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Les routes de l'imaginaire - Page 50

  • Histoire d'une vie . - Aharon Appelfeld (L'Olivier, 2004)

    1b05495bd5a27189e8987c2b956d4be3.jpgDans la série "Littérature israélienne" en vue du Salon du Livre, voilà un livre magnifique qui peut servir d'approche à la littérature dite "des écrivains de la Shoah".



    Appelfeld avait sept ans quand la guerre a éclaté. Il vit dans le ghetto, perd sa mère, puis se retrouve dans un camp avec son père. En revanche ne cherchez pas là un énième témoignage sur les camps. L'auteur, pourtant maintenant à la fin de sa vie, ne peut toujours pas trouver les mots pour dire l'horreur de ces années. Son récit parle des années joyeuses d'avant guerre avec des parents juifs non pratiquants, vivant en Allemagne et adorant cette langue, des "intellectuels éclairés" qui croyaient en l'homme et en son intelligence. Seule note juive dans cette famille : son grand-père qui parle yiddish et suit les rites.


    Bien qu'Appelfeld nous promette dans la préface de nous raconter son évasion des camps, il n'en parle pas et le récit passe d'avant à après, un après où il erre sur les routes, dans les forêts et dans la champs et qui lui inspireront ses plus belles pages sur la nature. Puis la longue marche en direction d'Israël, et enfin la Terre Promise qui pour lui sera une terre de souffrance et de dépression où pendant des années il ne pourra parler à personne de son expérience de survivant. De nombreuses  années seront nécessaires pour que la lecture, la culture et la découverte du monde intellectuel hébraïque, dont l'écrivain Agnon, lui donnent les armes qui seront désormais les siennes : ses livres sur la Shoah et ses conséquences.


    Je cite rarement des passages de livres (simple question d'habitude... et de respect du droit d'auteur...), mais là il faut vraiment montrer quelques phrases qui donnent le ton du livre.

    "La Seconde Guerre mondiale dura six années. Parfois il me semble que ce ne fut qu'une longue nuit dont je me suis eb51eb05a84ad449b8e2282ab047a751.jpgréveillé différent. ... Je dis : "je ne me souviens pas" et c'est la stricte vérité. Ce qui s'est gravé en moi de ces années-là, ce sont des sensations physiques très fortes. Le besoin de manger du pain. Aujourd'hui encore je me réveille la nuit, affamé. ..Je mange comme seuls mangent ceux qui ont eu faim un jour."

    "Le moniteur M. m'a demandé incidemment, à la pause de dix heures, où j'étais pendant la guerre. La question m'a tellement surpris que je suis resté bouche bée. "Dans beaucoup d'endroits", ai-je choisi de dire pour éviter une conversation superflue. M m'a cependant poussé à parler et je me suis senti emprisonné dans le mutisme. Une frayeur s'est emparée de moi et ma mémoire s'est éteinte. Je n'ai su que dire et répéter : "Dans beaucoup d'endroits".

  • Quatre BD de Frederic Boilet

    La lecture de Fraise et Chocolat (T2) d'Aurelia Aurita m'avait donné l'envie de découvrir l'univers de son compagnon, Frederic Boilet.

    ed3436c09285c0aa25627fdfbce98fd1.jpg

    Dessinateur, il se lie très tôt avec Benoit Peeters avec lequel il fera plusieurs albums. Passant sa vie moitié en France, moitié au Japon, il dirige aussi la collection Sakka chez Casterman. Son oeuvre est intimement liée à sa vie personnelle, même si ce n'est pas complètement autobiographique. Il réinvente en quelque sorte le quotidien en utilisant peu à peu la photo pour compléter le dessin. A la fois romantiques et érotiques, ses albums forment un pont entre les bandes dessinées européennes et japonaises.

    Cet univers m'a séduite à la fois par ses thèmes (le Japon, l'itinéraire d'un homme, les dessins joliment érotiques) et par la fantaisie de ses mises en page.

     

    Les trois albums suivants ont été faits en collaboration avec Benoit Peeters

     

    d8ca9ba3d0d81f96e04c347f4477f7cf.gif36.15 Alexia (Les Humanoides associés, 1997 ; Ego comme X, 2004)

    Cet album traite d'un sujet qui était dans le vent en 1997, les rencontres par Minitel, mais qui n'avait sans doute jamais été traité en BD. Le sujet en est bien sûr les amours contrariés du héros (thème récurrent chez Boilet...) qui tombe fou amoureux d'une fille qu'il ne connait que par le Minitel. Après quelques rendez-vous manqués, il la rencontre, mais ce n'est pas si simple...Les dessins érotiques en noir et blanc alternent avec les planches en couleur de l'histoire et les reproductions d'écran Minitel. Et si la vie était un roman...

     

     

     

    a91dbadcfe21d2b1bdb69cd28661026b.gifTokyo est mon jardin (Casterman, 1997)

    Dans cet album, c'est clairement la vie d'un Français à Tokyo et son adaptation à la ville. Il est là pour trouver des marchés à un fabricant de cognac français, est tombé amoureux à la fois du pays, de la ville, et bien sûr d'une fille... et ne souhaite pas partir, bien qu'il n'ai pas vendu une seule caisse de cognac...Tout en noir et blanc et assez classique, je crois que cet album est mon préféré, peut-être parce qu'on y reconnait un peu de l'inspiration de Taniguchi qui a participé au dessin.

     

     

     

    5fbf1058a71b27b8cd9952539938d780.gifDemi-tour (Depuis, Aire libre, 1997)

    Cet album est le récit d'une rencontre qui a lieu à la gare de Dijon le dimanche 7 mai 1995 (élection présidentielle). A cet endroit vont se croiser deux destiins. Ce sera d'abord de manière parrallèle, comme le montrent les cases où les deux histoires se déroulent en même temps en face à face. Puis ensemble. Une histoire d'amour bien sûr où le narrateur va jouer malgré lui le rôle du destin mais à son désavantage...

     

     

     

    44993076faed941409cff8f5112bd079.gifL'épinard de Yukiko (Ego comme X, 2001)

    Encore une histoire d'amour mais bien au Japon cette fois entre le narrateur et une jolie jeune fille qui n'est pas libre mais est quand même amoureuse de lui; Jusqu'à quand ? Personne ne le sait, même pas elle.... L'intérêt vient surtout de la technique qui même dessin et photo, ce qui m'a donnée une jolie impresion de réalisme mais teinté de poésie...
    L'avis de Laurent sur cette BD.

     

     

  • Un homme . - Philip Roth (Gallimard, 2007)

    11f183f2343eb7ac662af0dba2f66129.gifCe roman de Philip Roth a des accents très autobiographiques. Le héros a comme son auteur plus de soixante-dix ans et il se trouve confronté à l'angoisse de la mort et à la décrépitude physique.


    Il s'est mis à peindre pendant sa retraite mais l'inspiration ne vient plus, il lui semble qu'il n'a plus rien à dire. Ne lui reste que le retour sur une vie certes pleine mais chaotique. Trois mariages, trois divorces. Deux fils qui ne lui parlent plus. Une fille, heureusement, qui est tout pour lui. Et son frère, à l'inaltérable santé, qu'il a toujours admiré et qu'il en vient maintenant à jalouser. Car lui-même est malade, affaibli par les nombreuses opérations cardio-vasculaires qu'il a dû subir. C'est l'inéluctable déchéance de l'âge et ses conséquences qui occupent son esprit. Fuite du temps, perte de la séduction (lui qui a été un grand séducteur), approche de la mort."Ce n'est pas une bataille, la vieillesse, c'est un massacre" écrit-il. 


    On retrouve là les profondes angoisses de Philip Roth face à la mémoire, la vieillesse et la mort. Ce petit livre (presque trop court...) nous fait plonger dans les angoisses d'un artiste en fin de vie, à un moment où le corps prend le pas sur l'esprit, où les douleurs font oublier le bonheur de vivre encore. Un livre certes très pessimiste mais extrêmement lucide !

  • Chroniques birmanes . - Guy Delisle (Shampooing, 2007)

    2c5eb95bd151ff73dc48356faa5eab66.gifAprès Pyongyang et Shenzhen qui racontaient ses séjours de quelques mois en Corée du Nord et en Chine, Guy Delisle a fait cet album sur son séjour d'un an en Birmanie.

    La femme du dessinateur doit partir travailler pour Médecins Sans Frontières à Rangoun, son mari l'accompagne avec leur fils de quelques mois. L'installation est diffficile pour Guy Delisle, il faut habiter chez des membres de MSF, supporter la chaleur, jouer les hommes au foyer. Il n'y a pas grand-chose à acheter dans les magasins d'alimentation, les liaisons Internet sont aléatoires, les coupures d'électricté fréquentes (ah... la clim...), les missions MSF difficiles à mettre en place, et le régime ne laisse passer aucun journal ou magazine sans en censurer la moitié !

    Mais Guy Delisle ne perd pas son humour, et c'est sous la forme de petites histoires de quelques pages que son dessin malicieux en noir et blanc va nous présenter la Birmanie sous un jour souvent sombre mais quand même avec de bons côtés ! Les moines n'ont pas encore subi la répression que l'on a connue cette année, les expatriés et les autochtones sont sympathiques et on en sait un peu plus sur ce pays à la fin du volume ! On peut peut-être lui reprocher sa façon de voir un peu "exotique" sur les pays qu'il présente par rapport à quelqu'un comme Emmanuel Guibert par exemple qui va plus en profondeur  dans la connaissance d'un pays dans un contexte similaire (mission MSF en Afghanistan dans "Le photographe"). Mais ne boudons pas notre plaisir, les récits de Guy Delisle font partie des "romans graphiques" à lire, notamment par ceux qui ne lisent pas de BD ;-)


    L'avis de Tamara

  • L'heure zéro (réalisé par Pascal Thomas, avec Danielle Darrieux, François Morel, Chiara Mastroianni, Laura Smet, Melvil Poupaud)

    32d1b710eb2417fa34adce95265689ab.jpgVoilà un petit film absolument délicieux qui devrait plaire à un large public.

    L'intrigue, basée sur un livre d'Agatha Christie, réunit des membres d'une famille "élargie" dans un manoir breton perché sur une pointe face à la mer, un endroit bien isolé qui laisse présager des passions ravageuses. Quand la maîtresse des lieux meurt assassinée, et, avant elle, son ami l'avocat, les soupçons se portent aussitôt vers son charmant neveu dont quelques objets personnels traînent dans le coin. Mais il a un alibi infaillible. Qui d'autre a pu perpétrer ces meurtres ? Inutile de dire que l'auteur nous promène de l'un à l'autre avant le dénouement final....digne du meilleur Agatha Christie !

    Les comédiens sont tous excellents, le décor superbe, la mer bleue et la Bretagne magnifique. Que demander de mieux pour une soirée humide et sombre d'automne ?

  • Fraise et chocolat 2 . - Aurélia Aurita (Les Impressions nouvelles, 2007)

    0bd3301325fde10ea5f894aade3f1201.gifLa chronique sur L'épinard de Yukiko, de Frederic Boilet par Laurent m'avait donné envie de lire cette BD. Elle était sortie à la bib. Je me suis dit que j'allais lire le fameux Fraise et chocolat de sa copine. Il était sorti aussi ! (ah, ces bibliothèques !!!). mais j'ai trouvé le Tome 2 qui venait juste de paraître :-)


    Je n'ai pas lu le premier, mais je sais qu'il s'agit de l'histoire d'amour du dessinateur Frederic Boilet dit "Fraise" avec la jolie Aurélia Aurita dite "Chocolat" dite aussi "Chenda", dessinatrice aussi. Histoire d'amour et de sexe car, comme le premier je crois, le deuxième volume montre de façon détaillée leurs amours sous toutes ses formes. Là les contraintes de la vie professionnelle de Frédéric les emmènent en France, puis retour au Japon. Mais les admiratrices de Frédéric rendent Chenda folle de jalousie et, pour être sûre de le garder (il a une telle réputation de butineur de femmes...), elle cherche à renouveler leur jeux érotiques afin qu'il découvre certaines pratiques ou certaines positions pour la première fois avec elle. Et elle ne manque pas d'imagination la jolie Chenda ! Tout est bon pour elle pourvu que le plaisir soit au rendez-vous ! Pourtant rien de choquant à mon avis dans ces dessins en noir et blanc certes très explicites (!) tant sa joie de vivre et sa jeunesse ressortent dans cet hymne au plaisir partagé !


    Certes à ne pas mettre entre toutes les mains, mais à lire pour le plaisir :-))

  • Le premier homme . - Albert Camus (Gallimard, 1994 ; Folio, 2000)

    2d7d417c0e3cf56f11c843dbe7ec17a5.gifLa lecture du roman de Louis Gardel sur son enfance en Algérie m'a donné envie de relire le magnifique livre d'Albert Camus, Le premier homme. Découvert après sa mort, il est resté inachevé et c'est donc le manuscrit non terminé qui a été édité.


    Présenté comme un roman, ce récit est en fait une autobiographie du jeune Albert Camus dans l'Algérie des années 1910 et 1920. Né dans une famille très pauvre, orphelin de père très tôt (son père est mort à la guerre), il est élevé par sa grand-mère à la forte personnalité qui dirige toute la famille. Sa mère, handicapée par sa quasi-surdité, restera toujours aimante avec lui mais discrète et obéissante envers cette grand-mère toute puissante. Le frère de sa mère, sourd, gardera par contre une aura magique auprès du jeune Albert. Malgré son handicap, il est gai, sociable et aimé de tous. Tous ces portraits sont magnifiquement peints par Camus qui donne un aspect presque proustien à cette famille.

    Toutes ces années sont longuement expliquées, décrites, rattachées aux événements historiques, tout en restant très attachantes et très vivantes. L'épisode qui est le plus frappant et qui m'était le mieux resté en mémoire, est celui de l'école primaire. L'instituteur, Monsieur Germain, que Camus ira voir régulièrement jusqu'à sa mort, a su donner à ses élèves la passion d'apprendre et a souhaité que trois d'entre eux aillent au lycée et aient une bourse. Quand Camus l'annonce à sa grand-mère, celle-ci refuse tout net car ils sont trop pauvres et le garçon doit travailler pour aider la famille ! Il faudra toute la persuasion de l'instituteur pour que Camus aille au lycée..... et ait bien plus tard le Prix Nobel de 7484801e84398def83804623682cfa82.jpglittérature !


    La beauté de ce livre vient bien sûr du contraste entre la pauvreté de cette enfance et ce que deviendra ensuite l'auteur. Elle vient aussi du lyrisme avec lequel Camus parle longuement de son pays, de ses parfums et de ses couleurs. Même au sommet de la gloire, Camus n'oubliera jamais l'Algérie, sa terre, sa famille et toute sa communauté sans lesquels il ne serait sans doute pas l'homme qu'il est devenu.

  • Le rêve de Cassandre (de Woody Allen, avec Colin Farrell, Ewan McGregor) 2007

    017232d51d4cd554ff7eccddcc1fe61a.jpgAvec Match Point et Scoop, ce film fait partie d'une sorte de trilogie que Woody Allen a traité un peu comme des fables moralistes. Jusqu'où peut-on aller pour l'argent, la gloire, l'amour ????

    Ici c'est l'histoire de deux frères, d'origine modeste. L'un est mécanicien mais il a une passion, le jeu. Parfois le jeu lui réussit, mais cette fois il a perdu vraiment beaucoup d'argent... L'autre aide son père au restaurant, mais en fait il essaie de faire des affaires. Et en même temps il tombe amoureux d'une fille ravissante, actrice, qui est séduite par son côté "beau gosse riche entrepreneur"..... Bref tous deux sont dans de beaux draps quand arrive leur oncle qui a très bien réussi dans les affaires et les a toujours dépannés en cas de besoin. Cette fois encore il accepte de les aider financièrement mais en échange d'un grand service pas du tout du tout moral... Accepteront-ils ? Jusqu'où iront-ils pour l'argent, l'amour, etc  ????

    Je dois dire que je ne me suis pas ennuyée mais ce n'est quand même pas le Woody Allen que je préfère. Pas de dialogues ciselés, de phrases choc, de réflexions aigre-douce. Au risque d'être passéiste, je préfère le Woody Allen d'avant..... En revanche les deux acteurs sont vraiment excellents, très physiques et crédibles dans des rôles vraiment taillés pour eux !

  • Crise d'asthme . - Etgar Keret (Actes Sud, 2002)

    031d5b2539ef4bdb6086abf64ad31842.gifCe texte traduit de l'hébreu est le premier d'une longue série puisque, dans le cadre de notre travail, Laurent, des collègues et moi-même allons préparer une matinée de présentation de la littérature israelienne juste avant le Salon du Livre sur ce thème.

     La couverture de ce livre m'attirait depuis longtemps ainsi que la réputation d'enfant terrible de Keret !


    C'est vrai que ce recueil ne manque pas d'originalité. Quarante-huit petits textes tragi-comiques, entre une et six pages, proposent des instantanés de vie souvent à la limite de l'absurde. Grand admirateur de Kafka, Keret réussit à nous faire rire mais aussi à nous mettre mal à l'aise dans ces petits récits très courts. Un chauffeur d'autobus qui, par principe, ne s'arrête jamais pour une personne qui court derrière car les minutes gagnées par cette personne sont minimes par rapport aux minutes perdues par l'ensemble des passagers du bus, jusqu'au jour où... Un magicien qui voit arriver un huissier chez lui et qui fait disparaitre tout son mobiler. Un jeune garçon qui économise dans une tirelire cochon et qui se prend d'amitié pour ce cochonnet au point de ne pas vouloir le casser. La mort apparait souvent dans la chute des histoires mais mêlée à des situations cocasses ou absurdes, ce qui enlève tout aspect morbide. Certaines nouvelles aussi sont un peu fantastiques.


    Très peu de références politiques ou idéologiques chez Keret et les écrivains de sa génération (il est né en 1967). C'est l'individu et la difficulté de l'existence qui sont au centre de ses préoccupations. Seules quelques épisodes rapides sur des chaussures fabriquées en Allemagne ou un échange de fusil entre un Israelien et un Palestinien nous rappellent la particularité d'Israel. Ce recueil peut être une bonne approche de la littérature israelienne contemporaine.

  • La baie d'Alger . - Louis Gardel (Seuil, 2007)

    c5d48e43cda074a9ca2f205dde92ddf4.gifJ'ai découvert ce livre grâce à Laurent qui en a parlé avec enthousiasme.

    L'auteur (dont j'avais lu "Fort-Saganne il y a bien longtemps...) revient sur son enfance en Algérie. On est en 1955. Il a quinze ans. Elevé par sa grand-mère au tempérament fantaisiste, il jouit d'une grande liberté et est élevé dans les idées de l'Algérie française. Des amis algériens et aussi un professeur de français vont lui inculquer le respect des indépendantistes, ce qui l'obligera à tenir des positions parfois délicates dans les discussions ! Mais il est adolescent et, malgré les événements politiques, c'est aussi l'âge des premiers amours. La belle Michelle n'est-elle qu'une allumeuse, à partir de quand n'est-on plus puceau ??? Il fait son apprentissage amoureux et sexuel dans ce pays baigné par le soleil, près de cette baie d'Alger qu'il n'oubliera jamais.

    Ces souvenirs assez classiques d'un adolescent dans un pays en conflit sont extrêment bien écrits, pleins de tendresse et d'amour pour ce pays qui restera à jamais le sien.

    L'avis de Laurent qui a encore plus aimé que moi. Mon bémol vient de la comparaison avec Le premier homme, magnifique livre inachevé d'Albert Camus qui parle aussi de son enfance en Algérie et qui apporte un regard encore plus personnel sur ce sujet (mais des années 1914 à 1930).