J'ai enfin réussi à lire le volume 3 de cette magnifique bande dessinée. Relatant le voyage humanitaire de Nicolas Lefèvre avec MSF en Afghanistan en 1986 pendant la guerre avec l'Union Soviétique, elle est constituée d'un mélange de dessins (de Guibert) et de photos (de Lefèvre). Dans ce dernier volume, Nicolas se sépare de l'équipe de MSF pour rentrer plus rapidement au Pakistan, mais le voyage se révèlera plus dangereux que prévu. Ses guides l'abandonnent, il se retrouve seul pour franchir des cols à 3.000 mètres, il a froid, il est faible, il croit sa dernière heure venue... Tout se terminera bien mais l'angoisse est omniprésente dans ce troisième volume, d'ailleurs Nicolas Lefèvre aura pendant des années des séquelles physiques de ces terribles journées. La juxtaposition des dessins et des photos est toujours aussi heureuse, que ce soit les portraits ou les paysages. Vraiment une bande dessinée magnifique à conseiller aux amateurs de BD mais aussi de récits de voyage !
Commentaires
C'est le tome le plus personnel, le moins altruiste. L'auteur après nous avoir fait partager le quotidien des missions de MSF dans le pays en guerre, les horreurs de cette dernière, les amitiés nouées, les peurs partagées, nous entraine ce coup ci dans une aventure ou l'individu prime, cherchant à revenir sain et sauf (ce n'est pas une mince affaire) et où la peur est partout présente, mais surtout solitaire, intérieure et puissante. Du coup cet opus tranche d'avec les précédents et laisse une drôle d'impression : ce n'est plus du reportage mais un formidable récit de vie, de survie même. Un moment rare d'autobiographie qui complète admirablement la série et lui permet de prendre une dimension intemporelle et universelle.
Déjà le choix admirable d'alterner photos et dessin lui avait donné un souffle inhabituel, celui de mettre en succession un reportage et un récit de vie hisse cette oeuvre hors des sentiers battus.
Cerise sur le gâteau, le DVD qui donne à voir l'horreur de la guerre et permet de ramener à la réalité le lecteur qui pouvait se croire à l'abri d'images fixes (dessin et photos), comme autant de point de vue de leurs auteurs : subjectifs et probablement tronqués. En fin de compte le croisement des textes, dialogues, dessins, photos et images vidéo donnent un des plus "beaux" témoignage de ce qu'a pu être cette guerre : une véritable horreur pour les populations civiles, et les enfants premières victimes de la bêtise immonde de leurs ainés
Oups ! quel benet, mon commentaire est plus long que ton billet... je suis désolé, mais ton article m'a remis en mémoire ces aventures et je me suis laissé emporté...
Merci, Malaurie, pour ce très beau commentaire sur mon commentaire. Non non, il n'est pas trop long. Tu complètes bien ce que j'ai écrit.
Le DVD, je n'ai pas encore osé le regarder...
Sur les conseils d'Hervé (Bons livres, bons amis), j'ai offert la série du Photographe à mon chéri à Noël dernier et il a vraiment aimé, le DVD est un complément dur mais nécessaire... C'est une bonne idée de l'offrir avec la BD...