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  • Les plages d'Agnès (réalisé par Agnès Varda, 2008)

    19012295.jpgIl y a des films que l'on est sûr d'aimer avant même de les voir, celui-ci en fait partie. J'aime Agnès Varda, Jacques Demy, leurs films, leur univers,...

    Dans ce film Agnès Varda souhaite faire un retour sur son existence à l'occasion de ses 80 ans. C'est l'occasion pour elle d'essayer de retenir un peu le temps passé, mais avec toute la fantaisie qui la caractérise. Son enfance d'abord, avec les plages du Nord (elle est belge) et les magnifiques jeux de miroir avec la plage et la mer. Sa jeunesse, à Sète pendant la guerre, et le début de ses rêveries. Rêveries qu'elle continuera à Paris en faisant de l'histoire de l'art puis une école de photo. Sa meilleur amie a épousé Jean Vilar... elle sera invitée à faire les photos des premiers festivals d'Avignon...Jean Vilar, Gérard Philippe, Maria Casarès... Elle a choisi, elle sera photographe et cinéaste. Mais le coeur de son existence est cette petite impasse parisienne où elle habite toujours et qui servira de cadre à de nombreuses scènes avec des célébrités (Piccoli et Legrand y croisent Artaud, Calder, Brassaï,...). La rencontre de sa vie sera bien sûr celle avec Jacques Demy avec lequel elle formera un couple célèbre. Puis ce sera la Californie où ils travailleront, Noirmoutier qu'ils adoreront tous les deux. Et les tournages, Sans toit ni loi pour Agnès, Les parapluies de Cherbourg pour Demy, et beaucoup d'autres.... Jusqu'à Jacquot de Nantes sur l'enfance de Demy... terminé une semaine avant sa mort en 1990.

    Comment décrire ce magnifique documentaire où les va-et-vient entre passé et présent s'intègrent merveilleusement, où cette petite bonne femme rigolote et modeste nous offre un puzzle coloré et touchant sur son existence et sur toute une période du cinéma. Ce film est un coup de coeur pour moi, et je vois qu'Aifelle est du même avis.

    Deux scènes parmi tant d'autres :
    La rencontre d'Agnès avec Harrison Ford, jeune débutant. Le directeur de casting lui fait faire un essai pour un film d'Agnès Varda et l'éconduit, en lui disant qu'il n'a aucune chance de réussir dans le cinéma...
    Une photo d'Agnès allongée sur l'herbe à côté de Jim Morrison. Ils assistent au tournage de Peau d'âne à Chambord et regardent tourner Catherine Deneuve et Michel Piccoli. Surréaliste, n'est-ce pas ?

  • Rêves de frontière . Paco Ignacio Taibo II (Rivages noir, 2002)

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    Le Mexique au Salon du Livre 2009

    Cette fois l'histoire se passe à la frontière avec les Etats-Unis, là où plein d'émigrants essaient de franchir la clôture verte qui sépare les deux pays. Le passage n'est autorisé qu'aux détenteurs d'un permis de travail et d'un laisser passer. Hector est à la recherche d'une actrice, une amie de jeunesse à lui qui a disparu et qui joue à cache-cache avec lui près de cette frontière. Fuit-elle quelqu'un, et dans ce cas pourquoi reste-t-elle dans cette ville. Hector ne serait pas étonné que des trafiquants de drogue et de prostituées soient dans le coup...


    L'ambiance est moite, poisseuse, on erre avec Hector dans cette petite ville ni vraiment mexicaine, ni américaine. Les histoires sont sordides, heureusement quelques moments de tendresse viennent éclaicir un peu l'atmosphère, et puis l'humour est bien sûr omniprésent chez Ignacio Taibo... Fleurs bleues s'abstenir, mais les amateurs de polars bien noirs apprécieront.

  • Pas de fin heureuse . - Paco Ignacio Taibo II (Rivages noir, 1997)

     
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    Petite présentation de Paco Ignacio Taibo II, auteur de polars mexicains dont je vais lire plusieurs romans. C'est le grand auteur policier du Mexique et le fondateur du néo-polar mexicain. Son héros, Hector Belascoaran Shayne, a une trentaine d'années, a perdu un oeil, est détective et surtout grand observateur de la vie mexicaine. Ignacio Taibo lui fait dire "A la différence des auteurs de romans policiers, Hector appréciait les histoires complexes mais où rien ne se passait" ! En effet, comme dans le "néo-polar" français, l'important n'est pas l'action et le crime, mais plutôt la description de la société qui a donné ce crime. Donc il faut apprendre à la connaître, Hector, et après on peut faire un bout de chemin avec lui !

     Le Mexique au Salon du Livre 2009

    9782743601973.jpgIci le début est plutôt cocasse puisque Hector découvre dans les toilettes de son bureau un soldat romain assassiné, avec un casque et une armure. Et le lendemain il reçoit un papier lui demandant de ne pas se mêler de cette histoire ! Inutile de dire qu'il ne lui en faut pas plus pour essayer de comprendre. Mais il faudra remonter très loin, se débarasser de quelques importuns et rencontrer beaucoup de personnes plus ou moins honnêtes pour retrouver une piste qui ramène à un épisode pas très glorieux de l'histoire sociale et politique.

     Hector prend son temps, il réfléchit tout haut, ou tout bas, se promène dans Mexico, rencontre, épie, tire quand il le faut. Je l'aime bien moi ce privé anarchiste qui cherche à tout prix la vérité. Il ne boit pas, il fume, il galère un peu, bref c'est un vrai privé qui est plongé en plein dans les bas-fonds de la vie politique et sociale et je n'ai pas envie de le quitter de sitôt...

     

  • L'Escadron Guillotine . - Guillermo Arriaga (Phébus, 2004)

    9782752902108.gifLe Mexique au Salon du Livre 2009

    Après Un doux parfum de mort, j'étais curieuse de lire autre chose d'Arriaga. Ici, dans le Mexique agité du début du siècle (c'est la guerre civile, la "Révolution mexicaine"), Velasco, un avocat inventeur à ses heures, a construit une superbe guillotine. Il ose la présenter à Pancho Villa qui menait la lutte pour les troupes du Nord. Villa, impressionné, voit tout de suite ce qu'il pourrait tirer de cette guillotine en exécutant en grande pompe et en public les opposants. Conquis il la garde et surtout garde avec lui Velasco et le nomme capitaine de "l'Escadron Guillotine" avec ses deux acolytes. Velasco qui n'était pas du tout fait pour la dure vie de combattants itinérants, souffre sous le commandement de Villa qui mène ses troupes tambour battant, en massacrant à tout va....


    C'est bien sûr le ton très cynique de ce récit qui donne toute sa saveur à ce récit. L'outrance des massacres, la bravoure et l'inconscience des guerriers, la vision sanguinaire de cette époque... Tout est fait pour donner un ton décalé à cette épopée dont Arriaga se moque un peu, même s'il approuve sans doute les raisons de départ. Le personnage de Pancho Villa n'est d'ailleurs pas antipathique, juste un peu excessif. Mais on passe vraiment un bon moment avec ce récit qui est une tonique plongée dans cette époque tourmentée !
     

    L'avis tout aussi enthousiaste de Philippe Sendet

  • Un doux parfum de mort . - Guillermo Arriage (Phébus, 2003)

    9782752901293.jpgLe Mexique au Salon du livre 2009

    Changement d'atmosphère après le roman de Padilla, cette fois nous sommes bien au Mexique dans un petit village de la campagne profonde. Dans ce village tout le monde se connait et surtout tout le monde sait tout sur tout le monde et les bavardages vont bon train. Aussi, quand Ramon, le jeune homme timide et rêveur qui tient l'épicerie/bar, arrive le premier sur les lieux du crime, tous les regards sont tournés vers lui. Oui il connait cette jeune fille, elle s'appelle Adela et venait de temps en temps faire des courses chez lui. Oui il la prend dans ses bras pour la mettre sur la charrette et l'amener dans l'école. Qui le premier a murmuré qu' il était son fiancé ?? On ne sait pas, mais Ramon n'ose pas démentir et il est tout de suite au centre des discussions du village, et au village on sait ce qu'il faut faire : venger cette mort. Et la victime est toute trouvée : le Gitan. Il vient régulièrement au village, donc c'est certainement pour voir ou essayer de voir une femme, et sans doute Adela. Ramon ne peut pas reculer sous peine de passer pour un pleutre et ça c'est hors de question !

    Décidément ces auteurs mexicains sont doués pour accrocher le lecteur, dans des genres différents ! Ici c'est à la fois une chronique villageoise, un vaudeville (car il y a bien des histoires d'adultère mais pas toujours celles que l'on croit) et un roman très noir. Ce petit monde est décrit de manière impitoyable, les villageois se montent la tête, le policier local ne veut d'ennui avec personne, Ramon n'ose pas dire que tuer le Gitan lui répugne,.... Rien de positif dans ce roman mais le rythme est vif, l'auteur a de l'humour, et c'est tellement noir que l'on se demande comment ça va finir... Je ne dis bien sûr rien sur la fin, comédie ou tragédie..., mais j'ai enchaîné avec Escadron guillotine du même auteur, pour voir jusqu'où il peut aller...

    L'avis tout aussi enthousiaste de Jean-Marc Laharrère

  • Amphitryon . - Ignacio Padilla (Gallimard, 2001)

    9782070759989.jpgLe Mexique au Salon du Livre 2009

    Nous sommes en Argentine en 1957. Le fils de Viktor Kretschmar revient sur la vie de son père, aiguilleur sur la ligne Munich-Salzbourg. Mais son destin était tout autre. En partant au front vers l'Est pendant la première guerre mondiale, il fait une partie d'échec qui décide de sa vie : le gagnant sera aiguilleur, le perdant partira à la guerre. Viktor a gagné. mais l'autre prendra son nom et gagnera des galons à la guerre. Comment Viktor peut-il vivre avec cette fausse identité qui a l'a certes sauvé d'une mort probable, mais qui a fait de sa vie une ombre ? Son fils essaiera de rencontrer celui qui porte le véritable nom de son père, Thadeus Dreyer... Mais celui-ci, d'origine juive, n'a eu de cesse de changer d'identité sa vie durant, récoltant des médailles, sauvant des vies pour sauver la sienne... Jusqu'à participer à ce "Projet Amphitryon" pendant la seconde guerre, qui consistait pour les Nazis à trouver des doublures d'Hitler et de ses proches afin de les protéger dans les situations trop exposées. Ce Dreyer / Efrussi / Kretschmar sera de ce projet et continuera à fuir en volant les identités et les âmes.

    Comme on le voit, il n'est absolument pas question de Mexique dans ce livre. L'auteur a fait des études en Europe, c'est peut-être l'explication de son intérêt pour ces pays et ces périodes de l'histoire européenne, et le texte que je copie à la suite donne quelques explications.... Quoi qu'il en soit, il a écrit ici un roman surprenant formé de quatre parties qui se passent de 1914 à 1961 et où on retrouve un personnage principal en fil conducteur et trois autres en personnages secondaires. Les parties d'échec rythment le roman et donnent aussi son sens à ce récit qui mélange étroitement jeu et destin. Ce roman ressemble à un labyrinthe dans lequel on se perd parfois mais qui a un style d'une telle densité que l'on ne peut pas sauter une seule ligne ! Entre quête et enquête (d'aileurs le début m'a fait penser à Paul Auster), il oblige le lecteur à le suivre dans ses méandres et c'est un peu hagard que l'on en sort, bien content de ne plus vivre ce mauvais rêve.... et d'avoir lu cet excellent livre aussi !

     

    J'ai mieux compris la démarche de Padilla (et, on le verra, de Guillermo Arriaga aussi) avec ce texte de présentation : Ce groupe d'écrivains mexicains, le Crack, dont Padilla est cofondateur, veut dépasser l'univers classique de la littérature latino-américaine et embrasser le reste du monde. La quête de l'autre, d'Europe en l'occurence, est aussi là pour mieux comprendre ce qui s'est passé chez soi: «Maintenant nous savons qu'en Europe ont été commis les crimes les plus horribles de l'histoire de l'humanité, deux guerres mondiales, Auschwitz, et les goulags, expliquait dans Le Monde, Jorge Volpi, (A la recherche de Klingsor, Plon, 2001) autre figure marquante de Crack. Nous, les Latino-américains, nous sommes des enfants de chœur. Nos histoires de républiques bananières, de dictateurs, de révolutions, ce sont des saynètes à côté de cette barbarie.»

  • PIF - Premier - Reçu !

      

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    Merci beaucoup à Bladelire pour son "PIF ! Au moment de Noël c'est vraiment agréable de recevoir des cadeaux :-)

    Elle a bien choisi car j'adore les boucles d'oreilles, je n'ose pas dire combien j'en ai.... Et comme je mets souvent du noir, aussi bien les boucles que le collier iront très bien avec mes tenues !

    Et je sais que c'est elle qui les a fabriqués ! Franchement je fais pas mal de choses de mes mains mais fabriquer les bijoux de A à Z, ça je ne sais pas faire !!!

    Merci encore

  • Cocu de sac . - Hervé Claude (Editions La Branche, coll Suite noire, 2008)

    9782353060214.jpgClin d'oeil à Cul de sac de Douglas Kennedy, ce polar commence de manière aussi palpitante. Nathalie, de retour d'Australie, nous dévoile peu à peu le drame qui a eu lieu là-bas. Partie sur cette route Nord-Sud interminable, déserte (sauf quelques kangourous), étouffante et poussiéreuse, elle et son ami s'arrêtent pour aider un automobiliste en panne et là c'est le drame, le conducteur est un petit malfaiteur qui  s'affole, les bouscule, le coup de feu part, son ami est tué. Mais elle est tellement choquée que son témoignage parait incohérent et des doutes subsistent sur son rôle dans cette affaire. Des flash-backs successifs nous feront revivre les jours précédant le meurtre aussi bien pour elle que pour le meurtrier....

    Impossible de s'arrêter quand on l'a commencé, heureusement il se lit en à peine une heure. Le suspense est excellent et les différents point de vue sont très bien menés. Je mettrais quand même quelques bémols sur quelques incohérences à propos du drame lui-même, incohérences qui à mon avis auraient pu être arrangées... Mais bravo à Hervé Claude, journaliste, d'avoir su rendre cette atmosphère qui décidément colle à l'Australie, de pays noir, glauque et dangereux (voir les livres de Kenneth Cook).... 

    L'avis de Michel

    Et je crois que Yvon l'a acheté mais pas encore lu...

  • Bienvenue au blog d'une collègue bibliothécaire !

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    Cette fois c'est Sandrine, une ex-collègue, qui ouvre un blog de lectures. Je suis ravie car j'avais beaucoup de points communs littéraires (et autres..) avec elle et je suis sûre que ses coups de coeur vous plairont. Longue vie à son blog !

    Le blog de Sandrine

     

  • Le petit livre de septembre . - Christian Estèbe (Finitude, 2008)

    get_photo.jpgL'auteur se retrouve, un peu par hasard, documentaliste dans un collège près de Montauban, en contrat-emploi-solidarité. Lui qui a quitté l'école il y a longtemps, retrouve le rythme scolaire, les profs, la cour de récréation... Et, parce qu'il ne ne sent pas faire partie du corps des professeurs, il se permet d'autres relations avec les élèves. On les traite comme un troupeau à garder dans un chemin droit et unique, lui les écoute, essaie de susciter quelques idées de lecture, des réflexions, un peu d'humanité et d'amitié. Ce n'est bien sûr pas ce qui lui est demandé mais il ne peut pas séparer ce qu'il est, un écrivain, et le travail qu'il fait dans ce collège. Les relations se nouent, les visages s'éclairent. Il aura réussi pendant cette année à changer la nature des relations entre adultes et élèves et même si ce n'est pas grand-chose, ce n'est pas rien non plus...

    L'écriture, sobre et poétique, permet d'aborder ces moments avec beaucoup de pudeur et de tendresse. Les profs sont parfois un peu facilement "catalogués" par l'auteur, mais l'ensemble est une bouffée d'air frais dans ce monde du collège. Pennac, Delerm et Grainville, profs et écrivains, sont cités en exemple. Un écrivain peut apporter beaucoup de choses aux adolescents, et l'auteur essaie de leur apporter ce qui peut les aider à grandir et à comprendre.

    C'est grâce à mon libraire, "Un ange passe", 16 rue du Général Leclerc à Versailles que j'ai lu ce petit livre à la jolie couverture quadrillée comme un cahier d'écolier, merci à lui.

     L'avis, tout aussi positif, de Marc Villemain.

    Un extrait : "Je n'ai appris que ce que je voulais apprendre, j'ai rusé avec le système des bons points, j'ai trouvé seul les livres dont j'avais besoin pour vivre, je les ai lus seul et seul j'ai compris les trésors qu'ils recelaient".