Bong-gu et sa mère débarquent à Séoul en plein hiver. Le père de Bong-gu est parti à la capitale pour trouver du travail mais il ne donne plus de nouvelles. Dans cette grande ville hostile, l'enfant et sa mère rencontrent un homme âgé et une petite fille qui essaient de les aider...
Ce petit manhwa (manga coréen), malgré son sujet plutôt noir (la grande ville inhumaine, l'indifférence des gens, la misère) donne une vision optimiste de la vie d'abord par son happy-end, ensuite grâce à son dessin vraiment ravissant. Tout est en couleurs pastels et ces bleus et roses associés au blanc de la neige et au gris de la ville donnent curieusement un univers tout en douceur. A découvrir.
Bande dessinée - Page 8
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Cours, Bong-gu. - Byun Byung Jun (Kana, 2005)
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Jinbé . - Mitsuru Adachi (Tonkam, 2004)
Sur un sujet délicat à traiter, voilà un manga très intéressant. L'histoire : Jinbé, la quarantaine, ancien célèbre gardien de but travaillant maintenant pour un aquarium, a été marié à peine un an avec Rikako avant qu'elle ne meure. Rikako avait une fille, Miku, à laquelle Jinbé s'est attaché comme si c'était sa propre fille. Mais, en grandissant, les relations entre Miku et Jinbé deviennent moins claires. Miku admire Jinbé. Jinbé n'imagine pas sa vie ans Miku. Quand le "vrai père" de Minku réapparaît, les sentiments des uns et des autres se brouillent...
Sans que jamais ce ne soit dit clairement, c'et le thème de l'inceste qui est traité de façon très subtile. Les rapports humains sont complexes et entre l'amour paternel, l'amour filial, et l'amour tout court.... Le dessin, tantôt en noir et blanc, tantôt en couleur, est plutôt naïf, mais ne nous y trompons pas, ce n'est pas un manga pour enfant. Rien de choquant mais le sujet ne les intéressera sans doute pas. -
L'affaire du voile. - Pétillon (Albin Michel, 2006)
Notre inspecteur favori (rappelez vous qu'il a réussi à retrouver un homme dans le maquis corse...) a cette fois une enquête délicate : il doit retrouver une ravissante jeune fille blonde qui a quitté ses parents. De source sûre, elle aurait pris le voile.... Pour la retrouver il doit donc infiltrer discrètement (on lui fait confiance...) les boutiques de vente de voiles et tchadors, les mosquées et autres écoles coraniques.
Pétillon s'en donne à coeur joie en faisant jouer le naïf à son héros, un peu perdu dans le monde des intégristes islamiques et dans les querelles de chapelles (c'est le cas de le dire) des différentes mosquées ! Il n'est pas trop méchant quand même (après l'histoire des caricatures, on fait attention) mais il épingle bien les exagérations et les contradictions (pour un oeil européen) de l'Islam.
A noter le très pratique tapis de prière avec GPS... -
Les mauvaises gens : une histoire de militants. - Etienne Davodeau (Delcourt, 2005)
Déjà beaucoup de commentaires sur cette bande dessinée qui a eu le Prix du meilleur album au Festival d'Angoulême 2006, le Prix du Public et celui du Scénario. Dans la région de Cholet, dans les années d'après-guerre, la vie est difficile pour les ouvriers. Les parents de l'auteur vont peu à peu découvrir, grâce au curé et aux JOC, le militantisme. Tout une période défile devant nous et les luttes d'hier nous rappellent que des gens se sont battus pour que nous ayions une vie meilleure.
J'avais eu un coup de coeur pour "Rural" du même auteur qui inaugurait sa période bande dessinée documentaire. "Les mauvaises gens" est de la même veine. A lire absolument. -
Monster (vol 1 à 18) . - Naoki Urasawa (Kana, 2005)
J'ai fait durer le plaisir autant que je le pouvais, mais bon, il faut bien terminer ! J'ai donc lu aujourd'hui le 18ème et dernier volume de Monster ! Et voilà qui me réconcilie avec les mangas que j'avais pour l'instant moyennement appréciés, il faut dire qu'à part bien sûr Taniguchi, je n'avais lu que des histoires d'adolescents. Avec Monster, on est un niveau au-dessus.
Le contexte historique tout d'abord. L'histoire commence en 1986 en Allemagne, avant la chute du Mur de Berlin. Puis dix ans plus tard, en Allemagne puis à Prague.
Les personnages ensuite. Le héros, Kenzo Tenma, est un brillant neuro-chirurgien qui travaille à l'Hôpital de Düsseldorf. Apprécié par le directeur, fiancée avec sa fille, il est promis à un bel avenir. Pourtant, quand il choisit de soigner en urgence un jeune garçon blessé plutôt que le Maire de la ville ("Chaque vie a-t-elle la même valeur ?"), il ne sait pas qu'il a sauvé la vie de Johann qui deviendra un terrible tueur en série. Accusé des premiers meurtres, Tenma devra quitter son travail, fuir et essayer de retrouver Johann. La soeur jumelle de Johann, Nina, cherche elle aussi à le retrouver. Runge, un commissaire brillant et obstiné, persuadé de la culpabilité de Tenma, va tenter de le retrouver et de l'inculper. Une multitude de personnages secondaires vont accompagner plus ou moins longtemps Tenma et Nina pendant deux longues années de poursuite.
L'action démarre très vite, en effet tous ces éléments nous sont donnés dès le premier volume, et les autres épisodes se succèdent avec bien sûr énormément de péripéties. Le suspense est vraiment bien ménagé et nous tient en haleine tout au long des 18 volumes.
L'auteur a su créer une atmosphère très particulière avec des personnages attachants dans une Allemagne à peine remise de la réunification. Dans Monster, on trouve certes de l'aventure et du suspense mais aussi de l'intolérance, de la corruption et la vision de l'Europe par un Japonais !
Urasawa a déjà vendu plus de 100 millions de livres dans le monde (impressionnant, non?). Après Monster, il a écrit deux autres séries, dont une qui est traduite en français ("20th Century's Boy") et qui est, parait-il aussi réussie que celle-ci. -
Chut..... je lis "Monster"....
Depuis mercredi dernier, et pour encore quelques jours, j'ai abandonné tout loisir mangeur de temps pour faire un seule chose : lire Monster ! (si, je suis quand même allée passer le dimanche au Salon du Livre...)
Monster, kezako ? C'est un manga de 18 volumes que l'on peut classer dans la catégorie "thriller".
Davantage de commentaires dans quelques jours quand j'aurai terminé...
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Aya de Yopougon (vol 1). - Marguerite Abouet, Clément Oubrerie (Gallimard, 2005)
On évoque souvent l’Afrique pour parler des problèmes politiques, économiques et sociaux. Marguerite Abouet, ivoirienne, a souhaité montrer que, malgré les difficultés quotidiennes, beaucoup d’Africains vivent, aiment comme les Européens. Notamment les jeunes qui, à l’adolescence, ont les mêmes désirs que tous les jeunes du monde.
Ici les adolescentes de la banlieue d’Abidjan n’ont qu’une idée en tête : sortir de chez elles le soir pour aller retrouver les garçons sur la place du quartier. Moussa, fils d’un riche industriel, a le plus de succès grâce à son argent et à sa Toyota. Aya, elle, a un but dans sa vie : être médecin.
Grâce aux superbes dessins et aux très belles couleurs de Clément Oubreri, on se croit vraiment transportés à Abidjan au milieu de tous ces jeunes. Ni angélisme ni catastrophisme ici. C’est la vie telle qu’elle est en ce moment là-bas. On attend avec impatience le second volume, notamment pour suivre Aya et son désir de faire des études.
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Dans la secte. - Pierre Henri, Louis Alloing (La boîte à bulles, 2005)
Marion est une jeune femme comme les autres, mais là elle traverse une mauvaise passe : des problèmes dans la société de pub où elle travaille, une dépendance aux substances illicites, un copain qui la lâche. Elle perd confiance en elle. Et ce n'est pas sa mère, très fragile, qui peut l'aider. Aussi quand elle rencontre Raphaël qui est gentil avec elle et la présente à ses relations, elle se sent tout de suite mieux. Ses relations, ce sont surtout les membres d'une école de "scientologie". Elle n'en avait jamais entendu parlé auparavant mais elle est bien accueillie et se sent rassurée avec eux. Un licenciement est l'occasion de faire partie intégrante de ce groupe. Les travaux physiques, les nombreuses heures de cours et le manque de sommeil ont raison de l'équilibre de Marion mais elle garde un peu de lucidité pour essayer de s'échapper de l'emprise de la secte. Des années durant, ils vont la harceler pour qu'elle revienne et surtout pour qu'elle ne porte pas plainte contre eux.
Cette histoire est bien sûr tirée d'une histoire vraie et elle montre que, insidieusement,les sectes offrent un abri rassurant à ceux qui en ont besoin à un moment donné. Le dessin, en noir, blanc et bleu, offre des petites saynettes très parlantes dans un style faussement naïf. Une bonne approche des sectes et des dangers qu'elles font courir à leurs adeptes.
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Love Hina (vol 1) . - Ken Akamatsu (Pika Edition, 2002)
Cà y est, j’ai lu mon premier manga, à la demande express de mon fils qui, lui, en dévore !
Ce premier volume de « Love Hina » raconte l’histoire d’un étudiant, Keitaro, qui tente pour la troisième fois d’intégrer la prestigieuse université de Todai. Pour se loger, il se rend dans l’hôtel tenu par sa grand-mère mais, après avoir pris un bain dans la piscine, il se retrouve entouré de jeunes filles nues en train de baigner. Exclamations,cris, quoi, un homme dans le bain des filles ! En fait l’hôtel a été transformé en pension pour jeunes filles, et celles-ci s’apprêtent à mettre Keitaro à la porte mais celui-ci reçoit une lettre de sa grand-mère le nommant gérant de cette pension. Il va falloir que lui et les jeunes filles s’entendent ! La suite est le quotidien d’un jeune homme timide, maladroit et gaffeur dans un univers très féminin.
Je dois dire que c’est bien mené, plein de péripéties et assez drôle. En revanche, je trouve que le petit format rend les dessins un peu confus (le manque d’habitude de ma part visiblement), et j’ai eu un peu de mal à distinguer toutes ces filles entre elles, les dessins se ressemblant quand même pas mal ! Bref je lirai peut-être d’autres mangas, on n’a que l’embarras du choix ! -
Mariée par correspondance. - Kalesniko (Paquet, 2005)
C’est une histoire pathétique que celle de Kyung Seo, coréenne mariée par correspondance à Monty Wheeler, canadien de 39 ans passionné, obsédé même, par les jeux et les jouets. Le pathétique ne vient pas seulement du fait que des occidentaux aient besoin de choisir sur catalogue des jeunes femmes asiatiques, ni du fait que ces femmes n’aient que cette solution pour acquérir une position sociale correcte au lieu d’une situation misérable dans leur pays.
Ici l’auteur montre que Kyung et Monty sont des personnes à part entière et que chacun projetait sur l’autre des fantasmes ou des désirs. Fantasme de femme asiatique soumise, travailleuse et sexy pour l’un. Désir de reconnaissance sociale pour l’autre. Il devient impossible de s’entendre quand le socle d’un couple est aussi bancal et il faudra que les conflits atteignent des sommets douloureux pour que, peut-être, chacun essaie de comprendre l’autre..
Voilà une bande dessinée magnifique, au dessin noir et blanc délicat et évocateur, qui parle d’une question de société mais aussi de la difficulté de se comprendre à deux.