George, la trentaine, retourne en Afrique du Sud où il est né. Ses parents sont morts en exil en Europe et il souhaite voir la ferme où ils habitaient et où il est né. Chez lui on parlait de ce pays comme d'un paradis mais, quand il arrive, rien n'est plus comme avant, la ferme a été détruite et les propriétés alentour survivent comme elles peuvent. Il est accueilli par une famille voisine qui est à la fois heureuse de revoir le fils de leurs anciens amis, et envieuse envers ceux qui ont choisi d'émigrer pour une vie meilleure.
Probablement très autobiographique, ce roman est un hymne à un pays adoré et à jamais perdu, la nostalgie en est vraiment le thème principal. Comment aimer encore ce pays qui a tellement changé, comment accepter d'y vivre alors que plus rien n'est comme avant ?
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman qui exprime avec sensibilité des sentiments parfois contradistoires. Les personnages sont décrits avec justesse et on a l'impression de les avoir rencontrés. Une seule chose m'a gênée, c'est l'imprécision de la période à laquelle se passent ces événements. Rien dans le texte ne donne la moindre indication. J'ai cru au début que c'était la période post-abolition de l'apartheid, mais en fait il semble que ce soit beaucoup plus ancien. L'auteur étant né en 1939, l'histoire se passerait environ en 1970 et ferait référence à des événements des années quarante (l'émigration massive des Afrikaners). J'ai cherché mais n'ai pas trouvé trace d'événements particuliers à cette période (si ce n'est la guerre !). Cette imprécision me gêne quand même car je pense que l'auteur a voulu donner un témoignage vécu et ça en enlève un peu la force.
Après avoir lu « Lunar Park », j’étais curieuse de découvrir le si controversé « American psycho ». J’étais prévenue : BEE est un drôle de lascar, provocateur certes, mais aussi très brillant, aimant par dessus tout conduire le lecteur là où il l’a décidé (voir « Lunar Park ») Voilà pourquoi j’ai tout de suite pris le roman et ses péripéties au second degré et aussi tout de suite ressenti l’humour noir omniprésent.
« Je ne veux pas avoir à clarifier ce qui est autobiographique et ce qui l’est moins. Mais c’est de loin le livre le « plus vrai » que j’aie écrit. Au lecteur de décider ce qui, dans « Lunar Park », a bien eu lieu » écrit Brest Easton Ellis. C’est vrai que c’est troublant ! Le début est visiblement autobiographique. Ellis revient sur ses précédents romans, sur l’immense notoriété qu’il a alors acquise et sur les changements que çà a impliqués sur sa vie. C’était, et c’est toujours, quelqu’un de tourmenté et d’excessif, essayant de trouver un exutoire dans l’écriture, la drogue, le sexe et l’alcool.
Je ne connaissais pas ce « classique » et je viens de le lire d’une traite. L’histoire de Gil, huit ans, est tout de suite très prenante. Avec ses mots d’enfant, il raconte sa vie de petit garçon, ses copains, son école, ses rêves, son imagination. Mais il est enfermé dans une institution pour enfants, sorte d’hôpital psychiatrique, pour avoir eu un comportement déplacé avec son amie Jessica. Tout le livre sera un aller-retour entre la vie de Gil dans cet institution (il a alors huit ans) et sa vie « d’avant » (à cinq ans). Pourtant sa vie d’alors était celle d’un petit garçon normal avec tout l’imaginaire dont on fait preuve à cet âge-là. La vie semblait toujours être une aventure et Gil était le héros qui saurait combattre les ennemis et défendre les innocents. Dans l’institution on essaie de lui faire avouer un délit qu’il n’a pas commis. Le psychiatre essaie de l’amadouer, puis de l’intimider sans comprendre du tout son être profond. Heureusement il y a Rudyard, un autre médecin qui se met à sa portée, qui l’imite même et qui le met en confiance. La fin dévoilera quels gestes Gil a eus envers Jessica, des gestes de tendresse mal compris par les adultes.
A tous les bibliothécaires et libraires auxquels les lecteurs demandent : "Vous n'auriez pas un livre drôle à me conseiller ?", donnez-leur celui-ci ! Les aventures de Wilt sont franchement hilarantes et, pour peu que l'on accepte du loufoque et de la caricature, on sourit et même on rit franchement.
Nestor Fabris, exilé argentin habitant Rome, reçoit une invitation pour le mariage de son filleul, à Buenos Aires. Il n'est jamais retourné en Argentine et c'est avec appréhension qu'il prend l'avion. Pourtant c'est d'abord le plaisir de retrouver sa ville natale qui l'envahit. Il arpente les rues, visite les boutiques. Il retrouve même quelques amis d'alors. Mais curieusement les événements mystérieux s'enchaînent. Pourquoi ne retrouve-t-il pas la rue de son hôtel, pourquoi son amie d'alors ne le reconnait-elle pas, pourquoi le café où il s'installe a-t-il des allures fantômatiques... Le récit devient peu à peu fantastique. Cette ville ne contient plus que les fantômes de ses amis, et ceux-ci lui reprochent de les avoir abandonnés en s'exilant.
1949 en Espagne. Sur l'après-guerre flotte un parfum indéfinissable. Dans une ville de garnison pyrénéenne, le narrateur, adolescent, découvre la vie à travers les agissements des adultes. Libellés anti-franquistes chez les militaires, trahison (?) de la mère, espionnage (?) de son oncle... Même les vacances chez ses grands-parents à Majorque lui posent davantage de questions qu'elles ne lui apportent de réponses. Chacun reste sur une vision de l'existence marquée par les conséquences de la guerre. Le narrateur, lui, fera son apprentissage de la vie grâce à ces observations.