Matteo est dans une mauvaise passe. En fin de droit à l'Assedic, il est obligé d'accepter des travaux d'intérim de vigile. Ce monde est bien loin de qui le passionne : l'écriture. Chaque jour il écrit plusieurs heures, prenant comme départ des faits divers dans les journaux, et s'aidant des conseils de l'écrivain qui anime l'atelier d'écriture hebdomadaire. Toute sa vie est contenue dans ces mots qu'il aligne dans son studio en compagnie de son chat. Ce qui lui permet de se défouler : la boxe, qu'il pratique comme un fou mais sans vouloir faire de combats organisés. Sa vie sentimentale est vide jusqu'au jour où il rencontre Elsa à l'atelier d'écriture. Comme lui, elle vivote de petits boulots mais elle met toute sa vie dans l'écriture et veut absolument publier son roman. D'ailleurs elle lui demande de le relire et de le corriger..... Elle est aussi extravertie et survoltée que lui est renfermé et solitaire. Leur liaison est passionnée mais l'écriture la rendra explosive. Ou comment aimer et partager quand on a un ego démesuré et que l'autre triche...
J'ai lu ce roman noir d'une traite, aimantée dès le début par ce personnage auquel j'ai donné tour à tour les traits d'Humphrey Bogart (solitaire avec une machine à écrire Remington...) puis de Philippe Djian (en écrivain tourmenté...). La narration à la première personne permet d'entrer dans le quotidien de ce personnage attachant et complexe. C'est un roman noir, donc pas de meurtre au départ, pas d'énigme, mais une intrigue linéaire qui ne manque ni d'humour ni de cynisme. On comprend que cette histoire va mal se terminer, peut-être même comme ces faits divers qu'il collectionne, mais l'auteur prend son temps. Amateur de thriller ou d'histoire à rebondissement s'abstenir. Les autres se régaleront.
Commentaires
Remington pendant longtemps ça a été la machine à écrire de maman, récupérée par le fiston à des fins improbables.
Maintenant c'est ma tondeuse à cheveux.
J'avais aimé aussi !!! :)
@ pHa : un(e?) Remington peut aussi être quelque chose de beaucoup plus dangereux ;-)))
@ clarabel : je n'avais pas repéré ton billet, je vais aller voir ça :-)
C'est fort tentant, même ce que tu dis en comparaison à Philippe Dijean, me rebute un peu, car je n'aime pas du tout son style !
@ florinette : j'ai pensé davantage au personnage Djian qu'à son style... Mais c'est quand même noir-noir, je ne sais pas si ça te plairait...
Le thème de l'écriture est prometteur ! Cynisme et humour aussi :) C'est le côté roman noir qui m'inquiète un peu ...
@ joelle : ça, pour être noir, c'est noir, je ne peux pas dire autrement ;-)