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Cinéma - Page 2

  • Tournée (réalisé par Mathieu Amalric, avec Mathieu Amalric) 2010

    Tournee.jpgJoachim, un producteur de télé à succès, est parti aux Etats-Unis. Il en revient avec une troupe d'Américaines plantureuses et pleines de vie avec lesquelles il monte un spectacle de strip-tease décalé et entame une tournée. Le Havre, Nantes, La Rochelle,... Mais impossible d'avoir une salle à Paris. Joachim est stressé, court après l'argent mais aussi après cette salle parisienne, et aussi après ses enfants. Pendant ce temps les "filles" assurent les spectacles et ravissent le public.

    Ce film a eu le Prix de la mise en scène à Cannes et en effet il propose de magnifiques scènes à la fois de coulisses (les scènes de maquillage et "d'habillage" si on peut les appeler ainsi) et de spectacle. Ces femmes, trop grosses selon les canons normaux, trop "voyantes", des créatures presque féliniennes, embellissent sur scène grâce aux lumières et aux fards et donnent des scènes pleines d'inventivité. Hélas j'ai trouvé que le reste du film manquait de fil conducteur. Certes il y a la tournée, certes Mathieu Amalric joue bien le producteur archi-stressé,mais à mon avis il manque une unité à ce film. Il parle de le tendresse et de l'amitié créées pendant cette tournée mais est-ce suffisant ? Quelques scènes sortent du lot (celle de l'autoroute) mais il manque une vraie fin qui aurait pu donner un fil conducteur à ce film.

    Les critiques professionnels s'extasient sur ce film, les blogueurs sont plus réservés. Alain a bien aimé. Lo a comme moi été déçue.

  • Mammuth (de Gustave Kervern, Benoît Delépine, avec Gérard Depardieu, Yolande Moreau) 2010

    mammuth.jpgSerge vient d'avoir soixante ans, il travaillait dans une usine de salaison et doit prendre sa retraite à contre-coeur. Mais il lui manque des papiers et il enfourche sa "Mammuth", une grosse moto des années soixante, et part sillonner les routes de Charente pour retrouver ses anciens employeurs, tenancier de boîte de nuit, fossoyeur, forain...Il y retrouve aussi ses souvenirs d'enfance, et aussi une nièce un peu à la marge. Il ne trouve pas tous ses papiers mais il retrouve surtout l'envie de vivre...

    J'avais vu Louise Michel du duo Kervern/Delépine donc je m'attendais à du cinéma bien déjanté. Ce film l'est moins, il met plutôt en valeur des personnages très simples mais touchants. Depardieu est très présent et son physique impressionnant est souvent filmé de très près. Poésie et humour se cotoient dans ce film qui est loin des produits formatés qui fleurissent sur les écrans. Certes c'est inégal mais c'est original, poétique et plein d'humanité et ça j'aime bien. 

  • L'arbre et la forêt (Réalisé par Olivier Ducastel, Jacques Martineau, avec Guy Marchand, Françoise Fabian, Sabrina Seyvecou,...) 2010

    l'arbre.jpgLe film commence par l'enterrement du fils de Frederick (Guy Marchand) auquel celui-ci n'a pas assisté. Certains membres de la famille comprennent cette attitude, d'autres la rejettent violemment. Les conflits familieux sous-jacents éclatent à cette occasion. Quelque temps après, Frederick révèle ce que seuls son fils décédé et sa femme savaient. Il a bien été en camp de concentration pendant la guerre, mais pas pour des raisons politiques. Il était homosexuel et c'est pour cette raison qu'il a été interné. Les réactions divergent. Son autre fils réagit très violemment, aussi bien à cause de cette révélation que parce qu'il a été écarté de ce secret. Les femmes cherchent plutôt à comprendre sa vie de famille ensuite.

    Bien qu'il contienne quelques maladresses et quelques longueurs, ce film explore avec beaucoup de sensibilité le thème, certes rebattu, des réunions de famille qui mettent à jour les blessures de chacun. Et aussi le thème, moins connu, du statut des homosexuels pendant la seconde guerre. Son grand atout est la justesse avec laquelle tous les acteurs jouent leur rôle. Ils sont tous excellents et portent vraiment ce joli film tout en finesse.

     

     

  • L'Autre Dumas (Réalisé par Safy Nebbou, avec Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Mélanie Thierry) 2010

    dumas.jpgAlors qu'Alexandre Dumas et son fidèle nègre / collaborateur Auguste Maquet s'arrêtent à Trouville, une ravissante jeune femme, suite à un quiproquo, prend Maquet pour Dumas et lui demande de l'aide pour sauver son père, prisonnier politique. Maquet, tombé sous son charme, ne dément pas l'erreur, et, en revenant à Paris, fait des démarches pour libérer le prisonnier. La police du roi les espionne et pense que le cerveau de l'affaire est Dumas... Entre Maquet et Dumas rien ne va plus...

    Même si je ne suis pas une grande lectrice des romans de Dumas, je m'intéresse à l'auteur. En effet, tout comme Stéphanie, j'habite à quelques centaines de mètres du château de Monte-Cristo et ici il y a un square Monte-Cristo, une rue et une résidence Alexandre Dumas, la maison de Dumas fils, et régulièrement des conférences et expositions sur Dumas. Et je dois avouer que Depardieu est excellent dans ce rôle ! Imaginez un bon vivant aimant les femmes, la cuisine, les fêtes et l'écriture à haute dose, vous avez un Depardieu / Dumas très réussi. Poelvoorde est parfait dans ce rôle de faire-valoir qui se rebiffe. L'histoire est bien menée sans effets excessifs. Bref un bon moment de cinéma sur un rythme très soutenu avec aussi d'excellents seconds rôles (les femmes) qui donnerait presque envie de se replonger dans les romans de Dumas ;-)


    A noter que L'Autre Dumas est avant tout une adaptation de la pièce de théâtre Signé Dumas, écrite par Cyril Gely et Eric Rouquette et jouée en 2003, mise en scène par Jean-Luc Tardieu.

    Et j'aime beaucoup la manière dont Safy Nebbou évoque sa perception des deux personnages du film : "L'un, Maquet, a tout du gratte-papier laborieux et besogneux, il se consume de l'intérieur. L'autre, Dumas, a le génie de mettre en place ses textes et ses idées, il crée avec facilité et dans le plaisir, comme le montre la scène où ses feuillets s'envolent dans les dunes. Comment vit-on dans l'ombre d'un grand homme ?..."

  • Gainsbourg (Réalisé par Joann Sfar, Avec Eric Elmosnino, Lucy Gordon, Laetitia Casta) 2010

    gainsbourg.jpgEnfant, le jeune Lucien Ginsburg a des rêves plein la tête. Son père, musicien, l'oblige à apprendre le piano, mais lui veut faire de la peinture. Dans le Paris occupé des années quarante il apprend à peindre et à dessiner, à regarder les femmes aussi. Mais de rencontres en hasards, c'est la chanson qu'il choisira, ou qui le choisira. A chaque époque ses succès, à chaque femme ses chansons. France, Brigitte, Jane, Bambou et les autres. Ou comment réaliser ses rêves de gosse...

    Ce film n'est pas une biographie de Gainsbourg au sens strict, c'est plutôt un conte de Sfar sur la vie de Gainsbourg, ou comment peut-on imaginer ce qui a fait de Gainsbourg ce qu'il est devenu. Entre fantastique et clin d'oeil, ce film nous fait revivre une époque et imaginer les dessous du mythe Gainsbourg. Bravo aux acteurs tous excellents, avec une mention spéciale pour Laetitia Casta qui est plus Bardot que nature et bien sûr à Eric Elmosnino. Ce film "Ça fait VLAM ! ça fait SPLATCH ! et ça fait CHTUCK ! Ou bien BOMP ! ou HUMPF ! parfois même PFFF "!

  • Invictus (réalisé par Clint Eastwood, avec Morgan Freeman, Matt Damon, Scott Eastwood, 2010)

    invictus.jpgAfrique du Sud 1994. Nelson Mandela vient d'être élu à la tête du pays, pourtant tout reste à faire pour diriger ce pays. Noirs et Blancs sont dans deux mondes que tout oppose et la tension, sinon la haine, sont omniprésentes. Comment faire pour que l'abolition de l'Apartheid ne soit pas un vain mot. Mandela mise sur le pardon et non sur la vengeance et il va essayer de faire partager ce sentiment à ses proches et à son pays. Un moyen : le sport. Le rugby est le sport des Afrikaners, l'équipe est au plus bas, mais Mandela souhaite plus que tout que cette équipe soit qualifiée pour la Coupe du monde de 1995 organisée sur son sol et qu'elle gagne au nom de tout un pays. On connait la fin de l'histoire et la victoire des Springboks...

    Clint Eastwood retrace cette saga qui mêle politique et sport dans un film qui nous emporte d'un bout à l'autre. Morgan Freeman est extraordinaire de véracité, les situations sont bien vues et en général pas trop manichéennes (pas évident avec ce sujet), les prises de vue des matchs sont étonnantes (au sol sous les mêlées notamment); Bref que dire sinon que Clint Eastwood a réalisé un superbe film qui nous émeut d'un bout à l'autre tout en évitant quand même d'être trop mélo. Mais comment ne pas être ému quand on connaît l'Histoire, quand on sait que Mandela a été emprisonné pendant 27 ans, quand on se souvient de sa libération (je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans...)! Dans le genre "saga historique et personnelle" je crois qu'on peut difficilement faire mieux !

  • Les chats persans (Réalisé par Bahman Ghobadi, avec Negar Shaghaghi, Ashkan Koshanejad, Hamed Behdad, 2009)

    les chats persans.jpgTéhéran de nos jours. Negar et Ashkan, musiciens de rock underground sortis de prison, cherchent d'une part à obtenir des visas et des passeports pour sortir d'Iran et aller faire des concerts en Europe, d'autre part à trouver d'autres musiciens pour constituer leur groupe. Pour les visas et les passeports, refusés par le pouvoir, ils trouvent Hamed, organisateur de concerts et pourvoyeur d'à peu près tout d'ailleurs, qui en fait des tonnes et donne au film des scènes franchement comiques. Pour les musiciens, ils vont aller à leur recherche, écouter plein de groupes, crapahuter dans Teheran en scooter dans les lieux les plus improbables (mais insonorisés !), échapper à la police...

    Tourné comme un road-movie, ce film très tonique nous fait découvrir une jeunesse iranienne qui essaie de s'exprimer malgré la main-mise du pouvoir et qui rêve parfois d'un ailleurs meilleur en Europe. Les musiques qui sont créées là-bas sont très variées et nous permettent de découvrir aussi bien du metal que de l"indie rock" ou de la soul.

    Toutefois quand on sait que ce film a été tourné clandestinement en deux semaines avec des musiciens jouant leur rôle, et que les acteurs et le réalisateur ont ensuite été contraints à l'exil, ce film quasi documentaire prend une autre dimension. Pas de possibilité pour l'instant de s'exprimer par le rock, pas le droit d'avoir un chien dans sa voiture (!), pas le droit de danser dans une boîte de nuit, pas le droit d'avoir des DVD de films européens, etc...

    N'hésitez pas à découvrir ce film qui en plus de vous proposer de la (bonne) musique, vous mettra un pied dans le Téhéran actuel !

     La bande-annonce

     

  • Les herbes folles (Alain Resnais, avec André Dussolier, Sabine Azema, Emmanuelle Devos, ..., 2009)

    les herbes folles.jpgMarguerite se fait voler son sac en allant à Paris. Georges trouve son portefeuille par terre dans un parking.... Il va le rendre à la Police mais ne peut s'empêcher, en regardant les photos de cette femme, de fantasmer. Il l'appelle, lui écrit, essaie de la voir. Marguerite s'étonne, s'agace, prend peur, est intriguée aussi...Ils ont une passion en commun, l'aviation. Mais il a une femme, des enfants, une maison. Elle a un métier prenant...

    Présenté comme une fable, ce film explore les méandres de l'imaginaire de chacun, les fantasmes, les non-dits. Toutefois, malgré de très belles images et une musique attachante, je n'ai absolument pas adhéré à ce film. Je trouve que Resnais n'a pas su choisir entre réalisme et fantaisie, ce n'est ni vraisemblable psychologiquement ni assez déjanté pour que l'on s'amuse ou que l'on prenne de la distance. A noter que sur Allociné les trois quarts des critiques ont adoré et les trois quarts des spectateurs ont détesté !!!

     

  • Etreintes brisées (réalisé par Pedro Almodóvar, avec Penélope Cruz, Blanca Portillo, Lluis Homar, 2009)

    etreintes brisees.jpgLe film commence par une très belle scène où un homme aveugle, Harry, écrivain-scénariste, reçoit une ravissante jeune femme venue lui faire la lecture, lecture qui évolue très vite par des relations plus intimes. Par des flash-backs, nous comprenons peu à peu que Harry était réalisateur et a vécu une histoire d'amour très forte avec Lena (Penelope Cruz) pendant le tournage d'un film. Après un accident de voiture il a perdu la femme qu'il aimait et la vue. Comme témoins de ce passé, demeurent Judit, sa directrice de production et amie, et le fils de celle-ci, Diego, qui est très proche de Harry.
     
     
     
     
    De multiples thèmes sont abordés dans ce film et lui donnent de l'épaisseur. Le film dans le film d'abord, puisqu'il s'agit de filmer un film en tournage. Les relations de Lena avec son amant, riche industriel qui devient producteur du film pour plaire à Lena mais au risque de la perdre. La perte de la vue chez Harry qui vivait par et pour les images. Le personnage du fils de l'industriel qui était de filmer le tournage, TOUT le tournage, et dont le rôle sera essentiel. Les personnages de Judit et Diego aussi.
     
     
     
    La violence des passions alliée à la beauté des images m'ont vraiment séduite et je mets ce film dans les meilleurs de Almodovar. Les rouges flamboyants rendent incandescents l'amour, la sensualité, la jalousie et le drame qui s'ensuit. Un film vraiment magnifique.
     
     
    L'avis tout aussi enthousiaste d'Alain

  • Dans la brume électrique (de Bertrand Tavernier, avec Tommy Lee Jones, 2009)

    dans la brume.jpgAlors qu'une équipe de cinéma est en train de tourner un film sur la guerre de Sécession en Louisiane, Dave Robicheaux, policier, arrête une des stars en état d'ébriété. Celui-ci lui affirme avoir vu le corps momifié d'un Noir enchaîné dans le bayou. Dave sait que c'est vrai car il se souvient d'une scène de Noir courant dans le marais et assassiné devant ses yeux alors qu'il était enfant. Mais délire-t-il quand il dit avoir vu des (vrais) soldats de la guerre de Sécession dans le marais ? Et une jeune femme vient d'être sauvagement assassinée, or Dave doit avant tout enquêter sur cette affaire, sachant que le caïd local qui produit le film ne dédaigne pas les faveurs des jeunes femmes. Cette plongée dans la Mafia locale sera violente mais Dave veut à tout prix rétablir la vérité sur le meurtre de ce Noir et abattre ceux qui tiennent la région;

    Ce film est l'occasion pour Tavernier d'allier à la fois le film noir (ce récit est tiré d'un roman de James Lee Burke), l'attrait pour l'Histoire et ses fantômes (comme dans Coup de torchon) et le tournage sur ces lieux magnifiques que sont les bayous de Louisiane. Pour ma part j'ai été conquise par ce film que j'ai aimé d'un bout à l'autre. Tommy Lee Jones est impérial dans son jeu à la Clint Eastwood, les personnages secondaires sont tous très travaillés, le scénario est solide (merci James Lee Burke), les paysages magnifiques, et la part d'imaginaire apportée par ces mystérieux soldats met de l'humanité et de la sensibilité dans ce personnage très attachant de Dave Robicheaux. J'ai l'impression que toute l'âme de le Louisaine passe dans ce film splendide !

    A noter qu'il faut le voir en V.O. pour profiter de tous les accents différents des personnages.

     Alain et Ys sont partagés. Aifelle a beaucoup aimé