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Les routes de l'imaginaire - Page 41

  • Tout seul - Chabouté (Vents d'Ouest), 2008)

    9782749304298.gifComme d'habitude j'ai été tentée par le billet de Laurent sur cette BD (c'est mon conseiller officiel en BD) et, comme d'habitude, je n'ai pas été déçue, j'ai même été enthousiasmée !

    Imaginez un dessin noir et blanc qui vous présente la mer, les mouettes, puis un phare perdu au milieu de l'océan. Une fois par semaine pourtant un bateau s'arrête et dépose une caisse avec des provisions. Le nouveau marin s'étonne, demande au patron qui est dans ce phare.... Oh, quelqu'un qui est là depuis des années. Mais que fait-il de ses journées ? ... C'est une question que je ne me suis jamais posé... Mais lui va se la poser et nous aussi.... Et Chabouté va nous donner à voir, presque sans parole, l'intérieur de ce phare et même l'intérieur d'une solitude....

    Je n'en dis pas plus pour ne pas déflorer l'histoire (et puis la dernière fois que j'avais fait un billet sur Landru, Chabouté lui-même m'avait mis un commentaire en remarquant que j'en avais trop dit...). Mais surtout lisez cette histoire magnifique que vous dévorerez d'abord pour connaître la suite, que vous reprendrez ensuite pour admirer en détail les dessins. Ou comment on peut dire beaucoup de choses sur la solitude, le pouvoir de l'imagination, l'importance de l'autre,... , tout cela par des dessins et quelques phrases... A lire absolument !

    L'avis tout aussi enthousiaste de Laurent

     

  • Brooklyn Follies . - Paul Auster (Actes Sud, 2005)

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    Lecture commune du Blogoclub de lecture. J'avais lu ce livre à sa sortie, aussi je republie mon billet.

    Comme souvent chez Paul Auster, on est d’emblée plongé dans une structure en "poupée russe". Le narrateur nous raconte sa vie, il retrouve son neveu Tom qui nous raconte sa vie, celui-ci rencontre Harry qui nous raconte à son tour...etc... Ce qui fait que, quand on termine un chapitre, on lève le nez en disant "Heu... je suis où ? ? ? Et j’en suis où ? ? ?". On adore ou on déteste ! Moi j’adore et je trouve que Paul Auster est l’un de ceux qui manie le mieux ce procédé (car c’en est un). C’est un vrai raconteur d’histoires et, cette fois encore, on se laisse prendre.

    Nathan se croit à la fin de sa vie quand il s’installe à Brooklyn. Il est seul, malade. Pourtant sa rencontre avec son neveu Tom, qui lui aussi se laisse sérieusement aller depuis quelques années, sera le début d’une longue aventure. Le hasard, toujours lui dans l’œuvre de Paul Auster, tirera les ficelles des existences, amorcera les rencontres, bouleversera les vies.

    Résolument optimiste pour une fois, ce roman montre que l’amitié, l’amour, la confiance peuvent encore être les bases de l’existence. Pourtant les critiques de la société américaine nuancent cette vision des choses. Si les valeurs intimes sont exaltées, les dérives de l’Amérique actuelle et la stupidité des politiques sont accusées de malmener la société et de laisser la voie libre aux extrémistes de toutes sortes (sectes, éducation, télévision, etc...).

    Le roman se termine sur l’image de Nathan marchant dans Brooklyn, heureux de profiter de la vie, ce matin-là. Autour de lui les familles se sont rapprochées, les couples se sont formés. Et lui est même retombé amoureux. Ce n’est pas si mal la vie en Amérique !
    Mais pour combien de temps ? ? ?
    Nous sommes le 11 septembre 2001.

  • Le chasseur . - Julia Leigh (Actes Sud, 2000)

    9782742729050.gifLe nouveau livre de Julia Leigh, Ailleurs, m'avait beaucoup plu et j'étais curieuse de lire son premier livre paru en 2000 (elle n'écrit pas beaucoup la demoiselle...).

    Cette fois l'histoire se passe en Australie (le pays de naissance de l'auteur) et immédiatement on reconnait l'atmosphère étrange déjà présente dans Ailleurs. Un homme, scientifique et chasseur, arrive pour une mystérieuse mission. Il va loger chez une famille et monter régulièrement plusieurs jours dans les montagnes environnantes. Dans cette famille, le père, chasseur, est mort récemment et ce sont les enfants qui mènent la maison, la fille surtout, le petit garçon obéit et la mère dort, assommée par les calmants. Il va donc faire le va-et-vient entre cette maison et la nature sauvage où, on l'apprend bientôt, il doit débusquer le dernier tigre de Tasmanie. Pour cela il doit vivre avec la nature, la connaître, savoir la lire,...

    L'expression "faire corps avec la nature" ne m'a jamais paru aussi juste que dans ce roman qui est un véritable hymne à la nature et aussi à l'homme qui sait l'apprivoiser. La traque est longue, la bête rusée, et ce combat, entrecoupé des descentes à la maison pour reprendre des vivres, est extraordinaire de lyrisme et de poésie tout autant que de dureté et de ténacité.

    Ce livre est réellement magnifique et c'est sans doute un des meilleurs que j'ai lus récemment. Pourquoi l'ai-je raté à sa sortie ? Mystère. En tout cas je n'oubliera pas de sitôt cette traque implacable et envoûtante au bout du bout du monde !

    Je n'ai pas trouvé de billet sur ce livre... mais en 2000 on n'avait pas encore de blog ;-)

  • Séraphine (de Martin Provost avec Yolande Moreau et Ulrich Tukur, 2008)

    18960019.jpgVoilà un drôle de destin que celui de Séraphine. Employée de maison presque illettrée au début du siècle, sans connaissance du tout de ce qui se fait en art, elle peint des tableaux naïfs mais assez élaborés en créant ses couleurs à partir de matériaux bruts. Un collectionneur allemand, amateur (déjà) de Picasso et découvreur du Douanier Rousseau, s'installe dans le village et découvre avec stupéfaction les oeuvres de Séraphine ! Une relation très touchante s'installe entre eux, mais la guerre est déclarée et il doit fuir. Plusieurs années après la guerre il reviendra la voir, exposera ses tableaux à Paris et fera d'elle un peintre connu. Mais cette gloire perturbe sa raison déjà chancelante...

    Il faut surtout souligner le rôle extraordinaire tenu par Yolande Moreau qui EST Séraphine de manière incroyable ! Tout en elle s'est transformé pour devenir cet être fruste et illuminé, et grâce à elle les deux heures de ce film quand même assez contemplatif passent hélas très vite ! Ce récit est tiré d'une histoire vraie, d'ailleurs les oeuvres de Séraphine peuvent être vues en ce moment au Musée Maillol à Paris. Ce film, tout en douceur et en couleurs, me donne envie d'aller les voir, et je ne peux que conseiller de voir cette magnifique prestation de l'actrice et aussi les prises de vue qui mettent en valeur la nature et aussi la vie simple du début du siècle.


    Les avis tout aussi enthousiastes de Yohan, Philippe, Pascale, Dasola, Aifelle

  • Un palmarès de la rentrée littéraire...

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    Si, malgré l'avalanche de critiques et d'articles, vous hésitez encore sur les livres de la rentrée littéraire à lire, vous pouvez aller voir ici. Un palmarès de plus... un palmarès de bibliothécaires :-)

     

  • La récup . - Jean-Bernard Pouy (Fayard noir, 2008)

     

    9782213637778.gifAntoine, serrurier "rangé des voitures" depuis quelque temps, accepte une dernière fois de fracturer une serrure pour s'acheter le tour de façonnage qui lui permettra de travailler honnêtement. Mais si l'opération se passe bien, en revanche non seulement ses commanditaires ne le paient pas, mais en plus ils le laissent pour mort sur le quai d'une gare ! Passé la première déprime, il fait tout ce qu'il peut pour les retrouver, mais ce qu'il découvre est beaucoup trop gros pour lui. A partir du château cambriolé, il remonte la piste de la Mafia russe et des collusions avec le pouvoir politique. Réussira-t-il seul à se faire payer ou au moins à sauver sa peau ?

    Comme d'habitude Pouy est un excellent raconteur d'histoires et il nous embarque dans ce récit avec tout l'humour dont il sait faire preuve. L'intrigue égratigne au passage la politique et l'économie, en ce moment ça ne peut pas faire de mal ! Et avec ce héros sympathique, on ne peut pas lâcher le livre avant la fin et comme on a le sourire au lèvres presque tout le temps (j'adore l'humour de Pouy...), on passe un bon moment !

    L'avis de Jean-Marc Laharrère et de Jeanjean

     

  • Vickie Cristina Barcelona (réalisé par Woody Allen, avec Pénélope Cruz, Scarlett Johansson, Rebecca Hall, Javier Bardem, 2008)

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    Deux Américaines, la blonde Scarlett Johansson et la brune Rebecca Hall, arrivent à Barcelone pour l'été. La première est passionnée et impulsive, la seconde raisonnable et fiancée.  La première tombe amoureuse d'un peintre à la réputation fantasque, sulfureuse et violente, mais un concours de circonstances rapproche la raisonnable Vicky du peintre. Pourtant celui-ci se met en ménage avec la blonde Christina ! Quand le fiancé américain de Vicky, terre-à-terre et organisé, arrive, celle-ci ne sait plus où elle en est ! Mais la blonde Christina n'est pas tranquille non plus car la volcanique ex-épouse de son peintre vient habiter avec eux !

    Ce récit est raconté comme une fable avec une voix-off omniprésente et une caméra qui se promène dans un Barcelone de rêve (presque personne au mois d'août...). Les comédiens sont excellents, avec une mention spéciale pour Pénélope Cruz qui joue la furie espagnole avec une prestance incroyable ! Et Woody Allen sait raconter une histoire et la mettre en scène avec un sens du rythme et du découpage quasiment parfait !

    Pourtant je dois admettre que je suis beaucoup moins sensible au charme des films de Woody Allen depuis Match Point et ses films suivants ! Je trouve que le scenario ne surprend pas vraiment, que les personnages se prennent toujours au sérieux, que les indécisions des uns et des autres peuvent charmer mais peuvent aussi agacer, que les caricatures sont vraiment trop caricaturales (le fiancé américain.... )

    Bref, au risque de paraître passéiste, je préférais ses films d'avant cette période, ses dialogues étincelants, son auto-dérision, son humour et ses ressorts dramatiques !

    Vous pouvez lire les billets d'Ys et de Fashion, beaucoup moins sévères que moi (et plus jeunes aussi, ceci expliquant sans doute cela...)

     

  • Ailleurs . - Julia Leigh (Bourgois, août 2008)

    9782267019957.gifUne femme arrive dans un château avec deux enfants et y retrouve sa mère, son frère et sa belle-soeur. Cette dernière vient d'accoucher d'un enfant mort et porte ce bébé dans une couverture dans ses bras, sans vouloir le quitter. C'est dans cette atmosphère lourde, dans cet endroit clos, que ces personnages vont cohabiter pendant quelques jours. Que peut-on explorer, le parc, le lac.... Qui peut-on espionner, le frère,.... Comment les enfants vivent-ils ce séjour, rêve ou cauchemar....

    Ce petit récit d'une centaine de pages est un petit bijou dans la pure tradition du roman anglais du 19è siècle et, n'était l'apparition d'un téléphone portable et de quelques références françaises, on pourrait tout à fait le situer dans une Angleterre révolue. L'histoire m'a immédiatement fait penser au "Tour d'écrou" d'Henry James mais je vous laisse lire le billet de Lamousmé qui y a vu beaucoup d'autres références et en parle avec lyrisme....

     

    Les avis enthousiastes de Lamousmé, Papillon

  • Syngué sabour, pierre de patience . - Atiq Rahimi (P.O.L., août 2008)

    9782846822770.gif"Quelque part en Afghanistan ou ailleurs" une femme veille son mari dans le coma, blessé pendant un combat. Elle s'en occupe, change sa perfusion, et surtout elle lui parle. Parce que pendant toutes ces années elle n'a pas pu lui parler. Mariée sans l'avoir vu et alors qu'il était encore à la guerre, elle s'est retrouvé auprès d'un inconnu certes guerrier et viril mais maladroit et n'ayant aucune idée de ce qu'une femme peut penser ou désirer. Cette veille auprès de lui sera l'occasion de déverser tous les reproches qu'elle n'a jamais pu lui faire, toutes les frustrations qu'elle a subies, comme si c'était une "syngué sabour", une pierre de patience sur laquelle on peut déverser toutes ses souffrances. Pourtant c'est son pardon qu'elle demandera, espérant qu'il se réveille et qu'il ait changé.

    Dans ce décor minimaliste, une chambre dépouillée, ce récit s'apparente à un conte oriental grâce à la langue poétique et musicale de l'auteur. Le sujet très dur de l'oppression des femmes dans cette société est un peu allégé par la poésie de ce monologue auquel on se laisse tout de suite prendre.

    J'avais également été très touchée par Terre et cendres du même auteur, écrit en persan. Celui-ci est écrit en français.

    Les avis tout aussi positifs de Papillon, Essel , Adeline

  • Un nouveau blog ami

     
     
     
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    (illustration Solaris images)

    Après Reno et Laurent, ma collègue Céline (Ys, tu la connais, Jean-François toi aussi ...) a décidé de se lancer dans l'aventure de la blogosphère.

    Elle, sa passion c'est la Fantasy, le Fantastique, la Science-fiction. Les trolls, les fées, les vampires, les animaux fantastiques, les nains, les dragons, etc..... Et le dessin aussi, car cela va avec ! D'ailleurs elle a un superbe coup de crayon, on peut le voir dans ses albums ! Et il est déjà bien fourni, son blog, vous allez le constater ! Et je vous conseille l'hilarante séquence video de l'abominable Moon (je vous laisse découvrir qui est Moon...)

    Bienvenue dans la blogosphère, Céline, et que tu y prennes autant de plaisir que nous :-)

     

    http://troltinet.over-blog.com/