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Roman policier - Page 5

  • Vostok. - Jean-Hugues Oppel (Rivages Noir, 2013)

    vostok.jpegTanya Lawrence est envoyée par l'ONU dans le sud de l'Afrique. Elle est chargée d'inspecter l'exploitation de "terres rares", des métaux utilisés dans la haute technologie, et surtout la société Metal-Ik qui les exploite. Celle-ci exploite aussi les ouvriers qui travaillent dans des conditions à la limite du supportable au fond des mines. Tanya pressent qu'on lui cache quelque chose mais visiblement chacun a intérêt à ce que rien ne bouge. Seul son guide attitré, un homme un peu mystérieux, semble vouloir l'aider. Mais en plus des sombres calculs des hommes, la nature donne des signes mystérieux que seuls les autochtones savent déchiffer...

    C'est un vrai plaisir de retrouver Jean-Hugues Oppel dans ce roman très noir. Comme d'habitude il instille un humour féroce dans son récit et met à jour la cupidité et l'égoïsme du genre humain quand il s'agit de faire fortune. La place de la nature, sa sauvegarde, et surtout son exploitation sauvage, ces thèmes se mêlent à ceux de l'appât du gain de préférence par des incompétents. Heureusement quelques passionnés essaient de rester honnêtes... Mais, si vous avez déjà lu des romans d'Oppel, vous saurez qu'il est assez pessimiste sur la nature humaine...

    Merci à Babelio

     

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  • Le dernier Lapon. - Olivier Truc (Métaillié Noir, 2012)

    lapon.jpgNous sommes au nord de la Norvège, en Laponie, pendant la nuit polaire. Là-bas cohabitent les gens des ville et les Lapons qui élèvent leurs rennes et ont des conditions de vie difficiles, notamment l'hiver. Les Lapons ont du mal à garder leur mode de vie d'éleveurs. En effet les compagnies minières ont dans le passé colonisé une partie de la région pour prélever du minerai. Aujourd'hui encore les ressources du sous-sol attisent beaucoup de convoitises. C'est dans ce contexte qu'interviennent un vol et un meurtre. Le vol est celui d'un tambour traditionnel lapon, dérobé dans le musée local alors qu'il venait d'être prêté par un Français. Le meurtre, c'est celui d'un éleveur. Il a été sauvagement assassiné et on lui a coupé les oreilles, comme on le fait aux rennes. L'inspecteur Klemet et sa jeune collègue Nina vont tenter de résoudre ces deux délits. Mais le pouvoir des politiques est puissant et ce qu'ils découvrent peu à peu, notamment les liens avec une expédition polaire d'avant-guerre, met en péril la situation de notables.

    Ce roman est le premier d'un journaliste français qui vit depuis 1994 à Stockholm où il est correspondant du Monde et du Point. Il s'est remarquablement documenté pour écrire ce polar et c'est avec beaucoup de plaisir que l'on découvre le mode de vie des Lapons aujourd'hui. Le choc de civilisations se fait aussi sentir là-bas et, comme dans d'autres civilisations colonisées, le profit va de pair avec la disparition progressive des autochtones. L'intrigue est bien menée, avec ce zeste d'exotisme propre aux polars "ethniques" (et un peu de manichéisme... mais on pardonne). Sans doute un des meilleurs polars de cette fin d'année. Une belle idée de cadeau de Noël à faire aux amateurs de policiers et même aux autres qui seront intéressés par le contexte social et politique. Et comme ce duo d'inspecteurs est très attachant, on peut parier que c'est le début d'une (longue) série de polar nordique...

    Des avis très positifs chez Emeraude, Michel, Yv, Dominique, Keisha 

  • Démon. - Ken Bruen (Fayard, 2012)

    demon.gifJack Taylor, détective privé accro au cocktail Xanax-Guiness-Jameson, est décidé : il quitte l'Irlande et part aux Etats-Unis. Mais il est refoulé à l'aéroport et est abordé par un étrange individu. De retour dans sa ville natale, Galway, il est confronté à une série de meurtres et à un individu qu'il croit reconnaître. Les victimes sont tuées selon un rite satanique, aucune piste ne se dégage, Jack va devoir se faire aider de ses amis Ridge et Stewart. Mais peut-on réussir à lutter contre le Démon ?

    Ce livre est la huitième enquête de Jack Taylor. Pour moi c'est la première et je dois dire que j'ai été un peu désarçonnée. Non pas tant par le personnage (j'aime assez les privés alcoolo et border-line...) que par le style. Certes on peut dire que l'auteur va à l'essentiel, mais j'ai trouvé que l'accumulation de phrases hachées, de mots jetés à la volée et de répétitions de situations n'apportaient rien au récit et ne fluidifiaient pas la lecture ! En revanche j'ai vraiment trouvé très intéressante la vision de l'auteur sur l'Irlande qui est dans une situation économique et sociale dramatique et j'ai aussi apprécié aussi le ton très caustique du personnage. A retenter donc avec une aventure antérieure...

     

    Les avis très positifs de JM Laharrère, Yvon et Yv.

  • Mapuche. - Caryl Férey (Gallimard, Série noire, 2012)

    mapuche_m.jpgJana est mapuche, sa famille a été massacrée comme beaucoup de mapuches. Depuis elle est sculptrice à Buenos Aires et concentre sa rage dans ses créations. Ruben est un rescapé des camps où sont morts son père et sa soeur. Sa mère fait partie des Mères de la place de Mai qui témoignent chaque semaine de la disparition des leurs. Il est détective et cherche les enfants de disparus adoptés par les militaires ou leurs proches.
    Quand Luz, un travesti ami de Jana, est retrouvé mort assassiné, elle se dirige vers Ruben. Celui-ci ne souhaite pas se détourner de ses recherches militantes. Pourtant les deux enquêtes se croisent quand Maria, la fille d'un homme d'affaire influent, est aussi retrouvée morte.
    Ruben et Jana vont mettre en commun toute la rage qu'ils ont accumulée pour mener une enquête qui va les mener trente ans en arrière et les mettre sur la piste des bourreaux d'alors et de leurs amis qui font partie des hommes en vue d'aujourd'hui.

    Comme dans Zulu, Haka et Utu, Caryl Ferey s'est extrêmement bien documenté pour écrire ce roman. La partie policière n'est qu'un moyen de mettre en lumière tout un pan de l'histoire de l'Argentine et de ses blessures qui sont loin d'etre cicatrisées et aujourd'hui encore, l'argent, le pouvoir et la corruption y sont omniprésents.

    Le roman est passionnant, parfois violent (mais moins que les précédents), souvent émouvant. Bref pour moi c'est le meilleure polar de l'année !

     

    L'avis de Alain , Saxaoul

     

  • Cyber China. - Qiu Xiaolong (Liana Levi, 2012)

    qiu.jpgNous retrouvons Chen, inspecteur de police à Shanghaï et amateur de poésie. Cette fois il est nommé conseiller spécial auprès d'une affaire délicate. Un cadre du parti a été victime d'un "lynchage" de la part d'internautes car il a été pris en photo tenant en main des cigarettes très luxueuses. Le parti le met en résidence surveillée dans un hôtel, mais il est retrouvé pendu. On conclut à un suicide. Pourtant Chen et son collègue Wei sont perplexes. Aussi quand Wei est victime d'un accident de la circulation, Chen décide d'enquêter de son côté sur ce soi-disant accident. Grâce à ces événements, il sera amené à côtoyer la charmante journaliste Lianping et aussi un internaute et blogueur très actif, Melong.

    Je lis cette série depuis sa création et c'est toujours avec plaisir que je retrouve Chen, policier original, fidèle au Parti mais lucide sur ses défauts, et aussi poète et traducteur. Les enquêtes sont toujours classiques mais c'est une agréable manière de découvrir la société chinoise de l'intérieur.

    Cette année j'ai eu le plaisir de voir Qiu Xialolong à Saint-Malo, notamment dans une rencontre sur le thème de la double culture. Je vous engage vivement à regarder ce débat passionnant qui comprenait aussi Dinaw Mengestu et Chahdortt Djavann :

     

  • Le disparition soudaine des ouvrières. -Serge Quadruppani (Editions du Masque, 2011)

    Quadruppani.jpgLa commissaire italienne Simona Tavianello, dont nous avions fait la connaissance dans Saturne, est en vacances avec son mari mais alors qu'ils vont acheter du miel, ils trouvent un homme assassiné. C'est le responsable locale d'une grosse entreprise d'agroalimentaire. L'apiculteur est-il coupable ? Pourquoi a-t-on trouvé un tract signé "La révolution des abeilles" sur le corps ? Et surtout pourquoi des ruches sont-elles régulièrement vandalisées ?

    A l'heure où l'on parle beaucoup de la disparition d'un grand nombre d'abeilles suite à l'utilisation massive de pesticides, le sujet est d'actualité. Dans ce coin d'Italie, les passions sont exacerbées. L'entreprise est montrée du doigt. L'apiculteur est à la tête d'une association protégeant les abeilles. Un scientifique spécialiste du sujet fait des expériences. Et la police locale a bien du mal à garder sa neutralité.

    Serge Quadruppani réussit à nous donner des frissons à propos de l'avenir du monde et du rôle que certains grands groupes mal intentionnés pourraient y jouer. Que viennent faire des abeilles pacifiques et innocentes là-dedans ? Je vous laisse le découvrir dans ce très bon polar qui sent bon l'Italie !

    Merci à Babelio

    Les avis très positifs de Moissons noire, et  JMLaharrère

  • L'armée furieuse. - Fred Vargas (Vivane Hamy, 2011)

    9782878583762.jpgUne femme demande à être reçue par Adamsberg. Elle affirme que sa fille a eu une vision, celle des hommes de "L'armée furieuse", l'histoire  plusieurs fois séculaire d'une armée en déroute qui annonce la mort de quatre personnes dans le village. Perplexe, Adamsberg part en Normandie enquêter là-bas et rencontre une série de personnages originaux, dont le commissaire Emeri, descendant d'un maréchal de Napoléon. Et, parallèlement, il doit résoudre une affaire à Paris où un vieil industriel richissime a été brulé vif dans sa voiture. Le coupable présumé, un jeune délinquant, ne semble pourtant pas avoir la carrure d'un tueur de vieux riche !

    On retrouve dans ce roman les personnages qui nous ont ravis précédemment. Le très cultivé Danglard, le versificateur Veyrinc, l'extraordinaire Retancourt, et Zek, le fils (adulte) d'Adamsberg que celui-ci a découvert dans le précédent récit. La fantaisie de Vargas est toujours présente et, si l'on entre dans son univers, on se régale à ses aventures policières très lentes et très originales. En revanche, comme le dit Emeraude, si l'on entre pas dedans, je suppose que ça agace... Moi je suis une inconditionnelle et je me force à déguster ses récits au rythme de l'enquête (donc sur plusieurs jours...) et à me régaler de ses trouvailles stylistiques pleines d'humour et de dérision !

  • Les Harmoniques. - Marcus Malte (Série noire, Gallimard, 2011)

    harmoniques.jpgMister est pianiste de jazz. Bob, son meilleur ami, est chauffeur de taxi complètement fondu de jazz lui aussi. Véra était leur amie, elle avait 26 ans, on a retrouvé son corps calciné dans un entrepôt. La police conclut à un règlement de comptes, mais Mister et Bob font leur enquête. Rapidement la piste de la filière slave apparait, mais avec elle aussi le monde de l'art et celui, plus dangereux, de la politique.

    Marcus Malte réussit comme d'habutude à nous faire entrer dans un univers à part, ici celui du jazz qui rythme toute l'enquête. L'écriture est ciselée, les dialogues soignés. Le propos est amer, l'appât de l'argent est omniprésent et la corruption inévitable. Le roman est donc très noir, mais un peu de musique vient adoucir l'ensemble...

     

  • Le gendarme scalpé. - Thierry Bourcy (Folio policier, 2011)

    9782070436699.jpgNous somme en 1918. Même si les soldats sentent que les Allemands faiblissent, c'est encore la guerre, les combats sont toujours aussi violents et les Américains qui viennent d'arriver subissent aussi beaucoup de pertes. C'est dans ce contexte qu'un gendarme est retrouvé assassiné et scalpé dans une église. Célestin Louise est appelé pour enquêter. Il découvre que ce gendarme enquêtait sur une affaire vieille de dix ans où un braqueur de banque avait été laissé en liberté. Il découvre aussi qu'il y a des soldats américains d'origine indienne qui connaissent bien ce rituel du scalp...

    Comme dans les quatre précédents volumes, Thierry Bourcy fait un travail documentaire très intéressant sur les années de guerre. Ici on ressent bien que les soldats n'en peuvent plus après quatre ans passés dans les tranchées et ces derniers mois sont insupportables. Heureusement l'aide des Américains et l'épuisement des Allemands mettent un terme à cette boucherie. L'intrigue est classique mais bien menée et sert de prétexte à évoquer cette douloureuse période.

    Hélas nous ne reverrons plus ce très sympathique héros puisque la guerre est finie et cette série aussi ! Mais il va rejoindre les célèbres Brigades du Tigre et ce serait une bonne idée de faire une série avec ces Brigades ....

  • La rivière noire. - Arnaldur Indridason (Métailé noir, 2011)

    Voilà un polar islandais pour fêter le Salon du livre de Paris consacré aux littératures nordiques.

    riviere noire.jpgUn homme est retrouvé mort chez lui, égorgé. Il a sur lui un médicament qui, mélangé à de l'alcool, rend amnésique pendant quelques heures, on l'appelle la drogue du violeur. Visiblement il a eu des rapports sexuels dans la nuit. Est-ce la femme qui l'a tué, mais avec quelle arme et qui est cette femme... Le commissaire Erlendur étant en vacances, c'est son adjointe Elinborg qui va mener l'enquête.

    Curieusement c'est le premier roman policier que je lis de cet auteur. Pendant quelques années j'ai eu une overdose de policiers et n'en ai plus lus du tout, j'ai donc raté La cité des jarres et autres Femme en vert quant il sont parus. Je n'ai donc pas de point de comparaison avec ses autres livres. Et je dois dire que je suis assez déçue par celui-ci. En effet, même si l'intrigue est bien menée et que l'on a envie de connaître la fin (c'est déjà bien, me direz-vous), c'est une enquête d'un grand classicisme. Et même l'arrière-plan social qui est, je crois, caractéristique de cet auteur, ne transparait pas beaucoup ici. Donc je sais ce qu'il me reste à faire : lire les précédents polars d'Indridason !