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  • Je suis très à cheval sur les principes. - David Sedaris (Ed de l'Olivier, 2009)

    je suis tres a cheval.jpgDavid Sedaris est américain mais vit une partie de l'année à Paris et en Normandie. Il a écrit plusieurs livres et se produit également en spectacle. Dans ce livre, découpé comme autant de sketches, il évoque des situations de sa vie étonnantes, ridicules, extravagantes... Il a surtout du talent pour se moquer de lui-même comme on peut le voir dans de nombreuses pages. Ou comment peut-on se passionner pour les araignées pendant un séjour en Normandie au point de ramener une ariagnée à Paris, mais là comment lui trouver suffisamment de mouches à manger chaque jour, à moins d'aller faire les poubelles dans un jardin public.... Ou comment lancer par mégarde une pastille pour la toux dans le décolleté de sa voisine d'avion, voisine qui est déjà fâchée avec avec vous car vous n'avez pas voulu changer de place... Ou pourquoi il adore les documentaires animaliers.

    Cune en avait déjà parlé ici avec enthousiasme et une collègue l'avait aussi loué en Comité de lecture, aussi je l'ai pris pour le lire par petit bout pendant mes pauses déjeûner. Je dois dire que je n'ai pas été aussi emballée que je l'espérais. Je pensais trouver un humour à la Stephen McCauley mais, à part quelques épisodes vraiment drôles et légers comme l'araignée, le reste traîne un peu en longueur. Donc quelques bons moments mais lisez plutôt l'avis de Cuné...

  • 200 répliques cultes du cinéma. - Vincent Mirabel (First Editions, 2009

    200 repliques cultes.gifDepuis "Comment Salomon vous êtes juif" jusqu'à "Thérèse n'est pas moche, elle n'a pas un physique facile" en passant par "Je sens que j'ai une ouverture", on navigue dans toute l'histoire du cinéma dans ce (tout) petit livre (8X12 cm, 150 pages, 2,90 €). On les a souvent en tête, on les a parfois oubliés... Voilà un bon moyen de se remémorer tous ces films. Un bémol de la part de l'adolescent de la maison : il y a trop de films anciens et pas assez de récents (je traduis : il manque les OSS 117...)

    Jean-François a eu la bonne idée ici de proposer un jeu en voiture pour faire passer le temps. Le premier qui reconnaitra dix films...

    En tout cas merci à Babelio et à First pour l'envoi de ce livre

    babelio.jpg

  • Cinq bières, deux rhums. - Jean-bernard Pouy (Baleine, Le Poulpe, 2009)

    cinq bieres deux rhums.jpgJean-Bernard Pouy publie un Poulpe, quinze ans après La petite écuyère a cafté, alors bien sûr je me précipite !

    Notre ami Gabriel, Le Poulpe, traîne son ennui dans son café préféré, aussi Gérard, le patron, l'envoie en Belgique pour trouver quelques bonnes bières locales. Mais une fois là-bas, Gabriel se trouve confronté à deux morts avec des mises en scène très "couleur locale". Le premier était dans le tas de ferraille qu'une grue devait transporter d'une péniche vers une usine sidérurgique. L'autre était carrément coincé dans une écluse et est apparu au passage d'une péniche. Comme on peut le voir, les péniches et toute la mythologie qui les entoure sont très présentes dans cette partie de la Belgique limitrophe de la frontière française, une région ravagée par la crise économique et qui ne survit que par les quelques usines locales encore en activité. Qui a-t-il de commun entre ces deux morts, un jeune éducateur baba cool et un étudiant japonais ? Mais Le Poulpe est là et rend sa justice quand il trouve que l'officielle n'est pas assez diligente !

    Pouy est toujours très bon quand il met l'accent sur les laissées pour compte de la société. Ici le décor lui-même fait partie intégrante du récit et entre petite ville fantômatique et berges peuplées de péniches pleines de sable et de ferraille, l'atmosphère est bien sombre. Le Poulpe garde son humour et nous propose ses réflexions désabusées sur la vie, sur les péniches aussi qui ne sont plus ce qu'elles étaient, et où les tableaux de bord ultra-modernes ont remplacé celles de L'Homme du Picardie ! J'ai passé un bon moment de lecture mais je suis une inconditionnelle de Pouy...

    J.M. Laharrère est aussi content que moi de retrouver Pouy et son Poulpe

  • Un swing parfait. - Jean-Paul Nozière (Syros, coll Rat noir, 2009)

    un swing parfait.jpgDans une résidence sécurisée accolée à un golf, cohabitent à la fois des familles riches, le gardien avec son fils adolescent, et le propriétaire de la résidence avec sa femme et et Elena sa fille adolescente. Un drame a rendu l'atmosphère oppressante dans cette famille, il y a six ans leur fils Ugo a fugué et n'est jamais revenu. Mais un jour Elena reconnait la silhouette mince de son frère, encore amaigri par ces années, qui revient. Son retour marque le retour de la joie sans la famille, accentuée par le fait qu'Elena réussit enfin à sympathiser avec le fils du gardien. Pourtant peu à peu l'atmosphère se dégrade, Ugo, qui a connu les années de galère et la prison pendant sa fugue, n'est plus le même et devient même de plus en plus agressif. Que s'est-il passé pendant ces années....

    C'est Alain qui en parle ici qui m'a donné envie de le lire (et comme il était déjà à la bib... vous savez comme nous menons une vie difficile avec toutes ces tentations à portée de main...). Ce thème est le même que dans Lune captive de Pascal Garnier et Nozière le traite de manière presque aussi noire ! Les passions sont exacerbées par la cohabitation, la résidence sécurisée est vécue davantage comme une prison que comme une protection, et ce huis-clos tourne vite au drame ! Voilà un excellent roman pour (grand) adolescent que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire !

    Clarabel a aussi beaucoup aimé

  • La part des chiens . - Marcus Malte (Folio policier, 2003, rééd 2008)

    la part des chiens.gifVoilà un livre dont il n'est pas facile de parler. L'histoire est complexe. Deux hommes marchent, Zodiak et Roman. Tous deux, ainsi que Sonia la soeur de Roman, ont été recueillis dans leur petite enfance par une troupe d'artistes ambulants avec à leur tête un Maître doté de pouvoirs ésotériques. Sonia a tout de suite fait preuve de dons particuliers et elle diffuse une sorte d'aura autour d'elle. Zodiak, lui, possède des pouvoirs transmis par le Maître et possède sur son corps les marques de ceux-ci. Roman lui est le compagnon qui suit. Dans ce port hostile, ZodiaK et Roman sont sur les traces de Sonia que Zodiak aime passionnément mais qui a fui soudainement il y a plusieurs mois. Pour la retrouver, il faut rencontrer des individus qui ont pu être en contact avec elle ou qui ont pu utiliser ses dons....

    Pour illustrer cette histoire, Marcus Malte a su insuffler à cette histoire un ton à la fois lyrique et sombre. Tout est contrasté dans cette histoire. Les descriptions de la nature et de l'amour de Zodiak sont pleines de magie et de légèreté. Mais certaines scènes qui nous sont décrites sont parfois insoutenables. La beauté et la violence cohabitent tout au long du récit. C'est le troisième livre de Marcus Malte que je lis et je suis toujours aussi fascinée par les ambiances qu'il sait créer dans des récits qui nous surprennent toujours. C'est à la fois très noir, un peu fantastique, un peu magique, très poétique et toujours séduisant. J'aime être surprise quand je découvre un auteur, avec Marcus Malte je le suis toujours !

    Les avis aussi enthousiastes d'Emeraude, Kathel, Amanda

    J'ai eu la chance de le voir à St Malo il y a quelques jours, et je l'avais déjà rencontré ici

     

  • Le marabout de Barbès . - Serguei Dounovetz (Souris noire, Syros, 2005, rééd. 2009)

    marabout de barbes.jpgNiki aime traîner avec son ami Jef dans son quartier, Barbès, et un jour ils sont intrigués par l'attitude d'un homme habillé d'un costume beige et d'un casque colonial. Une poule qu'il vient d'acheter au petit magasin de M. Prince vient de s'échapper et il offre 50 euros à qui l'attrappe car, dit-il, c'est une poule sacrée ! Jef et Niki gagnent ainsi un peu d'argent de poche mais ils se demandent pourquoi une poule acheté sept euros a autant d'importance pour cet individu ! Niki, qui rêve, d'être détective privé, va convaincre Jef de mener l'enquête avec lui, et c'est bien d'un trafic international qu'ils vont être témoins...

    J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce petit polar que j'ai pris à cause de son titre et de sa couverture alléchante ! Il y a des gentils et des méchants bien sûr mais l'ambiance de Barbès est bien rendu et le rythme vif plaira certainement aux jeunes lecteurs.

    Ce livre a reçu le prix du polar jeunesse de Montigny les Cormeilles en 2006.

  • Etreintes brisées (réalisé par Pedro Almodóvar, avec Penélope Cruz, Blanca Portillo, Lluis Homar, 2009)

    etreintes brisees.jpgLe film commence par une très belle scène où un homme aveugle, Harry, écrivain-scénariste, reçoit une ravissante jeune femme venue lui faire la lecture, lecture qui évolue très vite par des relations plus intimes. Par des flash-backs, nous comprenons peu à peu que Harry était réalisateur et a vécu une histoire d'amour très forte avec Lena (Penelope Cruz) pendant le tournage d'un film. Après un accident de voiture il a perdu la femme qu'il aimait et la vue. Comme témoins de ce passé, demeurent Judit, sa directrice de production et amie, et le fils de celle-ci, Diego, qui est très proche de Harry.
     
     
     
     
    De multiples thèmes sont abordés dans ce film et lui donnent de l'épaisseur. Le film dans le film d'abord, puisqu'il s'agit de filmer un film en tournage. Les relations de Lena avec son amant, riche industriel qui devient producteur du film pour plaire à Lena mais au risque de la perdre. La perte de la vue chez Harry qui vivait par et pour les images. Le personnage du fils de l'industriel qui était de filmer le tournage, TOUT le tournage, et dont le rôle sera essentiel. Les personnages de Judit et Diego aussi.
     
     
     
    La violence des passions alliée à la beauté des images m'ont vraiment séduite et je mets ce film dans les meilleurs de Almodovar. Les rouges flamboyants rendent incandescents l'amour, la sensualité, la jalousie et le drame qui s'ensuit. Un film vraiment magnifique.
     
     
    L'avis tout aussi enthousiaste d'Alain

  • Tranchecaille . - Patrick Pécherot (Série Noire, Gallimard, 2008)

    tranchecaille.jpgChemin des Dames, 1917. L'armée française n'avance plus, le combat tourne en hécatombe. Les tranchées, la pluie, la fatigue, les morts quotidiens, les blessés mutilés et défigurés. Dans ce contexte, toute anicroche est mal vue par l'état-major. L'assassinat d'un lieutenant par un de ses camarades pendant le combat demande un bouc émissaire. Jonas sera celui-là. Un peu simple, un peu décalé, il s'empêtre dans son uniforme trop grand et ses questions naïves. Un jour qu'il réclame un uniforme à sa taille, le lieutenant lui propose de prendre celui d'un de ses camarades mort. Jonas refuse. L'incident en reste là mais quand le lieutenant est assassiné, il est immédiatement soupçonné. Surtout que le jour où il va à Paris, sa marraine de guerre est elle aussi assassinée. Le capitaine Duparc est chargé de sa défense et il n'aura de cesse de rassembler tous les morceaux de puzzle en interrogeant, observant, argumentant.

    Patrick Pécherot a construit son livre en juxtaposant dialogues, tranches de vie, extraits d'interrogatoire et courriers. L'ensemble donne une extraordinaire impression de vie et on en ressort très ému par cette plongée dans cette réalité sordide. C'est la vie dans les tranchées de 14-18 telle qu'on a pu la voir dans des films comme Les sentiers de la gloire ou Le pantalon (le thème du pantalon du mort est le thème central de ce film).

    L'auteur réussit vraiment à donner vie aussi bien à Jonas et ses copains qu'à l'époque tout entière avec les réflexions des uns et des autres, militaires et civils, gradés et simples poilus. L'ensemble donne un livre magnifique qui dépasse le cadre du simple "polar". Donc ne vous laissez pas influencer par le classement de ce livre en Série noire et n'hésitez pas à le lire si le thème vous intéresse.

    Je vous incite à lire le très bon billet de Yann sur Moisson noire ainsi que ceux d'Alain et de J.M. Laharrère .

  • Pascal Garnier encore...

    pascal garnier.jpg

    Quelques réflexions de Pascal Garnier recueillies ce week-end au hasard des échanges avec lui ou des rencontres avec d'autres auteurs dans un festival bien connu. Ou comment mieux le connaître et encore mieux apprécier ses livres...

    "Dur le début de Comment va la douleur ? Mais non, puisque le plus dur est dit, on ne peut avoir que de bonnes surprises ensuite..."

    "Dur L'A26 ? Ah oui, celui-là c'est de l'italien, du serré !"

    "Dans Lune captive, j'ai mis mes personnages dans cet univers clos, presque carcéral et j'ai attendu...Ce qui devait arriver arriva..."

    "Pour La théorie du panda, je suis parti d'une photo où on me voyait dans une gare devant un train à Lamballe. J'ai imaginé ce personnage. Est-ce qu'il partait, est-ce qu'il arrivait ? "

    "La vie est tellement dure qu'il faut mieux se réfugier dans l'imaginaire et imaginer la vie comme un roman. Moi j'ai compris ça dès que j'ai su lire. Quand on me montrait la plage, le sable fin et le soleil sur les affiches, moi je voyais tout de suite les ordures derrière..."

    (A noter que son copain Marcus Malte, aux thématiques à peine moins noires, acquiesçait à côté.... Pris en sandwich entre les deux, Jean-Marie Blas de Roblès...)