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Roman étranger - Page 8

  • La pension Eva . - Andrea Camilleri (Métailié, 2007)

    abe5a97da07c49e6ece0483c5198ecd3.jpgVoilà un petit livre absolument délicieux avec lequel j'ai un moment très agréable. Le héros : Nenè, un adolescent . Le lieu : un village sicilien. L'époque : les années quarante. Et le sujet central :.... la pension Eva, mystérieuse bâtisse à l'entrée du village où les hommes vont passer un moment.....Nenè essaie parfois de voir l'intérieur, mais il est trop jeune pour y entrer.

    Lui ce qu'il aime c'est jouer au docteur avec sa cousine, et aussi suivre du doigt les contours des dessins de femmes de Gustave Doré dans le "Roland furieux" de l'Arioste ! Et, moment magique, suivre les contours de sa cousine dont les formes, plus rondes maintenant, le font frémir ! Mais le temps viendra de visiter le pension Eva et ses pensionnaires, de gentilles filles de la campagne qui, en plus de leur travail quotidien à la pension, vont initier Nenè et ses camarades aux joies de la chair. Mais la guerre arrive et vient tout bouleverser. Des flots de militaires se déversent à la pension, les filles ne peuvent plus changer toutes les quinzaines comme avant et elles commencent à se sentir chez elle dans cette pension, des liaisons se nouent, les chagrins commencent....Il grandit bien vite, le héros, entre les femmes de la pension et la guerre, mais le charme des premières lui fait un peu oublier la dureté de la seconde.

    Avec cet argot inimitable qui fait le charme de Camilleri, ce roman d'apprentissage fait l'effet d'un bonbon, tantôt sucré, tantôt piquant, que l'on n'a pas envie de quitter. Les descriptions coquines sont charmantes et les personnages très attachants. Voilà un petit plaisir à s'offrir ou à offrir :-)

    L'avis tout aussi positif d'Essel

     

  • Arlington Park . - Rachel Cusk (L'Olivier, 2007)

    7c9ac6277246f6ba1b48c98ca0ab89c6.jpgDans une banlieue résidentielle anglaise, quatre femmes nous font partager une de leurs journées. Des journées bien monotones sous une apparence de sérénité et de bonheur. Malgré les belles maisons, la voiture familiale et les enfants, chacune est mal dans sa vie. Vie professionnelle ratée, rêves de jeunesse brisés, jalousies et déceptions sont leur quotidien, un quotidien qu'elles cachent chacune à leur manière. Mais on entre dans la pensée de chacune et la différence entre ce qu'elles disent et ce qu'elles pensent est souvent dévastateur. Pas de politiquement correct ici, les valeurs les plus traditionnelles sur les femmes au foyer, le couple, l'amour ou les enfants volent en éclat.

    Bien loin de la série  "Desperate housewives" auxquelles on pourrait identifier ce livre de prime abord, il est plus proche de Virginia Woolf et de son "flux de conscience". L'auteur réussit à donner une image mélancolique de ses personnages sans jamais tomber dans le cliché et ce n'était pas gagné au départ.

    Rien à redire à ce livre sinon que je n'ai quand même pas réussi à m'intéresser à la vie de ces femmes riches et oisives.....Allez savoir pourquoi.... Question de moment sans doute ... (suis pas franchement riche et oisive en ce moment ;-))))   )

    L'avis de Clarabel beaucoup plus développé que le mien et beaucoup plus positif et celui de Cathulu

  • Cochon d'allemand . - Knut Romer (Les Allusifs, 2007)

    0294076af2518b6942dc7ec4424e49d8.gifVoilà, je crois un des petits bijoux de la rentrée. L'auteur, danois né en 1960, retrace ici l'enfance qu'il a passée dans une petite ville du Danemark marquée par le souvenir de la guerre et la haine des Allemands.


    Lui, fils d'un Danois et d'une Allemande, est traité de "cochon d'allemand" à l'école et subit brimades et humiliations. Sa mère, traitée de nazie alors qu'elle était résistante, est malmenée par les voisins et ne réussira jamais à être autre chose que "l'allemande". Autour de cet univers marquée par un père amoureux de sa femme mais désemparé, l'auteur nous fait découvrir une extraordinaire galerie de portraits de sa famille, et c'est ce qui fait, en plus d'une écriture vive et pleine d'humour, la réussite de ce livre. Le grand-père paternel, craint par tous, tentera mille entreprises et échouera mille fois. La grand-mère maternelle se fera toute petite aux côtés de ce personnage. Le grand-père maternel, beau-père en fait de la mère, mettra du temps à accepter cette belle-fille. Et la grand-mère maternelle, brûlée pendant une explosion, restera défigurée et passera le reste de sa vie derrière un voile. Et, autour de ce cercle, nous trouvons les oncles, tantes, tout aussi bien campés.


    Bref ce petit roman (c'est une spécialité des Allusifs, les petits récits) est vraiment très réussi : les portraits pathétiques des membres de la famille, l'attitude de la mère qui garde son âme allemande, l'enfance terrible du narrateur qui se reproche de s'être laissé faire sans rien dire. La seule faiblesse du livre est, à mon avis, une certaine confusion entre les époques et les nombreux personnages car les paragraphes se succèdent et c'est au lecteur à chaque fois de resituer de qui on parle, dans quelle lignée et à quelle époque. Ce bémol mis à part, c'est une belle découverte !


    L'avis de Anne-Sophie et de Fashion victim

     

  • Une année à la campagne . - Sue Hubbell (Folio, 2006)

    fd607398293cb5e6e43869a8e7c04f9b.jpgAprès les articles d'Allie et de Flo, j'avais hâte de découvrir ce livre qui, bien qu'à l'opposé de ma façon de vivre (je suis citadine dans l'âme et j'avoue que je commence à m'ennuyer à la campagne au bout de deux semaines...), m'attirait beaucoup.

    Ce livre n'est pas un roman, c'est le récit d'une femme, biologiste et bibliothécaire, qui a souhaité retrouver une vie dans la nature avec son mari dans le Missouri dans les années soixante-dix (le livre date de 1983). Son mari part au bout de quelques années et elle se retrouve seule pour s'occuper de ce qui la fait vivre désormais, ses abeilles. Ce récit est une suite de chroniques où elle nous parle de la nature environnante tout au long de l'année. Ses abeilles bien sûr, mais aussi la faune, la flore, le voisinage, ses impressions, sa vie quotidienne.

    Le tout est écrit avec à la fois beaucoup d'enthousiasme et beaucoup de poésie et cela donne un livre extrêmement attachant. D'abord parce qu'il faut de cran pour vivre comme elle le fait, loin de tout, en s'occupant de ses abeilles et ensuite de la distribution de son miel. Ensuite, et c'est ce qui est extraordinaire pour moi qui ne sais même pas reconnaître quelle bestiole me bourdonne aux oreilles ou quel oiseau chante devant ma fenêtre, parce qu'elle réussit à comprendre la nature et à être en symbiose avec elle ! Avant tout, les animaux sont chez eux dans la nature et Sue le comprend peu à peu. Leurs déplacements, leurs couleurs, leurs bruits, tout a un sens et au bout de toutes ces années elle a presque tout compris et elle-même fait partie intégrante de cette nature qu'elle aime tant. L'épisode où elle choisit d'aller dormir dehors parce qu'elle "étouffe" dans sa maison et que son chien gémit parce qu'il veut rentrer, lui, est symptomatique ! Elle est désormais moins "apprivoisée" que lui !

    Je dois dire que j'ai souvent pensé à Allie en lisant ce livre, elle qui nous parle tellement bien de la nature sur son blog Vivre à la campagne que je vous invite à découvrir si vous ne le connaissez pas !

  • L'ombre du vent . - Carlos Ruiz Zafon (Grasset, 2005)

    C'est un plaisir de parler de ce roman que j'ai dévoré pendant les vacances.

    Des vacances... assez pluvieuses comme tout le monde, mais heureusement ensoleillées par les rencontres avec ....



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    Gachucha qui nous a reçus en famille (les maris étaient encore plus bavards que nous....) avec des cakes pommes-framboises délicieux. Livres, vacances, cinéma, tout était bon pour bavarder, et on a visité sa superbe bibliothèque. On aurait encore voulu parler boulot.... mais ce sera pour une prochaine fois !


    Moustafette qui vit dans un endroit très (très) isolé mais superbe, face à une belle petite église romane et son cimetière. Plein de chats, plein de livres.... Et une excellente tarte aux prunes. Qui a dit que les lectrices étaient gourmandes ???? Là encore, pas assez de temps pour parler de nos goûts, de nos parcours personnels, de la vie quoi ! Et Frédérique, qui vient d'emménager dans le coin, nous a rejoints avec plein de marque-pages !


    Florinette enfin, qui a eu la gentillesse de faire plus d'une heure de voiture pour m'éviter les embouteillages ! Encore plus ravissante que sur la photo avec Tatiana (si, si, c'est vrai) ! Alors là on s'est installées en début d'après-midi à une terrasse de café, et.... cinq minutes plus tard... il était plus de cinq heures ! Je crois que l'on est toutes les deux d'un naturel plutôt réservé, mais là on a bavardé comme des pipelettes pendant tout l'après-midi (livres, blogs, vacances, ...) et on aurait encore pu continuer ! L'inauguration du festival dans la bibliothèque voisine... et c'était déjà le temps de se quitter !


    Merci à toutes les trois , j'étais vraiment très heureuse de mettre un visage sur quelques unes de mes blogueuses préférées !




    ee25c1df314ae568a93ec78afd1fc8f4.jpgQuant à L'ombre du vent, on en a déjà beaucoup parlé sur les blogs. Je ne vais dire que quelques mots de l'histoire.


    L'histoire est très romanesque. A Barcelone dans les années quarante, un jeune garçon découvre le livre d'un auteur inconnu. L'histoire le fascine et il se met en quête d'informations sur son auteur. Mais peu à peu tout se mêle, le roman, l'histoire de l'auteur, la vie du héros.... Qu'est-ce qui est réalité, qu'est-ce qui est fiction ?

    Le ton alerte, les personnages attachants, le thème même du livre qui tourne autour du livre et de l'écriture, la ville de Barcelone, tout se conjugue pour que l'on soit entraîné par cette histoire palpitante. C'est un livre à lire quand on a du temps, d'abors parce qu'il est épais (650 pages en poche), ensuite parce qu'il comporte de nombreuses digressions et qu'il vaut mieux ne pas s'y perdre. J'ai même lu que certaines blogueuses trouvaient que c'était un des meilleurs romans qu'elles aient lus... Je ne sais pas si j'irais aussi loin, mais il serait sûrement dans une liste d'une cinquantaine de romans contemporains !


    Ont aussi beaucoup aimé Flo, Allie, Essel, et beaucoup d'autres

  • Mes sacrées tantes . - Bulbul Sharma (Picquier, 2007)

    5dd19c0b62dfccbe743863953845ae3f.jpgEncore un livre qui peut être conseillé pour découvrir la littérature indiennes. Dans ce recueil, des histoires de femmes, indiennes bien sûr, qui toutes vont devoir faire un voyage, et ce voyage va complètement changer leur vie ! 

    Il y a celle qui, à 75 ans, décide d'aller à Londres voir son fils qu'elle n'a pas vu depuis quarante ans, et son mauvais caractère fait qu'elle est détestée et crainte de tout le monde. Mais sa belle-fille saura trouver son point faible et elle reviendra transformée... Il y a celles (les tantes) qui prennent le train et vont, pendant tout le voyage (et le voyage dure deux jours) , échanger sur leur santé avec une veuve de médecin ! Il y a la fillette de sept ans qui est mariée et va devoir intégrer sa belle-famille. Et le voyage de ce fonctionnaire qui a des habitudes tellement instaurée, comment va-t-il se passer ? Ne va-t-il pas ouvrir les yeux à sa famille ? Quant à l'épouse trop grande, son départ chez son mari va être le début d'une vie qu'elle n'aurait jamais imaginée !

    Ecrit parfois sur le mode humoristique, parfois sur un ton nettement plus dramatique, ce recueil met, comme souvent, les femmes indiennes sur le devant de la scène. Elles ont énormément évolué depuis quelques dizaines d'années et chaque évolution est saluée comme une victoire dans ce pays encore dominé par des traditions tenaces.

  • Retour en terre. - Jim Harrison (Christian Bourgois, 2007)

    medium_9782267019209.jpgDécouvrir un nouveau roman de Jim Harrison est toujours un plaisir, d'autant plus que celui-ci est plus intimiste que les autres, plus personnel. En effet il s'agit de Donald qui, atteint par une sclérose en plaques, décide de demander à sa famille de l'aider à mourir. Pour s'y préparer, il est d'abord allé passer trois jours sans boire ni manger dans un coin de l'Ontario qui lui permet d'être en communion avec la nature. Donald est métissé indien et la nature et les animaux, les ours notamment auxquels on attribue presque un esprit humain, sont essentiels dans sa vie. Autour de lui, ses proches se préparent à sa disparition.

    Le roman est construit à quatre voix et c'est l'occasion d'entrer dans l'intimité de chacun. Donald d'abord qui se sent le descendant d'une lignée d'hommes qui ont chacun suivi leur chemin sans faillir, courageusement, toujours en liaison avec la nature. K ensuite, l'ami de Clare (la fille de Donald), beaucoup plus jeune que Donald, mais qui est comme lui proche des éléments naturels et qui l'accompagne dans ses derniers souhaits d' "aventure" tout en essayant de poursuivre sa relation avec la bouillante Clare. Puis David (qui était le héros de De Marquette à Vera Cruz, que je me suis empressée d'acheter, je ne l'avais pas lu celui-là..) le frère de Cynthia (la femme de Donald), qui garde ses idéaux de jeunesse et essaie tant bien que mal de s'adapter à la vie responsable d'adulte. Et enfin Cynthia, la femme de Donald, qui, bien qu'ayant accepté la décision de Donald de mourir, nous livrera ses impressions très intimes pendant les mois qui suivent cette mort.

    Bien différent des autres romans de Jim Harrison qui privilégiaient plutôt les grands espaces et les histoires familiales mâtinées de tradition indienne, celui-ci aborde franchement le thème de la mort et de son approche aussi bien par Donald que par sa famille. Les retours en arrière permettent de mieux connaître les familles de Donald et Cynthia et nous accrochent tout de suite car Harrison est toujours un merveilleux raconteur d'histoires, mais la partie plus intime nous bouleverse encore plus. Sans mièvrerie, l'auteur sait parler avec sincérité de la mort et de la sagesse qu'il faut acquérir à son approche. Presque pas d'intrigue dans ce livre mais une méditation sur notre précarité sur terre et, par dessus tout, sur l'amour de la vie !

    Le très beau commentaire d'Adeline/Hécate (dont se souviendront les anciens de Zazieweb)

  • Par-dessus bord . - Kenneth Cook (Autrement, 2007)

    medium_9782746709324.jpgCeux qui avaient lu Cinq matins de trop l'an dernier ne l'auront pas oublié : Autrement avait alors fait découvrir Kenneth Cook, cet auteur australien mort en 1987.

    Par-dessus bord est tout à fait dans la même veine. Pendant qu'il pêche en mer, Jack Foster porte secours à des marins italiens qui ont des enuis. Hélas l'un d'eux meurt et les Italiens décident de vendre ce navire qui porte malheur. Pour Jack Foster, c'est l'occasion inespérée d'acquérir un thonier de cette taille à un prix intéressant. Malgré tout il lui faut faire un très gros emprunt. Il réussit à obtenir un emprunt pour la moitié de la somme et il signe. Cet engagement est irrévocable et il le sait, s'il n'obtient pas le reste de la somme, il perd tout. Mais rien à craindre, la banque lui a promis de lui prêter le reste dès qu'il aurait le certificat de conformité. Quand il va le lendemain faire faire ce certificat, il tombe de haut : il ne peut pas obtenir son certificat, la coque est abîmée à l'intérieur, c'est réparable mais il faut de l'argent pour la réparation ! Or il n'a plus un sou devant lui et il doit la moitié de la somme du bateau aux Italiens dans deux semaines ! Il est face à une impasse ! La seule chose qui pourrait le sauver, c'est une pêche "miraculeuse" de thons, mais il a beau aller chaque jour en mer (en espérant de rien heurter avec son bateau pas réparé), les bancs de thons ne sont pas en vue ! Et c'est une longue descente aux Enfers qui commence pour Jack !

    Je vous préviens tout de suite : "happy end" ne fait pas partie du vocabulaire de Kenneth Cook et, comme dans le précédent roman, c'est noir, très très noir ! Le héros est pris au piège comme ses poissons dans les nasses et nous sommes là, impuissants, à espérer un miracle pour lui ! Aussi prenant qu'un thriller, c'est aussi un témoignage sans concession sur le monde des pêcheurs, solidaires quand il s'agit de porter secours en mer, mais impitoyables quand l'un d'entre eux porte la mouise ! Je ne sais pas combien de romans de cet auteur Autrement va nous sortir, mais je lirais bien mon Cook chaque année !

  • Histoire de ma vie. - Lao She (Folio, 2005)

    medium_9782070422081.gifTiré du gros recueil Gens de Pékin, ce petit récit retrace la vie d'un vieux Chinois. Il revient sur son enfance, au début du siècle, à Pékin. Bien que plutôt doué à l'école, il est rapidement mis en apprentissage chez un "colleur de papier". Mais bientôt les rites qui nécessitaient des "collages de papier" (figurines  en papier reproduisant des objets ou des personnages de la vie réelle, et utilisées pour les noces et les funérailles) tombent en désuétude et il doit choisir un autre métier. Sans diplôme, sans relation, il n'y a qu'une possibilité : agent de police ! Il y restera presque jusqu'à la fin de sa vie, bien que ce travail soit mal payé, mal considéré et surtout empreint de ridicule au yeux de l'auteur. Son récit est plein d'anecdotes ridiculisant ou montrant l'inutilité de la police telle qu'elle était alors conçue. Sans autorité, sans moyens, les policiers ne peuvent rien faire et ne sont intéressés que par la conservation de leur poste et de leur maigre solde !

    Pris tout seul, ce récit nous laisse un peu sur notre faim mais il donne envie de lire le gros Gens de Pékin et surtout le célèbre Quatre générations sous un même toit qui est la grande fresque historique qui a rendu célèbre son auteur.

    Allie vient de faire un post sur un autre roman du même auteur, La cage entrebaillée, qui tourne aussi en ridicule les moeurs de l'époque.

  • Funérailles célestes . - Xinran (Philippe Picquier, 2005)

    medium_9782877307529.jpgJ'avais lu une très bonne critique de Flo sur ce livre et je dois dire que pour moi aussi ça a été une belle découverte. Il faut dire que j'aime beaucoup les récits de voyage et que ce récit est entre le roman et le récit de voyage.

    L'auteur, Xinran, était journaliste en Chine (elle habite maintenant en Angleterre) et en 1994 dans le cadre de son émission sur les femmes chinoises, on lui indique la présence d'une femme chinoise habillée en tibétaine dans une ville voisine. Elle va la voir, l'interroge, et ce qu'elle lui raconte dépasse tout ce qu'elle avait entendu jusque là !

    En 1956 Wen est étudiante en médecine. Elle épouse Kejun, médecin, qui s'engage dans l'armée chinoise et est envoyé au Tibet. Peu après Wen apprend la mort de son mari, sans précisions sur les circonstances de cette mort. Bouleversée, elle décide de s'engager elle aussi et part au Tibet pour essayer de comprendre si son mari est bien mort, et si oui, comment. Mais les combats sont violents entre tibétains et chinois et elle est rapidement au milieu des combats. A l'occasion de l'un deux, elle sauve une femme tibétaine qui a appris le chinois et leur servira de guide et d'interprète. Mais de nouveau les combats les atteignent et toutes deux sont blessées et recueillies par une famille de nomades qui les soignent et les gardent avec eux. Wen met des mois avant de réaliser qu'elle ne peut rien faire seule et qu'elle doit rester avec cette famillee dont le mode de vie est à des années lumière de sa vie de chinoise. Les saisons passent, les années passent. Sa compagne tibétaine ayant aussi disparue, elle part à sa recherche sans jamais oublier son mari. Ce sera l'occasion pour elle de marcher pendant des mois et même des années dans les montagnes sacrées du Tibet et de vivre au coeur des croyances tibétaines.

    Comme Flo, j'ai vécu à l'heure tibétaine pendant toute la lecture de ce livre. Ce n'est pas tant l'exotisme qui m'a intéressée (encore que les us et coutumes des Tibétains sont intéressants à méditer ...)  que la découverte puis la cohabitation avec la spiritualité tibétaine qui font de ce récit une magnifique leçon de tolérance et d'humanisme. La postface douche un peu notre enthousiasme en expliquant qu'il y a des approximations, des incohérences et des a-priori. Sans nier que Xinran a certainement un peu brodé sur le récit de Wun (elle a mis dix ans à l'écrire, ce livre), il n'en reste pas moins que c'est une histoire hors du commun à laquelle on ne peut pas rester indifférent.

    L'avis de Flo, de Bill et de In Folio (et bientôt ceux d'Allie et d'Hervé)