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Bande dessinée - Page 4

  • Hugo Pratt, un gentilhomme de fortune. T.1 : visions africaines (Vertige graphic, 2010)

    9782849990841.jpgGrand admirateur d'Hugo Pratt, Paolo Rossi a souhaité lui rendre hommage en faisant sa biographie sous forme de BD. Une biographie un peu romancée qui se nourrit des thématiques du dessinateur.

    1939 en Ethiopie. Hugo a une dizaine d'années et il assiste aux soubresauts d'un pays occupé par l'Italie. Le désert, les habitants, les couleurs, tout est pour lui une source d'inspiration pour ses dessins. Mais la seconde guerre mondiale éclate 9782849990841_pp.jpget il s'engage avec son père dans la police coloniale où il rencontre des personnages hors du commun. Puis ils sont envoyés dans un camp de prisonniers et il doit partir à Venise rejoindre sa mère, laissant son père là-bas. Fin du premier volume.

    Cette Bd est un magnifique hommage à Hugo Pratt. Le dessin, les couleurs sepia, la narration, l'humour, tout est là pour faire revivre non seulement un grand auteur, mais aussi tout ce qui a nourri son imaginaire pendant son enfance. Je ne connais pas très bien Hugo Pratt (lu quelques Corto Maltese) et cet ouvrage me donne très envie d'en lire davantage !

    Paolo Cossi est aussi l'auteur du très bon Medz Yeghern

    Hugo_Pratt_interieur-eb289.jpg

     

     

  • Prisonniers du ciel. - James Lee Burke, Truong, Le Luherne (Rivages / Casterman / Noir, 2010)

    4063_v.jpgDave Robicheaux, ex-flic et ex-alcoolique, vit en Louisiane avec sa femme. Un jour un petit avion de tourisme s'écrase dans la mer devant eux. Dave plonge et découvre un prêtre, un truand, une femme salvadorienne clandestine et une petite fille. Il ne réussit à sauver que la petite fille. Mais il  en sait trop et les ennuis vont commencer pour lui. Il va reprendre son activité de flic et de nouveau retrouver bars louches, strip-teaseuses, caïds, trafics de drogue, règlements de comptes,...

    Tous les ingrédients du pur roman noir sont là et on retrouve avec plaisir Dave Robicheaux, le héros récurrent de James Lee Burke. Toutefois le scenario a du mal à rendre fluide une histoire complexe, avec de nombreux protagonistes et beaucoup de référence au passé, et il est dommage que l'on se perde dans cette histoire qui aurait pu être excellente.

  • L'ultime défi de Sherlock Holmes. - Michael Dibdin, Jules Stromboni, Olivier Cotte (Rivages / Casterman, Noir, 2010)

    9782203022263.jpgLondres 1888. Des prostituées se font sauvagement assassiner à Londres dans le quartier de Whitechapel. La police s'avère impuissante et fait appel à Sherlock Holmes et à son ami le Dr Watson. Ceux-ci essaient de les aider et se servent d'une lettre qu'ils viennent de recevoir, celle-ci est signée Jack l'Eventreur...

    Voilà une énième variation sur le thème de Sherlock Holmes et de Jack l'Eventreur. Les personnages sont proches de leur image avec les habitudes et les passions  qu'on leur connait. Toutefois la fin, surprenante, apporte un nouvePlancheS_24323.jpgl éclairage au personnage d'Holmes et aussi à son fidèle ami... Je ne vous en dis pas plus, bien sûr...

    La grande originalité de cette BD, en plus de la fin, est sa colorisation. Stromboli a choisi une trame ancienne qui ressemble au look des anciens "comics" avec un fond beige-gris, des couleurs passées et des cadrages en "médaillon". La première surprise passée, on se laisse imprégner par cette atmosphère onirique et même franchement cauchemardesque !

     

     

  • L'orchestre des doigts : vol. 1, 2, 3, 4. - Osamu Yamamoto (Kanko, 2008)

    9782745923929.gifNous sommes au début du XXè. Le jeune Takahashi est passionné par la musique mais il est trop pauvre pour pouvoir en faire son métier. Il s'enfuit de chez lui et est recruté comme enseignant à Osaka dans une école pour jeunes sourds et aveugles. Le directeur essaie de socialiser des enfants qui n'ont eu aucune aide depuis leur naissance et sont enfermés dans leur handicap, que ce soit les sourds ou les aveugles. La langue des signes commence à se développer et c'est un grand pari de réussir à aider ces enfants et même de leur apprendre un métier pour qu'ils puissent vivre normalement. Mais Takahashi est confronté dès le départ à l'essence même de la communication : comment faire comprendre la langue des signes à des enfants qui ne savent pas que tout dans l'univers a un nom. Ce sera son grand pari et une grande joie quand il réussira à faire comprendre cette correspondance aux enfants, et enfin quand il réussira à leur "raconter" une histoire et à les faire trembler, rire, pleurer, comme des enfants normaux.


    Parallèlement le Japon est en proie à des troubles sans précédents. Famines, pillages, incendies, conflits armés, autant d'éléments 9782745925862.gifextérieurs qui touchent particulièrement les classes pauvres et les handicapés.

    Mais bientôt un homme, le père d'une petite fille sourde, essaie d'éduquer sa fille autrement. Il refuse qu'elle soit différente des autres et met en place pour elle une pédagogie basée sur la labialisation, c'est-à-dire la lecture sur les lèvres. Et aussi la vocalisation c'est-à-dire la possibilité pour les sourds de pouvoir émettre des sons, donc de pouvoir apprendre à parler. Cette découverte et les progrès fulgurants qu'elle produit sur sa fille l'encourage à développer cette méthode et à convaincre tout le monde qu'elle est la seule solution pour "guérir" les sourds. Qu'en est-il de la langue des signes... Elle est mise au ban, moquée, méprisée, alors que pour la plupart des sourds elle reste la seule solution pour pouvoir communiquer et mener une vie sociale. Takahashi se battra toute sa vie pour que cette langue continue à exister, sans refuser parrallèlement les autres techniques.

    9782745925879.gifCette histoire, basée sur des faits réels, a été un véritable coup de coeur pour moi. C'est un manga très riche qui en quatre volumes approfondit vraiment la problématique de la langue des signes, sa signification profonde, ses limites aussi, mais surtout sa grande richesse. Certains échanges en langue des signes sont vraiment bouleversants et on peut mesurer toute la subtilité que l'on peut évoquer avec ce mode de communication. Le personnage de Takahashi prend tout son ampleur au fil des volumes, les élèves évoluent, deviennent des adultes, vivent une vie autonome, se marient, etc...Et la bataille entre tenants de cette langue et de l'autre méthode est montrée très précisément, avec les atouts et les faiblesses de l'une et de l'autre.

    Comme souvent dans les mangas, des ajouts documentaires se trouvent en fin de volume et présentent les faits réels, les personnages, le rôle de l'Abbée de l'Epée qui créa cette langue, et les 9782745925886.gifouvrages parus sur ce sujet au Japon.

    Si vous n'aimez pas les mangas et si vous ne devez en lire qu'un seul, lisez celui-là, la lecture de droite à gauche devient vite un réflexe et on tourne aussi vite les pages dans ce sens !

     

     

  • Les Gouttes de Dieu T.1 à 5. - Tadashi Agi et Shu Okimoto (Glénat, 2008)

    manga 1.gifKanzaki Shizuku est le fils du très célèbre oenologue Kanzaki Yukata, mais, bien que son père l'ait initié à toutes les passions, toutes les odeurs, toutes les sensations autour des vins, il n'a jamais bu une goutte d'alcool. Quand son père meurt, il est surpris d'apprendre d'abord que son père a adopté un autre garçon, Issei Tomine, qui, lui, est un oenologue très doué, ensuite que dans son testament il laisse une énigme à résoudre. Sa maison et sa cave à la valeur inestimable reviendront à celui qui saura répondre à des énigmes portant sur douze vins (les douze apôtres) et ainsi découvrir un treizième vin à la valeur inestimable.
    Shizuku rencontre Miyabi, une jeune fille apprentie sommelière, qui va l'accompagner dans son parcours, l'initier au vin, et surtout s'émerveiller qu'il développe un tel don pour analyser chaque vin. En fait tout ce que son père lui a appris lui sert maintenant pour comprendre le vin et essayer de résoudre les énigmes.

     

    9782723464826 5.gifJ'avais beaucoup entendu parler de ce manga et je n'ai pas été déçue. On est pris dès le début par cette histoire grâce à la découvert du vin par Shizuku. Il analyse de manière tellement fine et sensible chaque bouteille que l'on se surprend à noter le nom des vins afin d'essayer d'en boire un jour... En effet tous les vins présentés existent réellement et ce manga a d'ailleurs boosté les ventes des vins de Bourgogne (il s'agit essentiellement de cette région, mais pas seulement) en Asie. Les gens vont dans les bars à vin avec le manga à la main et demandent à boire les vins décrits. Mieux qu'un cours sur le vin, ce manga vous éclaire sur la manière très poétique dont on peut aborder le vin, et rien que pour cela c'est passionnant. Des dossiers sur les vins complètent chaque volume. J'ai lu les cinq premiers. Treize volumes sont parus mais la série n'est pas terminée.

    Enormément d'articles sur cette série sur Internet. Je note seulement le lien sur l'article de Wikipedia.

     

  • Happy living. - Jean-Claude Götting (Delcourt, 2007)

    happy living.jpgLe journaliste parisien François Merlot écrit un livre sur les chansons les plus célèbres du monde. "My way", "Besame mucho" et... "Happy living". Il part à New-York rencontrer l'auteur de cette chanson, H.G.Slatters. Mais au lieu des souvenirs que Merlot attendait, Slatters lui avoue que ce n'est pas lui qui a composé cette chanson. En fait il a "volé" l'air à un musicien ivre qui la fredonnait. A la fin de sa vie, pris de remords, il souhaite que Merlot l'aide à retrouver ce musicien, ou ses ayant-droits, afin de lui rendre une partie des droits d'auteur. Voilà Merlot parti à Los Angeles rencontrer des musiciens qui l'aurait connu, mais c'était il y si longtemps...

    Voilà une magnifique BD sur le jazz que je voulais lire depuis longtemps (heureusement, dans "ma" nouvelle médiathèque il y a pleiiiiiiiin de BD...). Le dessin en camaïeu de gris est sombre à souhait et donne bien l'atmosphère un peu mystérieuse de cette quête. Mais comme d'habitude je trouve que c'est vraiment l'excellent scénario qui donne tout son intérêt à cette BD. L'évocation des musiciens de jazz, leur vie difficile, leur passion... tout cela transparait dans une histoire qui mêle fiction et réalité et qui a, en plus, une très bonne chute. A lire donc par les amateurs de jazz mais aussi les autres.

    A noter que Jean-Claude Götting est l'illustrateur des couvertures des Harry Potter en français.

  • Fables amères. - Chabouté (Vents d'Ouest, 2010)

    chaboute.jpgCette fois Chabouté croque des petits moments de la vie avec leurs acteurs, inconnus, mal compris et parfois pathétiques. La caissière à qui les clients reprochent de ne pas être souriante (elle vient de perdre son père). Cette autre caissière qui sert d'anti-modèle à cette mère pour sa fille (travaille bien à l'école sinon...). Ce pianiste de bar auquel personne ne fait attention. Ces deux internautes qui chattent anonymement sur Internet et se querellent comme voisins dans la vie.

    Autant de petites saynètes, de petites "fables amères" que Chabouté croque comme d'habitude avec tendresse et mélancolie. J'ai une préférence pour ses histoires plus longues, mais de la même manière que je préfère les romans aux nouvelles...

  • Enquête au paradis. - Pétillon (Dargaud, 2009)

    enquete paradis.jpgJack Palmer enquête au Bürgenzell, petite royauté, sur une affaire de divorce. Il réussit à prendre en photo un mari soi-disant insolvable alors qu'il sort d'une banque avec un valise pleine de billets. Jusque là rien de grave, mais sur cette photo apparait un autre homme, un mafieux qui vient faire un dépôt discrètement et cherche à tout prix à récupérer cette photo. La royauté s'en mêle car le prince doit épouser une jeune Française. Bref Palmer se trouve involontairement mêlé à une affaire financière internationale qui le dépasse !

    Cette fois Pétillon s'en prend aux finances, aux paradis fiscaux, traiders, mafieux et autres responsables des crises actuelles. Comme d'habitude Palmer joue les naïfs et ne s'en sort pas trop mal. Pour ce qui est  de la morale, elle nous dit sans surprise que tout lien avec l'actualité récente serait purement fortuite... Du bon Pétillon, peut-être moins hilarant que L'enquête corse mais toujours agréable à lire.

  • Lulu femme nue, T.1 et T.2. - Etienne Davodeau (Futuropolis, 2008 et 2010)

    lulu 1.jpgPour le énième fois, Lulu va à un entretien d'embauche et est éconduite. Trop d'années sans travailler, plus dans le coup. Lulu n'en peut plus. Quand son mari l'appelle et lui demande à quelle heure elle arrive à la gare, elle reste dans le vague. Elle prend une chambre d'hôtel, mange au restaurant et, poussée par la vitalité de Solange, une VRP, elle part avec elle le lendemain et se retrouve sur la côte. Ces moments de solitude, tellement rares, lui sont précieux et la transforment. Des rencontres, inimaginables encore hier, lui semblent naturelles.... A la fin du 1er volume, nous laissons Lulu sur son banc, pas encore prête à rentrer chez elle.

     




    lulu 2.jpgDans le 2è volume, elle a changé de ville, mais elle n'a plus d'argent, elle commence à avoir une vie de SDF. Prise de court, elle essaie de voler le sac d'une vieille dame. Celle-ci, pas rancunière, et ravie qu'il lui arrive quelque chose, lui propose de l'héberger et de la nourrir quelques jours. En échange elle lui demande de lui raconter tout ce qu'elle voit et ressent pendant ces journées.

     

     



    J'ai profité de la parution du 2è volume pour lire les deux à la suite. On entre tout de suite dans l'histoire car le récit commence par un dîner, chez Lulu, mais sans elle, entre des amis à elle et ses enfants. Tous se demandent ce qui lui est arrivé, pourquoi elle est partie. Chacun connait un morceau de l'histoire et peu à peu, au fil des deux livres, le puzzle se reconstitue. Lulu s'est confiée,mais par forcément à son mari. Ses amis en savent un peu. Sa (grande) fille l'a mieux comprise. Son mari, fou furieux, qui est d'alleurs absent à ce dîner, est le seul à laisser aller sa colère sans comprendre qu'il est peut-être un peu responsable de cette fuite.

    J'ai adoré cette BD, ses dessins aux couleurs sepia, avec toutefois quelques touches de bleu, ses personnages attachants et qui évoluent au fil de l'histoire. En fin j'ai adoré Lulu. Quel personnage attachant ! Je ne connaissais de Davodeau que ses BD "sociales" Rural et Les mauvaises gens. je découvre un auteur plein de sensibilité attentif au quotidien d'une femme. Une belle découverte.

  • Zoé. - Chabouté (Vents d'Ouest, 1999)

    zoe.jpgZoé sort de prison et retourne dans la maison léguée par sa grand-mère. Elle adore cette maison mais, à part le fils du maire, un jeune un peu "simplet", personne ne l'accueille et les réactions se font même hostiles. Le meurtre d'un voyaguer l'étonne. La mort de son chat commence à l'effrayer. Quel secret les habitants cherchent-ils à cacher ?

    On retrouve ici l'atmosphère chère à Chabouté. Un huis-clos. Des personnages qui cachent un passé lourd. Une héroïne pleine de fraîcheur au milieu de toute cela. Et peut-être même une sorcière...Le magnifique dessin noir et blanc donne du relief à cette histoire très belle et très noire.