Après avoir lu « Lunar Park », j’étais curieuse de découvrir le si controversé « American psycho ». J’étais prévenue : BEE est un drôle de lascar, provocateur certes, mais aussi très brillant, aimant par dessus tout conduire le lecteur là où il l’a décidé (voir « Lunar Park ») Voilà pourquoi j’ai tout de suite pris le roman et ses péripéties au second degré et aussi tout de suite ressenti l’humour noir omniprésent.
L’histoire en deux mots : des golden boys passent leur temps à dépenser leur argent pour les vêtements les plus chers, les restaurants les plus branchés, la dope la plus blanche et les filles les plus sexys. Parmi eux, Patrick Batman, au physique de top model et au portefeuille très bien garni, est, à ses heures perdues, un dangereux psychopathe agressant ou tuant passants et amis.
Pendant tout le livre, les personnages sont exclusivement préoccupés de mettre ce qu’il faut et d’aller où il faut pour être « in ». Au début c’est un peu agaçant, puis l’accumulation est telle (tout doit être « de marque »,même le gel pour les cheveux, le dentifrice ou les chaussettes) que çà devient fascinant. Cà ne va quand même pas durer 500 pages ces histoires d’Armani, Ralph Lauren, etc ? Mais si !
Mais le scandale est surtout venu du reste : la drogue (classique, rien à dire), l’argent (très facilement gagné et dépensé sans compter), le sexe (very hot mais entre adultes consentants) et surtout la violence des meurtres. Alors là c’est franchement insoutenable (je ne m’y suis pas attardée) , mais, justement, çà arrive à un tel degré d’horreur, allié à une telle banalité apparente, que l’on ne peut y croire !
On suit toute l’histoire en admirant le souffle de l‘auteur et son habileté à montrer autant de violence tout en la dénonçant, et autant de superficialité et de souffrance à travers un roman en apparence superficiel.
En bref, ce n’est pas le livre que j’ai préféré ces derniers mois, mais c’est certainement un de ceux qui m’ont le plus marquée.