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harrison jim

  • Les jeux de la nuit. - Jim Harrison (Flammarion, 2010)

    9782081222663.jpgTrois nouvelles composent ce recueil.

    Dans La fille du fermier, on fait la connaissance de Sarah, adolescente vivant dans le Montana. Quand sa mère, pourtant confite en dévotion, part avec un autre homme, elle reste avec son père et partage avec lui la vie rude de cette région. Elle a pour seuls amis leur voisin le plus proche, le vieux Tim, et Vagabonde, son chien. Mais elle grandit et les hommes commencent à essayer de l'approcher. Quand l'un deux abuse d'elle, elle jure de se venger, même s'il lui faut attendre longtemps.

    Dans Chien Brun, le retour, on retrouve le héros déjà présent dans plusieurs récits de l'auteur. C'est un peu le double de Jim Harrison. Force de la nature, il n'a pas de sang indien mais est Indien dans sa tête. Son existence est passionnée, nomade, imbriquée dans la nature. Sa nature sensuelle lui fait regarder de près chaque femme qui s'approche, mais aussi chaque bouteille de whisky et chaque bon plat bien consistant.

    Il n'y aura pas de troisième nouvelle pour moi car je dois avouer que je n'ai pas été convaincu par les deux premiers récits. J'ai tellement aimé des romans tels que Dalva, La route du retour, Retour en terre, que, malgré les descriptions lyriques de la vie au fond du Montana et le caractère bien trempé des héros, j'ai regretté une certaine facilité dans l'écriture et la narration. Jim Harrison est merveilleux dans les longs récits où il a le temps de laisser s'épanouir toute sa verve et tout son lyrisme. Je suis moins convaincu par ces nouvelles où on a l'impression qu'il court derrière ses personnages. Croyez que je suis déçue d'avoir été déçue car Jim Harrison est dans mon Pantheon personnel des meilleurs écrivains. Mais lisez l'avis d'Amanda qui est plus enthousiaste.

    L'avis plus positif d'Amanda

  • Retour en terre. - Jim Harrison (Christian Bourgois, 2007)

    medium_9782267019209.jpgDécouvrir un nouveau roman de Jim Harrison est toujours un plaisir, d'autant plus que celui-ci est plus intimiste que les autres, plus personnel. En effet il s'agit de Donald qui, atteint par une sclérose en plaques, décide de demander à sa famille de l'aider à mourir. Pour s'y préparer, il est d'abord allé passer trois jours sans boire ni manger dans un coin de l'Ontario qui lui permet d'être en communion avec la nature. Donald est métissé indien et la nature et les animaux, les ours notamment auxquels on attribue presque un esprit humain, sont essentiels dans sa vie. Autour de lui, ses proches se préparent à sa disparition.

    Le roman est construit à quatre voix et c'est l'occasion d'entrer dans l'intimité de chacun. Donald d'abord qui se sent le descendant d'une lignée d'hommes qui ont chacun suivi leur chemin sans faillir, courageusement, toujours en liaison avec la nature. K ensuite, l'ami de Clare (la fille de Donald), beaucoup plus jeune que Donald, mais qui est comme lui proche des éléments naturels et qui l'accompagne dans ses derniers souhaits d' "aventure" tout en essayant de poursuivre sa relation avec la bouillante Clare. Puis David (qui était le héros de De Marquette à Vera Cruz, que je me suis empressée d'acheter, je ne l'avais pas lu celui-là..) le frère de Cynthia (la femme de Donald), qui garde ses idéaux de jeunesse et essaie tant bien que mal de s'adapter à la vie responsable d'adulte. Et enfin Cynthia, la femme de Donald, qui, bien qu'ayant accepté la décision de Donald de mourir, nous livrera ses impressions très intimes pendant les mois qui suivent cette mort.

    Bien différent des autres romans de Jim Harrison qui privilégiaient plutôt les grands espaces et les histoires familiales mâtinées de tradition indienne, celui-ci aborde franchement le thème de la mort et de son approche aussi bien par Donald que par sa famille. Les retours en arrière permettent de mieux connaître les familles de Donald et Cynthia et nous accrochent tout de suite car Harrison est toujours un merveilleux raconteur d'histoires, mais la partie plus intime nous bouleverse encore plus. Sans mièvrerie, l'auteur sait parler avec sincérité de la mort et de la sagesse qu'il faut acquérir à son approche. Presque pas d'intrigue dans ce livre mais une méditation sur notre précarité sur terre et, par dessus tout, sur l'amour de la vie !

    Le très beau commentaire d'Adeline/Hécate (dont se souviendront les anciens de Zazieweb)