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roth philip

  • Le rabaissement. - Philip Roth (Gallimard, 2011)

    roth.jpgSimon Axler, la soixantaine, est un acteur fini. Il est déprimé, il n'a plus confiance en lui, d'ailleurs il demande à être hospitalisé. Une fois rentré chez lui, il continue à broyer du noir et son agent ne réussit pas à le convaincre d'accepter un nouveau rôle. C'est alors qu'il a la visite de Pegeen, la fille d'amis d'enfance à lui. Elle a 25 ans de moins que lui, et est lesbienne, rien qui puisse les rapprocher. Et pourtant c'est ce qui arrive ! Tel un nouveau Pygmalion, il va transformer ce garçon manqué en ravissante femme et vivre une passion physique avec elle. Mais ce rêve peut-il durer ?...

    Ma dernière phrase suggère que ce rêve pourrait bien se transformer en cauchemar... En effet Philip Roth réitère dans l'atmosphère intimiste et très noire de ses derniers romans. Le talent est toujours là, l'écriture fluide et attachante. Toutefois j'ai trouvé l'argument bien léger et très rebattu. Un vieil homme qui retrouve vigueur et vivacité avec une femme plus jeune (fut-elle lesbienne) avant de retourner aux ténèbres... Un Roth contournable à mon avis, il en a tellement écrit de meilleurs...

  • Indignation. - Philip Roth (Gallimard, 2010)

    9782070123094.jpgLes Etats-Unis en 1951, pendant la guerre de Corée. Marcus, jeune homme sérieux dans les études, agréable avec ses parents, courageux (il a aidé son père à la boucherie casher toute sa jeunesse), prend la décision de partir loin de sa famille poursuivre ses études dans une université. Il souhaite s'éloigner de son père qui ne supporte pas de le voir grandir, s'éloigner, vivre sa vie loin de lui. Mais là-bas, Marcus ne s'intègre pas bien à la vie d'étudiant, lui ne souhaite que travailler sérieusement, avoir un petit job et dormir suffisamment. Son premier voisin de chambre est trop bruyant, le second trop renfermé, et surtout la belle Olivia vient bousculer sa vie bien réglée. Comment faire face à tous ces bouleversements, comment devenir quelqu'un sans renier ses principes mais en vivant avec les autres ?

    Beaucoup de questions sont posées dans ce roman de Philip Roth, bien différent de ses précédents ouvrages. Ici il nous propose le récit d'apprentissage d'un jeune Américain dans ces années cinquante bien puritaines et conservatrices. Les passages drôles alternent avec les passages plus dramatiques, notamment pendant les envolées de Marcus face au directeur de l'université où son indignation s'exprime clairement ! Ce joli roman est toutefois profondément pessimiste sur la nature humaine puisque c'est l'indignation de Marcus et sa sincérité qui le mèneront à sa perte !

    Les avis de Dasola, Sylvie, Amanda

  • Exit le fantôme. - Philip Roth (Gallimard, 2009)

    exit le fantome.jpgLe narrateur, Nathan Zuckerman, est un écrivain âgé qui a choisi depuis onze ans de se retirer dans le Massachusetts pour se concentrer sur son travail d'écriture. Après un cancer de la prostate, il souffre de problèmes d'incontinence et d'impuissance et cette déchéance physique conditionne toute sa vie. Pourtant il retourne à New-York en 2004 pour essayer un nouveau traitement, et là il est violemment confronté à tout ce dont il s'était éloigné depuis toutes ses années. La violence de la politique car c'est la réélection de Bush. L'énergie des jeunes écrivains et leur arrivisme avec Richard Kliman qui veut révéler des secrets de Lonoff, le mentor de Zuckerman. La déchéance des gens de son âge  avec Amy, la muse de Lonoff, très diminuée par ses problèmes de santé. Et surtout le désir qui s'incarne dans Jamie, la jeune femme d'un couple qui souhaite faire un échange de maison avec Zuckerman. Zuckerman est bouleversé par toutes ces émotions dont il s'était soigneusement protégé pendant toutes ces années...

    Dans ce livre l'auteur réussit magnifiquement à évoquer des émotions à la fois individuelles et collectives. Dès les premières pages on reçoit de plein fouet la déchéance physique de Zuckerman, déchéance que l'on suivra tout au long du livre et qui est à la limite du supportable, mais qui permet d'entrer au plus profond du personnage. La violence de son désir pour Jamie et son incongruité sont analysées par un homme se connaissant bien et qui est lui-même déconcerté par cette agitation. La perte de repères de ses compatriotes se traduit par l'effervescence autour des élections, la réélection de Bush et le désespoir des classes intellectuelles. Le monde de la littérature n'est pas moins tourmenté avec une critique littéraire bien égratignée et des jeunes écrivains dénués de scrupules pour réussir.

    Bien que n'ayant pas lu tous les livres de Philip Roth, je me suis immédiatement sentie en phase avec ce personnage tellement proche de son auteur et en même temps bien distancié. Et bien que le fond du livre soit plutôt noir par les thèmes abordés, on sent que l'auteur nous fait un clin d'oeil et nous dit que ce n'est pas la fin pour lui. En effet le narrateur se sert de tout ce qui le bouleverse pour le réécrire et en faire une pièce de théâtre.... Et depuis la parution de ce livre en 2007 aux Etats-Unis, Philip Roth a déjà eu  le temps de beaucoup écrire...

    L'avis de Lapinoursinette

     

  • Un homme . - Philip Roth (Gallimard, 2007)

    11f183f2343eb7ac662af0dba2f66129.gifCe roman de Philip Roth a des accents très autobiographiques. Le héros a comme son auteur plus de soixante-dix ans et il se trouve confronté à l'angoisse de la mort et à la décrépitude physique.


    Il s'est mis à peindre pendant sa retraite mais l'inspiration ne vient plus, il lui semble qu'il n'a plus rien à dire. Ne lui reste que le retour sur une vie certes pleine mais chaotique. Trois mariages, trois divorces. Deux fils qui ne lui parlent plus. Une fille, heureusement, qui est tout pour lui. Et son frère, à l'inaltérable santé, qu'il a toujours admiré et qu'il en vient maintenant à jalouser. Car lui-même est malade, affaibli par les nombreuses opérations cardio-vasculaires qu'il a dû subir. C'est l'inéluctable déchéance de l'âge et ses conséquences qui occupent son esprit. Fuite du temps, perte de la séduction (lui qui a été un grand séducteur), approche de la mort."Ce n'est pas une bataille, la vieillesse, c'est un massacre" écrit-il. 


    On retrouve là les profondes angoisses de Philip Roth face à la mémoire, la vieillesse et la mort. Ce petit livre (presque trop court...) nous fait plonger dans les angoisses d'un artiste en fin de vie, à un moment où le corps prend le pas sur l'esprit, où les douleurs font oublier le bonheur de vivre encore. Un livre certes très pessimiste mais extrêmement lucide !