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Les routes de l'imaginaire - Page 40

  • Le petit livre de septembre . - Christian Estèbe (Finitude, 2008)

    get_photo.jpgL'auteur se retrouve, un peu par hasard, documentaliste dans un collège près de Montauban, en contrat-emploi-solidarité. Lui qui a quitté l'école il y a longtemps, retrouve le rythme scolaire, les profs, la cour de récréation... Et, parce qu'il ne ne sent pas faire partie du corps des professeurs, il se permet d'autres relations avec les élèves. On les traite comme un troupeau à garder dans un chemin droit et unique, lui les écoute, essaie de susciter quelques idées de lecture, des réflexions, un peu d'humanité et d'amitié. Ce n'est bien sûr pas ce qui lui est demandé mais il ne peut pas séparer ce qu'il est, un écrivain, et le travail qu'il fait dans ce collège. Les relations se nouent, les visages s'éclairent. Il aura réussi pendant cette année à changer la nature des relations entre adultes et élèves et même si ce n'est pas grand-chose, ce n'est pas rien non plus...

    L'écriture, sobre et poétique, permet d'aborder ces moments avec beaucoup de pudeur et de tendresse. Les profs sont parfois un peu facilement "catalogués" par l'auteur, mais l'ensemble est une bouffée d'air frais dans ce monde du collège. Pennac, Delerm et Grainville, profs et écrivains, sont cités en exemple. Un écrivain peut apporter beaucoup de choses aux adolescents, et l'auteur essaie de leur apporter ce qui peut les aider à grandir et à comprendre.

    C'est grâce à mon libraire, "Un ange passe", 16 rue du Général Leclerc à Versailles que j'ai lu ce petit livre à la jolie couverture quadrillée comme un cahier d'écolier, merci à lui.

     L'avis, tout aussi positif, de Marc Villemain.

    Un extrait : "Je n'ai appris que ce que je voulais apprendre, j'ai rusé avec le système des bons points, j'ai trouvé seul les livres dont j'avais besoin pour vivre, je les ai lus seul et seul j'ai compris les trésors qu'ils recelaient".

  • Remington . - Joseph Incardona (Fayard noir, 2008)

    remington.jpgMatteo est dans une mauvaise passe. En fin de droit à l'Assedic, il est obligé d'accepter des travaux d'intérim de vigile. Ce monde est bien loin de qui le passionne : l'écriture. Chaque jour il écrit plusieurs heures, prenant comme départ des faits divers dans les journaux, et s'aidant des conseils de l'écrivain qui anime l'atelier d'écriture hebdomadaire. Toute sa vie est contenue dans ces mots qu'il aligne dans son studio en compagnie de son chat. Ce qui lui permet de se défouler : la boxe, qu'il pratique comme un fou mais sans vouloir faire de combats organisés. Sa vie sentimentale est vide jusqu'au jour où il rencontre Elsa à l'atelier d'écriture. Comme lui, elle vivote de petits boulots mais elle met toute sa vie dans l'écriture et veut absolument publier son roman. D'ailleurs elle lui demande de le relire et de le corriger..... Elle est aussi extravertie et survoltée que lui est renfermé et solitaire. Leur liaison est passionnée mais l'écriture la rendra explosive. Ou comment aimer et partager quand on a un ego démesuré et que l'autre triche...

    J'ai lu ce roman noir d'une traite, aimantée dès le début par ce personnage auquel j'ai donné tour à tour les traits d'Humphrey Bogart (solitaire avec une machine à écrire Remington...) puis de Philippe Djian (en écrivain tourmenté...). La narration à la première personne permet d'entrer dans le quotidien de ce personnage attachant et complexe. C'est un roman noir, donc pas de meurtre au départ, pas d'énigme, mais une intrigue linéaire qui ne manque ni d'humour ni de cynisme. On comprend que cette histoire va mal se terminer, peut-être même comme ces faits divers qu'il collectionne, mais l'auteur prend son temps. Amateur de thriller ou d'histoire à rebondissement s'abstenir. Les autres se régaleront.

     

    Les avis positifs de Manu, Alain et Jeanjean

  • La petite cloche au son grêle . - Paul Vacca (Philipe Rey, 2008)

    9782848761121.jpgComme une grande partie de la blogosphère, je suis tombée sous la charme de cette petite cloche...Passé le premier moment de surprise avec ce "tu" qui interpelle, j'ai suivi le narrateur pendant son retour du collège au bar familial, puis avec sa mère pour le retour à la maison et la promenade rituelle. La lecture est un moment privilégié entre eux deux, jusqu'au jour où elle découvre qu'il a de lui-même commencé à lire Proust (pour des motifs pas très avouables d'ailleurs..), et celui-ci va devenir central dans leur vie. Chez eux on lit Proust, on parle Proust, on rit Proust... jusqu'à rendre un peu jaloux le père... Mais de plus en plus régulièrement elle doit aller à Paris "voir une tante"... . La maladie va peu à peu faire partie de leur vie, mais de manière légère, chacun cherchant à rassurer l'autre. Et quoi de mieux pour lui faire plaisir que faire venir un comédien pour une lecture de Proust dans le bar ou faire un spectacle sur Proust....

    On peut lire ce roman sans avoir lu Proust, mais franchement on apprécie mieux quand on connait La Recherche, et je peux parier que l'auteur est un proustien forcené ! Tout dans ce roman est proustien, la narration à la première personne, la promenade avec la mère (du côté de Méséglise ou du côté de Guermantes chez Proust, où le narrateur respire l'odeur des aubépines avec sa mère et où il aperçoit Gilberte), l'attachement presque maladif à la mère, la plongée dans le monde de la lecture...Et la fin surtout où il aura besoin de revenir dans ce village et dans ce bar pour raconter, pour se souvenir. Et là tout à coup il écrit le livre que nous venons de lire, dédié à sa mère, comme le narrateur chez Proust à la fin du Temps retrouvé pourra écrire ... La recherche ...
    Et j'allais oublier la petite cloche qui annonce l'arrivée de Swann, et aussi celle qui annonce le dîner...

    Mais tout cela est écrit de manière légère, avec un humour qui ravit (les interrogations du père sur la sexualité de son fils sont vraiment très drôles...). On ne peut qu'être charmé par ce récit que l'on voit se dérouler sous nos yeux (l'auteur est scénariste je crois...) et on l'imagine bien dans un joli village normand. Bon je crois que je vais offrir des "petites cloches" pour Noël :-)

    Les avis tout aussi enthousiastes de  Cuné, Cathulu, Antigone, Bellesahi, Clarabel, Béatrix., Arlette.. Philippe, Sylire, Amanda

  • Le collier du Bodhisattva . - Bernard Grandjean (Kailash, coll Mystère et Boule d'Opium, 2007)

    32720975_p.gifLe Lama d'un monastère de tibétains exilés en Inde vient de mourir. Lama Lobsang, l'ami de Betty Bloch (jeune universitaire européenne basée à Calcutta) est chargé de découvrir qui est la réincarnation de ce Lama. Deux enfants sont pressentis mais l'un deux est le candidat du Parti Communiste Chinois. Lama Lobsang fait donc appel à Betty pour l'aider à résoudre cet épineux problème. Le noeud de l'histoire est un collier à 108 perles qui date de plusieurs siècles. Et ce collier sera proposé aux deux enfants au milieu de plusieurs copies. L'enfant qui mettra autour de son cou le véritable collier sera la réincarnation de Lama. Mais bien sûr le collier, et surtout la future réincarnation du Lama, attirent bien des convoitises...

    Ce volume est particulièrement intéressant car il nous plonge dans cette coutume bouddhiste qui consiste à rassembler un certain nombre d'élément ayant appartenu à l'ancien Lama et à les faire choisir par les enfants "candidats". La présence menaçante de la Chine se fait ici encore plus présente puisqu'elle essaie de s'approprier la direction d'un monastère en ayant choisi l'enfant futur Lama. Et puis Betty devra se montrer bien coquine pour enfin récupérer le collier original....

    L'avis de Michel qui vient aussi de le lire et qui, comme moi, aime beaucoup cette petite série

    Le site de l'auteur

  • Le doigt coupé de la rue du Bison . - François Caradec (Fayard noir, 2008)

    caradec_rompol.jpgAu Boyard, café bien parisien, les conversations animées s'arrêtent quand le chien du patron entre avec un doigt dans sa gueule. Un vrai doigt appartenant à une femme car il a un ongle verni en rouge. Le commissaire Pauquet, qui est surnommé "In the pocket", est chargé de l'enquête. Les témoins ne manquent pas et chacun a son avis sur la question, mais beaucoup pensent que ce doigt appartient à une dame du quartier qui a (mystérieusement) disparu. Aurait-elle rejoint son fils en Amérique du Sud ? Et toutes ces histoires qui se sont passées dans le quartier et dans ce café à la Libération, ces règlements de compte, auraient-ils à voir avec ce doigt coupé ? En fouillant dans le passé des uns et des autres, le commissaire Pauquet se rend compte que chacun a quelque chose à se reprocher...

    L'auteur s'en donne à coeur joie pour restituer une atmosphère parisienne grâce aux dialogues savoureux. Membre de l'Oulipo, il aime construire et déconstruire, jouer avec les mots, surprendre le lecteur.... Parfois un peu trop car le lecteur se perd un peu dans cette désorganisation organisée et j'avoue avoir manqué de clés pour saisir toutes les allusions...

     

    La critique de Rayon polar

     

    François Caradec était notamment le biographe d’Alphonse Allais, de Lautréamont et de Raymond Roussel. Membre de l’Oulipo et du Collège de Pataphysique, il a récemment publié chez Fayard le Dictionnaire des Gestes et Le Café concert. Il est décédé le 13 novembre 2008.

     

  • Le médecin de Lhassa . - Bernard Grandjean (Ed Kailash, coll Mystère et boule d'opium, 2004)

    23993546_p.jpgJe suis tombée sous le charme de cette petite série policière, donc en voilà un deuxième, et ce n'est pas fini...

    Cette fois Betty, jeune universitaire européenne basée à Calcutta, est amenée à partir à Katmandou pour étudier les archives que feu lama Ngawang a léguées à l'université. En rentrant à son hôtel un soir, elle se prend de sympathie pour une jeune mendiante, mais celle-ci se fait bousculer et perd une peinture religieuse ancienne dissimulée sous un cache. Pourquoi possédait-elle cet objet, et pourquoi tant de personnes veulent-elles rassembler cette série de trois peintures ? Il semble que des secrets de médecine tibétaine y soient inscrits. Et les services secrets chinois eux-mêmes seraient prêts à tout pour récupérer ces objets !

    Ce récit est particulièrement bien mené, avec toujours en toile fond l'exil des Tibétains et la main-mise des chinois sur le Tibet. Les rôles secondaires sont souvent très drôles, le médecin voisin de Betty, la jeune femme américaine que j'avais déjà vue dans le précédent,.... L'auteur nous présente toujours la vie quotidienne et les coutumes tibétaines, sans oublier la modernité bien présente là-bas aussi. Bref une lecture distrayante et vraiment agréable, plus que jamais d'actualité avec ce mois-ci la Chine qui refuse toujours toute négociation à propos de l'indépendance du Tibet.

    Et toujours ces ravissants petits livres aux belles couvertures.

    L'avis de Michel, tout aussi fana que moi, et le site de l'auteur qui parle de sa connaissance et de son attachement au Tibet.

  • Bird . - Marc Villard (Joëlle Losfeld, 2008)

    9782070787593.jpgCécile travaille de nuit au SAMU social. Avec ses collègues elle parcourt Paris, donne des boissons chaudes aux sans-abri ou les ramène au centre. Pourtant elle cherche quelqu'un. Son père, un musicien de jazz, qu'elle avait cru mort, est en fait un sans-abri qui erre dans Paris. Réussira-t-elle à le trouver. Parallèlement on voit deux sans-abri se faire tabasser par des jeunes de bonne famille en quête d'émotions fortes. Mais l'un d'eux perdra son téléphone portable avec lequel il avait filmé la scène...Les deux histoires finiront bien sûr par se rejoindre.

    Marc Villard est un auteur dont j'aime énormément à la fois le style romanesque, le sens du rythme qu'il sait donner à ses romans, et la manière dont il parle des problèmes sociaux actuels. J'avais lu, entre autres, Quand la ville mord où une jeune congolaise sans papier ne réussissait pas échapper à la prostitution. Ici la réalité de la vie des SDF et sa violence quotidienne est décrite sans complaisance. Cela ne l'empêche pas donner un ton léger aux passages avec Cécile, et de glisser des notes de jazz au milieu de tout cela.... Un très joli texte à la poésie jazzy et urbaine....

    L'avis tout aussi positif d'Alain

     

  • Merci Damouredo !

    Pour se faire faire une belle bannière par Damouredo (pour une somme très très modique), c'est ici !

    Bellesahi et Aifelle l'ont aussi choisie pour leur bannière

     

    J'ajoute que c'était la photo que j'avais en page d'accueil quand j'avais mon site. Je l'aimais beaucoup mais j'étais bien incapable de faire quelque chose de bien avec.... Merci à Damouredo pour son travail et sa patience :-)

  • Le dragon dans le jardin de thé . - Bernard Grandjean (Editions Kailash, collection Mystère et boule d'opium, août 2008)

    9782842681692.gifBetty Bloch est une universitaire dont le terrain de prédilection est l'Asie, et notamment l'Inde et le Tibet. Aussi quand on lui propose une mission en Himalaya sur l'opéra tibétain actuel, elle accepte tout de suite. Mais son collègue a une idée en tête : profiter de ses connaissances du terrain pour lui faire résoudre un mystère. Depuis quelque temps, des personnes ont été attaquées, d'autres effrayées par ce qui ressemble à un dragon. Plusieurs moines ont même déserté le monastère. Parallèlement les résistants tibétains font tout ce qu'ils peuvent pour survivre dans ce camp de réfugiés face à l'oppression chinoise.

    Ce petit roman policier est d'une facture tout à fait classique. Des meurtres. Une enquêtrice dont ce n'est pas le métier. Un univers exotique. Mais j'ai trouvé que le contexte politique était vraiment bien évoqué sans non plus être trop pesant. La vie quotidienne tibétaine est bien décrite et l'auteur ne manque pas d'humour pour faire évoluer ses personnages. Bref une lecture agréable et divertissante.

    Il faut ajouter que les petits livres de la collection "Mystère et boule d'opium" chez Kailash sont des petites merveilles. De belles couvertures vertes avec un dessin naïf en relief, un beau papier. Une réussite.

  • Coluche, l'histoire d'un mec (réalisé par Antoine de Caunes, avec François-Xavier Demaison, 2008)

    18987271.jpg1980. Coluche est une vedette. En même temps commence la campagne électorale pour les élections présidentielles de 1981. Par jeu, Coluche décide d'être candidat. Et ce qui était au départ un pari  de soirée bien arrosée, devient de plus en plus sérieux. Ceux qu'il veut défendre lui font de plus en plus confiance. Les sondages montent. Mais ne serait-il pas un danger pour la gauche qui, cette fois, a toutes ses chances de l'emporter ???

    On suit la vie de Coluche pendant cette année bien particulière. Les spectacles. Les virées à moto. Les fêtes incessantes chez lui. La vie familiale, bien malmenée. La campagne électorale. Je n'ai pas appris grand-chose sur la vie de Coluche, mais j'ai trouvé que, sans être inoubliable, le film était bien rythmé avec l'alternance de ces différentes facettes chez Coluche. Ou comment être à la fois un amuseur public, un défenseur des "petits", un mari, un père, un ami,... pas facile....Mention spéciale pour François-Xavier Demaison qui est hallucinant de vérité ! En tout cas il nous faudrait bien un Coluche aujourd'hui encore, mais je ne sais pas s'il aurait la liberté de ton qu'il pouvait avoir alors....

     Voir aussi les avis de Saxaoul, Choupynette