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  • Scènes de vie villageoise. - Amos Oz (Gallimard, 2010)

    oz.gifKobi, jeune homme timide, cherche à avouer son amour à la bibliothécaire du village. Gili, médecin, attend son neveu qui doit arriver par le car, il n'est pas là mais n'est-ce pas son manteau à l'intérieur. Beni, le maire, ne comprend pas pourquoi sa femme est partie en laissant un mot :" Ne t'inquiète pas pour moi". Pessah, ancien membre de la Knesset, vieillard un peu acariâtre, vit avec sa fille Rachel et héberge à contre-coeur un jeune étudiant arabe. Yossi, agent immobilier, cherche à acquérir une des plus vieilles maisons du village mais la ravissante fille de la propropriétaire la lui fait gentiment visiter.

    Tous les protagonistes de ces histoires habitent un village d'Israël et se croisent, se rencontrent, se côtoient tout au long de ces huit nouvelles. L'ensemble ressemble presque à un roman et me réconcilie avec le genre de la nouvelle que, je l'avoue, je n'aime pas trop... (oui je sais il y a d'excellentes nouvelles et parfois même j'en lis...). Depuis Une histoire d'amour et de ténèbres je suis une amoureuse admiratrice transie d'Amos Oz donc une lectrice pas très objective, mais il faut reconnaître qu'il a un admirable talent de conteur. Quelques lignes suffisent à nous faire entrer dans le quotidien de ce village et nous en ressortons en ayant l'impression de quitter des voisins. La vie israélienne y est particulière car sont encore présentes les blessures du passé, notamment chez Pessah, mais elle est aussi universelle car la solitude, la tendresse, le désir et le douleur sont le quotidien de chacun...

  • Vie et mort en quatre rimes . - Amos Oz (Gallimard, 2008)

    095651cc066d9caedf891c02d2984b6b.gifQuelque part en Israël, un écrivain célèbre doit assister à une soirée organisée en son honneur dans un quelconque centre culturel. Il sait d'avance que l'on va présenter ses oeuvres, faire des lectures de ses textes et qu'il va devoir répondre aux questions de ses lecteurs. Toujours les mêmes questions : pourquoi écrivez-vous, comment vivez-vous votre célébrité, comment trouvez-vous l'inspiration. Pour retarder au maximum l'arrivée à cette soirée (à laquelle d'ailleurs il arrivera en retard..), il va boire un verre dans un café et commence à reluquer  regarder la serveuse et à lui imaginer un nom, une vie, une histoire d'amour à tiroirs... Une fois dans la salle, là aussi, puisqu'il s'ennuie quand même un peu, il regarde de près les spectateurs et, là aussi, leur recrée une existence. Et la jeune femme à la natte, celle qui lit ses textes, il va la raccompagner en sortant, mais que va-il se passer entre eux ? Soit il ne se passe rien car il ne lui propose rien, soit il ne se passe rien parce qu'elle refuse, soit il lui propose et elle accepte, soit. ..... Bref tout est à la fois réel et imaginaire, l'écrivain qu'il est ne pouvant s'empêcher de rêver sa vie autant que la vivre !


    Si l'histoire m'a amusée au début, je dois dire qu'elle m'a lassée au bout d'un moment car on comprend vite leb19b88c90277758715b4a0b81d3f3f15.jpg procédé. J'ai regardé les critiques professionnelles qui sont dithyrambiques mais je me demande si ce n'est pas l'écrivain, le vrai, Amos Oz, qui est célébré ainsi. Si l'on parle d'Oz, alors moi aussi je tombe à genoux tellement j'ai été emportée par le superbe "Une histoire d'amour et de ténèbres". Si on parle de ce livre, je trouve qu'il est moyen et même un peu facile !


    Amos Oz sera présent au Salon du Livre avec de nombreux auteurs que j'ai chroniqués sur ce blog. Je serai contente de les voir, mais en même temps, au Salon, on ne peut guère leur parler sinon pour leur dire rapidement combien on les admire.... un peu frustrant... Quoi, qui a dit que j'aimerais être à la place de la jeune femme à la natte ? ;-))))

  • Une histoire d'amour et de ténèbres . - Amos Oz (Gallimard, 2004)

    3e06cd508363fc5c0707ac5d865206e6.gifAutre grande figure de la littérature israélienne (avec Appelfeld), Amos Oz. Je n'avais rien lu de lui et j'ai choisi de le découvrir par son autobiographie, imposant livre de presque 600 pages.


    Sortant de plusieurs livres d'Appelfeld, j'ai d'abord été déstabilisée par le style, beaucoup moins lyrique et beaucoup plus "bavard" si je puis dire. Mais très vite on est emporté par la puissance de cette évocation qui nous mène de la vie de ses grand-parents au 19è siècle en Europe de l'Est jusqu'à la création d'Israël et même jusqu'à quelques incursions de nos jours.


    Les parents de l'auteur ont tous les deux été élevés dans des familles juives non pratiquantes et ont de solides racines intellectuelles et littéraires. Le père parle une quinzaine de langue et ce n'est qu'à cause d'un concours de circonstances qu'il n'a pas été nommé professeur à l'Université mais est resté bibliothécaire à la Bibliothèque nationale de Jérusalem. Sa mère a une culture très russe et française et donne des cours particuliers. Elevés en Europea6638b59e5f55f85d6b0e328288c7b95.jpg de l'Est , ils rejoignent Israel en 1919 pour l'un et dans les années 30 pour l'autre. Leur minuscule appartement en sous-sol, à Jerusalem, est tapissé de livres et chez eux littérature et tolérance vont ensemble. Bien sûr une telle "saga" ne va pas sans des portraits étonnants, des anecdotes émouvantes et des circonstances tragiques. On est littéralement emporté par l'itinéraire de cet auteur dont la vie personnelle se mêle à l'histoire mondiale.


    Pourtant, au milieur du livre, une brèche apparaît : il nous annonce que sa mère s'est suicidée à 38 ans alors qu'il avait onze ans (il est né en 1939). Et soudain ce livre nous apparait comme une quête désespérée de comprendre. Pourquoi ce suicide, pourquoi cet abandon, pourquoi son père ne lui en parle-t-il jamais, même quand Amos Oz partira à quinze ans dans un kibboutz (il y restera quarante ans) ? Le livre, sous un aspect très agréable à lire et dans un style très enlevé, est une tentative de mieux connaître cette mère, son histoire et son entourage, et peut-être les raisons de sa mort !


    L'avis tout aussi enthousiaste de Pierre Assouline