En 1992, alors que Los Angeles est déchiré par les émeutes, Harry Bosch découvre le cadavre d'une jeune femme, une journaliste danoise. Sa mort est mise sur le compte des émeutes. Vingt ans plus tard, alors que Bosch est au Bureau des Affaires non résolues, il est chargé de reprendre cette enquête. Patiemment, minutieusement comme il sait le faire, il remontera le temps jusqu'à la guerre du Golfe, retrouvera des indices et essaiera de comprendre pourquoi cette jeune femme  a été retrouvée morte dans cette ruelle isolée...

Avoir imaginé la suite de la carrière de Bosch dans ce Bureau des Affaires non résolues (depuis 2005), est la bonne idée de Connelly. En effet ça lui permet de mettre en valeur les qualités du policier, la patience, l’opiniâtreté, la remise en question de toute vérité. Comme le précédent, Ceux qui tombent, c'est un très bon cru et on admire la construction de l'enquête, d'abord chaotique, puis implacable !

L'avis tout aussi positif de Dominique

Dashiell Hammett, l'auteur de dizaines de nouvelles policières et de romans noirs, dont Le faucon maltais, a commencé sa carrière comme détective dans l'agence Pinkerton. C'est cette agence qu'il mettra plus tard en scène dans ses romans (rappelez-vous d'Humphrey Bogart dans le rôle de Sam Spade...)

Une commande a été passée à huit auteur de polars pour rendre hommage à Hammett en le mettant en scène à vingt ans, détective chez Pinkerton.

Grâce à l'imagination de ces très bons auteurs, on a réellement l'impression de cotoyer Hammett au début de sa carrière. Encore jeune, un peu naïf, mais honnête et désireux de découvrir la vérité plutôt que le coupable, selon la formule consacré, il met tout en oeuvre pour parvenir à ses fins. Jeune femme enlevée par son amant syndicaliste, politiciens corrompus, fantômes, Amérique profonde... Ces huit récits sont un régal pour les amateurs de polars noirs et une plongée dans les Etats-Unis des années vingt et trente.

Bizarrement ce livre parait chez Syros dans une collection pour adolescents alors que le public intéressé est clairement adulte...

Un très bon article sur un blog de polar que je ne connaissais pas

L'inspecteur Erlendur commence sa carrière dans la police et il patrouille la nuit avec ses deux coéquipiers. Chauffeurs alcoolisés, accidents, tapage nocturne, cambriolages, les nuits sont agitées à Reykjavik. Mais Erlendur se soucie d'un clochard qui vient de mourir, on l'a trouvé noyé et on a conclu à un accident. Le même jour, une jeune femme part à pied d'une soirée et ne rentre jamais chez elle. Bien que n'étant pas chargé de ces deux affaires, Erlendur enquête de son côté. Il avait croisé plusieurs fois ce clochard, avait bavardé avec lui et il aimerait comprendre cette mort, surtout que le clochard s'était plaint d'un incendie volontaire dans le sous-sol qu'il occupait.

C'est sur un rythme assez lent qu'avance ce roman, on découvre Erlendur, sa ténacité, sa sensibilité aussi, l'attention qu'il porte aux autres. Et on s'attache à ce policier qui s'obstine à vouloir comprendre la mort d'un simple clochard. Pour ma part, bien qu'étant amateur de polars, je n'ai encore jamais lu cette série et je pense que la publication de ce livre qui démarrre les aventures d'Erlendur sera l'occasion de découvrir la suite qui a eu tellement de succès (La cité des jarres, L'homme du lac, La voix,...)

Les avis très positifs de Clara et de Cathulu

Indridason à St Malo (mai 2015)

Pour les amoureuses d'Erlendur, il nous a dit qu'il ne savait pas encore s'il allait le sauver de la situation périlleuse dans laquelle il l'a mis, donc pour le moment il fait des flash-backs !

Fabien Toulmé, papa d'une petite fille, va de nouveau avoir un bébé. Installé au Brésil avec sa femme, il est un peu inquiet car le suivi des grossesses est moindre qu'en Europe, mais les médecins leur disent qu'ils n'ont aucune raison de se faire du souci. Pourtant à la naissance de Julia, c'est le choc, elle est trisomique. Pour Fabien, encore plus que pour sa femme, c'est un tel choc qu'il passe des jours entiers à pleurer, il refuse d'accepter ce bébé, ne réussit pas à la prendre dans ses bras et n'éprouve que des sentiments négatifs pour elle. Puis très vite ce sera le ballet des spécialistes et l'entrée dans le monde du handicap "Bienvenue à Handicap Land" comme il le dit, avec les psychomotriciens, les kinés, les psychologues, les cardiologues,... Le chemin sera long pour qu'ils acceptent complètement Julia, surtout pour lui d'ailleurs, cela semble est plus simple pour la maman.

Je connaissais le sujet de cette BD mais j'ai été happée par l'histoire et l'ai lue d'une traite. Sur un sujet quand même tabou, celui de l'acceptation d'un enfant handicapé dans une famille, il fait un récit plein de sensibilité avec des dessins simples mais très évocateurs. Ce qu'il avoue est particulièrement dur mais le fait qu'il ait ensuite fait une BD sur le sujet montre bien sûr son évolution et enfin son acceptation d'être "père d'une handicapée". A lire absolument pour comprendre que l'amour paternel n'est pas immédiat, il se construit peu à peu.

De nombreux avis très positifs sur les blogs, Noukette, Sandrine

Le blog de Fabien Toulmé

La journée commence normalement pour les collégiens ce matin-là. Matt regrette que Charlotte soit toujours malade. Nini regarde la jolie Cess à la dérobée. Les 3ème traînent les pieds pour entrer. Rien à signaler. Sauf peut-être un nez qui commence à saigner et des boutons qui apparaissent sur un bras. Mais tout à coup un par un les élèves et les enseignants ont des symptômes inquiétants, du sang, des évanouissements, des chutes,...Les pompiers arrivent, mais peu à peu tous sont touchés. La panique gagne. Le principal prévient l'hôpital, puis le recteur. Un virus inconnu touche des dizaines puis des centaines d'élèves et d'adultes, le collègue est consigné,...

Ce récit qui bascule rapidement dans un scénario de film d'horreur entraîne le lecteur qui ne peut pas le lâcher ! Le destin semble poursuivre implacablement les personnages du récit et le suspense est tel qu'il est impossible de s'arrêter. Les descriptions bien gore plairont aux adolescents friands de ce genre mais même les adultes auront des frissons en suivant ces aventures. Attention, chez Guillaume Guéraud, il n'y a pas de happy end ! Pour ceux qui ne le connaitraient pas, lisez Je mourrai pas gibier, un modèle de livre très noir pour adolescents !

Noukette a aussi été scotchée ainsi que Clara

Suite de Yeruldelgger où l'on avait fait connaissance de cet inspecteur et de la vie à Oulan-Bator en Mongolie. Ici on le retrouve avec sa collègue Oyun. Celle-ci enquête sur un cavalier bizarrement retrouvé mort sur son cheval et sous un yack au milieu de la steppe. Un beau militaire lui vient en aide et lui fait retrouver les plaisirs charnels. Cela va-t-il durer ? Et Yeruldelgger de son côté a des ennuis avec la police des polices qui le soupçonne d'un meurtre avec pour preuves des bandes de video-surveillance. Pour se défendre, il va enquêter et révéler des affaires de contrebande, d'espionnage et de trafic d'êtres humains. Tout cela va nous entraîner en Normandie où des adolescents sont retrouvés morts dans des containers...

Comme dans le premier volume, on voit que la  la corruption qui gangrène le pays est le principal problème actuel en Mongolie, et dans beaucoup d'autres pays voisins. L'intrigue, assez alambiquée et avec de nombreuses méandres, m'a un peu perdue et je suis moins enthousiaste que pour le premier. Heureusement il y a toujours la magie des yourtes, de la steppe et des personnages très attachants et je lirai tout de même la suite s'il y en a une...

L'avis de Yv, plus enthousiaste, ainsi que d'Hélène

Et oui, petit coup de jeune de Blogspirit qui propose des designs beaucoup plus épurés. Ca me plait bien :-)
Les auteurs cités peuvent être retrouvés par les tags (dans les archives), c'est bien pratique (encore faut-il les avoir tous tagués...)
Et on verra plus tard pour une nouvelle bannière...

On connaissait Sylvain Tesson passionné de grands espaces, de défis physiques, de contrées à découvrir. Ici s'y ajoute la passion de l'Histoire, de Napoléon et plus précisément de la Campagne de Russie. Comment plus de 200.000 soldats ont-ils pu mourir dans les combats ou de froid ou de maladie ? Quelle est cette terre qui leur a été si hostile ? Pour s'imprégner de cette atmosphère, et pour rendre hommage à la Grande armée, il décide en décembre 2012 de refaire, deux siècles après jour pour jour, le chemin de retour des soldats, soit 4.000 km. Pas à pied et pas seul, mais avec quatre amis et trois motos et side-cars russes, en hiver et par l'itinéraire exact suivi par Napoléon.

Seul Sylvain Tesson pouvait rendre compte d'un voyage qui mêle à la fois l'exploit physique, la lecture d'extraits des livres de Caulaincourt et du sergent Bourgogne, l'âme russe et la poésie des grands espaces ! Dans cet équipage improbable, inconfortable et souvent dangereux, il réussit à retrouver quelque chose de l'esprit de la Retraite de Russie. Ou comment Berezina, Vilnius, Smolensk et Borodino revivent deux siècles après chez quelques voyageurs un peu fous et grâce au style très attachant de Sylvain Tesson !

L'avis de Dominique

Le commissaire Adamsberg et son équipe sont confrontés à plusieurs meurtres : une vieille dame assassinée dans sa baignoire et un riche propriétaire terrien trouvé mort chez lui. Ce qui les unit : un voyage en Islande il y a dix ans où un groupe s'est retrouvé isolé sur une île et où deux personnes ont trouvé la mort. Autre point commun : un curieux signe dessiné à côté des cadavres. Un concours de circonstances va les amener à découvrir un groupe de fanatiques de l'histoire de la Révolution française qui joue des représentations théâtralisées des séances avec Robespierre, Danton, etc... Ce petit signe dessiné ne serait-il pas le dessin d'une guillotine, et quel serait le lien entre ces amateurs de théâtre et d'histoire et le drame qui s'est joué en Islande ? Et comme chez Vargas il faut toujours de l'incongru, il y aura aussi un sanglier et des pommes paillasson (non, pas ensemble dans l'assiette !)

J'ai beaucoup de mal à donner un avis objectif sur les romans de Fred Vargas car je les lis depuis le tout début et j'adore entrer dans son univers. Je trouve que c'est un des rares auteurs qui ne baisse pas de qualité au fil des années et son univers poétique, un peu décalé, sans doute trop lent pour les amateurs de polars d'action, me ravit toujours. Même au bout de toutes ces années, c'est toujours avec beaucoup de plaisir que je retrouve cette atmosphère hors du temps et un peu magique. Je vous avais dit que je n'étais pas objective pour ces polars qui n'en sont pas vraiment !

L'avis de Sandrine

Suite du tome 1 : notre veuf, après ses démêlées avec la boulangère qui lui propose toujours x sortes de pains aux noms fleuris alors qu'il veut simplement une baguette, reçoit un paquet plein de billets de banque signé "Pour la cause, Ann Bonny". Sa petite fille, qui a fait un héritage fortuit (voir tome 1), veut lui donner une partie de sa fortune mais sans lui dire d'où ça vient (voir toujours tome 1...). Malheureusement le nom qu'elle a mis au hasard est une ancienne fiancée de notre veuf et il n'a de cesse de la retrouver !!! Cette fois le road trip sera pour trouver les traces de cette Ann Bonny en passant par la case "Ni yeux ni maître" (une bande de vieux anars et faux aveugles qui fichent le bazar dans les meetings de Jean-François Coppé notamment...)

Comme dans le tome 1, on se régale à suivre les pérégrinations et les dialogues de ces vieux rebelles qui, s'ils ne peuvent plus agir comme des jeunes, peuvent encore emm... le monde !  Vivement le prochain tome !

L'avis de Noukette  Dasola   Kathel      

Un navire part à Terre-Neuve avec à son bord le capitaine Achab, personnage inquiétant qui n'a qu'une obsession, retrouver Moby Dick la baleine blanche qui lui a arraché sa jambe. Il connait son trajet et va la poursuivre jusqu'au bout du monde.

Chabouté, auteur que je suis avec admiration depuis plusieurs années, est particulièrement inspiré par cette adaptation du roman de Melville. Son dessin noir et blanc réussit magistralement à exprimer à la fois les visages tourmentés, la mer déchaînée, l'air du large, la solitude de chaque marin et même le dépeçage d'une baleine ! Un album sombre et magnifique, avec de beaux dialogues (il reprend des extraits du livre de Melville) que l'on a hâte de retrouver dans le livre deux.

L'avis tout aussi enthousiaste de Saxaoul