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ellis bret easton

  • American psycho. - Bret Easton Ellis (Laffont, 1992)

    Après avoir lu « Lunar Park », j’étais curieuse de découvrir le si controversé « American psycho ». J’étais prévenue : BEE est un drôle de lascar, provocateur certes, mais aussi très brillant, aimant par dessus tout conduire le lecteur là où il l’a décidé (voir « Lunar Park ») Voilà pourquoi j’ai tout de suite pris le roman et ses péripéties au second degré et aussi tout de suite ressenti l’humour noir omniprésent.

    L’histoire en deux mots : des golden boys passent leur temps à dépenser leur argent pour les vêtements les plus chers, les restaurants les plus branchés, la dope la plus blanche et les filles les plus sexys. Parmi eux, Patrick Batman, au physique de top model et au portefeuille très bien garni, est, à ses heures perdues, un dangereux psychopathe agressant ou tuant passants et amis.

    Pendant tout le livre, les personnages sont exclusivement préoccupés de mettre ce qu’il faut et d’aller où il faut pour être « in ». Au début c’est un peu agaçant, puis l’accumulation est telle (tout doit être « de marque »,même le gel pour les cheveux, le dentifrice ou les chaussettes) que çà devient fascinant. Cà ne va quand même pas durer 500 pages ces histoires d’Armani, Ralph Lauren, etc ? Mais si !
    Mais le scandale est surtout venu du reste : la drogue (classique, rien à dire), l’argent (très facilement gagné et dépensé sans compter), le sexe (very hot mais entre adultes consentants) et surtout la violence des meurtres. Alors là c’est franchement insoutenable (je ne m’y suis pas attardée) , mais, justement, çà arrive à un tel degré d’horreur, allié à une telle banalité apparente, que l’on ne peut y croire !

    On suit toute l’histoire en admirant le souffle de l‘auteur et son habileté à montrer autant de violence tout en la dénonçant, et autant de superficialité et de souffrance à travers un roman en apparence superficiel.
    En bref, ce n’est pas le livre que j’ai préféré ces derniers mois, mais c’est certainement un de ceux qui m’ont le plus marquée.

  • Lunar Park. - Bret Easton Ellis (Laffont, 2005)

    « Je ne veux pas avoir à clarifier ce qui est autobiographique et ce qui l’est moins. Mais c’est de loin le livre le « plus vrai » que j’aie écrit. Au lecteur de décider ce qui, dans « Lunar Park »,  a bien eu lieu » écrit Brest Easton Ellis. C’est vrai que c’est troublant ! Le début est visiblement autobiographique. Ellis revient sur ses précédents romans, sur l’immense notoriété qu’il a alors acquise et sur les changements que çà a impliqués sur sa vie. C’était, et c’est toujours, quelqu’un de tourmenté et d’excessif, essayant de trouver un exutoire dans l’écriture, la drogue, le sexe et l’alcool.

    Pourtant, à la fin du premier chapitre, il prend la décision de vivre avec sa compagne, actrice célèbre, avec laquelle il a eu un fils quelques années plus tôt. Ils emménagent dans une luxueuse maison de la banlieue cossue de New-York. C’est  là que des phénomènes étranges vont commencer à apparaître (murs qui changent d’aspect, peluche qui semble menaçante, meubles qui bougent,…). Mais ce délire se rapporte toujours soit aux œuvres précédentes d’Ellis (ou du « narrateur », ou de « l’écrivain ») avec des crimes qui suivent la trace de Patrick Bateman dans « American psycho », soit à son enfance et à ses relations difficiles et douloureuses avec son père (apparition de la voiture de son père, vidéo sur ses dernières heures, …). L’angoisse monte jusqu’au paroxysme final.

    C’est vrai qu’il y a beaucoup de choses dans ce livre (trop ?) : un suspense à la Stephen King. Une violente charge contre la façon dont on éduque les enfants aujourd’hui aux Etats-Unis (ils sont tous sous médicaments, on gère leur emploi du temps comme celui d’un ministre,…) et contre la société américaine tout entière. Une réflexion sur le métier d’écrivain (le narrateur voit toujours les faits comme ils apparaissent et aussi comme l’écrivain les verrait).

    Un solide sens de la narration fait que l’on accroche bien à l’intrigue et qu’on ne le lâche qu’à regret (le soir avant de faire des cauchemars...). C’est le premier roman d’Ellis que je lis. Je ne le trouve pas aussi « trash » et scandaleux que ce que je croyais… et je crois que je vais continuer avec lui en lisant « American psycho ».


    L'avis de Tatiana : http://yansor.blogs.psychologies.com/fig_tree/2005/12/qui_a_peur_de_b.html