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Cinéma - Page 4

  • Il y a longtemps que je t'aime (réalisé par Philippe Claudel, avec Kristin Scott Thomas et Elsa Zylberstein), 2008

    c6b5e8472ed912ab32c7ded961aa7572.jpgAlors qu'elle sort de prison, Juliette est accueillie chez sa soeur Léa qu'elle n'a pas vue depuis leur enfance. Léa la reçoit avec joie, les enfants aussi, mais le mari le Léa ne réussit pas à masquer son hostilité. Il faut dire que le secret que porte Juliette est lourd. Si elle a passé quinze ans en prison, c'est pour le meurtre de son fils. Elle-même ne réussit pas à reprendre pied dans la vie normale. Autour d'elle c'est soit la gêne, soit l'interrogation. Pourtant le policier chargé de la voir deux fois par mois connait son fardeau et commence une liaison amicale avec elle. Mais comment se réinsérer après ce qu'elle a vécu ? Et surtout pourquoi ce meurtre ? On attendra la toute fin du film pour que ce secret soit révélé et que les soeurs aient des relations plus claires.


    Je n'avais lu aucune critique de ce film et suis allée le voir sur le seul nom de Philippe Claudel, comme beaucoup de lectrices je crois. Après avoir jeté un coup d'oeil sur AlloCiné, il me semble que les critiques ont descendu ce film mais que le public a beaucoup aimé ! Je dirais que c'est un très joli film, très émouvant (encore que, j'étais tellement préparée à pleurer que je ne l'ai pas fait..) mais bien sûr il ne révolutionne pas la mise en scène ! Le thème de la sortie de prison est bien vu, Kristin Scott Thomas est excellente et on la voit évoluer physiquement le long du film. Les réflexions sur la prison sont justes et on retrouve même mot pour mot des extraits du livre de Philippe Claudel "Le bruit des trousseaux" (il a été visiteur de prison). En revanche la narration elle-même est très classique, quelques scènes sont franchement superflues, comme celle dans la grande maison qui est visiblement un hommage à Claude Sautet mais n'apporte rien au récit. Mais bon globalement Claudel a réussi à faire passer des choses sur ce sujet et je lui garde tout mon admiration !


    L'avis mitigé de Papillon et celui, plus enthousiaste de Philippe

     

  • Un coeur simple (réalisé par Marion Laine, avec Sandrine Bonnaire, Marina Foïs, Pascal Elbé,..., 2008)

    069fbbdaafe6c62413e4da5de1b6bc42.jpgDans la Normandie du 19è siècle, une jeune paysanne, Félicité, a un coeur "simple" et entièrement tourné vers les autres. Déçu par son premier amour, Théodore, elle va travailler chez Mathide, une bourgeoise veuve et austère, qui élève ses enfants avec dureté. Félicité va reporter tout l'amour qu'elle a en elle sur ces enfants, sur Clémence surtout, puis sur son jeune neveu Victor. La vie n'est vraiment pas facile pour une domestique à cette époque, et encore moins dans cette famille où le silence de la mère pèse comme une chape de plomb. Félicité passera son existence à essayer d'exprimer maladroitement ses sentiments à ses proches, et, pour finir, à son perroquet !

     

    Tiré du conte de Flaubert, ce film est une belle évocation de la vie telle qu'elle devait être à cette époque. Après avoir lu le récit de Flaubert (ce que l'on a fait aussitôt rentré du cinéma !), on s'est rendu compte que la réalisatrice avait rajouté un certain nombre de faits importants qui permettent de rendre moins linéaire le récit de cette vie. Les sentiments, même cachés, y apparaissent plus violents. Les passions inavouées transparaissent. Quelques actions rythment davantage ce film qui demeure toutefois encore très linéaire.

     

    Mais le gros atout de ce film et la raison pour laquelle je ne m'y suis pas du tout ennuyée, c'est la présence de Sandrine Bonnaire ! Quelle actrice ! Elle était déjà excellente quand elle était très jeune, comment peut-elle encore se bonifier ? Et pourtant dans ce rôle où elle ne parle pas beaucoup, elle exprime tant de sentiments et de manière tellement subtile que l'on ne peut être qu'admiratif ! Décidément cette actrice ne me déçoit jamais !

     

  • There will be blood (de Paul Thomas Anderson, avec Daniel Day Lewis et Paul Dano), 2007

    4cdc422b8c39ca045c9c33894d12cf9a.jpgLes Etats-Unis au début du XXè siècle. Daniel Plainview, chercheur d'or, trouve par hasard un gisement de pétrole et alors commence l'irrésistible ascension de ce "pétrolier" comme il se nomme qui va, par tous les moyens, racheter des terres et développer l'extraction du pétrole. Dans cette région perdue, le pétrole sera une manne pour tous mais un prêtre/prédicateur mettra en garde les habitants et aussi Daniel contre les dérives possibles. Et en effet les conflits éclatent, la communauté se désolidarise. Seul avec son fils, Daniel va tout à tour séduire, convaincre, mais aussi tromper et haïr.

     

    Le résumé seul ne suffit pas à exprimer l'extraordinaire fresque que P.T. Enderson a réussi à bd540350a17f51ac75fb64e7c8d44009.jpgcréer. Après un début fascinant, presque sans une parole pendant une vingtaine de minutes, peu à peu les personnages crèvent l'écran et prennent vie sous nos yeux. La première comparaison qui m'est venue à l'esprit est "Les raisins de la colère". A cause du sujet bien sûr, une ruée, vers l'or noir cette fois. A cause de Daniel Day Lewis, fabuleux, qui a par moment des airs d'Henri Fonda. Et surtout par le parralèle entre l'aventure collective et le destin individuel qui est magnifiquement traité. De plus, les dérives du capitalisme et de la religion en ce début de siècle ont des airs bien contemporains et même universels ! Bref pour moi c'est un chef d'oeuvre !


    L'avis tout aussi enthousiaste de BMR-MAM

  • It's a free world (réalisé par Ken Loach, avec Kierston Wareing, Juliet Ellis, Leslaw Zurek, 2007)

    7c2223130d11e07bd03f0f1721a1c521.jpgAvec Malaurie nous avons conclu un arrangement : il fait un copié-collé de mon commentaire sur La visite de la fanfare et je fais la même chose pour It's a free world car on a exactement les mêmes avis ;-)

     

    Voilà donc son commentaire

     

    "Encore un formidable tison incandescent de Ken Loach. Une chronique de la mondialisation, un "j'accuse" profondemment engagé, profondemment dérangeant. 

    C'est l'histoire d'Angie, une jeune femme, belle, moderne, mais virée de son job pour avoir refusé les avances sexuelles d'un de ses patrons. Elle décide alors de monter sa propre boite avec sa colocataire. Rien que de très banal jusque là. Le premier choc vient de son boulot : elle est recruteur d'intérimaires pour des boites de travaux publics et autres usines mangeuses d'hommes et de femmes. Elle vend de la force de travail, de préférence des travailleurs immigrés car ceux-là sont moins exigeants, moins chers, plus flexibles. En flirtant toujours entre légalité et tentation de l'illégalité, car il peut devenir très rentable de faire travailler des clandestins, les deux jeunes femmes tentent de s'en sortir en travaillant d'arrache pied (qui a parlé de 35 heures ? vous êtes ici en Sarkoland : travaillez plus pour bosser plus). Des clandestins, il y en a tant et tant, près à tout pour gagner un peu d'argent afin de faire vivre leur famille et surtout tellement discrets. La tentation est trop grande. Angie devient elle-même un rouage de cette mondialisation qui agit comme un rouleau compresseur sur les individus. 


    Ce film est original à plus d'un titre, notamment dans le portrait de cette jeune femme dynamique, victime de ce système social mais aussi maillon actif de celui-ci. Tout cela est bien anodin finalement, ça se passe tous les jours autour de nous, mais pour le voir il ne suffit pas d'ouvrir les yeux... il faut aussi vouloir le voir, l'entendre... Merci donc Ken Loach de tenter de nous (r)éveiller à chaque film et de nous offrir ce brulot de réflexion. "


    L'avis tout aussi enthousiaste de BMR


  • La visite de la fanfare (film israélien réalisé par Eran Kolirin, 2007)

    6c936bcd35a15acdab4d8c5f488913b4.jpgVoilà un OVNI cinématographqiue tel que je les aime ! Un film israélien sur une fanfare militaire égyptienne qui vient donner un concert en Israël. En arrivant à Tel-Aviv personne ne vient les chercher et ils doivent se débrouiller pour rejoindre en car le village où ils sont invités. Mais ils se sont trompés et arrivent dans un village perdu où ils doivent passer la nuit. Voir ces militaires partager le quotidien d'une ravissante tenancière de bar et de ses amis est étonnant et réjouissant ! Les silences, les incompréhensions, mais aussi les relations subtiles qui se nouent pendant cette soirée est un régal. Les moments émouvants succèdent aux scènes franchement drôles et c'est le plus bel exemple de rapprochement des peuples que l'on puisse trouver (notamment la séquence où le militaire égyptien apprend au jeune israélien timide comment draguer la fille d'à côté !) Vraiment un film très original à ne pas manquer !

    L'avis de BMR

  • L'heure zéro (réalisé par Pascal Thomas, avec Danielle Darrieux, François Morel, Chiara Mastroianni, Laura Smet, Melvil Poupaud)

    32d1b710eb2417fa34adce95265689ab.jpgVoilà un petit film absolument délicieux qui devrait plaire à un large public.

    L'intrigue, basée sur un livre d'Agatha Christie, réunit des membres d'une famille "élargie" dans un manoir breton perché sur une pointe face à la mer, un endroit bien isolé qui laisse présager des passions ravageuses. Quand la maîtresse des lieux meurt assassinée, et, avant elle, son ami l'avocat, les soupçons se portent aussitôt vers son charmant neveu dont quelques objets personnels traînent dans le coin. Mais il a un alibi infaillible. Qui d'autre a pu perpétrer ces meurtres ? Inutile de dire que l'auteur nous promène de l'un à l'autre avant le dénouement final....digne du meilleur Agatha Christie !

    Les comédiens sont tous excellents, le décor superbe, la mer bleue et la Bretagne magnifique. Que demander de mieux pour une soirée humide et sombre d'automne ?

  • Le rêve de Cassandre (de Woody Allen, avec Colin Farrell, Ewan McGregor) 2007

    017232d51d4cd554ff7eccddcc1fe61a.jpgAvec Match Point et Scoop, ce film fait partie d'une sorte de trilogie que Woody Allen a traité un peu comme des fables moralistes. Jusqu'où peut-on aller pour l'argent, la gloire, l'amour ????

    Ici c'est l'histoire de deux frères, d'origine modeste. L'un est mécanicien mais il a une passion, le jeu. Parfois le jeu lui réussit, mais cette fois il a perdu vraiment beaucoup d'argent... L'autre aide son père au restaurant, mais en fait il essaie de faire des affaires. Et en même temps il tombe amoureux d'une fille ravissante, actrice, qui est séduite par son côté "beau gosse riche entrepreneur"..... Bref tous deux sont dans de beaux draps quand arrive leur oncle qui a très bien réussi dans les affaires et les a toujours dépannés en cas de besoin. Cette fois encore il accepte de les aider financièrement mais en échange d'un grand service pas du tout du tout moral... Accepteront-ils ? Jusqu'où iront-ils pour l'argent, l'amour, etc  ????

    Je dois dire que je ne me suis pas ennuyée mais ce n'est quand même pas le Woody Allen que je préfère. Pas de dialogues ciselés, de phrases choc, de réflexions aigre-douce. Au risque d'être passéiste, je préfère le Woody Allen d'avant..... En revanche les deux acteurs sont vraiment excellents, très physiques et crédibles dans des rôles vraiment taillés pour eux !

  • Retour en Normandie (de Nicolas Philibert, avec Claude Hébert, 2007)

    3c44176eeefdd897c2b98f66db76e76e.jpgJ'ai hésité avant d'aller voir ce film, mais comme il passait dans le cinéma juste à côté de chez moi, alors... (oui il y avait aussi "Un secret", mais franchement j'ai beaucoup aimé le livre et je me suis déjà faire le film toute seule, et pas avec Patrick Bruel comme héros !!!!!)


    En 1975, René Allio a souhaité faire un film sur "l'affaire Pierre Rivière", l'histoire de ce jeune homme qui, en 1835, a sauvagement assassiné sa mère, sa soeur et son frère. Michel Foucault avait quelque temps auparavant écrit un ouvrage sur cette affaire. Nicolas Philibert était premier assistant d'Allio sur ce film (avec Gérard Mordillat !) et il a voulu rendre hommage, trente ans après, à la fois à Allio et aux personnes, toutes amateurs, qui avaient joué les rôles principaux. C'est donc un va-et-vient entre le film d'Allio et les témoignages des "acteurs" aujourd'hui. Quels souvenirs en gardent-ils ? Ce film a-t-il apporté des changements dans leur vie . Qu'en pensent-ils aujourd'hui ?


    Sur un sujet pourtant bien austère, j'ai trouvé que Philibert apportait beaucoup d'humanité et de poésie et soulevait beaucoup de questions. De l'humanité parce qu'il prend le temps d'écouter les gens, même quand les réponses dévient du film. Témoin ce couple dont un enfant a développé quelques années plus tard des troubles psychiatriques. De la poésie avec de magnifiques prises de vue de paysages mais aussi de personnages, d'attitudes et même d'animaux (les vaches !). Et des questions toujours sans réponses sur Pierre Rivière (était-il irresponsable ou non ?) et sur la psychiatrie avec les références à Foucault. Le personnage le plus intéressant des acteurs étant sans conteste Claude Hébert qui, après quelques petits rôles au cinéma, a choisi une toute autre voie... Pour lui Allio a vraiment été la clé de son destin !


    Un très beau film donc, mais un documentaire, qui ne trouvera sans doute pas un large public (on était six dans la salle !), malgré la relative renommée de Philibert. Mais mon commentaire vous dira tout de suite si ça vous tente ou pas :-).

    Et bien sûr je vais essayer de voir le film d'Allio que je n'ai jamais vu !

  • La vérité ou presque (de Sam Karmann, avec Karin Viard et André Dussolier, 2007)

    20094f10c5bc0610e82167be9b417486.jpgAnne, productrice de cinéma, se sent mal dans son couple entre son mari, universitaire charmant mais apparemment un peu ennuyeux, et son jeune fils qui ne correspond pas à ce dont elle rêvait. Vincent, écrivain homosexuel parisien, vient faire un colloque à l'université alors que son jeune amant semble vouloir le quitter. Anne et Vincent se rencontrent et se revoient dans le cercle des proches d'Anne (amie, ex-amant, vieille amie, etc...) et, peu à peu, s'apprivoisent et apprennent à se connaître. Tout ce petit monde a des secrets à cacher, des amours déçues ou des désirs inavoués. Mais faut-il vraiment tout dire ? Ou plutôt rester dans le vague et dire.... "la vérité ou presque"?

    Je n'ai réalisé qu'en voyant le générique de début que c'était tiré du roman de (mon cher) Stephen McCauley que j'avais lu à sa sortie. Il faut dire que les critiques parlaient de ce film qui se passe à Lyon alors que l'original était à Boston ! J'avais donc un a-priori très favorable et j'étais ravie de retrouver l'atmosphère intimiste et les tendres rapports entre les femmes et les homosexuels que McCauley sait tellement bien suggérer. Le film m'a un peu déçue. Le réalisateur ne fait qu'effleurer les personnages et prend beaucoup trop de temps pour une intrigue secondaire (l'histoire de la biographie) au détriment de l'approfondissement des personnages. En revanche Dussolier est excellent et interprète avec beaucoup de conviction et de finesse le personnage de Vincent. En résumé un film agréable quand même mais qui aurait pu être mieux réussi.

    L'avis de BMR&MAM

  • Ceux qui restent ( de Anne Le Ny, avec Emmanuelle Devos et Vincent Lindon)

    04fca09bb5ab70e69fead75a030b1faa.jpgUn hôpital en région parisienne. Un homme qui vient voir sa femme atteinte d'un grave cancer au sein. Une femme qui vient voir son ami qui a un cancer du colon. Deux rencontres de hasard chez deux êtres complètement happés par l'accompagnement de leur conjoint et l'inquiétude face à la maladie. Et pourtant la vie existe au dehors et il peut même se produire des événements imprévus, drôles, voire carrément loufoques (la boite de nougats !). Presque malgré eux, un attachement se construit peu à peu...

    Si je précise que l'on ne voit jamais les malades, même jamais l'intérieur des chambres. Si je rajoute qu'Emmanuelle Devos joue le rôle de "la grande gueule qui parle avant de réfléchir", et que parfois c'est bien de parler avant de réfléchir....  Vous saurez que c'est un film comme on en voit peu, bousculant les clichés (non on ne pleure pas sur les malades, non parfois on n'est ni généreux, ni patient ni aimant face à un malade), traitant du quotidien mais en faisant ressortir ce qu'il y a de plus vrai et de plus sincère dans l'individu. Les deux acteurs sont excellents, chacun dans son rôle. La réalisatrice met vraiment le minimum de pathos dans son scénario (juste un peu à la fin, mais comment faire autrement), ce qui donne un film qui vous remue complètement mais sans être larmoyant, un film superbe que l'on a plaisir à voir pour l'histoire et aussi pour tout ce qu'il évoque !

    L'avis tout aussi enthousiaste de BMR-MAM