Comme Papillon, je succombe au charme d'Irvin Yalom ! A travers dix récits vécus, ce psychanalyste américain nous entraîne dans les tréfonds de l'âme à la fois des patients mais aussi de lui-même !
Les cas qu'il décrit sont tous très intéressants et pourraient être des voisins ou connaissances. Une brève histoire d'amour, huit ans auparavant, rêvée et magnifiée d'une femme avec un homme plus jeune, histoire qui l'obsède nuit et jour. Une jeune femme obèse qui cherche à retrouver la joie de vivre mais ne voit que des causes extérieures à son problème. Une femme en deuil de son fils qui est quittée par son mari et dont les fils sont délinquants. Un homme qui a un cancer très grave et ne pense qu'à essayer de séduire des femmes. Un comptable qui se met à avoir des migraines terribles à chaque fois qu'il fait l'amour, et ceci depuis six mois. Il mettra du temps à admettre qu'il y a six mois il a pris sa retraite et qu'il y a peut-être un rapport entre ces deux faits...
Et ce qui est vraiment passionnant, c'est que Irvin Yalom est un conteur-né ! Quelle manière vivante de raconter ces séances parfois ennuyeuses, parfois exaltantes ! Et bien sûr c'est particulièrement intéressant de voir l'analyse côté analyste, ses doutes, ses questionnements, le fameux "contre-transfert", etc.. Mais il faut dès le départ admettre que la psychanalyse américaine n'est pas la psychanalyse européenne et qu'un certain nombre de pratiques ne sont pas envisageables en Europe (aller chez l'analysant, lui donner des conseils, lui faire des révélations personnelles,...). Vraiment je suis séduite par Irvin Yalom et "Mensonges sur le divan" m'attend déjà !
Dans la Normandie du 19è siècle, une jeune paysanne, Félicité, a un coeur "simple" et entièrement tourné vers les autres. Déçu par son premier amour, Théodore, elle va travailler chez Mathide, une bourgeoise veuve et austère, qui élève ses enfants avec dureté. Félicité va reporter tout l'amour qu'elle a en elle sur ces enfants, sur Clémence surtout, puis sur son jeune neveu Victor. La vie n'est vraiment pas facile pour une domestique à cette époque, et encore moins dans cette famille où le silence de la mère pèse comme une chape de plomb. Félicité passera son existence à essayer d'exprimer maladroitement ses sentiments à ses proches, et, pour finir, à son perroquet !
Le roman commence comme un récit léger, brillant, d'un narrateur versaillais de bonne famille, entouré d'amis et s'ennuyant dans les soirées. Proche de sa mère, il est sévère avec son père, un militaire peu présent ni à la maison ni même en France. "J'ai épousé un Casque bleu" dit de lui sa femme ! Son séjour à l'hôpital est perturbant pour le narrateur qui tente de se rapprocher de lui en s'informant sur les événements de Bosnie, puis en partant là-bas avec lui. La réflexion sur le rôle exacte des Casques bleus, "le maintien de la paix", alors que le pays est en guerre, est incisive, parfois drôle, souvent cruelle. Qui sait quoi ? Qui fait quoi ? Est-ce une mascarade ?
Les Etats-Unis au début du XXè siècle. Daniel Plainview, chercheur d'or, trouve par hasard un gisement de pétrole et alors commence l'irrésistible ascension de ce "pétrolier" comme il se nomme qui va, par tous les moyens, racheter des terres et développer l'extraction du pétrole. Dans cette région perdue, le pétrole sera une manne pour tous mais un prêtre/prédicateur mettra en garde les habitants et aussi Daniel contre les dérives possibles. Et en effet les conflits éclatent, la communauté se désolidarise. Seul avec son fils, Daniel va tout à tour séduire, convaincre, mais aussi tromper et haïr.
créer. Après un début fascinant, presque sans une parole pendant une vingtaine de minutes, peu à peu les personnages crèvent l'écran et prennent vie sous nos yeux. La première comparaison qui m'est venue à l'esprit est "Les raisins de la colère". A cause du sujet bien sûr, une ruée, vers l'or noir cette fois. A cause de Daniel Day Lewis, fabuleux, qui a par moment des airs d'Henri Fonda. Et surtout par le parralèle entre l'aventure collective et le destin individuel qui est magnifiquement traité. De plus, les dérives du capitalisme et de la religion en ce début de siècle ont des airs bien contemporains et même universels ! Bref pour moi c'est un chef d'oeuvre !
Dans cette bande dessinée, de la famille des "romans graphiques", l'auteur, Alison Bechdel, retrace de manière non-chronologique son enfance et sa jeunesse. Nous sommes aux Etats-Unis pendant les années Nixon. Sa famille : une mère aimant le théâtre. Deux frères. Mais surtout un père prof de français et directeur d'un salon funéraire, le "Fun Home" (Funeral Home), passionné d'art et de décoration, passant tout son temps dans la restauration de leur maison du XIXè. Et surtout un père, elle le découvre quand elle est adolescente, qui a régulièrement des relations homosexuelles avec des jeunes hommes. Alison commence à tenir son journal quand elle a dix ans, des textes mais aussi du dessin qui va devenir son mode d'expression privilégié. Elle écrita tout sur ce journal sauf ce qu'elle a du mal à s'avouer elle-même, et encore plus à ses parents : elle est homosexuelle !
Majorque à la fin des années soixante. Le héros est dans un collège de jésuites où la vie est scandée par les cours et les offices. Il vit avec ses grands-parents, ses parents étant à l'étranger pour "affaires". C'est un adolescent rêveur et sensible très attaché à son environnement et à ses amis. Quand soudain arrive au collègue un nouveau, Stein, dont la désinvolture et la liberté d'allure étonnent et provoquent l'admiration. Son attitude, sa maison splendide, sa soeur (aussi splendide), tout provoque un choc chez le héros et ses amis. Mais d'où vient-il ? L'un d'entre eux entreprend de faire des recherches sur lui et sa famille, d'où le "rapport Stein" qui replongera dans le passé espagnol proche et encore très douloureux.
J'aime entrer dans les romans de McCarthy comme j'aime entrer dans ceux de Mingarelli. Dans les deux cas, on se trouve plongé dans un univers sans référence historique ni géographique, où les personnages évoluent comme mus par un destin implacable. Dans ce roman c'est encore plus vrai que dans les précédents.

Dans un lieu retiré de Sardaigne, au bord de la mer, Madame vit dans une grande maison reconvertie en chambre d'hôtes. Elle est seule, avec ses robes faites de tissus récupérée, toujours entre deux amants provisoires, et refusant de vendre aux promoteurs. Ses voisins, un grand-père original, une adolescente amie, un jeune homme trompettiste partie à Paris...