J'ai hésité avant d'aller voir ce film, mais comme il passait dans le cinéma juste à côté de chez moi, alors... (oui il y avait aussi "Un secret", mais franchement j'ai beaucoup aimé le livre et je me suis déjà faire le film toute seule, et pas avec Patrick Bruel comme héros !!!!!)
En 1975, René Allio a souhaité faire un film sur "l'affaire Pierre Rivière", l'histoire de ce jeune homme qui, en 1835, a sauvagement assassiné sa mère, sa soeur et son frère. Michel Foucault avait quelque temps auparavant écrit un ouvrage sur cette affaire. Nicolas Philibert était premier assistant d'Allio sur ce film (avec Gérard Mordillat !) et il a voulu rendre hommage, trente ans après, à la fois à Allio et aux personnes, toutes amateurs, qui avaient joué les rôles principaux. C'est donc un va-et-vient entre le film d'Allio et les témoignages des "acteurs" aujourd'hui. Quels souvenirs en gardent-ils ? Ce film a-t-il apporté des changements dans leur vie . Qu'en pensent-ils aujourd'hui ?
Sur un sujet pourtant bien austère, j'ai trouvé que Philibert apportait beaucoup d'humanité et de poésie et soulevait beaucoup de questions. De l'humanité parce qu'il prend le temps d'écouter les gens, même quand les réponses dévient du film. Témoin ce couple dont un enfant a développé quelques années plus tard des troubles psychiatriques. De la poésie avec de magnifiques prises de vue de paysages mais aussi de personnages, d'attitudes et même d'animaux (les vaches !). Et des questions toujours sans réponses sur Pierre Rivière (était-il irresponsable ou non ?) et sur la psychiatrie avec les références à Foucault. Le personnage le plus intéressant des acteurs étant sans conteste Claude Hébert qui, après quelques petits rôles au cinéma, a choisi une toute autre voie... Pour lui Allio a vraiment été la clé de son destin !
Un très beau film donc, mais un documentaire, qui ne trouvera sans doute pas un large public (on était six dans la salle !), malgré la relative renommée de Philibert. Mais mon commentaire vous dira tout de suite si ça vous tente ou pas :-).
Et bien sûr je vais essayer de voir le film d'Allio que je n'ai jamais vu !
Commentaires
J'ai bien peur de ne pas voir ce film programmé dans mon cinéma. Déjà que pour "Persepolis" nous n'étions qu'une dizaine dans la salle... Mais j'ai regardé cette semaine "La ville Louvre" que N. Philibert a tourné en 1990 et je trouve que cette attention aux gens et aux choses est présente dans tous ses films.
Passera-t-il par chez moi ? Je l'espère car ton article me donne bien envie d'une petite séance.
Merci les filles pour vos messages.
@ Gachucha : j'ai vérifié, il passe en ce moment à côté de chez toi :-)
@ Moustafette : mais pour toi c'est moins évident :-((
@ Gachucha, suite : je regrette de ne pas avoir vu "La ville Louvre" ! Mais c'était peut-être sur le Cable.
ah bah oui ça me tente ! mais je n'en ai pas du tout entendu parler.
tu me diras, on habite pas à Paris pour rien, il doit bien se jouer quelque part! (j'ai trop de films à voir... mais quand il fait beau, je n'arrive pas à aller au cinéma!)
il ne passera surement pas chez moi .... il a l'ai très intéressant ce film / documentaire
Merci pour l'info Cathe !
... suite ...
Nous l'avions enregistré, donc je ne sais plus trop sur quelle chaîne.
@ Emeraude : oui, il y a tellement de films sur Paris...
@ Gambadou : quant à chez toi.... ?????
@ Gachucha : :-)
@ Gachucha, suite : en fait je viens de vérifier : on l'a en DVD à la bib ! Donc je l'emprunte illico :-)
j'attends sa sortie par ici... ça me donne encore plus envie.
Les posts docs sur mon blog n'appelle jamais de commentaires, et je le regrette. J'y ai pris goût depuis que, chaque annnée, je participe au mois du film documentaire e(en Bretagne - ailleurs aussi peut-être ?) au mois de novembre, qui consiste en une projection d'un film en présence du réalisateur et c'est toujours magique.
@ Philippe : c'est vrai que les docs c'est moins attirant que la fiction, mais en général on a des bonnes surprises !
Des docs peuvent dépasser sans même se forcer des fictions...
A propos du Marcel Trillat sur la fermeture de la dernière fonderie de Nouzonville, dans les Ardennes : une caméra qui ne se la joue pas. Des questions courtes et qui laissent la place à toutes les réponses. Un sujet pas accrocheur car moins people que ça, tu agonises...
Mais au bout de la pellicule : un pays qui s'éteint. Des populations abandonnées au bout d'une France devenue si frileuse quant à sa devise où devraient briller la liberté, l'égalité mais encore la fraternité.
Comment, dans une fiction, montrer respectueusement ce fondeur au visage ravagé et qui pleure d'impuissance et de malheurs accumulés devant des CRS qui après, iront rafler des sans-papiers à Revin ?
J'ai exactement eu la même démarche pour ce film : un peu à reculons, car ne connaissant rien du film de départ. Mais j'y suis tout de même allé, notamment car une rencontre avec Nicolas Philibert était organisée à l'issue de la projection.
Et je ne l'ai pas du tout regretté : un film fort, très poignant et qui m'a paru extrèmement sincère.
A voir s'il est programmé près de chez vous!
Ce fait-divers a inspiré de nombreux intellectuels !
@ JEA et Yohan : merci pour vos messages. Et tout à fait d'accord pour Trillat, je l'ai vu cet été au festival d'Uzeste.
@ tietie007 : oui c'est encore un mystère, ce Pierre Rivière.