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Bande dessinée - Page 5

  • Dom Juan de Molière (Bachelier, Ricard, Reiss) Delcourt, 2010

    dom juan.jpgLe Dom Juan de Molière, flanqué de son fidèle Scagnarelle, fuit sa femme pour séduire une première paysanne, puis une deuxième, tout en abjurant le ciel, ses croyances et même la statue du Commandeur... Je résume...

    J'avais choisi cette BD dans la liste de Masse critique de Babelio car j'aime beaucoup cette pièce et j'étais curieuse de voir son adaptation en BD. Je dois avouer que j'ai été un peu déçue. Certes la pièce n'est pas dénaturée, les dialogues sont fidèlement retranscrits avec quelques petites coupes, adaptation oblige, Molière ne se retournera pas dans sa tombe. Mais je dirai que l'ensemble me parait très scolaire, sans réelle vision de la dimension de l'oeuvre. Celle-ci se passe de nos jours mais les décors et les personnages sont assez "passe-partout" et sans caractéristique nette. Toutefois je dirais quand même que, pour quelqu'un qui ne connait pas cette pièce, c'est une façon agréable de la découvrir. Tiens tout cela me donne envie de réécouter Don Giovanni et le sublime air d'Elvira au premier acte quand elle laisse éclater toute sa colère contre cet affreux individu... qu'elle aime toujours ;-)

     

     

     

    masse critique

  • Coronado. - Loustal / Dennis Lehane (Rivages / Casterman Noir, 2009)

    coronado.gifUn père vient chercher son fils à sa sortie de prison. Le décor est planté : il a une Buick volée, de la coke dans la boîte à gants et une pute sur la banquette arrière. Et il cherche surtout à savoir où est caché le diamant pour lequel son fils estcondor2.jpg allée en prison. Mais celui-ci a tout oublié. Il se souvient juste qu'il l'a confié à son amie Gwen. Mais celle-ci a disparu...

    Voilà une magnifique bande dessinée, très noire bien sûr, avec un bon suspense. Heureusement les couleurs éclatantes de Loustal viennent un peu alléger l'atmosphère... à moins qu'elles ne la rendent encore plus dramatique...

  • Blast : Grasse carcasse. - Manu Larcenet (Dargaud, 2009)

    blast.jpgPolza Mancini, 38 ans, sans domicile fixe, écrivain, obèse, est interrogé par la police pour des violences sur une certaine Carole. Pourquoi ces violences, la réponse n'est pas simple et Polza doit revenir très loin en arrière pour expliquer aux policiers qui il est et d'où il vient. Encombré par son imposante masse corporelle, il erre désespérément avant d'avoir une révélation avec une sensation extraordinaire qu'il nomme "Blast", et ensuite il n'aura de cesse de retrouver cet instant magique. Pour cela il vivra en marge, rencontrant d'autres marginaux, fuyant toujours et encore.

    Je sais que cette BD a été le coup de coeur de plusieurs blogueurs. Pour ma part je dirais que j'ai trouvé le dessinblast 2.jpgextraordinaire, et je pèse mes mots. Larcenet réussit vraiment des effets incroyables avec ce noir et blanc parfois très précis, parfois sombre et flou. Les dessins quasi surréalistes sont inoubliables. En revanche je trouve que le scénario est moins original. Je lirai la suite bien sûr mais davantage pour retrouver la magie du dessin que pour l'histoire elle-même.

    Les avis enthousiastes de Laurent, J.M.Laharrère

  • Terre neuvas. - Chabouté (vents d'Ouest, 2009)

    terre neuvas.jpgNous sommes en 1913. La Marie-Jeanne est partie pour pêcher la morue au large de Terre-Neuve. Après plusieurs jours de tempêtes, le bâteau arrive sur les bancs de poissons et la pêche peut commencer. C'est pénible, dangereux, la tension est à son comble parmi l'équipage qui doit remplir de morues les cales du bâteau, les nettoyer et les saler. C'est alors qu'un des membres de l'équipage est retrouvé poignardé...

    Chabouté réussit à crée un véritable thriller avec ce huis-clos angoissant. Son magnifique dessin noir et blanc met en valeur les belles lignes du bâteau, le déferlement de la mer et aussi la violence qui est latente entre les hommes. Il restitue avec justesse les difficultés de cette situation, la pression de l'armateur qui veut toujours plus de poissons, la pénibilité du travail, les relations humaines délicates sur ce petit espace. Une bande dessinée superbe comme toutes celles que j'ai lues de Chabouté !

     
    L'avis de Pascale 

  • Happy sex. - Zep (Delcourt, 2009)

    happy sex.jpgJe ne résiste pas au plaisir de faire un petit billet sur le Happy sex de Zep que j'ai apporté hier soir à la maison. J'ai conseillé à toute la famille de le lire tout en prévenant que c'était un peu "hard", ils m'ont tous ri au nez jusqu'à ce qu'ils l'ouvrent et là en effet... Pudibonds ou trop jeunes s'abstenir, c'est du sexe hilarant mais sans tabou ! Devant, derrière, grosse, petite, profond, raide, à l'endroit, à l'envers, seul, à plusieurs, ... Tout y est dans une profusion de membres et d'attributs en tout genre dont l'accumulation est irrésistible !

    Depuis le jeune homme un peu "faiblard" qui ferme les yeux pour penser à quelque chose d'érotique (sa copine est contente !), au vieux qui prend du Viagra et dont sa femme n'est pas disponible car elle lit le dernier Ellroy, à la fille très expansive qui crie le nom de son partenaire le soir (il  est content quand ses voisins l'appellent par son prénom le lendemain dans l'ascenseur), aux "colifichets" trouvés par le gamin et dont il faut justifier l'utilisation (si si c'est un rouleau pour les cheveux) et à bien d'autres situations un peu délicates à évoquer ;-)happy sex 1.jpg

    Ce qu'il ressort de cet album c'est que les hommes n'ont vraiment pas le beau rôle ! Maladroits, vantards, gaffeurs, ils ont en face d'eux des filles délurées, vives, futées, moqueuses et pour un peu on les plaindrait car ça n'a pas l'air facile d'être un mâle de nos jours ....;-)

  • Tipping Point : Téhéran 1979. - Hamed Eshrat (Sarbacane, 2009)

    tipping point.jpgTéhéran 1978. La famille Eshrat vit dans le Kurdistan iranien. Hossein est dans les services secrets, la police secrète du Shah, et quand les événements commencent à s'accélérer, leur vie bascule. Tout d'abord confiants dans la population et dans leurs voisins, puis dans l'armée, ils doivent se rendre à l'évidence : la majorité du pays vit comme une libération l'arrivée de Khomeiny et des islamistes au pouvoir. Bien qu'attachés à leur pays, ils se rendent compte qu'ils ne peuvent plus être fidèles au Shah et rester en Iran. Ils quittent le pays.

    L'auteur de cette BD, Hamed, est cet enfant né en 1979. C'est en interrogeant sa mère qu'il parviendra à retracer la chronologie des événements et la manière dont ses parents les ont ressentis. Le trait, naïf, sombre, aux contours très accentués, fait irrésistiblement penser au dessin de Marjane Satrapi. Est-ce la naissance d'une génération de dessinateurs influencée par leur illustre consoeur, ou plus simplement une manière de décrire une période et un régime dur, sombre, violent...

    C'est le hasard si cette BD et Les chats persans se retrouvent voisins sur ce blog mais c'était bien d'approcher deux visions et deux moments de l'Iran. Ou comment l'un est la conséquence de l'autre...

     

    Je profite de ce billet pour remercier Stéphane Jarno qui a fait un bel article sur les blogueuses littéraires dans Télérama (et ce n'est pas si courant chez les journalistes...). Oui on est secrètes, solidaires, incorruptibles, passionnées... Mais bien que nous soyons les "Amazones de la blogosphère", nous ne voulons pas de mal à nos confrères blogueurs masculins, nous entretenons même d'excellentes relations avec eux, n'est-ce pas Michel, Philippe, Laurent , Alain, Yann , Reno, InColdBlog, Jean-François  et les autres .... (j'en oublie)

     

  • La guitare de Bo Diddley. - Jean-Christophe Chauzy ; Marc Villard (Rivages / Casterman / Noir, 2009)

    guitare de bo diddley.jpgArsène est un jeune Black qui zone à Barbès et essaie d'être basketteur. Il trouve une guitare qui, il l'apprend vite, est légendaire, c'est la "Blue Hawaï" de Bo Diddley, Clapton lui-même en a joué. Mais il doit la donner à un Congolais qui lui-même doit la céder pour payer ses faux papiers. Le faussaire se la fait voler, le propriétaire suivant a des ennuis, quelques cadavres parsèment la route de cette guitare... Faut-il la rendre à son propriétaire quand il passe en concert à Paris ? La chute est excellente...

    Comme d'habitude chez Marc Villard, ce novelliste prolifique (il a écrit 400 nouvelles), ses héros sont black-blancs-beurs et c'est avec beaucoup de tendresse qu'il les décrit. Toujours autour de Barbès, ses anti-héros se débrouillent comme ils peuvent, toujours aidés par un éducateur de rue que l'on retrouve souvent dans ses romans et nouvelles. J'aime beaucoup son univers et ici je trouve que Chauzy a bien rendu cet univers à la fois glauque et plein d'heureuses surprises. Du sepia, du bleu-gris et des superbes touches de couleurs vives donnent un côté rock'n roll à cette histoire qui est ausi un hommage à la musique.

    A lire, la rencontre avec Marc Villard de Yann de Moisson Noire

  • Shutter Island. - Dennis Lehane ; Christian de Metter (Rivages, Casterman noir, 2008)

    shutter island.jpgJ'avais lu le roman de Dennis Lehane à sa parution et avais été emballée (bien que d'habutude je n'aime pas trop le genre thriller...). Quand j'ai vu cette BD, je me suis dit que j'aimerais découvrir cette histoire autrement, avec les dessins et en connaissant la fin (très important la chute !)

    Un ferry aborde l'île de Shutter Island qui abrite un hôpital psychiatrique avec deux hommes à son bord. Teddy Daniels, marshal, et son coéquipier Chuck Aule. Ils viennent enquêter sur la disparition d'une patiente alors que sa cellule était fermée. Des indices apparaissent sous la forme de papiers avec des lettres et des chiffres. Les deux hommes ont du mal à enquêter tant cette histoire parait étrange et l'entourage de la patiente mystérieux. Le lieu lui-même, sur cet île, est étrange et la tempête les empêche de repartir à terre...shutter island 2.jpg

    Impossible d'en dire davantage pour ne pas déflorer l'histoire. Christian de Metter a choisi une couleur sepia pour ce récit et un dessin très réaliste pour les personnages. Seulles quelques touches de couleur apparaissent de temps en temps. L'atmosphère mystérieuse et même carrément oppressante de ce huis-clos  est très bien rendue et j'ai été de nouveau embarquée dans cette histoire, avec le plaisir supplémentaire de lire une histoire en connaissant la chute, et il faut être aussi fort que Lehane pour construire un récit qui peut être lu à deux niveaux, sans savoir et en sachant !

    Cliquez pour bien voir le dessin

  • C'était la guerre des tranchées. - Jacques Tardi (Casterman, 1993)

    c'etait la guerre des tranchees 2.jpgSuite aux conseils de mes camarades blogueurs, j'ai emprunté C'était la guerre des tranchées et l'ai lu dans la foulée après Putain de guerre.

    Le sujet est le même et le fonds de la réflexion aussi. Ou comment des millions d'hommes ont été massacrés dans cette boucherie qu'a été la première guerre. Mais autant Putain de guerre mettait l'accent sur le déroulement historique (normal, le scenario est de Jean-Pierre Verney, historien), autant le premier montre des individus pris dans cette tourment sans lien évident avec les grandes opérations stratégiques des états-majors. Il n'y a pas vraiment de héros, juste des hommes, face à l'hor­reur. Sur plus d'une cen­taine de pages, on dé­couvre la vie quo­ti­dienne, les an­goisses et l'his­toire de quelques poi­lus : les gra­dés qui utilisent leurs hommes comme de la chair à canon, la boue, les poux, le fracas des obus, les exé­cu­tions mas­sives et les ju­ge­ments ar­bi­traires, le mas­sacre des po­pu­la­tions ci­viles, la « dé­por­ta­tion » des hommes des co­lo­nies noires et asia­tiques vers le front...

    C'était la guerre des tran­chées est une oeuvre ex­trê­me­ment do­cu­men­tée. Pour écrire ce récit qui est un hommage à son grand-père mort pendant cette guerre, Tardi a lu et vi­sion­né les grandes oeuvres lit­té­raires et ci­né­ma­to­gra­phiques sur le sujet et fait des re­cherches sur les guerre des tranchees.jpglieux, ar­me­ments, uni­formes, cor­res­pon­dances. Cela donne une oeuvre quasi do­cu­men­taire, qui nous plonge avec un réa­lisme fou dans les tour­ments de 14-18.

    Le dessin au noir et blanc (contrairement à Putain de guerre qui est en couleurs), dans la lignée des Nestor Burma, mais plus sombre, contribue à établir le climat de cette BD.

    C'est réellement un ouvrage très fort qui prend aux tripes et met l'accent sur le gâchis de millions de vies qu'a été cette guerre. Et en effet je dirais qu'il m'a plus émue que Putain de guerre qui est "mieux dessiné", plus "léché". mais les deux ouvrages sont à découvrir !

    Cliquez sur les images pour bien voir le dessin de Tardi (oui je sais, Ys, que tu n'aimes pas... ;-)... )

    Ys m'indique que Tardi et Verney étaient les invités de l'émission "Tout arrive" le 16 décembre. A écouter ici.

    Et tiens ça me donne envie de lire Le cri du peuple !

     

  • Putain de guerre. - Tardi, Verney (Casterman)

    putain de guerre 1.jpgPutain de guerre : 1914-1915-1916 (Casterman, 2008)

    C'est le début de la guerre, le départ la fleur au fusil. Mais très rapidement ça déchante. D'ailleurs le narrateur n'est pas dupe, il dénonce les ordres arbitraires, les planqués de l'arrière, l'incompétence des chefs, les exécutions expéditives. Bientôt c'est vraiment l'horreur, la boucherie dans les tranchées et, pendant les sorties, le tir au pigeon.

    On a déjà beaucoup lu sur le sujet, mais là Tardi nous met des traits et des couleurs qui marquent. Ou plutôt des absences de couleurs puisque peu à peu les couleurs s'estompent pour devenir un gris-marron terne. Les bleus des uniformes et les rouges des pantalons s'effacent et ne restent que les rouges des blessures. La narration en trois cadres permet des vues panoramiques aussi bien sur les paysages  que dans les tranchées.

     

    putain de guerre 2.jpgPutain de guerre : 1917-1918-1919 (Casterman, 2009)

     La deuxième partie est de la même veine. Les combats s'intensifient, l'usage des gaz se banalise, l'horreur augmente encore si cela était possibel. Et la voix du narrateur est remplacée par celles d'inconnus, soldats, français ou allemands, femmes en usine, veuves, infirmières, gamins,.., tous ceux qui sont aussi touchés par cette guerre qui marquera leur vie...

    Après chaque volume, un dossier historique fait par J.P. Verney appporte des détails et approfondit le sujet. 

    J'ai beaucoup apprécié ces deux volumes d'abord parce que j'aime beaucoup le dessin de Tardi et ensuite parce que ça complète bien les trois livres de Thierry Bourcy que j'ai lus récemment sur ce sujet. Laurent précise que Tardi ne se renouvelle pas tellement sur ce sujet depuis C'était la guerre des tranchées, aussi je l'ai emprunté à la bib (un billet dans quelques jours...)

    L'avis de Laurent sur le Tome 1