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Cinéma - Page 3

  • Gran Torino (réalisé par Clint Eastwood, avec Clint Eastwood, 2009)

    grand torino.jpgLe dernier Clint Eastwood est un pur bonheur, on le dit partout mais pourquoi ne pas le répéter. Celui-ci joue le rôle d'un vétéran de la Corée, solitaire, raciste, misanthrope, et par-dessus tout détestant les asiatiques. Par malheur ceux-ci ont envahi son quartier et il fait tout ce qu'il peut pour les éviter, mais comme c'est quand même un homme d'honneur, il est amené à les défendre... Sa carapace peu à peu se lézarde et il se surprend à avoir des relations plus proches avec eux qu'avec sa propre famille. Mais ne nous y trompons pas, cette embellie ne durera pas et la violence de l'Amérique d'aujourd'hui reprendra le dessus....

    On retrouve les thèmes chers à Clint Eastwood, le solitaire, le justicier, mais aussi le vétéran marqué par les crimes de l'armée américaine. Seule une action d'éclat pourra lui assurer une rédemption vitale pour lui. Les rôles secondaires sont aussi très bien tenus, ses fils sont de purs américains insupportables, la jeune asiatique est craquante et le pasteur à mourir de rire. Parce que l'on rit beaucoup dans ce film, Eastwood a énormément d'humour et il sait amener son public là où il veut par les chemins qu'il a soigneusement sélectionnés. En bref un très bon film qui nous montre un Clint Eastwood impérial !

  • Louise Michel (de Gustave Kervern, Benoît Delépine, avec Yolande Moreau et Bouli Lanners, 2008)

    louise_michel.jpgVoilà un drôle de film que ce Louise Michel. On y est allé sans lire de critique, uniquement pour la présence de Yolande Moreau dans ce film à petit budget. J'ai eu différentes réactions en le voyant !

    L'histoire m'a paru intéressante de prime abord. Des ouvrières de Picardie brutalement privées de leur outil de travail (tout le matériel de leur entreprise a été enlevé pendant la nuit) cherchent à se venger. Louise a une idée : faire tuer le directeur par un professionnel. Voilà une vengeance qui leur ferait du bien ! Elle rencontre par hasard un "tueur", enfin plutôt quelqu'un qui a des armes et se dit tueur. Mais on se rend tout de suite compte que c'est un raté, lâche, qui va essayer de faire faire le travail par quelqu'un d'autre.

    Là on se dit que l'idée est bonne mais que le traitement est maladroit. Le rythme est hâché, les personnages caricaturaux, vraiment il en fait trop ce réalisateur !

    Et puis ensuite on se dit qu'en effet il en fait trop mais que, malgré tout, ce film est bourré d'humour, on y rit franchement plusieurs fois et les bons sentiments n'ont pas leur place ici. Il n'est question que de tromperie. Aussi bien du côté des patrons, car en fait le directeur (tué) n'était pas le responsable, il y a un plus grand patron... à Bruxelles. Qui en fait vient de se faire racheter par un encore plus grand patron qui est à ... Jersey... Et tromperie du côté de Louise et de "son" tueur qui sont complètement déjantés et auxquels le réalisateur prêtent un humour noir hilarant !

    Bref c'est un drôle de film, il ne faut pas y chercher de la vraisemblance (encore que ces histoires d'usines rachetées...), il est certes parfois maladroit, mais c'est vraiment un Objet Cinématographique Non Identifié où sarcasme et satire sont rois !!!

    L'avis mitigé de Alain, et beaucoup plus positif de Dasola

  • Les plages d'Agnès (réalisé par Agnès Varda, 2008)

    19012295.jpgIl y a des films que l'on est sûr d'aimer avant même de les voir, celui-ci en fait partie. J'aime Agnès Varda, Jacques Demy, leurs films, leur univers,...

    Dans ce film Agnès Varda souhaite faire un retour sur son existence à l'occasion de ses 80 ans. C'est l'occasion pour elle d'essayer de retenir un peu le temps passé, mais avec toute la fantaisie qui la caractérise. Son enfance d'abord, avec les plages du Nord (elle est belge) et les magnifiques jeux de miroir avec la plage et la mer. Sa jeunesse, à Sète pendant la guerre, et le début de ses rêveries. Rêveries qu'elle continuera à Paris en faisant de l'histoire de l'art puis une école de photo. Sa meilleur amie a épousé Jean Vilar... elle sera invitée à faire les photos des premiers festivals d'Avignon...Jean Vilar, Gérard Philippe, Maria Casarès... Elle a choisi, elle sera photographe et cinéaste. Mais le coeur de son existence est cette petite impasse parisienne où elle habite toujours et qui servira de cadre à de nombreuses scènes avec des célébrités (Piccoli et Legrand y croisent Artaud, Calder, Brassaï,...). La rencontre de sa vie sera bien sûr celle avec Jacques Demy avec lequel elle formera un couple célèbre. Puis ce sera la Californie où ils travailleront, Noirmoutier qu'ils adoreront tous les deux. Et les tournages, Sans toit ni loi pour Agnès, Les parapluies de Cherbourg pour Demy, et beaucoup d'autres.... Jusqu'à Jacquot de Nantes sur l'enfance de Demy... terminé une semaine avant sa mort en 1990.

    Comment décrire ce magnifique documentaire où les va-et-vient entre passé et présent s'intègrent merveilleusement, où cette petite bonne femme rigolote et modeste nous offre un puzzle coloré et touchant sur son existence et sur toute une période du cinéma. Ce film est un coup de coeur pour moi, et je vois qu'Aifelle est du même avis.

    Deux scènes parmi tant d'autres :
    La rencontre d'Agnès avec Harrison Ford, jeune débutant. Le directeur de casting lui fait faire un essai pour un film d'Agnès Varda et l'éconduit, en lui disant qu'il n'a aucune chance de réussir dans le cinéma...
    Une photo d'Agnès allongée sur l'herbe à côté de Jim Morrison. Ils assistent au tournage de Peau d'âne à Chambord et regardent tourner Catherine Deneuve et Michel Piccoli. Surréaliste, n'est-ce pas ?

  • Coluche, l'histoire d'un mec (réalisé par Antoine de Caunes, avec François-Xavier Demaison, 2008)

    18987271.jpg1980. Coluche est une vedette. En même temps commence la campagne électorale pour les élections présidentielles de 1981. Par jeu, Coluche décide d'être candidat. Et ce qui était au départ un pari  de soirée bien arrosée, devient de plus en plus sérieux. Ceux qu'il veut défendre lui font de plus en plus confiance. Les sondages montent. Mais ne serait-il pas un danger pour la gauche qui, cette fois, a toutes ses chances de l'emporter ???

    On suit la vie de Coluche pendant cette année bien particulière. Les spectacles. Les virées à moto. Les fêtes incessantes chez lui. La vie familiale, bien malmenée. La campagne électorale. Je n'ai pas appris grand-chose sur la vie de Coluche, mais j'ai trouvé que, sans être inoubliable, le film était bien rythmé avec l'alternance de ces différentes facettes chez Coluche. Ou comment être à la fois un amuseur public, un défenseur des "petits", un mari, un père, un ami,... pas facile....Mention spéciale pour François-Xavier Demaison qui est hallucinant de vérité ! En tout cas il nous faudrait bien un Coluche aujourd'hui encore, mais je ne sais pas s'il aurait la liberté de ton qu'il pouvait avoir alors....

     Voir aussi les avis de Saxaoul, Choupynette

  • Séraphine (de Martin Provost avec Yolande Moreau et Ulrich Tukur, 2008)

    18960019.jpgVoilà un drôle de destin que celui de Séraphine. Employée de maison presque illettrée au début du siècle, sans connaissance du tout de ce qui se fait en art, elle peint des tableaux naïfs mais assez élaborés en créant ses couleurs à partir de matériaux bruts. Un collectionneur allemand, amateur (déjà) de Picasso et découvreur du Douanier Rousseau, s'installe dans le village et découvre avec stupéfaction les oeuvres de Séraphine ! Une relation très touchante s'installe entre eux, mais la guerre est déclarée et il doit fuir. Plusieurs années après la guerre il reviendra la voir, exposera ses tableaux à Paris et fera d'elle un peintre connu. Mais cette gloire perturbe sa raison déjà chancelante...

    Il faut surtout souligner le rôle extraordinaire tenu par Yolande Moreau qui EST Séraphine de manière incroyable ! Tout en elle s'est transformé pour devenir cet être fruste et illuminé, et grâce à elle les deux heures de ce film quand même assez contemplatif passent hélas très vite ! Ce récit est tiré d'une histoire vraie, d'ailleurs les oeuvres de Séraphine peuvent être vues en ce moment au Musée Maillol à Paris. Ce film, tout en douceur et en couleurs, me donne envie d'aller les voir, et je ne peux que conseiller de voir cette magnifique prestation de l'actrice et aussi les prises de vue qui mettent en valeur la nature et aussi la vie simple du début du siècle.


    Les avis tout aussi enthousiastes de Yohan, Philippe, Pascale, Dasola, Aifelle

  • Vickie Cristina Barcelona (réalisé par Woody Allen, avec Pénélope Cruz, Scarlett Johansson, Rebecca Hall, Javier Bardem, 2008)

    18952203.jpg

    Deux Américaines, la blonde Scarlett Johansson et la brune Rebecca Hall, arrivent à Barcelone pour l'été. La première est passionnée et impulsive, la seconde raisonnable et fiancée.  La première tombe amoureuse d'un peintre à la réputation fantasque, sulfureuse et violente, mais un concours de circonstances rapproche la raisonnable Vicky du peintre. Pourtant celui-ci se met en ménage avec la blonde Christina ! Quand le fiancé américain de Vicky, terre-à-terre et organisé, arrive, celle-ci ne sait plus où elle en est ! Mais la blonde Christina n'est pas tranquille non plus car la volcanique ex-épouse de son peintre vient habiter avec eux !

    Ce récit est raconté comme une fable avec une voix-off omniprésente et une caméra qui se promène dans un Barcelone de rêve (presque personne au mois d'août...). Les comédiens sont excellents, avec une mention spéciale pour Pénélope Cruz qui joue la furie espagnole avec une prestance incroyable ! Et Woody Allen sait raconter une histoire et la mettre en scène avec un sens du rythme et du découpage quasiment parfait !

    Pourtant je dois admettre que je suis beaucoup moins sensible au charme des films de Woody Allen depuis Match Point et ses films suivants ! Je trouve que le scenario ne surprend pas vraiment, que les personnages se prennent toujours au sérieux, que les indécisions des uns et des autres peuvent charmer mais peuvent aussi agacer, que les caricatures sont vraiment trop caricaturales (le fiancé américain.... )

    Bref, au risque de paraître passéiste, je préférais ses films d'avant cette période, ses dialogues étincelants, son auto-dérision, son humour et ses ressorts dramatiques !

    Vous pouvez lire les billets d'Ys et de Fashion, beaucoup moins sévères que moi (et plus jeunes aussi, ceci expliquant sans doute cela...)

     

  • Parlez-moi de la pluie (de Agnès Jaoui, avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Jamel Debouzze, 2008)

    1dc9ad90e1c840787c1690e94e95f745.jpgAgathe, politicienne parachutée, revient dans le Sud de son enfance. Elle sait ce qu'elle veut, est énergique et règle sa vie comme son agenda, de manière efficace. Là-bas elle va retrouver sa soeur et ranger les affaires de leur mère, décédée depuis un an. Elle va aussi revoir Mimouna, leur nounou algérienne qui les a suivis en France. Karim, fils de Mimouna, veut faire un documentaire sur Agathe avec un ami à lui. Quelle visage va leur montrer cette féministe convaincue ? Va-t-elle réussir à garder cet aspect décidé, ou les événements vont-ils un peu la faire évoluer ?


    L'histoire de cette famille et des relations qui peu à peu  évoluent est du Jaoui/Bacri comme on en a déjà vu : Bacri râleur et fumeux, Jaoui directive, Jamel parfait avec des répliques écrites pour lui. Sans atteindre vraiment "Le goût des autres", c'est une brillante comédie où la tendresse et l'humour cohabitent avec l'émotion et la tendresse. Les relations parfois douloureuses entre soeurs sont bien vues, les humiliations des rapatriés algériens bien évoquées, la culpabilité ressentie par les uns et les autres traitée avec finesse. Voilà un très joli moment de cinéma un peu boudée par la critique, visiblement, mais qui va certainement plaire au public !

  • L'empreinte de l'ange (réalisé par Safy Nebbou, avec Sandrine Bonnaire et Catherine Frot, 2008)

    7178b471be7e307122e72d9fcae1d81b.jpgQuand Elsa (Catherine Frot) voit par hasard à un goûter d'anniversaire une petite fille  de six ans, l'âge qu'aurait la sienne si elle n'était pas morte, elle a la sensation immédiate que c'est sa fille ! L'entourage la prend pour une folle, elle-même ne sait plus quoi penser. Elle essaie de se rapprocher de la famille de la petite fille, sympathise avec la maman, Sandrine Bonnaire, essaie de voir la petite fille le plus possible, jusqu'à ce que...

     

    L'histoire, tirée d'une histoire vraie, n'est pas banale. Comment admettre que l'instinct maternel est tel que l'on puisse ressentir qu'un enfant est le sien ? Les deux actrices sont excellentes dans leur rôle de mères, et elles font ce qu'elles peuvent pour un film qui, à mon avis, ne sera pas inoubliable ! La mise en scène est sans relief, les incohérences sont nombreuses, et surtout le parti pris de traiter ce film comme un thriller m'a agacée (il faut dire que je n'aime pas du tout les thrillers...). La musique inquiétante, les plans mystérieux, les situations dramatiques qui se révèlent être des cauchemars... Tout l'arsenal est là pour inquiéter le spectateur et lui suggérer qu'un drame va se produire ! Tout cela pour une histoire pas inintéressante mais quand même plutôt mélodramatique ! Si quelqu'un a un avis plus positif, je serai ravie de le citer :-)

  • Valse avec Bachir (réalisé par Ari Folman, avec Ari Folman, Ori Sivan...) 2008

    478d4518cd918a1d47fdbe53bdc4778a.jpgCe film d'animation, une coproduction France, Allemagne et Israel, a été présenté au Festival de Cannes. Autobiographique, il revient sur les souvenirs de l'auteur, israélien, pendant ses années de guerre au Liban, alors qu'il était jeune soldat de Tsahal. Ou plutôt sur son absence de souvenirs puisque c'est à la suite de sa rencontre avec un de ses amis de l'époque, en proie à des cauchemars récurrents, qu'il se rend compte que lui-même a complètement occulté cette période de sa vie. La nuit suivante il fait un rêve lui rappelant cette période et là il n'aura de cesse d'interroger ses anciens amis et d'essayer de retracer exactement ce qui est arrivé. Et bien sûr on se rend compte que chacun a sa vérité et sa mémoire des événements. Des anecdotes sans importance, des moments héroïques ou tragiques, et surtout une incohérence avec les versions officielles des événements. Notamment dans la narration du massacre des réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila par les phalanges chrétiennes qui a lieu sous les yeux décontenancés des jeunes soldats de Tsahal.

    Ce film, pour adultes bien sûr, retrace magnifiquement les méandres de la mémoire et la 2c382974bc334de31658599f9a7dbcf0.jpgdifficulté de reconstituer le passé. L'animation est vraiment exceptionnelle et permet de magnifiques effets de couleurs et de relief. Le propos est difficile et l'auteur ne minimise pas le tragique des situations, mais il ne donne pas de leçon non plus. Il ne s'agit pas de refaire l'Histoire mais de montrer la vision des simples soldats et leur rôle dans les événements historiques, comme Fabrice Del Dongo à la bataille de Waterloo dans La Chartreuse de Parme !


    L'avis tout aussi entousisaste de BMR-MAM

  • Un Conte de Noël (réalisé par Arnaud Desplechin, avec Catherine Deneuve, J.P. Roussillon, Mathieu Amalric, Chiara Mastroianni, Melvil Poupaud, Emmanuelle Devos, ... , 2008)

    edc659ea52068850b4a0cfdbefff6f66.jpgBeaucoup de billets déjà sur ce film, chez Papillon, BMR, .... .

     

    L'histoire est de celles que j'aime : les dessous d'une famille mis au grand jour à l'occasion de la maladie de la mère (pour le résumé plus détaillé, voir le billet de Papillon). Jalousie, enfant non-désiré, névroses en tout genre, belle-filles mal acceptées ou non, secrets qui n'en sont pas, manigances qui réapparaissent, .... Ajoutez la pléiade de comédiens qui nous offrent ce spectacle et vous aurez une idée du très bon moment que nous offre  le réalisateur. Le meilleur à mon avis est pourtant dans la mise en scène. La construction en puzzle qui s'assemble est vraiment excellente, les gros plans sont étonnants, voire déroutants, et on a l'impression que l'étrangeté des situations se retrouve dans la présentation.

     

    Deux remarques : une sur les comédiens qui sont très bons, Catherine Deneuve étant peut-être la moins crédible dans son improbable couple avec Jean-Paul Roussillon. Et l'autre sur la franchise avec laquelle les membres de la famille se parlent (sur la mort d'un enfant, les jalousies, la mère qui n'aime pas un enfant et vice-versa,...) et qui n'est crédible que parce que le film est intitulé ..."Conte" bien sûr ! Ah oui, en lisant le billet de BMR, je dirais aussi que les scènes d'hôpital sont franchement appuyées, en tout cas moi j'ai fermé les yeux !