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tardi jacques

  • C'était la guerre des tranchées. - Jacques Tardi (Casterman, 1993)

    c'etait la guerre des tranchees 2.jpgSuite aux conseils de mes camarades blogueurs, j'ai emprunté C'était la guerre des tranchées et l'ai lu dans la foulée après Putain de guerre.

    Le sujet est le même et le fonds de la réflexion aussi. Ou comment des millions d'hommes ont été massacrés dans cette boucherie qu'a été la première guerre. Mais autant Putain de guerre mettait l'accent sur le déroulement historique (normal, le scenario est de Jean-Pierre Verney, historien), autant le premier montre des individus pris dans cette tourment sans lien évident avec les grandes opérations stratégiques des états-majors. Il n'y a pas vraiment de héros, juste des hommes, face à l'hor­reur. Sur plus d'une cen­taine de pages, on dé­couvre la vie quo­ti­dienne, les an­goisses et l'his­toire de quelques poi­lus : les gra­dés qui utilisent leurs hommes comme de la chair à canon, la boue, les poux, le fracas des obus, les exé­cu­tions mas­sives et les ju­ge­ments ar­bi­traires, le mas­sacre des po­pu­la­tions ci­viles, la « dé­por­ta­tion » des hommes des co­lo­nies noires et asia­tiques vers le front...

    C'était la guerre des tran­chées est une oeuvre ex­trê­me­ment do­cu­men­tée. Pour écrire ce récit qui est un hommage à son grand-père mort pendant cette guerre, Tardi a lu et vi­sion­né les grandes oeuvres lit­té­raires et ci­né­ma­to­gra­phiques sur le sujet et fait des re­cherches sur les guerre des tranchees.jpglieux, ar­me­ments, uni­formes, cor­res­pon­dances. Cela donne une oeuvre quasi do­cu­men­taire, qui nous plonge avec un réa­lisme fou dans les tour­ments de 14-18.

    Le dessin au noir et blanc (contrairement à Putain de guerre qui est en couleurs), dans la lignée des Nestor Burma, mais plus sombre, contribue à établir le climat de cette BD.

    C'est réellement un ouvrage très fort qui prend aux tripes et met l'accent sur le gâchis de millions de vies qu'a été cette guerre. Et en effet je dirais qu'il m'a plus émue que Putain de guerre qui est "mieux dessiné", plus "léché". mais les deux ouvrages sont à découvrir !

    Cliquez sur les images pour bien voir le dessin de Tardi (oui je sais, Ys, que tu n'aimes pas... ;-)... )

    Ys m'indique que Tardi et Verney étaient les invités de l'émission "Tout arrive" le 16 décembre. A écouter ici.

    Et tiens ça me donne envie de lire Le cri du peuple !

     

  • Le serrurier volant. - Tonino Benacquista et Tardi (L'Estuaire, 2006)

    medium_9782874430183.gifVoilà un très joli petit livre au beau papier ivoire avec des illustrations sepia de Tardi, dans la collection "Carnets littéraires" de l'Estuaire, éditeur belge. Rencontre d'un auteur et d'un dessinateur sur un thème qui, d'un commun accord, devait être parisien et, je cite, "un peu glauque" !

    Marc, la trentaine, mène une vie rangée et méthodique dans un pavillon de la banlieue parisienne. Licencié, il se retrouve un peu par hasard convoyeur de fonds mais continue à mener sa vie sans surprise. Mais un jour le drame se produit, ils sont braqués. Ses deux compagnons meurent brûlés dans le fourgon tandis que lui, blessé, fracturé, meurtri mais vivant, développe le "syndrôme du survivant" : pourquoi sont-ils morts, pourquoi a-t-il survécu ? Et commence la descente vers la dépression, le manque d'argent, la déchéance. Un jour par hasard il rencontre un serrurier qui dépanne les gens à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Quel drôle de métier. Pas de medium_serrurier-volant-benacquista.2.gifpatron. Pas d'horaire précis. Est-ce que ça ne pourrait pas l'occuper et lui faire oublier les idées qui lui trottent dans la tête ?.....

    Comme d'habitude chez Benacquista, ses personnages à un moment donné ont une rupture dans leur vie et cette rupture sera l'occasion d'un nouveau départ. Les situations sont difficiles, l'atmosphère très noire, mais on s'attache à ce personnage et on continue en se demandant comment Benacquista va réussir à faire expier à son héros son sentiment de culpabilité... C'est vrai que je suis une inconditionnelle de Benacquista, donc j'ai un a-priori favorable pour ses textes. Celui-là, animé par le dessin de Tardi, est parisien et glauque en diable, mais j'aime beaucoup !

     

  • Le petit bleu de la côte ouest . - Manchette / Tardi (Les Humanoïdes associés, 2005)

    medium_9782731616705.gifBon, il fait décidément trop chaud pour lire autre chose que des bandes dessinées ou des livres jeunesse ! Et puis je ne l'avais pas encore vue, celle-là... pourtant Manchette et Tardi ça aurait du m'attirer l'oeil !
    Je trouve que les univers de ces deux auteurs vont bien ensemble. On est habitués au beau graphisme noir et blanc de Tardi, à ses personnages croqués simplement mais de façon très suggestive, à ses atmosphères "noires", c'est le cas de le dire. Et Manchette qui vient nous raconter une histoire incroyable : alors qu'il roule, Gerfaut voit une voiture en percuter une autre. A l'intérieur, un blessé grave; Il l'emmène à l'hôpital. Quelques jours plus tard, c'est lui qui est poursuivi et que l'on essaie de tuer. Son départ au bord de la mer n'y fera rien, son retour en cachette à Paris non plus. Deux tueurs essaient implacablement de le tuer. Et commence une folle poursuite, une planque au fond des montages, de nouveau la poursuite.
    On lit cette bande dessinée d'une traite, suspendu aux traits de Tardi qui nous livre l'essentiel de Manchette grace à ses évocations précises. Mieux qu'un polar : un polar en BD !