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taibo ii paco ignacio

  • Des morts qui dérangent . - Paco Ignacio Taibo II et Sous-commandant Marco (Rivages, 2006)

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    Le Mexique au Salon du Livre 2009

    Ce livre a été écrit à quatre mains par Taibo II et le sous-commandant Marcos. Marcos est le chef de l'Armée Zapatiste de Libération nationale et lutte notamment auprès des indiens du Chiapas pour plus de justice. Il a également rejoint les mouvements altermondialistes. Dans ce récit, les chapitres sont écrits alternativement par Taibo et par Marcos.

     L'intrigue est essentiellment basée sur la rcherche d'un homme nommé Morales qui aurait trahi le mouvement zapatiste pour rejoindre l'extrême-droite. Les zapatistes veulent donc envoyer un des leurs à Mexico pour faire cette recherche et se faire aider par Hector, détective. Hector, de son côté, travaille sur une affaire qui rejoint Morales. En effet un certain Jesus Maria Alvarado, mort depuis longtemps, laisse des messages sur son répondeur et met en cause un certain nombre d'hommes politiques au pouvoir. Alvarado a été autrefois compagnon de cellule de Morales et il semble qu'il donne des informations de plus en plus précises... Pourquoi... On le saura plus tard... Mais une fois de plus c'est bien le pouvoir politique mexicain et sa corruption qui est en cause et ce livre est une dénoncation des malversations, des emprisonnements arbitraires et des assassinats qui ont parsemé le Mexique tout au long du siècle dernier.images.jpg

     En plus des sujets évoqués, c'est bien sûr la construction du livre qui est originale. Paru d'abord en feuilleton au Mexique, puis dans Libération en août 2005, il obéit aux règles de ce genre avec ses côtés positifs et ses côtés négatifs ! Côté positif, le rythme est bien sûr vif et entrainant. On ne s'ennuie pas dans cette poursuite pleine d'humour qui fait de nombreuses digressions et évoque bien le côté foisonnant de la littérature sud-américaine. Côté négatif, on se perd quand même un peu dans toutes les allusions politiques à l'histoire du Mexique, à moins de suivre scrupuleusement les notes de bas de page qui donnent les explications ! Et sur le plan du style, si celui de Taibo est toujours impeccable, celui de Marcos semble 3344428010577.gifplutôt être une retranscription d'un récit oral (j'ai lu en diagonale certains de ses chapitres...)

    En bref  c'est quand même un Objet Littéraire Non Identifié assez intéressant et qui donne beaucoup de clés sur ce Mexique contemporain où l'opposition se réfère toujours à Zapata et à sa Révolution.

    Pour se mettre dans l'ambiance, un DVD Viva Zapata, d'Elia Kazan avec Marlon Brando

  • Cosa facil . - Paco Ignacio Taibo II (Rivages, 1999)

    9782869307223.jpgLe Mexique au Salon du Livre 2009

    Ce récit est l'un des premiers, ou peut-être le premier, de la série avec le détective Hector. En effet c'est dans celui-là qu'il va avoir avoir l'accident qui le rendra borgne. Mais la chronologie n'est pas très importante dans cette série, et les livres peuvent sans problème être lus dans le désordre.

    Dans ce récit, Hector est appelé à travailler sur trois affaires en même temps. La première porte sur la véritable identité de l'homme qui a été enterré sous le nom de Zapata (le chef de la Révolution mexicaine). En effet des bruits courent que Zapata aurait été vu plusieurs fois pendant les décennies suivant sa mort.. La deuxième affaire est à propos de deux ingénieurs qui ont été tués dans une usine au bord de la grève. Des syndicalistes sont suspectés, mais cette hypothèse parait trop simple en ces temps de crise sociale. Et dans la troisième affaire une jeune adolescente est en danger. Elle serait en possession d'objets compromettants, en l'occurence des photos de sa mère qui est actrice de cinéma pornographique. Mais ces photos sont-elle à ce point importantes qu'elles mettent en danger la vie d'une jeune fille.

    Contrairement à ce qui arrive souvent dans les polars, ces trois affaires ne se rejoindront pas et le seul lien qu'elles aient entre elles est la manière dont Hector doit mener de front toutes les informations qui lui arrivent en même temps. Dans ce récit, encore plus que dans les précédents que j'ai lus, la société mexicaine est pointée du doigt pour des malversations à la fois politiques et sociales. Les droits des travailleurs et des syndicalistes sont souvent bafoués, et on comprend que l'affaire évoquée n'est pas un cas d'espèce. Et la mise en cause de personnalités importantes dans la seconde affaire montre aussi que les agissements des uns sont protégés par le pouvoir des autres en toute impunité. Rien de neuf sous le soleil me direz-vous, mais visiblement la corruption et le non-droit sont quand même présents à haute dose dans ce pays à l'histoire mouvementée. Comme souvent dans le polar noir, les intrigues sont des prétextes pour dénoncer des situations d'injustice et Taibo est le représentant le plus célèbre et le plus prolixe de ce mouvement au Mexique.

  • Adios Madrid . - Paco Ignacio Taibo II (Rivages, 2005)

    9782743614126.gifLe Mexique au Salon du Livre 2009

    Ce petit récit n'avait pas au départ vocation à être édité, il était un peu court. Heureusement Taibo a changé d'avis pour notre plus grand plaisir. Il faut dire qu'il est en grande partie autobiographique et donc assez émouvant à mon avis. Il faut savoir que Taibo est arrivé au Mexique alors qu'il avait quelques années, ses parents fuyant le franquisme en Espagne. Or dans ce récit le héros, notre détective Hector, est envoyé en Espagne pour une enquête et il va découvrir Madrid pour la première fois. Il n'en a pour l'instant entendu parler que par son père et il se demande si la "légende" va correspondre à la réalité... La trame est bien sûr assez fantaisiste comme d'habitude puisque Hector doir récupérer à Madrid un objet de valeur précolombien. Mais d'original en copie, il faudra jouer le tout au poker pour arrriver au résultat...surprenant bien sûr ! L'intérêt de ce petit polar est donc autant dans la découverte et la perception de Madrid que dans l'intrigue elle-même. On y apprend à mieux connaître Hector...et surtout Taibo II lui-même.

     

  • Rêves de frontière . Paco Ignacio Taibo II (Rivages noir, 2002)

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    Le Mexique au Salon du Livre 2009

    Cette fois l'histoire se passe à la frontière avec les Etats-Unis, là où plein d'émigrants essaient de franchir la clôture verte qui sépare les deux pays. Le passage n'est autorisé qu'aux détenteurs d'un permis de travail et d'un laisser passer. Hector est à la recherche d'une actrice, une amie de jeunesse à lui qui a disparu et qui joue à cache-cache avec lui près de cette frontière. Fuit-elle quelqu'un, et dans ce cas pourquoi reste-t-elle dans cette ville. Hector ne serait pas étonné que des trafiquants de drogue et de prostituées soient dans le coup...


    L'ambiance est moite, poisseuse, on erre avec Hector dans cette petite ville ni vraiment mexicaine, ni américaine. Les histoires sont sordides, heureusement quelques moments de tendresse viennent éclaicir un peu l'atmosphère, et puis l'humour est bien sûr omniprésent chez Ignacio Taibo... Fleurs bleues s'abstenir, mais les amateurs de polars bien noirs apprécieront.

  • Pas de fin heureuse . - Paco Ignacio Taibo II (Rivages noir, 1997)

     
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    Petite présentation de Paco Ignacio Taibo II, auteur de polars mexicains dont je vais lire plusieurs romans. C'est le grand auteur policier du Mexique et le fondateur du néo-polar mexicain. Son héros, Hector Belascoaran Shayne, a une trentaine d'années, a perdu un oeil, est détective et surtout grand observateur de la vie mexicaine. Ignacio Taibo lui fait dire "A la différence des auteurs de romans policiers, Hector appréciait les histoires complexes mais où rien ne se passait" ! En effet, comme dans le "néo-polar" français, l'important n'est pas l'action et le crime, mais plutôt la description de la société qui a donné ce crime. Donc il faut apprendre à la connaître, Hector, et après on peut faire un bout de chemin avec lui !

     Le Mexique au Salon du Livre 2009

    9782743601973.jpgIci le début est plutôt cocasse puisque Hector découvre dans les toilettes de son bureau un soldat romain assassiné, avec un casque et une armure. Et le lendemain il reçoit un papier lui demandant de ne pas se mêler de cette histoire ! Inutile de dire qu'il ne lui en faut pas plus pour essayer de comprendre. Mais il faudra remonter très loin, se débarasser de quelques importuns et rencontrer beaucoup de personnes plus ou moins honnêtes pour retrouver une piste qui ramène à un épisode pas très glorieux de l'histoire sociale et politique.

     Hector prend son temps, il réfléchit tout haut, ou tout bas, se promène dans Mexico, rencontre, épie, tire quand il le faut. Je l'aime bien moi ce privé anarchiste qui cherche à tout prix la vérité. Il ne boit pas, il fume, il galère un peu, bref c'est un vrai privé qui est plongé en plein dans les bas-fonds de la vie politique et sociale et je n'ai pas envie de le quitter de sitôt...