se sent mal et ne rêve que de campagne verte et fraîche. Ils décident de joindre un village situé en hauteur dans les montagnes à quelques heures de bus de Bombay. Là-bas l'air est frais, les temples à taille humaine et les hippies bien sympathiques. Cette Inde là, elle l'aime. Mais ce n'est pas le cas de son mari...medium_images.40.jpeg


    Ces deux récits sont très vivants, faciles à lire, et offrent deux approches très différentes de l'Inde.

    L'auteur, Anita Desai, est née en 1937 d'une mère allemande et d'un père bengali, elle vit aux Etats-Unis où elle enseigne.

  • Séances de rattrapage (suite)

    medium_18667456.jpgLittle Miss Sunshine (Jonathan Dayton)

    Ce film fait partie de ceux que j'avais ratés à la sortie et que je voulais absolument voir (heureusement qu'il y a à proximité des cinémas Art et Essai qui passent autre chose que les nouveaux films !). En effet c'est vraiment une réussite !

    Sous couvert d'un road-movie en combi Volkswagen pour aller à un concours de beauté pour enfants en Californie, l'auteur nous offre un portrait corrosif de la société américaine ! Le père qui essaie de commercialiser sa méthode "Parcours vers le succès en 9 étapes" ; le grand-père héroïnomane ; l'oncle spécialiste de Proust et homosexuel dépressif ; l'adolescent qui a fait voeu de silence ; Olive, 8 ans, qui se voit reine de beauté ; et la mère qui essaie de faire marcher tout cela ensemble ! Les voilà tous partis pour la Californie !

    Les péripéties tragi-comiques qui parsèment le film et nous font franchement rire, cachent une violente critique de la société américaine, de son intolérance, de sa soif  de réussite à tout prix et du mal de vivre engendré par toutes ces contraintes. Les comédiens sont tous excellents, les personnages sont fouillés, les dialogues incisifs. Vraiment c'est un film à voir absolument !

     

  • La moitié d'une vie. - V.S. Naipaul (10/18, 2004)

    medium_9782264037541.gifNaipaul fait partie, avec Salman Rushdie, Amitav Gosh, Anita Desai ou Anita Bau Badami, des écrivains de l'exil. De parents indiens(brahmanes), il est né à Trinidad ; à 18 ans il obtient une bourse d'étude pour Oxford et devient journaliste, puis écrivain. Ses oeuvres (contes, récits de voyage, romans, autobiographie) sont inspirées par ses nombreux voyages dans le monde et bien sûr en Inde. Toutefois il est souvent sévère à l'égard des Indiens restés dans leur pays dont il critique l'immobilisme et le fatalisme. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 2001.


    Dans "La moitié d'une vie", il s'agit de Willie. Fils d'un brahmane qui, par révolte contre sa famille et l'ordre établi, a épousé sans amour une femme de basse caste, il vit une enfance perturbée entre des parents qui l'aiment mal et qu'il n'admire pas. A 18 ans il part à Londres où il doit tout apprendre, la vie sociale, les usages, l'histoire, les femmes,... Peu à peu il s'essaie au journalisme et à l'écriture de nouvelles. Mais sa condition de sang-mêlé l'empêche de se sentir à l'aise dans cette société. Il ne trouve pas sa place dans le milieu littéraire. Il ne découvre les plaisirs des sens que par des amours illicites ou payantes. C'est avec une Portugaise (métis Africaine) qu'il découvre enfin l'amour et qu'il part en Afrique pendant une vingtaine d'années. Mais le colonialisme vit ses dernières années et lui-même aura du mal à trouver sa place dans ce pays où il saura, toutefois, découvrir de vrais plaisirs sensuels.


    Le constat est plutôt sombre, comme si la naissance du héros le condamnait à une existence ratée. Dans ce roman qui se lit au demeurant avec plaisir et facilité, on retrouve les thèmes chers à l'auteur : l'exil, le déracinement, le métissage medium_images.17.jpget la quête identitaire. Une note positive peut-être : le roman se termine alors que notre héros quitte l'Afrique et revient en Europe. Il a 40 ans, il est au milieu de sa vie. Que va-t-il faire dans la seconde moitié ? Vous le saurez (et je le saurai...) en lisant "Semences magiques" qui est la suite de ce roman..

  • Séances de rattrapage !

    Je n'étais pas beaucoup allée au cinéma ces derniers temps (on se laisse tenter par les DVD bien au chaud chez soi ;-)  ), aussi quand on a voulu y aller pendant les vacances, on était un peu perplexes. Les comédies françaises actuelles et le James Bond ne nous tentaient pas. J'ai eu une idée : regarder ce que nos cinéphiles préférés, Philippe et Amandine, avaient préféré comme films ! Et voilà le choix (enfin.. de ce qui passait à côté de chez nous ;-)  )

     

    medium_images.18.jpgJe vais bien, ne t'en fais pas, de Philippe Lioret

    Gros coup de coeur pour ce film qui, outre un très bon scénario (merci Olivier Adam) a vraiment bien mis en valeur les comédiens. Tous très justes, ils donnent au film une profondeur, une justesse, mais aussi une poésie incroyable. Voilà un réalisateur à suivre s'il continue à aussi bien choisir ses scénarios et ses acteurs :-)
    Heu.....préciser aux filles de mettre du mascara waterproof, on pleure du début à la fin ;-))))

     

    Coeurs, de Alain Resnaismedium_coeurs.2.jpg

    Je connais bien le cinéma d'Alain Resnais, depuis "Providence" jusqu'à "Pas sur la bouche", aussi je n'ai pas été surprise par la façon très théâtrale dont il assure la mise en scène et la direction d'acteurs. Je dirais que je ne me suis pas ennuyée grâce à la superbe brochette de comédiens mais j'ai trouvé le scénario un peu faiblard. Disons que ça m'a beaucoup fait penser à "Mélo" dans lequel il dirigeait à peu près le même quatuor d'acteurs et dont le thème était assez proche (des histoires qui se croisent et s'entrecroisent avant de mal finir).

     

    Et revu avec plaisir quelques vieux films au hasard des DVD et de la TV

    medium_routedememphis.gifmedium_comment_lesprit.jpgmedium_guerreetpaix.jpgmedium_chantons.jpg  medium_pianoblues.gif medium_enfants.jpg
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
  • Mes jours : mémoires d'un Indien du Sud. - R.K. Narayan (Le Serpent à plumes, coll Motifs, 2005)

    medium_9782268056630TN.gifJ'ai eu une excellente surprise en lisant ce récit. En effet je l'avais pris car Narayan fait partie des quelques écrivains qui ont écrit après Tagore mais avant les romanciers contemporains que nous connaissons mieux (Rushdie, Naipaul, Nair, Desai, etc...). Je m'attendais donc à un récit encore influencé par Tagore et emprunt de classicisme. Pas du tout ! Ce livre qui est en fait une autobiographie de l'auteur, est d'une étonnante vivacité et se lit presque comme un roman d'aventures !

     

    Né au début du siècle, Narayan vit à Madras avec sa grand-mère car son père est directeur de lycée et déménage souvent. Il passe donc son enfance dans une maison d'un quartier de Madras et il découvre peu à peu la ville au fur et à mesure qu'il grandit. Ses compagnons : un singe et un paon qui l'accompagnent partout et l'aident à faire les bêtises d'un enfant de son âge. L'école ne lui apporte pas ce qu'il souhaite et est surtout là pour dresser les enfants. Ses grandes vacances se passent avec ses parents et ses frères et soeurs qu'il découvre chaque année avec un peu de crainte et quitte à la fin de l'été avec tristesse. Au fur et à mesure qu'il grandit, on voit naître chez lui le goût de raconter des histoires. Nouvelles, pièces de théâtre, tout est bon pour assouvir son imagination débordante. Après le lycée, sa décision est prise, il sera écrivain ! Mais son père, maintenant en retraite, ne peut seul assurer les revenus de la famille et le narrateur devrait le seconder. Mais les quelques essais qu'il fait dans la vie courante sont des échecs ! Il ne sait faire qu'un chose : écrire ! Heureusement il aura quelques coups de pouce dans sa vie, dont celui de Graham Greene qui a lu un de ses manuscrits en Angleterre et l'a donné à son éditeur. Toujours entre deux orages financiers (une fois qu'il sera marié, ce sera pire), il réussira pourtant à publier une oeuvre assez considérable qui est mal connue en Europe (enfin... de moi en tout cas, et de ce que j'ai lu ;-)  ).

     

    Ce récit est vraiment très moderne dans le ton et dans la narration, je pense que la traduction très fluide est aussi pour beaucoup dans cette modernité. Il donne de l'Inde une image pas du tout caricaturale car il s'attache davantage aux personnes qu'au décor ou qu'à l'arrière-plan politique (la guerre est évoquée mais pas du tout l'indépendance). D'ailleurs après avoir lu les livres de Tagore et celui-ci, je remarque que pas une seule fois n'est évoquée la question des castes. Ici on sait juste incidemment que l'auteur est brahmane mais ce n'est qu'une indication expliquant un détail. Bref voilà un livre très vivant avec plein d'anecdotes que l'on peut tout à fait lire pour découvrir la vie en Inde dans la première moitié du 20è siècle et pour suivre l'itinéraire d'un écrivain indien.

     

    Une chronique de Bernard Frank sur ce livre : . Il a lu ce livre avec "délectation" !

     

  • Le pays des cerisiers. - Fumiyo Kouno (Kana, 2006)

    medium_paysdescerisiers.jpgC'est son éditeur qui a demandé à Fumiyo Kouno d'écrire une histoire sur Hiroshima. Elle habitait cette ville mais ne faisait pas partie des "hibakusha" (nom donné aux victimes de la bombe A). Elle avait compulsé plein d'archives sur le bombardement d'Hiroshima, lut des témoignages sur les victimes de la bombe, mais n'avait encore jamais eu le cran d'écrire une histoire sur le sujet. Voilà qui est fait avec ces deux récits.

     

    "La ville du Yunagi" se situe à Hiroshima dix ans après la bombe. Des commémorations sont prévues pour que ne recommence jamais cette tragédie. Minami travaille dans un atelier de confection, vit avec sa mère et est courtisée par un collègue. Pourtant elle ne réussit pas à vivre normalement, les images du bombardement la hantent depuis ce jour où son père et sa soeur sont morts. Les défunts l'accompagnent, l'empêchant de vivre sa vie et l'attirant même vers eux inéluctablement à cause des effets secondaires de l'irradiation.

     

    Dans "Le pays des cerisiers", l'histoire se déroule trente ans plus tard et se concentre sur Nanami, une petite fille dont la relation de parentée avec Minami sera révélée au fur et à mesure. Puis une dernière partie qui se déroule de nos jours permet de retrouver les victimes de la bombe et leurs descendants et Nanami devenue adulte, qui se retourne sur medium_paysdescerisiers2.jpgcinquante ans de vie familiale marquée par les effets de la bombe.

     

    Contrairement à "Gen d'Hiroshima" (que je n'ai pas encore lu) qui décrit le bombardement lui-même, ce manga montre la vie après et les conséquences de la bombe sur la vie quotidienne et les habitants de la ville. Ce sujet difficile est traité avec délicatesse par un auteur qui souhaite que l'on puisse en parler sans tabou au Japon et dans le reste du monde.

  • Blog de Noël

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    medium_9782871299288.gifBlog en vacances pour le week-end de Noël. Ensuite je vous parlerai d'un excellent manga "Le pays des cerisiers" et d'un non moins excellent récit indien "Mes jours : mémoires d'un Indien du Sud" de R.K. Narayan.

    Bon Noël à tous et à toutes !