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Bande dessinée - Page 9

  • Le photographe : Tome 1. - Emmanuel Guibert, Didier Lefèvre, Frédéric Lemercier. - (Dupuis, 2003)

    En terminant cette bande dessinée, on a vraiment l’impression de sortir d’un long récit de voyage ! Rappelons l’histoire. Didier Lefèvre, photographe, accompagne une équipe de Médecins Sans Frontières en Afghanistan. Nous sommes en 1986, c’est la guerre entre l’armée soviétique et les moudjahidins. Aussi, pour rejoindre l’endroit où est installé " l’hôpital ", l’équipe de médecins doit se regrouper avec des " mouhadj " qui transportent des armes depuis le Pakistan jusqu’aux résistants afghans dans les montagnes au centre du pays.

    Dans ce premier volume, c’est la préparation de l’expédition : rassemblement des vivres, des chevaux et des ânes, achats de vêtements adaptés, apprentissage de rudiments de langue afghane et de rituels locaux, logistique. Puis commence l’expédition elle-même. Sur un terrain très montagneux commence la longue marche de l’équipe, souvent de nuit pour échapper aux attaquants russes. Les corps s’amaigrissent, la fatigue creuse les traits, c’est encore plus dur que ce que Lefèvre imaginait. Pourtant il n’arrête pas de prendre des photos et de faire des magnifiques portraits des hommes du groupe, des vues des paysages grandioses et des clichés d’impromptus.

    La mise en page originale accentue encore l’intérêt de cette bande dessinée. En effet, frustré de n’avoir pu tout photographier, Lefèvre fera appel à Emmanuel Guibert (l’auteur de " La guerre d’Allan ") pour dessiner tout ce qu’il voulait montrer et pour faire les textes. Frédéric Lemercier fera la mise en pages et en couleurs. Les dessins plutôt naïfs juxtaposés aux photos en noir en blanc donnent un éclat et une vérité à cet ouvrage qui émeut profondément.

     
  • Le photographe : Tome 2. - Emmanuel Guibert, Didier Lefèvre, Frédéric Lemercier. - (Dupuis, 2004)

    Dans le second volume de ce récit, l’équipe de Médecins Sans Frontières et Didier Lefèvre sont arrivés au lieu choisi pour installer un hôpital. Hôpital est un bien grand mot, dispensaire plutôt pour ce préau qui sert de salle de consultation, un coin masqué par une couverture fait office de salle d’opération, et la salle d’attente c’est l’herbe et les pierres devant. Nous sommes en guerre et les blessés que les médecins auront à soigner sont victimes d’éclats d’obus et de balles. Didier Lefèvre n’arrête pas de faire des photos, portraits d’enfants défigurés ou de vieillards affaiblis, et planches-contact d’opérations, essayant de capter à la fois l’expression de leur douleur mais aussi souvent leur gentillesse, leur reconnaissance et l’acceptation de leur destin.

    Ce volume est particulièrement poignant car le procédé qui consiste à juxtaposer dessins et photos permet vraiment d’entrer dans l’intimité de cette équipe. Cet ouvrage est ce qu’on pourrait appeler une " bande dessinée documentaire " ou "de reportage " qui montre à la fois le travail des équipes humanitaires et la résistance d’un peuple face à un envahisseur. Ces deux volumes sont vraiment une réussite et le troisième volume (où Didier Lefèvre rentre " seul " au Pakistan) est attendu avec impatience.

     

  • Il faut tuer José Bové. - Jul (Albin Michel, 2005)

    Huit cent mille poupées à l’effigie de José Bové ont été commandées en Chine par la société Real Toys. Or José Bové refuse qu’on utilise son image, "je ne suis pas une marchandise" dit-il. Pour éviter la faillite, le directeur de Real Toys n’a plus qu’une solution, éliminer José Bové. Pour plus de sécurité, deux tueurs sont chargés d’exécuter le leader de la Confédération paysanne.

    Voilà un album bien sûr tout entier dédié aux mouvements alter-mondialistes et les nombreux jeux de mots et dessins humoristiques seront autant de clins d’œil aux lecteurs . La description du Forum Social Européen notamment, et des stands "Artisans du Monde", "Témoignage chrétien" ou "Végétariens citoyens" est à mourir de rire ! Et aussi José Bové qui propose en dernier recours, comme arme absolue, une pétition sur le Web. Et les "casseurs citoyens" qui cassent les vitrines et ensuite recyclent le verre !

    A lire et à offrir autour de soi, (de préférence à des pro-alter-mondialistes, les autres risquent de rire jaune…).