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Les routes de l'imaginaire - Page 49

  • Une histoire d'amour et de ténèbres . - Amos Oz (Gallimard, 2004)

    3e06cd508363fc5c0707ac5d865206e6.gifAutre grande figure de la littérature israélienne (avec Appelfeld), Amos Oz. Je n'avais rien lu de lui et j'ai choisi de le découvrir par son autobiographie, imposant livre de presque 600 pages.


    Sortant de plusieurs livres d'Appelfeld, j'ai d'abord été déstabilisée par le style, beaucoup moins lyrique et beaucoup plus "bavard" si je puis dire. Mais très vite on est emporté par la puissance de cette évocation qui nous mène de la vie de ses grand-parents au 19è siècle en Europe de l'Est jusqu'à la création d'Israël et même jusqu'à quelques incursions de nos jours.


    Les parents de l'auteur ont tous les deux été élevés dans des familles juives non pratiquantes et ont de solides racines intellectuelles et littéraires. Le père parle une quinzaine de langue et ce n'est qu'à cause d'un concours de circonstances qu'il n'a pas été nommé professeur à l'Université mais est resté bibliothécaire à la Bibliothèque nationale de Jérusalem. Sa mère a une culture très russe et française et donne des cours particuliers. Elevés en Europea6638b59e5f55f85d6b0e328288c7b95.jpg de l'Est , ils rejoignent Israel en 1919 pour l'un et dans les années 30 pour l'autre. Leur minuscule appartement en sous-sol, à Jerusalem, est tapissé de livres et chez eux littérature et tolérance vont ensemble. Bien sûr une telle "saga" ne va pas sans des portraits étonnants, des anecdotes émouvantes et des circonstances tragiques. On est littéralement emporté par l'itinéraire de cet auteur dont la vie personnelle se mêle à l'histoire mondiale.


    Pourtant, au milieur du livre, une brèche apparaît : il nous annonce que sa mère s'est suicidée à 38 ans alors qu'il avait onze ans (il est né en 1939). Et soudain ce livre nous apparait comme une quête désespérée de comprendre. Pourquoi ce suicide, pourquoi cet abandon, pourquoi son père ne lui en parle-t-il jamais, même quand Amos Oz partira à quinze ans dans un kibboutz (il y restera quarante ans) ? Le livre, sous un aspect très agréable à lire et dans un style très enlevé, est une tentative de mieux connaître cette mère, son histoire et son entourage, et peut-être les raisons de sa mort !


    L'avis tout aussi enthousiaste de Pierre Assouline

     

  • La visite de la fanfare (film israélien réalisé par Eran Kolirin, 2007)

    6c936bcd35a15acdab4d8c5f488913b4.jpgVoilà un OVNI cinématographqiue tel que je les aime ! Un film israélien sur une fanfare militaire égyptienne qui vient donner un concert en Israël. En arrivant à Tel-Aviv personne ne vient les chercher et ils doivent se débrouiller pour rejoindre en car le village où ils sont invités. Mais ils se sont trompés et arrivent dans un village perdu où ils doivent passer la nuit. Voir ces militaires partager le quotidien d'une ravissante tenancière de bar et de ses amis est étonnant et réjouissant ! Les silences, les incompréhensions, mais aussi les relations subtiles qui se nouent pendant cette soirée est un régal. Les moments émouvants succèdent aux scènes franchement drôles et c'est le plus bel exemple de rapprochement des peuples que l'on puisse trouver (notamment la séquence où le militaire égyptien apprend au jeune israélien timide comment draguer la fille d'à côté !) Vraiment un film très original à ne pas manquer !

    L'avis de BMR

  • Millénium : T.1, 2 et 3 . - Stieg Larsson (Actes Sud Noirs, 2006 et 2007)

    J'ai profité des vacances de Noël pour me plonger dans ces romans dont tout le monde parle tant ! Et je remercie Gachucha de m'avoir convaincue de les lire alors que je ne lis quasiment plus de polars. Merci aussi à ma collègue Mélanie de m'avoir prêté ses exemplaires :-)

     

    e7425621d58f4e041f3895c1f5c152ac.gifb5862ac2371c9f8ffbe98f93de91f917.gif8b6eafe848a7b3e880497bd6b52583cc.gif 

     

     

     

     

     

     


    Beaucoup de blogs en ont déjà parlé, je ne vais pas m'étendre sur les intrigues qui sont nombreuses. Pour ceux qui ne l'auraient pas lu et n'en auraient pas entendu parler, disons que c'est un roman policier qui englobe à la fois des histoires personnelles, des histoires de famille, des magouilles politiques et des montages financiers pas très honnêtes. Cela se passe dans la Suède actuelle. Les héros sont particulièrement bien campés et sympathiques. Mikael, journaliste dans une revue économique et politique "poil à gratter", est le moteur de l'histoire puisque c'est lui qui est à l'origine des enquêtes. Et Lisbeth, ex-autiste surdouée qui se retrouve enquêteuse hors pair grâce à ses dons, est l'autre héroïne de l'histoire.

     

    Ayant lu les trois volumes à la suite, pour moi l'histoire est un tout dans laquelle les protagonistes réussissent à remettre de l'ordre dans un certain nombre d'affaires politico financières, ainsi que dans la vie de Lisbeth.

     

    Je ne cacherais pas que, une fois que l'on est pris l'intrigue, on se laisse emportés et on ne peut plus s'arrêter ! Le personnage de Lisbeth notamment est fascinant et je me suis dit qu'elle n'aurait pas déparré dans un roman de Fred Vargas ! En revanche je dois dire que le fait que ça se passe en Suède fait beaucoup pour "l'exotisme' de l'histoire. Située en France, je pense qu'elle aurait eu moins de succès !

     

    J'ai vraiment passé un bon moment à lire cette trilogie mais je ne la placerais pas dans mes coups de coeur de l'année, ayant lu des livres beaucoup plus marquants, nottamment les autobiographies récentes d'Appelfeld et de Amos Oz. Mais je les conseille à tous les amateurs de polars et même à ceux qui, comme moi, ne lisent plus guère ce genre !


    Les avis de Cuné, Nina, Gachucha, Bmr-Mam, Val, Cathulu, Maijo, Fashion, Bernard, Pascal, Amanda, BelleSahi, Tamara, Moustafette,....

     

     

     

  • Visite chez une blogueuse-libraire !

    Si je vous dis que je suis allée voir une blogueuse et que je suis revenue avec ça :

     

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    Vous avez deviné que je suis allée voir la jolie et toute nouvelle librairie de Lamousmé. Une blogueuse qui ouvre une librairie à un quart d'heure de chez moi, ça n'arrive pas tous les jours ! Surtout quand elle vous invite à boire du thé et à bavarder une partie de l'après-midi au milieu des livres !

     

    Les "blogueuses parisiennes" sont déjà venues la dévaliser et vous en ont déjà parlé et .

     

    Mais pour tous ceux et toutes celles qui n'étaient pas au courant, voici l'adresse

    Neverland, librairie de l'imaginaire
    37 avenue de STalingrad
    78260 Achères
    01.39.79.09.95


    (pour ceux qui connaissent Achères, c'est dans la rue qui passe devant le cinéma Pandora)

     

    Vous y trouverez tout ce qui gravite autour des mondes imaginaires, c'est-à-dire de la fantasy, de la science-fiction, du fantastique, de la litttérature au sens large sur ce thème, et des livres pour la jeunesse et pour les adolescents. La jolie décoration acidulée est très accueillante et bien sûr la libraire a toujours le sourire, tellement contente de se retrouver au milieu de "ses" livres qu'elle a parfois du mal à s'en séparer :-)

     

    Bonne chance Lamousmé, et venez nombreux la voir et la dévaliser !

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  • La circulaire et autres racontars . - Jorn Riel (Gaïa, 2006)

    Pour le Club de lecture des blogueuses on devait lire "La vierge froide ou autres racontars" de Jorn Riel. Je l'ai lu il y a longtemps et j'ai eu du mal à faire une note un peu intéressante.. Je préfère donc faire partager le coup de coeur que j'avais eu pour ces autres "racontars". De toutes façons, ils sont tous très bien :-)

    medium_9782847200829.2.gifGrande nouvelle dans les stations polaires groenlandaises : une circulaire annonce qu'elles vont fermer ! Difficile à admettre pour les trappeurs qui ont passé une partie de leur vie là-bas ! Que faire ? Se révolter ? Faire comme si on ne savait pas ? Se laisser mourir puisque de toutes façons on est très vieux, malade, et qu'on ne veut pas quitter cet endroit ? Ou trouver une femme dans le coin (ou plusieurs...) et rester là en changeant de métier ? On peut aussi ruser et continuer à chasser le phoque là-bas... dans un bateau, rien ne l'interdit !medium_rech.2.jpeg


    Je suis une inconditionnelle de Jorn Riel donc je ne peux pas dire si ce recueil est meilleur ou non que les autres, ils sont TOUS excellents ! Les "racontars", histoires que l'on qualifierait de "marseillaises" si elles n'étaient pas au Groenland, sont truculentes à souhait et on n'a qu'une envie à la fin de chaque chapitre : partir pour le Grand Nord !

  • Badenheim 1939 . - Aharon Appelfeld (L'Olivier, 2007)

    5e834293020e98a53e32d733adb77dab.jpgEncore un Appelfeld, mais celui-là j'en avais entendu tellement de bien ;-)


    Contrairement à la plupart de ses romans qui sont très autobiographiques, celui-là se passe à une période et dans un lieu qu'il n'a pas connu. Badenheim est une station thermale allemande où chaque année se réunissent des habitués de la bourgeoisie juive qui font leur cure et écoutent les concerts du festival. On trouve le directeur du festival, toujours inquiet à cause des désistements de musiciens. Le patron de l'hôtel qui règne sur son domaine. Les deux prostitutées locales qui font partie des autochtones maintenant. Le pharmacien, dont la femme, dépressive, parle de retourner dans sa Pologne natale. Et des musiciens, des chanteurs, des curistes... Mais cette année-là rien ne se passe comme prévu. Aux préparatifs habituels  se rajoutent des inspecteurs du service sanitaire qui demandent aux Juifs de s'enregistrer. "Ils ne veulent que notre bien", "C'est dans notre intérêt", "Il s'agit d'hygiène publique". La naïveté de ces gens serait drôle si nous ne connaissions la suite... La ville va être fermée et il faut se préparer à partir en voyage en Pologne.


    Bien sûr l'émotion vient du contraste entre les préoccupations très utilitaires de chacun (vendre ses gâteaux, répéter, avoir une belle chambre) et la catastrophe qui se prépare. L'insouciance de ces gens est une parenthèse de bonheur et ils ne le savent pas. Le style, très sobre, baeucoup moins lyrique que dans les romans, renforce cette impression de saynètes qui se jouent devant nous.


    L'avis de Clarabel

  • Tsili . - Aharon Appelfeld (L'Olivier / Points Seuil, 2004)

    3609a15f05c9734d0375d0a23d71b14c.gifAppelfeld a commencé à écrire en faisant des romans sur la Shoah. Certains lui ont d'ailleurs reproché de romancer l'horreur de ce vécu. Il s'en explique dans son autobiographie Histoire d'une vie en écrivant que les enfants qui, comme lui, ont été emprisonnés dans les camps, n'avaient pas les mots pour exprimer cette horreur, et que c'est uniquement par des sensations, et, pour lui, par l'écriture de ces sensations, qu'il sera possible d'en parler.


    Ce roman, c'est l'histoire de ses années à lui, transposée sur une petite fille, mais c'est lui cet enfant dont toute la famille est arrêtée et qui devra errer pendant des mois en se cachant et en mentant sur ses origines juives. Le travail dans une maison où elle est nourrie mais maltraitée, la fuite, l'errance dans les bois, la communion avec la nature. La rencontre avec un homme mettra un petit et bref rayon de soleil dans cette fuite, mais on en retient surtout la cueillette de fruits, les refuges dans les granges et sous les arbres, et, toujours, la peur. L'errance prendra fin quand elle rencontrera un groupe de juifs de retour des camps, et avec eux elle va aller jusqu'à Zagreb où des passeurs plus ou moins honnêtes vont les transporter jusqu'en Palestine.


    L'émotion en lisant ce récit est sans doute décuplée quand on a lu Histoire d'une vie auparavant et que l'on voit à chaque page l'auteur décrire des sensations qu'il revit quarante ans après ! L'écriture, toujours lyrique et imagée, est très belle.

    L'avis de Laurence sur Biblioblog

  • Quand deux blogueurs se rencontrent.....

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    Qui a dit que les filles étaient bavardes ???? J'ai profité de la venue en région parisienne de ce blogueur-ci pour le présenter à ce blogueur-là, et je peux vous assurer que la soirée a commencé à 19h30 et qu'elle s'est terminée à minuit, quelques crêpes et bouteilles de cidre plus tard ! Il faut dire que nous étions donc non seulement trois blogueurs mais de plus trois blogueurs-bibliothécaires :-)))) 

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    J'en profite pour souhaiter à tous et à toutes de très bonnes fêtes de Noël et plein de souhaits de lecture pendants ces jours de festivités :-)

  • L'Affaire chocolat . - Haïm Gouri (Denoël, 2002)

    bb0c60af33a6d49adb604b2a2932d819.jpgLe hasard a voulu que, dans ma série "Littérature israélienne" (préparation pour une présentation dans le cadre du travail), je prenne ce livre qui est exactement sur le même sujet que L'immortel Bartfuss d'Appelfeld !

    Ici aussi il s'agit d'un rescapé des camps qui revient dans sa ville après la guerre. Là-bas il retrouve un ami. Sans que jamais rien ne soit dit explicitement, on comprend qu'ils ont vécu la même chose. Juifs. Survivants. Jamais ces mots ne seront prononcés. Comment vont-ils vivre avec tous ces fantômes qui les accompagnent. Pour eux le comble du luxe est de refuser la soupe du secours populaire car elle est froide ! Ils vont même jusqu'à imaginer de faire fortune avec ce "chocolat" miraculeusement arrivé et sur lequel ils pourraient spéculer.

    Si le sujet est très intéressant, en revanche j'ai trouvé que le style, à force d'épure, manquait d'émotion. Les phrases courtes, les dialogues brefs et la chronologie parfois décousue donnent un récit déconcertant et seul demeure l'intérêt du thème.


    L'avis tout aussi mitigé de Biblioblog

  • L'immortel Bartfuss . - Aharon Appelfeld (Ed de l'Olivier, 2005)

    d67a900ad85b964b55dd20b43ffc798a.jpgAprès l'autobiographie d'Appelfeld, j'ai eu envie de lire d'autres livres de cet écrivain qui s'est surtout fait connaître en écrivant des oeuvres de fiction autour de la Shoah.

    Dans cet ouvrage, le héros, Bartfuss, est appelé "L'Immortel". En effet, rescapé d'un camp de concentration, il s'est caché dans les forêts voisines puis réfugié sur la côte italienne où il a participé aux organisations clandestines de départ pour Israël. Il aurait, dit-on, survécu malgré plus de cinquante balles dans le corps. Mais une fois en Israël cet homme ne se trouve plus de raison de vivre. Le passé est toujours présent en lui mais on n'en parle pas. Sa famille lui est étrangère, seulement intéressé par son hypothétique magot !

    Ce petit livre est un drôle de récit. Je ne pense pas que l'on puisse l'apprécier sans avoir lu "Histoire d'une vie" auparavant tellement il y a de points communs entre ce héros taciturne et Appelfeld lui-même. On se tait sur le passé, on sait que les autres savent mais c'est tout. Comment construire sa vie avec ce poids, comment survivre avec ses mots tus ?

    A noter l'écriture lyrique d'Appelfeld qui me touche toujours autant et qui me donne vraiment envie de lire d'autres ouvrages de lui, nottamment "Badenheim 1939" dont Clarabel avait parlé récemment.