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Les routes de l'imaginaire - Page 31

  • Retour à Reims. - Didier Eribon (Fayard, 2009)

    retour a reims.jpgJe connaissais Didier Eribon comme biographe de Michel Foucault, je savais également qu'il avait écrit sur l'homosexualité. Cette fois c'est un récit personnel que nous propose l'auteur en revenant sur la période de son enfance. Une enfance qu'il a vécue à Reims dans un milieu ouvrier avec un père manoeuvre, une mère femme de ménage et un frère boucher. Une enfance qu'il a toujours soigneusement cachée une fois qu'il a "réussi" à Paris dans un milieu intellectuel, des souvenirs qu'il a lui-même occultés, une famille qu'il n'a pratiquement plus revue. C'est à la mort de son père qu'il retourne à Reims et prend le temps de parler avec sa mère.

    Davantage qu'un récit autobiographique, Retour à Reims est l'analyse sociologique de la classe ouvrière dans les années cinquante et soixante. L'usine, le parti communiste, l'alcool en fin de semaine, l'apprentissage le plus tôt possible, l'homophobie,... Comment Didier Eribon est-il devenu un intellectuel reconnu, professeur de philosophie, théoricien de la question gay ? Et surtout pourquoi dans son parcours professionnel a-t-il abordé les questions de l'exclusion de nature sexuelle mais jamais de l'exclusion sociale ?

    J'ai été très touchée par ce livre très beau et très pudique qui restitue le parcours personnel d'un individu qui a trouvé sa voie d'une manière personnelle, en découvrant la philosophie à l'adolescence, en acceptant son homosexualité, en reniant ses origines sociales. Ce récit qui fait plusieurs fois référence aux livres d'Annie Ernaux présente en effet de nombreuses similitudes avec Mes années ou La place, c'est la recherche d'une identité et aussi une histoire très intime.

  • Tipping Point : Téhéran 1979. - Hamed Eshrat (Sarbacane, 2009)

    tipping point.jpgTéhéran 1978. La famille Eshrat vit dans le Kurdistan iranien. Hossein est dans les services secrets, la police secrète du Shah, et quand les événements commencent à s'accélérer, leur vie bascule. Tout d'abord confiants dans la population et dans leurs voisins, puis dans l'armée, ils doivent se rendre à l'évidence : la majorité du pays vit comme une libération l'arrivée de Khomeiny et des islamistes au pouvoir. Bien qu'attachés à leur pays, ils se rendent compte qu'ils ne peuvent plus être fidèles au Shah et rester en Iran. Ils quittent le pays.

    L'auteur de cette BD, Hamed, est cet enfant né en 1979. C'est en interrogeant sa mère qu'il parviendra à retracer la chronologie des événements et la manière dont ses parents les ont ressentis. Le trait, naïf, sombre, aux contours très accentués, fait irrésistiblement penser au dessin de Marjane Satrapi. Est-ce la naissance d'une génération de dessinateurs influencée par leur illustre consoeur, ou plus simplement une manière de décrire une période et un régime dur, sombre, violent...

    C'est le hasard si cette BD et Les chats persans se retrouvent voisins sur ce blog mais c'était bien d'approcher deux visions et deux moments de l'Iran. Ou comment l'un est la conséquence de l'autre...

     

    Je profite de ce billet pour remercier Stéphane Jarno qui a fait un bel article sur les blogueuses littéraires dans Télérama (et ce n'est pas si courant chez les journalistes...). Oui on est secrètes, solidaires, incorruptibles, passionnées... Mais bien que nous soyons les "Amazones de la blogosphère", nous ne voulons pas de mal à nos confrères blogueurs masculins, nous entretenons même d'excellentes relations avec eux, n'est-ce pas Michel, Philippe, Laurent , Alain, Yann , Reno, InColdBlog, Jean-François  et les autres .... (j'en oublie)

     

  • Les chats persans (Réalisé par Bahman Ghobadi, avec Negar Shaghaghi, Ashkan Koshanejad, Hamed Behdad, 2009)

    les chats persans.jpgTéhéran de nos jours. Negar et Ashkan, musiciens de rock underground sortis de prison, cherchent d'une part à obtenir des visas et des passeports pour sortir d'Iran et aller faire des concerts en Europe, d'autre part à trouver d'autres musiciens pour constituer leur groupe. Pour les visas et les passeports, refusés par le pouvoir, ils trouvent Hamed, organisateur de concerts et pourvoyeur d'à peu près tout d'ailleurs, qui en fait des tonnes et donne au film des scènes franchement comiques. Pour les musiciens, ils vont aller à leur recherche, écouter plein de groupes, crapahuter dans Teheran en scooter dans les lieux les plus improbables (mais insonorisés !), échapper à la police...

    Tourné comme un road-movie, ce film très tonique nous fait découvrir une jeunesse iranienne qui essaie de s'exprimer malgré la main-mise du pouvoir et qui rêve parfois d'un ailleurs meilleur en Europe. Les musiques qui sont créées là-bas sont très variées et nous permettent de découvrir aussi bien du metal que de l"indie rock" ou de la soul.

    Toutefois quand on sait que ce film a été tourné clandestinement en deux semaines avec des musiciens jouant leur rôle, et que les acteurs et le réalisateur ont ensuite été contraints à l'exil, ce film quasi documentaire prend une autre dimension. Pas de possibilité pour l'instant de s'exprimer par le rock, pas le droit d'avoir un chien dans sa voiture (!), pas le droit de danser dans une boîte de nuit, pas le droit d'avoir des DVD de films européens, etc...

    N'hésitez pas à découvrir ce film qui en plus de vous proposer de la (bonne) musique, vous mettra un pied dans le Téhéran actuel !

     La bande-annonce

     

  • Le violon d'Auschwitz. - Maria Angels Anglada (Stock, 2009)

    le violon d'auschwitz.jpgDe nos jours un groupe de musiciens joue Chopin et Mozart. Parmi eux une violoniste qui attire la curiosité et l'intérêt du narrateur... Flash-back. Nous sommes à Auschwitz en 1944 et ce sont les humiliations, les privations, la mort au quotidien. Parmi les prisonniers, Daniel, qui était luthier et qui essaie de défendre Bronislaw, violoniste, accusé d'avoir mal joué intentionnellement devant le Commandant du camp. En effet Daniel fait remarquer qu'un éclat de bois fausse le violon. Intrigué, le Commandant ordonne à Daniel de lui construire un violon, un Stradivarius. Luttant contre le froid, la malnutrition, l'épuisement, Daniel va passer ses matinées à construire minutieusement ce violon, réussissant même à ressentir quelques instants de plaisir à réaliser cet instrument. mais cela suffira-t-il pour son salut...

    Je précise que ce roman a été publié en 1994 en Espagne. La date n'est pas inutile car je dois dire que je suis perplexe par rapport à ce roman. Certes le contexte est ce qu'il est, de plus le hasard veut que ce billet paraisse juste après celui sur Si c'est un homme de Primo Levi, et ce contexte est bien décrit. J'aurais donc mauvaise grâce à ne pas trouver intéressant un livre qui parle encore une fois de l'horreur des camps. mais justement c'est ce "encore une fois", associé à une intrigue autour de la construction de ce violon, qui me gêne. Comme si tout cela avait un côté trop fabriqué et que, en 1994, tout n'était que redites sur les camps. J'ai l'impression désagréable qu'elle s'est très bien documentée sur les camps et très bien documentée sur la fabrication d'un violon et qu'elle a, de manière romanesque, rassemblé les deux sujets.

    Bien sûr il y a encore des livres qui sont écrits aujourd'hui sur les camps, mais ceux qui me viennent à l'esprit le sont par des personnes qui souhaitent témoigner : Joseph Bialot, Appelfeld. Pourquoi faire de la fiction sur ce sujet en essayant en plus de montrer que l'art n'empêche pas la barbarie...

    Peu de billets sur ce livre mais des critiques parlant toujours d'une histoire "touchante", "émouvante". Certes comment ne pas être ému par le sujet mais cela ne suffit pas pour faire un bon livre... Si certain(e)s l'ont lu, donnez-moi votre avis...

  • Le premier homme. - Albert Camus (Folio, 2000)

    albert_camus1.jpg

     

    Il y a 50 ans mourait Albert Camus. Ce billet est un modeste hommage à ce grand écrivain. Je l'avais publié il y a environ trois ans.

    Sue le  blog de Denis, vous trouverez les liens vers les blogs rendant hommage à Albert Camus.

     

    2d7d417c0e3cf56f11c843dbe7ec17a5.gifLa lecture du roman de Louis Gardel sur son enfance en Algérie m'a donné envie de relire le magnifique livre d'Albert Camus, Le premier homme. Découvert après sa mort, il est resté inachevé et c'est donc le manuscrit non terminé qui a été édité.


    Présenté comme un roman, ce récit est en fait une autobiographie du jeune Albert Camus dans l'Algérie des années 1910 et 1920. Né dans une famille très pauvre, orphelin de père très tôt (son père est mort à la guerre), il est élevé par sa grand-mère à la forte personnalité qui dirige toute la famille. Sa mère, handicapée par sa quasi-surdité, restera toujours aimante avec lui mais discrète et obéissante envers cette grand-mère toute puissante. Le frère de sa mère, sourd, gardera par contre une aura magique auprès du jeune Albert. Malgré son handicap, il est gai, sociable et aimé de tous. Tous ces portraits sont magnifiquement peints par Camus qui donne un aspect presque proustien à cette famille.



    Toutes ces années sont longuement expliquées, décrites, rattachées aux événements historiques, tout en restant très attachantes et très vivantes. L'épisode qui est le plus frappant et qui m'était le mieux resté en mémoire, est celui de l'école primaire. L'instituteur, Monsieur Germain, que Camus ira voir régulièrement jusqu'à sa mort, a su donner à ses élèves la passion d'apprendre et a souhaité que trois d'entre eux aillent au lycée et aient une bourse. Quand Camus l'annonce à sa grand-mère, celle-ci refuse tout net car ils sont trop pauvres et le garçon doit travailler pour aider la famille ! Il faudra toute la persuasion de l'instituteur pour que Camus aille au lycée..... et ait bien plus tard le Prix Nobel de littérature !


    La beauté de ce livre vient bien sûr du contraste entre la pauvreté de cette enfance et ce que deviendra ensuite l'auteur. Elle vient aussi du lyrisme avec lequel Camus parle longuement de son pays, de ses parfums et de ses couleurs. Même au sommet de la gloire, Camus n'oubliera jamais l'Algérie, sa terre, sa famille et toute sa communauté sans lesquels il ne serait sans doute pas l'homme qu'il est devenu.

     
  • Si c'est un homme. - Primo Levi (Pocket, 1988)

     

    Lecture commune dans le cadre du Blogoclub

     

    primo levi.jpg

    Si c'est un homme de Primo Levi est un livre qui m'a énormément marquée, je l'ai d'ailleurs beaucoup offert autour de moi. En revanche j'ai beaucoup de mal à en parler. Je laisse le soin de le résumer à ceux et celles qui le découvrent à l'occasion de cette lecture commune. Je copie simplement les quelques mots que j'avais adressés à son sujet à Amanda quand elle m'avait interviewée.

     

    A : Dans ton billet sur le livre de Joseph Bialot « C’est en hiver que les jours rallongent », tu dis « Il est toujours difficile de faire un compte-rendu des livres sur les camps de concentration. Quand on a lu Primo Levi, on "sait". Ce que Bialot nous décrit, on le "reconnaît". ».Je n’ai pas lu Primo Levi. Peux tu m’en dire un peu plus ?

     

    C : Primo Levi a essayé de dire l’indicible dans Si c’est un homme, c’est-à-dire de raconter ce qu’il est difficile de mettre en mots. Ou comment décrire le quotidien dans les camps de concentration et surtout de parler des hommes dans ces conditions. Pas de pathos bien sûr dans son livre mais un témoignage de ce que les hommes sont capables de faire à d’autres hommes, et comment on peut survivre quand l’horreur vous entoure. Un livre magnifique.

     

     

     

    Voir tous les avis sur le blog de Sylire

     

    Je profite de ce billet pour vous souhaiter une très bonne année 2010 et plein de belles lectures :-)

     

     

     

  • La guitare de Bo Diddley. - Jean-Christophe Chauzy ; Marc Villard (Rivages / Casterman / Noir, 2009)

    guitare de bo diddley.jpgArsène est un jeune Black qui zone à Barbès et essaie d'être basketteur. Il trouve une guitare qui, il l'apprend vite, est légendaire, c'est la "Blue Hawaï" de Bo Diddley, Clapton lui-même en a joué. Mais il doit la donner à un Congolais qui lui-même doit la céder pour payer ses faux papiers. Le faussaire se la fait voler, le propriétaire suivant a des ennuis, quelques cadavres parsèment la route de cette guitare... Faut-il la rendre à son propriétaire quand il passe en concert à Paris ? La chute est excellente...

    Comme d'habitude chez Marc Villard, ce novelliste prolifique (il a écrit 400 nouvelles), ses héros sont black-blancs-beurs et c'est avec beaucoup de tendresse qu'il les décrit. Toujours autour de Barbès, ses anti-héros se débrouillent comme ils peuvent, toujours aidés par un éducateur de rue que l'on retrouve souvent dans ses romans et nouvelles. J'aime beaucoup son univers et ici je trouve que Chauzy a bien rendu cet univers à la fois glauque et plein d'heureuses surprises. Du sepia, du bleu-gris et des superbes touches de couleurs vives donnent un côté rock'n roll à cette histoire qui est ausi un hommage à la musique.

    A lire, la rencontre avec Marc Villard de Yann de Moisson Noire

  • Shutter Island. - Dennis Lehane ; Christian de Metter (Rivages, Casterman noir, 2008)

    shutter island.jpgJ'avais lu le roman de Dennis Lehane à sa parution et avais été emballée (bien que d'habutude je n'aime pas trop le genre thriller...). Quand j'ai vu cette BD, je me suis dit que j'aimerais découvrir cette histoire autrement, avec les dessins et en connaissant la fin (très important la chute !)

    Un ferry aborde l'île de Shutter Island qui abrite un hôpital psychiatrique avec deux hommes à son bord. Teddy Daniels, marshal, et son coéquipier Chuck Aule. Ils viennent enquêter sur la disparition d'une patiente alors que sa cellule était fermée. Des indices apparaissent sous la forme de papiers avec des lettres et des chiffres. Les deux hommes ont du mal à enquêter tant cette histoire parait étrange et l'entourage de la patiente mystérieux. Le lieu lui-même, sur cet île, est étrange et la tempête les empêche de repartir à terre...shutter island 2.jpg

    Impossible d'en dire davantage pour ne pas déflorer l'histoire. Christian de Metter a choisi une couleur sepia pour ce récit et un dessin très réaliste pour les personnages. Seulles quelques touches de couleur apparaissent de temps en temps. L'atmosphère mystérieuse et même carrément oppressante de ce huis-clos  est très bien rendue et j'ai été de nouveau embarquée dans cette histoire, avec le plaisir supplémentaire de lire une histoire en connaissant la chute, et il faut être aussi fort que Lehane pour construire un récit qui peut être lu à deux niveaux, sans savoir et en sachant !

    Cliquez pour bien voir le dessin

  • C'était la guerre des tranchées. - Jacques Tardi (Casterman, 1993)

    c'etait la guerre des tranchees 2.jpgSuite aux conseils de mes camarades blogueurs, j'ai emprunté C'était la guerre des tranchées et l'ai lu dans la foulée après Putain de guerre.

    Le sujet est le même et le fonds de la réflexion aussi. Ou comment des millions d'hommes ont été massacrés dans cette boucherie qu'a été la première guerre. Mais autant Putain de guerre mettait l'accent sur le déroulement historique (normal, le scenario est de Jean-Pierre Verney, historien), autant le premier montre des individus pris dans cette tourment sans lien évident avec les grandes opérations stratégiques des états-majors. Il n'y a pas vraiment de héros, juste des hommes, face à l'hor­reur. Sur plus d'une cen­taine de pages, on dé­couvre la vie quo­ti­dienne, les an­goisses et l'his­toire de quelques poi­lus : les gra­dés qui utilisent leurs hommes comme de la chair à canon, la boue, les poux, le fracas des obus, les exé­cu­tions mas­sives et les ju­ge­ments ar­bi­traires, le mas­sacre des po­pu­la­tions ci­viles, la « dé­por­ta­tion » des hommes des co­lo­nies noires et asia­tiques vers le front...

    C'était la guerre des tran­chées est une oeuvre ex­trê­me­ment do­cu­men­tée. Pour écrire ce récit qui est un hommage à son grand-père mort pendant cette guerre, Tardi a lu et vi­sion­né les grandes oeuvres lit­té­raires et ci­né­ma­to­gra­phiques sur le sujet et fait des re­cherches sur les guerre des tranchees.jpglieux, ar­me­ments, uni­formes, cor­res­pon­dances. Cela donne une oeuvre quasi do­cu­men­taire, qui nous plonge avec un réa­lisme fou dans les tour­ments de 14-18.

    Le dessin au noir et blanc (contrairement à Putain de guerre qui est en couleurs), dans la lignée des Nestor Burma, mais plus sombre, contribue à établir le climat de cette BD.

    C'est réellement un ouvrage très fort qui prend aux tripes et met l'accent sur le gâchis de millions de vies qu'a été cette guerre. Et en effet je dirais qu'il m'a plus émue que Putain de guerre qui est "mieux dessiné", plus "léché". mais les deux ouvrages sont à découvrir !

    Cliquez sur les images pour bien voir le dessin de Tardi (oui je sais, Ys, que tu n'aimes pas... ;-)... )

    Ys m'indique que Tardi et Verney étaient les invités de l'émission "Tout arrive" le 16 décembre. A écouter ici.

    Et tiens ça me donne envie de lire Le cri du peuple !

     

  • Putain de guerre. - Tardi, Verney (Casterman)

    putain de guerre 1.jpgPutain de guerre : 1914-1915-1916 (Casterman, 2008)

    C'est le début de la guerre, le départ la fleur au fusil. Mais très rapidement ça déchante. D'ailleurs le narrateur n'est pas dupe, il dénonce les ordres arbitraires, les planqués de l'arrière, l'incompétence des chefs, les exécutions expéditives. Bientôt c'est vraiment l'horreur, la boucherie dans les tranchées et, pendant les sorties, le tir au pigeon.

    On a déjà beaucoup lu sur le sujet, mais là Tardi nous met des traits et des couleurs qui marquent. Ou plutôt des absences de couleurs puisque peu à peu les couleurs s'estompent pour devenir un gris-marron terne. Les bleus des uniformes et les rouges des pantalons s'effacent et ne restent que les rouges des blessures. La narration en trois cadres permet des vues panoramiques aussi bien sur les paysages  que dans les tranchées.

     

    putain de guerre 2.jpgPutain de guerre : 1917-1918-1919 (Casterman, 2009)

     La deuxième partie est de la même veine. Les combats s'intensifient, l'usage des gaz se banalise, l'horreur augmente encore si cela était possibel. Et la voix du narrateur est remplacée par celles d'inconnus, soldats, français ou allemands, femmes en usine, veuves, infirmières, gamins,.., tous ceux qui sont aussi touchés par cette guerre qui marquera leur vie...

    Après chaque volume, un dossier historique fait par J.P. Verney appporte des détails et approfondit le sujet. 

    J'ai beaucoup apprécié ces deux volumes d'abord parce que j'aime beaucoup le dessin de Tardi et ensuite parce que ça complète bien les trois livres de Thierry Bourcy que j'ai lus récemment sur ce sujet. Laurent précise que Tardi ne se renouvelle pas tellement sur ce sujet depuis C'était la guerre des tranchées, aussi je l'ai emprunté à la bib (un billet dans quelques jours...)

    L'avis de Laurent sur le Tome 1