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Bande dessinée - Page 2

  • Un printemps à Tchernobyl. - Emmanuel Lepage (Futuropolis, 2012)

    lepage.jpgVingt-deux ans après la catastrophe de Tchernobyl, deux dessinateurs de bande dessinée se rendent là-bas. Pour eux c'est important que les artistes soient aussi présents sur les lieux de ce drame et témoignent, à leur manière. Le rappel des faits est terrifiant et les auteurs sont très inquiets avant d'arriver là-bas : les morts, les irradiés, les malades, la radioactivité toujours présente, le danger d'aller dans la zone interdite. Mais les populations se sont réinstallées dans les zones proches, elles refont leur vie malgré et parfois grâce à cette proximité. Et la nature peu à peu envahit tous les lieux de la zone interdite. Les auteurs sont pris dans cette contradiction : ils veulent témoigner des conséquences de cette catastrophe, mais surlepage2.jpg place les habitants sont chaleureux, heureux de vivre, confiants dans l'avenir et la nature offre des couleurs magnifiques. 

    Voilà un magnifique album autant pour le dessin que pour le scenario. Les auteurs réussissent à montrer la complexité de la situation avec un danger latent mais la vie qui reprend ses droits. Et le dessin, gris et sépia, prend peu à peu des couleurs. La construction avec des grands panoramiques mais aussi des petites cases nous fait cheminer avec les auteurs dans leur découverte. Cet album m'a rappelé le livre, inoubliable lui aussi, d'Antoine Choplin, La nuit tombée, sur le même sujet.

     

    L'avis de Noukette, Elodie, Hélène, Mango

     

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  • Des fourmis dans les jambes. - Arnaud Gautelier, Renaud Pennelle (Editions Emmanuel Proust, 2012)

    DesFourmisDansLesJambes_coverBD.jpgLe héros de cette BD, un publicitaire énergique et talentueux, a 33 ans, est marié et a une petite fille. Mais depuis une dizaine d'année il se bat contre sa maladie, la sclérose en plaque. Avec des béquilles ou avec son fauteuil roulant, il essaie encore de sortir de chez lui mais la vie parisienne est difficile pour un handicapé. Sur un coup de tête il décide de partir avec sa famille à Nantes et là-bas tout lui parait plus simple et plus agréable.

    Dans ce récit complètement autobiographique, l'auteur met en relief la difficulté de vivre avec la sclérose en plaques. C'est un récit classique sur le handicap qui nous rappelle une fois de plus la réalité et les difficulté de la vie avec cette maladie. Le dessin au lavis est particulièrement réussi.

  • L'enfance d'Alan. - Emmanuel Guibert (L'Association, 2012)

    guibert.jpgAprès avoir écrit La guerre d'Alan, Emmanuel Guibert nous fait découvrir L'enfance d'Alan. Alan Ingram Cope est un vieil américain rencontré par l'auteur à l'Ile de Ré et qui lui a confié ses souvenirs de soldat, d'abord aux Etats-Unis pendant la préparation militaire, puis en France pour le Débarquement. Cette fois c'est l'Amérique d'avant-guerre qui est évoquée. Alan nait en Californie dans une famille modeste qui est rapidement confrontée à la crise économique. Il nous fait partager ses émotions d'enfant, ses premières découvertes, ses chagrins.

    Beaucoup d'anecdotes dans ce recueil qui a un charme un peu "rétro" tout en restant sobre et plein de justesse  sans nostalgie excessive. Le dessin, d'abord en couleur, passe au noir et blanc et reste assez sombre avec beaucoup d'ombres et des effets graphiques originaux. Et cela me donne bien envie de connaitre la suite, donc de lire La guerre d'Alan...

  • Mes lectures BD du mois

    bd canuts.jpgLe linceul du vieux monde. Livre 1/3 : la révolte des canuts. - Christophe Girard (Les enfants rouges, 2013)

    Lyon novembre 1831, c'est le début de la révolte des canuts. La concurrence oblige les marchands à baisser le prix d'achat des tissus aux canuts. C'est le début des revendications. Tous les ouvriers se rassemblent pour défendre leurs droits. Les dirigeants politiques ont du mal à faire tirer la police sur les canuts, en effet les policiers sont aussi de Lyon et beaucoup rejoignent leurs amis révoltés. L'armée est appelée...

    Voilà un premier volume qui reprend cette période difficile de l'industrie dans la région lyonnaise. Les dessins en noir et blanc multiplient les gros plans et ainsi donnent des visages à cette révolte. Une BD très intéressante, on attend les deux autres volumes...

     

    bd abymes.jpgAbymes. Première partie. - Mangin, Griffo (Aire libre, 2013)

    Balzac a du mal à écrire La peau de chagrin. Le patron de La Revue de Paris, lassé de pas avoir les feuilles de Balzac, publie un feuilleton qui décrit la vie de Balzac au jour le jour, le montrant écrivant La peau de chagrin, errant dans Paris,... Petits et grands secrets, bassesses, turpitudes sont dévoilés au grand public. Balzac est hors de lui et essaie de trouve l'auteur de ces révélations...

    C'est le début d'une trilogie qui proposera à chaque fois une mise en abyme, un jeu de miroir dont le héros est un créateur. Ici je dois dire que ça fonctionne et on ne quitte pas Balzac dans ses pérégrinations dans Paris à la recherche de l'auteur de ce texte, et à la recherche de quelques autres plaisirs aussi... En revanche j'ai trouvé les dessins un peu trop caricaturaux et moqueurs sur un sujet somme toute assez sérieux même s'il prend beaucoup de liberté avec la vérité historique.

     

    bd tueur.jpgLe tueur du bois Mesdames. - Cedrick Le Bihan, Sebastien Viozat (Les éditions Même pas mal, 2012)

    Un tueur en série tue des femmes et les écartèle. Un journaliste suit cette affaire. Un jour en se promenant en forêt il voit une chapelle isolée avec une vitre cassée. A l'intérieur un homme à côté d'un cadavre. Ravi de l'aubaine, il prend le tueur par surprise, le ligote, appelle la police mais essaie de lui faire avouer qu'il est le tueur en série. Mais le temps passe et il a du mal à obtenir son scoop...

    La fin, machiavélique, est excellente et le dessin en noir et blanc sombre à souhait...Une bonne BD policière.

     

  • Comment comprendre Israël en 60 jours (ou moins). - Sarah Glidden (Steinkis, 2011

    israel.jpgSarah est américaine et sa famille est peu pratiquante, pourtant elle accepte de partir en Israël pour un voyage payé par le Taglit (programme mondial organisant des séjours en Israël pour des jeunes juifs qui n'y sont jamais allé). Avec elle d'autres jeunes qui vont découvrir ce pays mythique. Sarah est méfiante, elle craint d'être embrigadée et a des préjugés très forts contre l'état d'Israël. Elle se sent proche des Palestiniens et leur lutte. Son séjour va lui montrer que la situation est plus complexe que ce qu'elle imaginait et elle est étonnée, malgré son caractère fort, d'être émue dans certaines circonstances et dans certains endroits. Mais la grande leçon qu'elle retient est celle d'une Palestinienne dont le frère a été tué par un Israelien et qui dit : "La seule chose que nous vous demandons, c'est de n'être ni pro-israeliens, ni pro-palestiniens, mais partisans de la paix. Et, quand vous rentrerez chez vous, expliquez à vos amis ce que nous faisons ici et aidez-les à devenir partisans de la paix, eux aussi".

    C'est Sylire qui, avec son billet, m'a donné envie de lire cette BD qui était en attente dans ma pile depuis un certain temps. Malgré les caractères tout petits (complètement d'accord avec toi Sylire...), j'ai dévoré ce récit qui permet une vraie réflexion sur ce sujet délicat. Les couleurs pastel, les cartes claires, le ton souvent léger, tout est fait pour nous faire partager les émotions de cette jeune fille. A lire pour mieux comprendre la situation actuelle dans ce pays.

  • Quai d'Orsay : chroniques diplomatiques, tome 1 et tome 2. - Blain et Lanzac (Dargaud, 2011)

    quai d orsay 1.jpgArthur est appelé au Ministère des Affaires étrangères, le prestigieux Quai d'Orsay, pour s'occuper des "langages", c'est-à-dire des discours et des notes que le ministre lira. Mais le métier de diplomate est loin d'être la sinécure que nous imaginons ! Entre le ministre, intelligent, brillant, excessif, mégalo, parfois ridicule,.... et le chef de Cabinet qui essaie de faire fonctionner au mieux son service, l'atmosphère est tout sauf paisible ! Lanzac a été conseiller dans un ministère et il décrit cette vie de l'intérieur avec vivacité et justesse. Les décisions qui impliquent la paix mondiale cohabitent avec les mini-crises : une tâche de T-Pex qui énerve le ministre, les citations qu'il vient de lire et qu'il veut caser à tout prix, ... Et les querelles d'égo dans le Cabinet qui obligent chaque conseiller à occuper la place avant que quelqu'un d'autre ne la lui pique !

     

    quai d orsay 2.jpgCette bande dessinée est un régal à lire. On imagine bien Villepin à la place du ministre (visiblement c'est lui qui a servi de modèle), ses "transformations" en taureau quand il doit prendre des décisions importantes et affronter ses homologues internationaux sont très bien vues, tous les dessins d'ailleurs sont excellents, aussi bien les personnages, bien caractérisés, que les lieux, bien évoqués. L'humour et la dérision  qui ressortent donnent un portrait féroce mais probablement juste des arcanes de la vie diplomatique !

     

     

    L'avis de Mango, Hélène   

  • Alger la noire. – Jacques Ferrandez, Maurice Attia (Casterman, 2012)

    alger.jpgAlger 1962. L’inspecteur Paco Martinez enquête sur un meurtre : une jeune Française et un Arabe sont retrouvés assassinés sur la plage. Ils sont nus, enlacés, et sur le dos de l’homme il y a l’inscription « OAS ». Paco est très sensibilisé aux attaques terroristes car sa fiancée a eu la jambe arrachée lors d’un plastiquage, il prend donc très à cœur cette enquête. Mais entre la famille de la jeune fille (un père tyrannique en fauteuil roulant, une mère partie avec son amant, et un frère à l’OAS) et un entourage professionnel difficile (un collègue tué, une taupe dans le service), il aura du mal à faire surgir la vérité...

    Le scénario (tiré du roman du même nom) est excellent et Jacques Ferrandez réussit à donner vie à cette époque et à ces personnages comme dans ses précédentes BD Carnets d’Orient. Les dessins et les couleurs nous ramènent dans une Agérie aux couleurs chaudes et l'histoire est suffisamment tortueuse pour nous donner envie de la lire d'une traite. Bref une excellente BD, comme presque toujours dans cette collection.

  • Chroniques de Jerusalem. - Guy Delisle (Delcourt, 2012)

    chroniquesdejerusalem.jpgGuy Delisle accompagne sa femme, employée à Médecins Sans Frontières, à Jerusalem pendant plusieurs mois. Alors qu'elle va travailler à Gaza, il reste en ville et s'occupe des enfants. Et surtout il découvre tout : Jérusalem Est et Jerusalem Ouest ; les magasins chrétiens fermés le dimanche, les musulmans fermés le vendredi et les juifs le samedi ; les embouteillages pour traverser la ville ; les check-points entre les différentes zones,...

    Comme dans Chroniques birmanes, Pyonguang et dans Sherzhen, l'auteur joue les naïfs mais nous donne une véritable leçon d'histoire en visitant la ville et ses environs. Il porte un regard étonné et bienveillant sur les gens et n'oublie pas de pointer les côtés drôles et parfois absurdes de la situation. Il aime surtout observer les détails dans les rues, sur les bâtiments, dans les relations avec les gens. Son trait est toujours sobre et c'est avec intérêt mais aussi inquiétude (la situation est parfois dramatique) qu'il nous propose une Jerusalem parfois insolite. Religion, histoire et conflits sont toujours présents mais il ne porte pas de jugement et il croque les situations avec humour et tendresse. Un album à lire pour sourire et réfléchir...

     

    Prix du meilleur album à Angoulême 2012

     

    Ils ont aimé : kathel,  JoëlleKeisha et Theoma

     

    Laurent avait lancé le débat sur Guy Delisle ici et ici, notamment sur son côté trop "occidental" et du coup trop "exotique". je vous laisse relire ses billets. Pour ma part j'imagine que je me renseignerais davantage si je partais habiter à Jerusalem... mais c'est aussi ce côté (faux)-naïf qui donne son charme au récit...

  • Les ignorants. - Etienne Davodeau (Futuropolis, 2012)

    ignorants.jpgEtienne Davodeau a une idée : il va mettre des images et des textes sur une belle amitié, celle qui le lie à son ami vigneron Richard Leroy. Et pour cela il va faire découvrir la passion qui unit son ami à sa vigne. Pendant une année, il va faire de longs séjours chez lui et découvrir ce que fait un vigneron "biodynamique" tout au long de l'année ! La taille des pieds de vigne, l'achat des tonneaux, la négociation avec les acheteurs, les mauvaises herbes à enlever, et bien sûr les vendanges et la surveillance du vin ensuite. Mais comme il n'y a pas de raison qu'il n'y ait que lui qui apprenne des tas de choses, il initie aussi son ami à la bande dessinée ! Lecture d'albums, rencontre avec des auteurs, visite de l'imprimerie pour le bon à tirer, réunion chez l'éditeur. Et il s'avère que ces deux artisans, le dessinateur et le vigneron, ont bien des points communs !

    Cet album respire l'amitié, la terre, le vin et les livres, et c'est un régal de s'y plonger. J'ai d'ailleurs fait durer la lecture pour ne pas le quitter trop tôt ! Ou comment deux passionnés échangent sur le fait de créer quelque chose d'unique pour pouvoir ensuite le transmettre à un public et attendre son jugement ! A lire absolument  (sans oublier les autres excellents albums de Davodeau) et à boire aussi d'ailleurs, les vins de Leroy devraient connaître une célébrité supplémentaire après ce livre !

    A écouter un entretien avec les deux hommes sur France-Culture

    Fransoaz a aussi beaucoup aimé

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  • Mes lectures BD du mois

    fred.jpgLe petit cirque. - Fred (Dargaud, 2012)

    Cet album est une réédition de 1973. Dans ce récit, Fred a imaginé un monde proche de l'absurde mais plein de tendresse et d'humour autour d'un petit cirque. Un couple et leur fils vont par les routes avec leur roulotte. Mais le monde de Fred n'est jamais loin : un homme-obus veut faire carrière ; une famille veut leur caser leur grand-mère à qui ils ont appris à sauter à travers un cerceau enflammé ; ils doivent rempailler la chaise d'un condamné à la chaise électrique...

    Dans ces situations tragiques et absurdes, transparait toute la tendresse et la poésie que l'auteur a voulu insuffler à ses personnages !

     

    carmen.jpgCarmen, de Prosper Mérimée, par Brrémaud, Goulet et Vernay (Delcourt, 2012)

    C'est la Carmen de Prosper Mérimée qui est ici mise en image (Bizet en tirera sa célèbre "Carmen").

    Le résumé : Au cours d'un voyage en Espagne, le narrateur, archéologue, rencontre, au bord d'une source , un brigand, José Navarro. Il protège sa fuite et lui évite d'être arrêté.
    La semaine suivante, à Cordoue, le narrateur fait la connaissance de Carmen, une jolie gitane. Cette fois, c'est José Navarro qui le sauve du guet-apens dans lequel Carmen voulait le faire tomber.
    Quelques mois plus tard, le narrateur rend visite à José, la veille de son exécution. Le bandit lui raconte son histoire : brigadier des dragons, il est devenu déserteur, meurtrier, contrebandier et voleur par amour pour Carmen. Puis délaissé par la belle gitane, il l'a tuée ...

    L'adaptation est classique mais avec une atmosphère d’insouciance et de légèreté qui est attachante. Les couleurs vives et chaudes donnent un air espagnol à cet album qui nous permet de redécouvrir la nouvelle de Mérimée.