Chroniques de Jerusalem. - Guy Delisle (Delcourt, 2012) (06 juin 2012)
Guy Delisle accompagne sa femme, employée à Médecins Sans Frontières, à Jerusalem pendant plusieurs mois. Alors qu'elle va travailler à Gaza, il reste en ville et s'occupe des enfants. Et surtout il découvre tout : Jérusalem Est et Jerusalem Ouest ; les magasins chrétiens fermés le dimanche, les musulmans fermés le vendredi et les juifs le samedi ; les embouteillages pour traverser la ville ; les check-points entre les différentes zones,...
Comme dans Chroniques birmanes, Pyonguang et dans Sherzhen, l'auteur joue les naïfs mais nous donne une véritable leçon d'histoire en visitant la ville et ses environs. Il porte un regard étonné et bienveillant sur les gens et n'oublie pas de pointer les côtés drôles et parfois absurdes de la situation. Il aime surtout observer les détails dans les rues, sur les bâtiments, dans les relations avec les gens. Son trait est toujours sobre et c'est avec intérêt mais aussi inquiétude (la situation est parfois dramatique) qu'il nous propose une Jerusalem parfois insolite. Religion, histoire et conflits sont toujours présents mais il ne porte pas de jugement et il croque les situations avec humour et tendresse. Un album à lire pour sourire et réfléchir...
Prix du meilleur album à Angoulême 2012
Ils ont aimé : kathel, Joëlle, Keisha et Theoma
Laurent avait lancé le débat sur Guy Delisle ici et ici, notamment sur son côté trop "occidental" et du coup trop "exotique". je vous laisse relire ses billets. Pour ma part j'imagine que je me renseignerais davantage si je partais habiter à Jerusalem... mais c'est aussi ce côté (faux)-naïf qui donne son charme au récit...
05:37 Écrit par Cathe | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : delisle guy | Imprimer | del.icio.us | Facebook |
Commentaires
Un auteur qu'il faut que je découvre tôt ou tard. Peut-on se libérer totalement de ce que l'on est ? Je n'en suis pas sûre, notre regard est façonné, il faudrait rester des années sur place pour s'imprégner vraiment d'un lieu.
Écrit par : Aifelle | 06 juin 2012
@ aifelle : là justement il ne s'imprègne pas, il butine, il musarde, il croque...
Écrit par : cathe | 06 juin 2012
J'aime cet auteur. L'art de la simplicité, une grande force !
Écrit par : Theoma | 06 juin 2012
J'aime bien ce côté naïf, c'est le meilleur moyen de faire passer tout un tas de choses en douceur...
Écrit par : kathel | 06 juin 2012
@ theoma : oui, c'est tout simple en fait ;-)
@ kathel : en effet, encore que parfois je l'ai quand même trouvé trop naïf... (comme s'il ne connaissait RIEN sur Jerusalem...)
Écrit par : cathe | 06 juin 2012
J'aime justement le côté léger de ses albums ... il n'y a pas d'aspect didactique et on peut facilement s'identifier à ce qu'il vit. Pour avoir vécu hors de France, je peux dire qu'il y a tellement de choses à faire qu'on se renseigne surtout sur des choses purement pratiques (genre protection santé, docteurs, banques, coût de la vie, logements, ...) mais pas vraiment sur l'histoire du pays ! Surtout que, dans le cas de Jérusalem, cette histoire est compliquée et doit nécessiter plusieurs mois d'étude pour bien l'appréhender !
Écrit par : Joelle | 07 juin 2012
@ joëlle : tu as plus d'expérience que moi sur ce sujet et tu as sans doute raison :-)
Écrit par : cathe | 07 juin 2012
Cette BD m'attend depuis quelques semaines... euh... mois. J'ai lu les précédentes et les ai toutes aimées. En fait, je crois que je fais durer le plaisir !
Écrit par : Midola | 08 juin 2012
@midola : c'est vrai que toutes ses BD sont intéressantes :-)
Écrit par : cathe | 09 juin 2012
Une excellente lecture.
Écrit par : Alice | 15 juin 2012
Tiens, je me suis remise à chroniquer des BD, mais je veux qu'elles le méritent! celle ci, aussi
Oui, en effet, il réexplique tout sur Jérusalem , mais bah, au moins personne n'est largué.
Écrit par : keisha | 15 juin 2012
@ keisha : on peut le voir comme ça :-)
@ alice : :-)
Écrit par : cathe | 15 juin 2012
J'ai adoré. j'ai eu l'impression de mieux comprendre la situation, en tout cas, de la visualiser pour finir par me dire que c'était tout de même un véritable sac de noeuds. Superbe opus de Delysle, j'attends avec impatience le suivant.
Écrit par : Géraldine | 24 juin 2012