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Bande dessinée - Page 6

  • Medz Yeghern. - Paolo Cossi (Dargaud, 2009)

    medzyeghern.jpgEntre 1915 et 1916, un million cinq cents mille Arméniens furent massacrés par le gouvernement et l'armée de l'Empire Ottoman. Les Arméniens, de religion chrétienne, étaient présents sur ce territoire depuis plusieurs siècles. Les conflits avec les Ottomans furent nombreux, mais rien d'aussi important que ce qui se passa au début du 20è siècle. L'élimination des Arméniens fut programmée : au début, l'armée et l'administration furent débarrassées des éléments arméniens, puis les hommes furent déportés, et enfin le reste de la population fut capturée et envoyée dans des camps.

    Ces événements sont évoqués par Paolo Cossi par le biais de trois personnages. Un Allemand qui, au risque de sa vie, prit le risque de désobéir à sa hiérarchie et de prendre en photos ces massacres. Mehmet Talaat Pacha qui fut ministre de l'Intérieur de 1913 à 1917, puis fut assassiné. Et un jeune Arménien qui, blessé à mort, fut sauvé par un jeune Turc.

    Le dessin noir et blanc de Paolo Cossi, faussement naïf, donne vie à ces personnages grâce à des visages très expressifs. L'histoire, vue à travers eux, parait à la fois dérisoire et tragique. J'ai bien aimé le récit très expressif de cette tragédie.

  • Couleur de peau : miel (T.1 et T.2). - Jung (Quadrants, 2007-2008)

    couleur de peau miel 1.jpgHasard des lectures (et des disponiblités à la bib), je lis cette BD que je guettais depuis longtemps juste après le livre d'A.M. Homes. Or les deux sont sur le même thème : enfants adoptés, ils reviennent sur ce sujet. A.M. Homes décrit la rencontre avec ses parents biologiques alors qu'elle est adulte et attendra plusieurs années avant d'en parler. Jung en fait une bande dessinée à plus de quarante ans.

    Jung est né en Corée en 1965. Enfant des rues, il est recueilli dans un orphelinat puis adopté par une famille belge. Entouré de quatre frères et soeurs belges, puis d'une petite soeur coréenne adoptée, il vivra l'enfance d'un enfant de son âge.... quoique pas tout à fait. Sa mère n'est pas quelqu'un de tendre et il est à la recherche d'affection, les enfants de son âge le traitent parfois de chinois, ses rêves sont peuplés d'images lointaines,... Adolescent, en plus des émois de cet âge, il hésite entre amour, amitiés, copine, asiatique, pas asiatique. Il s'est découvert un don pour le dessin et c'est par là qu'il réussira à s'exprimer; Pourtant il gardera longtemps ce traumatisme de l'abandon et à la fois le désir et la peur de l'attachement.

    CouleurDePeauMiel2_.jpgVoilà une bande dessinée magnifique, tout en noir et blanc, avec un dessin tourmenté et pourtant tendre quand il le faut. Les tourments de cet enfant et de cet adolescent nous touchent énormément par ses faiblesses, ses angoisses, son humour aussi. Quelques notes en fin d'ouvrage donnent des renseignements sur l'auteur et sur sa quête d'enfant adopté. Non il ne recherchera pas sa famille biologique. Oui il est passionné par l'Asie et il ira en Corée. Et oui il a fini par épouser.... une Coréenne adoptée !

    Les avis tout aussi enthousiastes de Joëlle et de Passion de lire

  • Tout seul - Chabouté (Vents d'Ouest), 2008)

    9782749304298.gifComme d'habitude j'ai été tentée par le billet de Laurent sur cette BD (c'est mon conseiller officiel en BD) et, comme d'habitude, je n'ai pas été déçue, j'ai même été enthousiasmée !

    Imaginez un dessin noir et blanc qui vous présente la mer, les mouettes, puis un phare perdu au milieu de l'océan. Une fois par semaine pourtant un bateau s'arrête et dépose une caisse avec des provisions. Le nouveau marin s'étonne, demande au patron qui est dans ce phare.... Oh, quelqu'un qui est là depuis des années. Mais que fait-il de ses journées ? ... C'est une question que je ne me suis jamais posé... Mais lui va se la poser et nous aussi.... Et Chabouté va nous donner à voir, presque sans parole, l'intérieur de ce phare et même l'intérieur d'une solitude....

    Je n'en dis pas plus pour ne pas déflorer l'histoire (et puis la dernière fois que j'avais fait un billet sur Landru, Chabouté lui-même m'avait mis un commentaire en remarquant que j'en avais trop dit...). Mais surtout lisez cette histoire magnifique que vous dévorerez d'abord pour connaître la suite, que vous reprendrez ensuite pour admirer en détail les dessins. Ou comment on peut dire beaucoup de choses sur la solitude, le pouvoir de l'imagination, l'importance de l'autre,... , tout cela par des dessins et quelques phrases... A lire absolument !

    L'avis tout aussi enthousiaste de Laurent

     

  • Fun Home . - Alison Bechdel (Denoël Graphic, 2006)

    2a79f71ec28a188d5c7d8704f31ba050.jpgDans cette bande dessinée, de la famille des "romans graphiques", l'auteur, Alison Bechdel, retrace de manière non-chronologique son enfance et sa jeunesse. Nous sommes aux Etats-Unis pendant les années Nixon. Sa famille : une mère aimant le théâtre. Deux frères. Mais surtout un père prof de français et directeur d'un salon funéraire, le "Fun Home" (Funeral Home), passionné d'art et de décoration, passant tout son temps dans la restauration de leur maison du XIXè. Et surtout un père, elle le découvre quand elle est adolescente, qui a régulièrement des relations homosexuelles avec des jeunes hommes. Alison commence à tenir son journal quand elle a dix ans, des textes mais aussi du dessin qui va devenir son mode d'expression privilégié. Elle écrita tout sur ce journal sauf ce qu'elle a du mal à s'avouer elle-même, et encore plus à ses parents : elle est homosexuelle !

    Ce récit est donc l'exploration de cet itinéraire très personnel qu'elle illustre d'un joli dessin noir et blanc. La relation compliquée entre elle et son père est certainement ce que je retiendrai de ce livre. Un père tyrannique, pas du tout proche de ses enfants. Mais en même temps un amoureux de la littérature avec lequel elle échangera beaucoup en étant étudiante. Et ce secret de famille qu'est l'homosexualité de son père, puis sa mort (accident ? suicide ?) dont elle se sentira longtemps coupable.


    La distance qu'elle instaure dans son récit est une qualité, elle a aussi un revers, celui de retenir un peu l'émotion. Toutefois je retiendrai la force de ce récit, le talent de cette dessinatrice et la qualité de son écriture.


    Les avis, proches du mien, de Laurent et InColdBlog

     

  • Histoire couleur terre, t.1, 2, 3 . - Kim Dong Hwa (Castermann, 2007)

    9494899c727650a0176db1b1599e4ff4.gifa2cd83cc5750c4d897c062c625f2e448.gif  f541a81a4bf85923c8dcf3d848a172bb.gif

     

    Cette bande dessinée a déjà été présenté sur les blogs. C'est le récit simple et attachant des émois amoureux de deux femmes vivant dans un village rural de la Corée profonde. La pré-adolescence de la jeune tout d'abord avec les prémices des premiers émois sentimentaux. L'adolescence ensuite avec les premières rencontres amoureuses et la découverte de la sexualité; Et enfin la vie de jeune femme et la rencontre avec le futur mari. Ce qui est très beau c'est , parallèlement à cette histoire, la vie de femme de la mère qui est veuve et qui ne cache pas à sa fille les difficultés de sa solitude.

    Les dessins sont magnifiques et l'histoire, toute de subtilité, de fraîcheur et de douceur, ne cache pas non plus la trivialité de la vie quotidienne et le concret de la vie sexuelle. Vraiment un très beau manhwa (BD coréenne) de cet auteur dont j'avais déjà apprécié La bicyclette rouge !

    Le billet beaucoup plus prolixe de Michel 

  • Quatre BD de Frederic Boilet

    La lecture de Fraise et Chocolat (T2) d'Aurelia Aurita m'avait donné l'envie de découvrir l'univers de son compagnon, Frederic Boilet.

    ed3436c09285c0aa25627fdfbce98fd1.jpg

    Dessinateur, il se lie très tôt avec Benoit Peeters avec lequel il fera plusieurs albums. Passant sa vie moitié en France, moitié au Japon, il dirige aussi la collection Sakka chez Casterman. Son oeuvre est intimement liée à sa vie personnelle, même si ce n'est pas complètement autobiographique. Il réinvente en quelque sorte le quotidien en utilisant peu à peu la photo pour compléter le dessin. A la fois romantiques et érotiques, ses albums forment un pont entre les bandes dessinées européennes et japonaises.

    Cet univers m'a séduite à la fois par ses thèmes (le Japon, l'itinéraire d'un homme, les dessins joliment érotiques) et par la fantaisie de ses mises en page.

     

    Les trois albums suivants ont été faits en collaboration avec Benoit Peeters

     

    d8ca9ba3d0d81f96e04c347f4477f7cf.gif36.15 Alexia (Les Humanoides associés, 1997 ; Ego comme X, 2004)

    Cet album traite d'un sujet qui était dans le vent en 1997, les rencontres par Minitel, mais qui n'avait sans doute jamais été traité en BD. Le sujet en est bien sûr les amours contrariés du héros (thème récurrent chez Boilet...) qui tombe fou amoureux d'une fille qu'il ne connait que par le Minitel. Après quelques rendez-vous manqués, il la rencontre, mais ce n'est pas si simple...Les dessins érotiques en noir et blanc alternent avec les planches en couleur de l'histoire et les reproductions d'écran Minitel. Et si la vie était un roman...

     

     

     

    a91dbadcfe21d2b1bdb69cd28661026b.gifTokyo est mon jardin (Casterman, 1997)

    Dans cet album, c'est clairement la vie d'un Français à Tokyo et son adaptation à la ville. Il est là pour trouver des marchés à un fabricant de cognac français, est tombé amoureux à la fois du pays, de la ville, et bien sûr d'une fille... et ne souhaite pas partir, bien qu'il n'ai pas vendu une seule caisse de cognac...Tout en noir et blanc et assez classique, je crois que cet album est mon préféré, peut-être parce qu'on y reconnait un peu de l'inspiration de Taniguchi qui a participé au dessin.

     

     

     

    5fbf1058a71b27b8cd9952539938d780.gifDemi-tour (Depuis, Aire libre, 1997)

    Cet album est le récit d'une rencontre qui a lieu à la gare de Dijon le dimanche 7 mai 1995 (élection présidentielle). A cet endroit vont se croiser deux destiins. Ce sera d'abord de manière parrallèle, comme le montrent les cases où les deux histoires se déroulent en même temps en face à face. Puis ensemble. Une histoire d'amour bien sûr où le narrateur va jouer malgré lui le rôle du destin mais à son désavantage...

     

     

     

    44993076faed941409cff8f5112bd079.gifL'épinard de Yukiko (Ego comme X, 2001)

    Encore une histoire d'amour mais bien au Japon cette fois entre le narrateur et une jolie jeune fille qui n'est pas libre mais est quand même amoureuse de lui; Jusqu'à quand ? Personne ne le sait, même pas elle.... L'intérêt vient surtout de la technique qui même dessin et photo, ce qui m'a donnée une jolie impresion de réalisme mais teinté de poésie...
    L'avis de Laurent sur cette BD.

     

     

  • Chroniques birmanes . - Guy Delisle (Shampooing, 2007)

    2c5eb95bd151ff73dc48356faa5eab66.gifAprès Pyongyang et Shenzhen qui racontaient ses séjours de quelques mois en Corée du Nord et en Chine, Guy Delisle a fait cet album sur son séjour d'un an en Birmanie.

    La femme du dessinateur doit partir travailler pour Médecins Sans Frontières à Rangoun, son mari l'accompagne avec leur fils de quelques mois. L'installation est diffficile pour Guy Delisle, il faut habiter chez des membres de MSF, supporter la chaleur, jouer les hommes au foyer. Il n'y a pas grand-chose à acheter dans les magasins d'alimentation, les liaisons Internet sont aléatoires, les coupures d'électricté fréquentes (ah... la clim...), les missions MSF difficiles à mettre en place, et le régime ne laisse passer aucun journal ou magazine sans en censurer la moitié !

    Mais Guy Delisle ne perd pas son humour, et c'est sous la forme de petites histoires de quelques pages que son dessin malicieux en noir et blanc va nous présenter la Birmanie sous un jour souvent sombre mais quand même avec de bons côtés ! Les moines n'ont pas encore subi la répression que l'on a connue cette année, les expatriés et les autochtones sont sympathiques et on en sait un peu plus sur ce pays à la fin du volume ! On peut peut-être lui reprocher sa façon de voir un peu "exotique" sur les pays qu'il présente par rapport à quelqu'un comme Emmanuel Guibert par exemple qui va plus en profondeur  dans la connaissance d'un pays dans un contexte similaire (mission MSF en Afghanistan dans "Le photographe"). Mais ne boudons pas notre plaisir, les récits de Guy Delisle font partie des "romans graphiques" à lire, notamment par ceux qui ne lisent pas de BD ;-)


    L'avis de Tamara

  • Fraise et chocolat 2 . - Aurélia Aurita (Les Impressions nouvelles, 2007)

    0bd3301325fde10ea5f894aade3f1201.gifLa chronique sur L'épinard de Yukiko, de Frederic Boilet par Laurent m'avait donné envie de lire cette BD. Elle était sortie à la bib. Je me suis dit que j'allais lire le fameux Fraise et chocolat de sa copine. Il était sorti aussi ! (ah, ces bibliothèques !!!). mais j'ai trouvé le Tome 2 qui venait juste de paraître :-)


    Je n'ai pas lu le premier, mais je sais qu'il s'agit de l'histoire d'amour du dessinateur Frederic Boilet dit "Fraise" avec la jolie Aurélia Aurita dite "Chocolat" dite aussi "Chenda", dessinatrice aussi. Histoire d'amour et de sexe car, comme le premier je crois, le deuxième volume montre de façon détaillée leurs amours sous toutes ses formes. Là les contraintes de la vie professionnelle de Frédéric les emmènent en France, puis retour au Japon. Mais les admiratrices de Frédéric rendent Chenda folle de jalousie et, pour être sûre de le garder (il a une telle réputation de butineur de femmes...), elle cherche à renouveler leur jeux érotiques afin qu'il découvre certaines pratiques ou certaines positions pour la première fois avec elle. Et elle ne manque pas d'imagination la jolie Chenda ! Tout est bon pour elle pourvu que le plaisir soit au rendez-vous ! Pourtant rien de choquant à mon avis dans ces dessins en noir et blanc certes très explicites (!) tant sa joie de vivre et sa jeunesse ressortent dans cet hymne au plaisir partagé !


    Certes à ne pas mettre entre toutes les mains, mais à lire pour le plaisir :-))

  • Pilules bleues . - Frederik Peeters (Atrabile, 2001)

    a16088c4f0d047f8ffef8b14b5bf71e2.jpgEncore une bande dessinée pour les gens qui n'aiment pas les bandes dessinées ;-) Celle-là m'a été fortement conseillée par Laurent .

    Cet album raconte simplement une tranche de vie de l'auteur depuis le moment où il rencontre Cati pour la première fois jusqu'au moment où ils forment un vrai couple stable. Entretemps, la première rencontre, l'éloignement, puis la vrai rencontre amoureuse. Ils se plaisent, commencent à s'attacher l'un à l'autre mais elle doit lui dire quelque chose d'important : elle est séropositive. Et son petit garçon aussi. Comment vivre une histoire d'amour dans cette situation ? Comment aimer sans pitié, sans peur ? Comment vivre avec le traitement ?

    L'auteur fait de ce sujet difficile une bande dessinée magnifique, pleine de pudeur, non dénuée d'humour (le rhinocéros blanc !), avec un dessin noir et blanc torturé mais évocateur. Il en profite pour mettre à bas quelques clichés sur la séropositivité mais l'essentiel est vraiment l'émotion qui se dégage de ce récit et qui en fait une bande dessinée inoubliable !

     L'avis enthousiaste de Laurent

  • Le photographe, T.3 . - Guibert, Lefevre, Lemercier (Dupuis, 2006)

    7e1b2f4c67d77d270b50fa61d94d6dd7.gifJ'ai enfin réussi à lire le volume 3 de cette magnifique bande dessinée. Relatant le voyage humanitaire de Nicolas Lefèvre avec MSF en Afghanistan en 1986 pendant la guerre avec l'Union Soviétique, elle est constituée d'un mélange de dessins (de Guibert) et de photos (de Lefèvre). Dans ce dernier volume, Nicolas se sépare de l'équipe de MSF pour rentrer plus rapidement au Pakistan, mais le voyage se révèlera plus dangereux que prévu. Ses guides l'abandonnent, il se retrouve seul pour franchir des cols à 3.000 mètres, il a froid, il est faible, il croit sa dernière heure venue... Tout se terminera bien mais l'angoisse est omniprésente dans ce troisième volume, d'ailleurs Nicolas Lefèvre aura pendant des années des séquelles physiques de ces terribles journées. La juxtaposition des dessins et des photos est toujours aussi heureuse, que ce soit les portraits ou les paysages. Vraiment une bande dessinée magnifique à conseiller aux amateurs de BD mais aussi de récits de voyage !