Guy Delisle accompagne sa femme, employée à Médecins Sans Frontières, à Jerusalem pendant plusieurs mois. Alors qu'elle va travailler à Gaza, il reste en ville et s'occupe des enfants. Et surtout il découvre tout : Jérusalem Est et Jerusalem Ouest ; les magasins chrétiens fermés le dimanche, les musulmans fermés le vendredi et les juifs le samedi ; les embouteillages pour traverser la ville ; les check-points entre les différentes zones,...
Comme dans Chroniques birmanes, Pyonguang et dans Sherzhen, l'auteur joue les naïfs mais nous donne une véritable leçon d'histoire en visitant la ville et ses environs. Il porte un regard étonné et bienveillant sur les gens et n'oublie pas de pointer les côtés drôles et parfois absurdes de la situation. Il aime surtout observer les détails dans les rues, sur les bâtiments, dans les relations avec les gens. Son trait est toujours sobre et c'est avec intérêt mais aussi inquiétude (la situation est parfois dramatique) qu'il nous propose une Jerusalem parfois insolite. Religion, histoire et conflits sont toujours présents mais il ne porte pas de jugement et il croque les situations avec humour et tendresse. Un album à lire pour sourire et réfléchir...
Prix du meilleur album à Angoulême 2012
Ils ont aimé : kathel, Joëlle, Keisha et Theoma
Laurent avait lancé le débat sur Guy Delisle ici et ici, notamment sur son côté trop "occidental" et du coup trop "exotique". je vous laisse relire ses billets. Pour ma part j'imagine que je me renseignerais davantage si je partais habiter à Jerusalem... mais c'est aussi ce côté (faux)-naïf qui donne son charme au récit...