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Roman policier - Page 7

  • Zulu. - Caryl Férey (Série noire, Gallimard, 2008)

    zulu.jpgL'Afrique du Sud de nos jours. Ali Neumann, chef de la police criminelle de Cape Town, est d'origine zoulou. Il a fui sa région, le Kwazulu, après les massacres commis par les milices de l'Inkatha contre sa famille (favorable à l'ANC). Cette origine est un fondement essentiel de sa personnalité et la lutte contre les inégalités est le moteur de son action de policier.
    La corruption, la violence et le trafic de drogues sont omniprésents dans le pays malgré les efforts du gouvernement pour endiguer le chômage, la pauvreté et les discriminations raciales.
    La tension monte d'un cran quand une jeune fille est retrouvée assassinée. C'est la fille d'un Afrikaner, ancien champion du monde des Springboks (ceux que l'on voit dans Invictus). on retrouve dans son sang une drogue inconnue. D'autres cas similaires se présentent. Ali Neumann va enquêter, aidé par ses adjoints Epkeen et Fletcher, et aller sur des pistes qui laissent entrevoir qu'il ne s'agit pas de banales affaires de drogues, en effet trop de d'acteurs sont impliqués dans cette affaire.

    Ce polar, publié il y a deux ans, est une parfaire réussite à tout point de vue. Le contexte politique et social est longuement décrit et permet de se faire une idée de l'état des difficultés de l'Afrique du Sud à l'heure où les caméras vont être braquées sur ce pays pour la Coupe du Monde. L'ANC a pris les problèmes sociaux, économiques, et raciaux à bras le corps mais que valent une quinzaine d'années de gouvernement au regard des dizaines d'années d'apartheid qui ont détruit la cohésion du pays.
    Le talent de Caryl Frey est d'avoir créé des véritables personnages de chair qui ont chacun une histoire très personnelle, souvent douloureuse pour différentes raisons. Ils vont se retrouver dans cette affaire et faire preuve de tout leur professionnalisme pour en dénouer les fils tout en étant infiniment humains de par leurs faiblesses.
    Sans dévoiler  le dénouement on peut tout de même dire que les intérêts financiers vont, comme souvent, amener des hommes à aller beaucoup trop loin dans leurs actions et dans les moyens utilisés.

    Certes c'est un roman noir, très noir, et très violent aussi, à ne pas mettre entre les mains des amateurs de "gentils" thrillers à la mode en ce moment (je ne cite pas de nom...), mais ce roman ravira les amateurs du genre. Et ceux qui ne l'ont pas encore lu ont bien de la chance...Quant à moi, je crois que c'est le meilleur polar que j'ai lu depuis longtemps (et pourtant j'en ai lu des bons...). Bon allez c'est le meilleur depuis Tranchecaille ;-)

    Lapinoursinette, tout aussi enthousiaste ainsi qu' Amanda, Papillon , InColdBlog , Emeraude , Kathel  et certainement beaucoup d'autres...

    Zulu et Tranchecaille sortent tous les deux en poche le 16 avril.

  • Raclée de verts. - Caryl Férey (Suite noire, Ed La Branche, 2007)

    raclee de verts.gifNotre héros est fana de football, et plus spécialement des "Verts", les Stéphanois. Nostalgique de leur grande époque, il suit pourtant leurs matchs aujourd'hui encore, mais uniquement à la TV car il est interdit de stade. Tout pour lui est référence au foot, une femme, un visage, un vieux ou une vieille qu'il va braquer pour le plaisir de s'occuper avant le match... Mais peu à peu il sent son corps lui échapper. L'odorat d'abord, puis l'ouïe. Jusque là rien de grave, cela n'empêche pas de regarder le foot. Mais que faire quand la vue est touchée... ?

    J'ai pris ce livre sur les rayons en attendant de récupérer Zulu et je ne savais pas trop à quoi m'attendre... C'est complètement loufoque, parsemé de références au foot, avec un humour à froid très noir. Rien à voir avec ce qui m'attend dans Zulu... C'est un petit livre que j'oublierai vite mais en effet, comme l'indique la présentation, je confirme que l'auteur se situe "entre respect des règles et pétage de plombs" ;-)

  • Des manches et la belle. - Jean-Paul Nozière (Suite noire, Edition La Branche, 2010)

    noziere.gifTout avait pourtant bien commencé. Manu avait tout expliqué à DD. Tu t'arrêtes à l'Isardrome sur l'autoroute et là il y aura deux convoyeurs, dont un qui s'appelle le Rouquin, et tu leur piques leur voiture. Mais voilà, DD n'a pas très bien entendu le numéro de l'autoroute et l'Isardrome ça ressemble à Pizza Room... De toutes façons il y a bien deux convoyeurs en train de manger. On ne lui avait pas dit que leur voiture ce serait un fourgon mortuaire, mais pourquoi pas... De toutes façons les billets sont cachés dans le coffre donc on verra les détails plus tard !

    Comme d'habitude chez Nozière, on se régale d'un bout à l'autre avec ce petit polar très bien mené qu'on lit d'une traite ! Beaucoup d'humour dans ce chassé-croisé entre bandes rivales africaines mâtiné d'une halte dans un presbytère tranquille avec une bonne du curé bien appétissante ! Un petit polar déjanté très réussi dans cette collection dirigée par Jean-Bernard Pouy.

    L'avis d'Alain qui s'est aussi régalé !

  • Même pas Malte. - Maïté Bernard (Baleine, Le Poulpe, 2009)

    meme pas malte.jpgUn nouveau Poulpe qui fait en plus référence à Marcus Malte, je ne pouvais pas le manquer... Cette fois le Poulpe, Gabriel, nous entraîne dans une sombre histoire de trafic d'oeuvres d'art afghanes qui se retrouvent en France via l'Espagne. Gabriel a de plus la chance de retrouver Brigid, une ancienne amie qui lui inspire de nouveau de tendres sentiments, le tire de sa dépression latente et le fait voyager à Cadaquès, Barcelone et Séville !

    Comme d'habitude on passe un très bon moment avec cette série, Gabriel est toujours bougon mais attendrissant et efficace, et le principe est quand même de prendre aux riches pour redonner... à Brigid ;-)

    A noter que ce Poulpe est un Poulpe à tiroir car il fait référence au Vrai con maltais de Marcus Malte qui lui-même faisait référence au Faucon maltais de Dashiell Hammett (que l'on connait surtout pour le film de John Huston avec Humphrey Bogart..)

    Les avis de Yann et d'Alain qui comme moi aiment les polars et le Poulpe :-) Celui de keisha

  • La clé des mensonges. - Jean-Bernard Pouy (Folio Policier, 2009)

    la cle des mensonges.gifZapala est un gendarme bientôt à la retraite. Pour son dernier transfert, on lui demande d'accompagner une jeune fille en train à Bordeaux. De quoi est-elle accusée ? Il n'en sait rien et s'en moque, mais il est bien obligé de se poser des questions quand il se rend compte qu'ils ont été suivis dans le train par des individus qui n'hésitent pas à tirer sur eux... Commence alors une cavale qui va les emmener en Charente et en direction de la Gironde. La clé de l'affaire est ... une clé, une petite clé que l'on peut même avaler, puis récupérer. Il ne sait pas ce qu'elle ouvre mais elle l'obligera à se replonger dans une affaire politico-financière obscure et à retrouver des sensations fortes qu'il pensait avoir oubliées.

    Ce livre a été publié il y a une vingtaine d'années en Série noire et déjà on reconnait ce qui fera la patte de Pouy : un personnage désabusé persuadé d'avoir raté sa vie et qui n'a rien à perdre. Une histoire très noire et qui, on le sait, ne s'éclaircira pas. Et une folle cavale qui va les conduire vers une fin inexorable... Pas le meilleur Pouy, il fera mieux plus tard, mais une lecture efficace et oppressante pour amateur de polars noirs !

     Comme moi  Yv l'a lu d'une traite

  • Boulevard des branques. - Patrick Pécherot (Folio policier, Gallimard, 2008)

    boulevard des branques.jpgDernier volet de la trilogie de Pécherot. Cette fois nous sommes en 1940, Paris est vide, les Parisiens ont presque tous quitté la capitale. Nestor, notre ami apprenti détective, est chargé de veiller sur un psychiatre dépressif. Mais un matin il se réveille trop tard, le professeur Griffard s'est tué (ou on l'a aidé à se tuer). Un peu déçu d'avoir mal fait son travail, Nestor se retire, mais il n'est pas tranquille pour autant ! On l'assigne à résidence alors que plus loin sa secrétaire l'appelle d'urgence à Chartres ! Train, vélo, voiture ! Un rythme endiablé pour ce polar qui, comme les autres, nous plonge complètement dans la grande Histoire avec l'exode, les théories eugénistes, l'or espagnol, les banques russes et les nazis !

    L'histoire s'achève en 1941 alors que Nestor est emprisonné dans un stalag. Il s'en évadera quelque temps plus tard, là où commence 120 Rue de la gare de Léo Malet (que je me suis empressée de relire..)

    J'ai vraiment adoré cette trilogie où Pécherot rend hommage à Léo Malet en imaginant les débuts de Nestor (Burma) et en faisant revivre le Paris d'alors. Le style, populaire et gouailleur, est bourré de trouvailles et on a du mal à quitter cet argot parisien renouvelé et ses personnages attachants !

    L'avis de Moisson noire

     

     

  • Belleville-Barcelone. - Patrick Pécherot (Série noire Gallimard, 2004)

    belleville barcelone.gifNous sommes en 1938. Notre héros Nestor est appelé pour retrouver une fille de famille qui est partie avec son amoureux. Mais cette enquête entrainera Nestor bien plus loin qu'à Paris, jusqu'à la guerre d'Espagne et ses ravitaillements en armes. En France le Front Populaire vit ses derniers jours. A Belleville se côtoient anars et admirateurs d'Hitler et de Staline... Comme d'habitude Nestor se retrouve dans des situations difficiles , mais heureusement il y met un peu de poésie, et André Breton aussi !

    Suite des Brouillards de la Butte. Pécherot poursuit son hommage à Léo Malet et aux débuts de celui qui sera Nestor Burma. L'évocation du Paris d'alors est magnifique, la langue réjouissante, c'est un petit bonheur de lecture que cette trilogie. A lire pour le plaisir de la langue, de l'humour et des rues de Paris !

     L'avis de Moisson noire

  • Les brouillards de la Butte. - Patrick Pécherot (Folio Policier, 2008)

    les brouillards de la butte.jpgOn est à Paris en 1926. Notre héros est monté de province et survit en faisant des petits boulots, notamment collaborateur dans un petit journal. Il croise aussi les artistes de l'époque et s'essaie à la poésie. La nuit venue il aide quelques copains à délester les riches de leur trop plein de richesses... Mais un jour, à la place des lingots attendus, ils trouvent un cadavre dans un coffre-fort et se retrouvent mêlés à une affaire de chantage qui va remonter très haut ! Le propriétaire du coffre-fort trempe dans une magouille qui remonte à l’époque de l’Armistice de 1918. Certains rois de la métallurgie auraient bénéficié de l’aide de l’État pour l’octroi des hauts-fourneaux confisqués à l’Allemagne en guise de dédommagement de Guerre. Notre héros devient malgré lui apprenti enquêteur...

    Cette première aventure de Pipette se poursuivra avec deux autres livres qui présentent en quelque sorte les premières années de "Nestor", qui deviendra le Nestor Burma de Léo Malet. Cette trilogie est donc un hommage rendu par Patrick Pécherot à Léo Malet. La vie de celui-ci se retrouve dans le personnage de Nestor et l'on retrouve avec plaisir les surréalistes, André Breton, les anarchistes, l'histoire en toile de fond et les grandes affaires du moment.

    Patrick Pécherot manie une langue proche du parler populaire et de l'argot pour faire revivre cette période si vivante dans le quartier de Montmartre. On imagine tout de suite dans "Pipette" celui qui sera Nestor Burma avec sa capacité à s'attirer des ennuis en soulevant des lièvres bien plus importants que ce qu'il imaginait !

    J'ai adoré ce premier récit et j'ai bien sûr tout de suite enchaîné sur les deux autres... et sur le premier Malet "120 rue de la gare" (que j'avais lu il y a très longtemps). A suivre donc d'ici les prochains jours...

    A noter que Patrick Pécherot vient de recevoir le prix 813 pour son excellent Tranchecaille !

    Le billet de Nanne

  • Le château d'Amberville. - Thierry Bourcy (Folio policier, 2009)

    le chateau d'amberville.gifTroisième volume des enquêtes de Célestin Louis, inspecteur de police parti au front pendant la première guerre mondiale. Le récit commence par un parcours de reconnaissance où les soldats doivent aller voir où commencent et où se terminent exactement les fronts alliés et ennemis. Célestin Louise est grièvement blessé et est évacué à l'arrière dans un château transformé en hôpital. Ses habitants, un vieil homme, sa fille et ses domestiques, y habitent encore. Mais un soldat blessé est retrouvé noyé dans le plan d'eau. Et, peu de temps après, un autre soldat est retrouvé mort. Visiblement quelqu'un cherche à assassiner les soldats. Face à l'incompétence de la police locale, Célestin mène seul son enquête...

    Voilà encore un récit agréable à lire où le quotidien des blessés est bien décrit. On est pris par le romanesque de l'histoire qui fait un peu oublier le contexte, mais les combats sont toujours là, violents et barbares. J'attends avec impatience que les deux autres volumes paraissent en poche.

    A découvrir : une interview de Thierry Bourcy par Yann de Moisson noire ici.

  • L'arme secrète de Louis Renault. - Thierry Bourcy (Folio Policier, 2006)

    arme secrete de louis renault.gifDeuxième volume de cette série qui nous entraine dans les tranchées de la guerre de 14-18 avec Célestin Louise, jeune inspecteur de police qui a choisi de partir au Front plutôt que de rester planqué à Paris. Ici le ton est un peu moins dur que dans le premier volume car Célestin est appelé à Paris pour mener une enquête. Louis Renault, le célèbre constructeur automobile, s'est fait voler les plans de sa dernière invention : un petit char très maniable qui éviterait de nombreux morts pendant les percées vers le Front allemand. Qui aurait intérêt à voler ces plans, et surtout qui pourrait bien les acheter ? Célestin doit enquêter sur l'entourage de Louis Renault, notamment sur sa femme, une célèbre cantatrice.

    Dans ce volume, c'est surtout la vie à Paris pendant la guerre qui est évoquée. Malgré quelques privations, les Parisiens vivent presque normalement, et Célestin ne trouve pas les mots pour essayer de faire comprendre qu'à quelques dizaine de km les soldats vivent un véritable enfer. Comme les rescapés des camps de concentration plus tard, les soldats d'une part avaient du mal à parler de ce qu'ils vivaient dans les tranchées, et surtout personne ne voulaient les écouter ou les croire ! Cette partie est vraiment très bien rendue et, comme dans le premier, l'intérêt documentaire donne vraiment tout son intérêt à cette série qui se lit très bien.