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Les routes de l'imaginaire - Page 24

  • La belle Adèle. - Marie Desplechin (Gallimard jeunesse, 2010)

    56646664_p.jpgAdèle et Frederic sont amis d'enfance et sont toujours très proches maintenant qu'ils sont au collège. Mais ils ne sont pas "intégrés" aux différents clans. Adèle est un garçon manqué, pas comme toutes les filles de sa classe. Et Fréderic est doux, timide et très bon élève. Un jour ils décident d'être plus malins que les autres et de faire semblant de sortir ensemble. De fait tout le monde les regardent autrement. Parallèlement un ami de leur mère, photographe, les prend en photo pour une publicité pour un ministère. Il s'avère que c'est pour le ministère de la santé et qu'il s'agit d'une pub pour les préservatifs qui est affichée dans toute la ville...

    Je dois dire que je me suis régalée à lire ce roman pour adolescent. Marie Desplechin écrit bien, elle ne force pas la caricature tout en pointant des situations et des réflexions particulièrement drôles (cela ne manque pas chez les ados et au collège...). Disons que j'ai trouvé le livre excellent jusqu'au dernier tiers où le rythme s'accélère et où l'histoire devient invraisemblable. Il faut savoir que ce livre a été publié en feuilleton et qu'il fallait donc qu'il se passe quelque chose à chaque épisode... Dommage car c'est vraiment un bon roman pour ado, d'ailleurs je pense qu'il plaira beaucoup à ceux-ci malgré ce bémol...

    Clarabel, Cuné et Cathulu ont à peu près le même avis

  • Petite arithmétique des retraites … cherchez l’erreur !

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    Découvert sur le blog de Jean-Marc Laharrère, un billet très instructif qui vient de ce blog ici et ici 


    Un problème d’arithmétique divise les Français

    D’un côté : Sarkozy, Fillon, Woerth, les parlementaires UMP, le MEDEF et pas mal d’éditorialistes qui affirment que, pour des raisons démographiques, il ne sera bientôt plus possible de financer les retraites par répartition. De l’autre côté : des ingénieurs, des syndicalistes, des artisans, des agriculteurs, des commerçants, des ouvriers, des économistes, des étudiants, des lycéens qui, après calcul, affirment qu’il ne sera pas très difficile de financer les retraites par répartition, même dans 40 ans.

    Qui a raison ? Qui a tort ? Les calculs sont-il compliqués ?

    Des professeurs de mathématiques ont voulu en avoir le cœur net. Ils ont soumis la question, sous la forme d’un problème d’arithmétique, à un millier d’élèves de classes de 6ème.

    Ils sont partis des données incontestables suivantes :

    -  au cours des 40 dernières années, avec une croissance annuelle moyenne de 2%, le PIB est passé de 1000 à 2000 milliards d’euros
    -  au cours des 40 ans prochaines années, le nombre de personnes de plus de 60 ans va en gros doubler
    -  dans l’hypothèse où, sur les 40 prochaines années, la croissance serait seulement de 1% en moyenne annuelle (le gouvernement promet 2% et plus, afin de faire reculer le chômage), le PIB passerait de 2000 milliards en 2010 à 3000 milliards en 2050

    Les professeurs ont convenu que les 2000 milliards seraient représentés par un gâteau de 2000 grammes et les 3000 milliards par un gâteau de 3000 grammes. Ils ont soumis l’énoncé suivant aux élèves :

    « En 2010, dix salariés produisent un gâteau de 2000 grammes, à partager avec 4 retraités. En 2050, dix salariés produiront un gâteau de 3000 grammes à partager avec 8 retraités.

    Calculer le poids de la part de gâteau de chaque personne, en 2010 et en 2050. La part de chacun en 2050 sera-telle plus petite qu’en 2010 ? »

    99 % des 1000 élèves ont répondu :

    -  en 2010, la part de chacun est de 143 g (2000 : 14)
    -  en 2050, la part de chacun sera de 167 g (3000 : 18)
    -  en 2050 la part de chacun aura donc augmenté par rapport à 2010

    Aucun élève de 6ème n’a donc trouvé le même résultat que Sarkozy, Fillon et Woerth au problème de partage du gâteau !

    Profitant du débat « Quel avenir pour les retraites ? », entre Xavier Bertrand et Bernard Thibault à Lyon le 25 septembre 2010, quelques-uns de ces professeurs ont demandé à Xavier Bertrand si les résultats trouvés par les 1000 élèves étaient justes ou erronés. Le secrétaire général de l’UMP a reconnu que les résultats trouvés par les élèves de 6ème étaient justes, mais que l’énoncé du problème aurait du préciser que dans les 40 années à venir, une partie de l’accroissement des richesses devra être consacrée à l’augmentation des dépenses de santé et à celles liées à la dépendance (le 5ème risque). Nous avons donc refait les calculs, en réservant sur le gâteau de 2050 : 100 milliards de plus pour la santé et 100 milliards pour la dépendance. Donc, comme si le gâteau de 2050 ne pesait plus que 2800 grammes.

    Résultats du nouveau calcul :

    -  en 2010, la part de chacun est de 143 g (2000 : 14)
    -  en 2050, la part de chacun sera de 155 g (2800 : 18)
    -  en 2050 la part de chacun aura … toujours augmenté par rapport à 2010 !

    Les explications du secrétaire général de l’UMP n’étant toujours pas satisfaisantes, nous invitons tous les citoyens à réfléchir à la question suivante : « A votre avis, pourquoi Sarkozy, Fillon, Woerth, Copé, Bertrand et les parlementaires UMP font semblant de ne pas savoir calculer ? ».

    30 septembre 2010 - andré martin - co fondateur du site http://www.retraites-enjeux-debats.org/

  • Rentrée littéraire 2010

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    Comme chaque année, Laurent vous propose le classement des bibliothécaires des Yvelines. A découvrir sur son blog ici.

     

  • Hugo Pratt, un gentilhomme de fortune. T.1 : visions africaines (Vertige graphic, 2010)

    9782849990841.jpgGrand admirateur d'Hugo Pratt, Paolo Rossi a souhaité lui rendre hommage en faisant sa biographie sous forme de BD. Une biographie un peu romancée qui se nourrit des thématiques du dessinateur.

    1939 en Ethiopie. Hugo a une dizaine d'années et il assiste aux soubresauts d'un pays occupé par l'Italie. Le désert, les habitants, les couleurs, tout est pour lui une source d'inspiration pour ses dessins. Mais la seconde guerre mondiale éclate 9782849990841_pp.jpget il s'engage avec son père dans la police coloniale où il rencontre des personnages hors du commun. Puis ils sont envoyés dans un camp de prisonniers et il doit partir à Venise rejoindre sa mère, laissant son père là-bas. Fin du premier volume.

    Cette Bd est un magnifique hommage à Hugo Pratt. Le dessin, les couleurs sepia, la narration, l'humour, tout est là pour faire revivre non seulement un grand auteur, mais aussi tout ce qui a nourri son imaginaire pendant son enfance. Je ne connais pas très bien Hugo Pratt (lu quelques Corto Maltese) et cet ouvrage me donne très envie d'en lire davantage !

    Paolo Cossi est aussi l'auteur du très bon Medz Yeghern

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  • Purge. - Sofi Oksanen (Stock, 2010)

    9782234062405.jpgEn 1992, l'Estonie a gagné son indépendance. La vieille Aliide reçoit une étrange visite. Une jeune fille, Zara, traquée, blessée, frappe à sa porte et lui raconte une histoire plus ou moins vraisemblable d'un mari violent qui la poursuit. Aliide vit seule dans sa maison, toujours un peu craintive. Il faut dire qu'elle a subi l'occupation soviétique alors qu'elle n'était qu'une enfant. Sans leurs parents, elle et sa soeur Ingel ont survécu jusqu'à ce que Hans arrive et tombe amoureux d'Ingel. Mais pour Aliide Hans est l'homme de sa vie et elle fera tout pour le protéger quand il en aura besoin. Et quelle est la place de Zara dans cette histoire ?

    Voilà sans doute un des romans les plus marquants de cette rentrée littéraire. Un pays froid, mal connu, qui a connu des tragédies. Une famille en plein dans la tourmente. Et un beau caractère de femme qui porte l'histoire. En lisant ce roman, j'ai beaucoup pensé à Dina, l'héroïne de la saga de Hebjorg Wassmo, une histoire tragique aussi portée par le magnifique personnage de Dina. Le froid, le sang, la passion, le sexe, la guerre, la violence, tout est là pour emporter le lecteur et c'est réussi. Je mettrai un bémol dans le concert de louanges qui entoure ce livre, c'est le recours trop systématique aux flash-backs vers des dates et des lieux différents à chaque chapitre (ou presque). L'auteur (finlandaise) sait raconter une histoire, on le voit, mais le côté puzzle m'a un peu agacée...

    Les avis de Sylvie , Dasola (agacée comme moi par le va et vient spacio-temporel...), Aifelle

  • Saturne. - Serge Quadruppiani (Le Masque, 2010)

    saturne.jpgUn meurtre a lieu à Saturnia, lieu de thermes italiens : quelqu'un tue trois personnes au hasard et en blesse plusieurs autres. Les conjoints, père, frère, amant décident de se regrouper pour trouver le ou les coupables. Le tueur était un homme seul, un détective présent par hasard sur les lieux a filmé la scène. D'ailleurs il est aussitôt "recruté" par le groupe pour mener l'enquête. La revendication d'Al-Qaïda n'est pas prise au sérieux, la police italienne privilégie plutôt la piste de la mafia locale dont un membre était aux thermes ce jour-là. Pour cela elle demande à la commissaire Simona Tavianello d'enquêter. Mais celle-ci apprend en même temps la mort d'un puis de deux de ses anciens collègues et amis. On comprend vite que le commanditaire vient de plus haut, de très haut. Politique, finances, pouvoir..., qui tire les ficelles ?

    Serge Quadruppani, que l'on connait mieux comme traducteur de polars italiens, réussit brillamment à nous faire entrer dans ce polar qui n'est ni un thriller ni un roman politico-financier. Ce sont bien les héros lambda qui mènent l'enquête et on constate que les commanditaires ont eux-mêmes des commanditaires plus puissants, et ainsi de suite... Dans cette enquête tout sauf classique, chaque personnage est soigneusement caractérisé, souvent avec humour. Le tout donne un polar enlevé et surtout original, ce qui est rare de nos jours !

    Merci à  Babelio et Masse critique

     L'avis de Moisson noire

     

    Critiques et infos sur Babelio.com
  • Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (réalisé par Woody Allen, avec Antonio Banderas, Anthony Hopkins, Naomi Watts,...2010)

    19492940_jpg-r_160_214-b_1_CFD7E1-f_jpg-q_x-20100812_021112.jpgComme d'habitude chez Woody Allen, nous avons un chassé-croisé de couples. Alfie, la soixantaine, qui quitte sa femme Helena pour une (très) jeune. Helena, elle, trouve son gourou, Cristal, une voyante qui lui prédit une rencontre. Sa fille, Sally, vit avec Roy, son mari écrivain qui n'arrive pas à percer, mais elle n'est pas insensible au charme de son nouvel employeur (on la comprend, c'est Antonio Banderas). Tandis que son mari rejoue "Fenêtre sur cour" et tombe amoureux de la jolie voisine d'en face. Tout ce joli monde est donc en train de recommencer une nouvelle vie, mais peut-on vraiment "refaire" sa vie ? Et peut-on le faire sans avoir des illusions, sans se mentir un peu à soi-même ?

    Sans apporter réellement de nouveauté, ce Woody Allen est du pur Woody Allen classique comme je l'aime. Il sait comme personne nous raconter une histoire et nous attacher à ses personnages. Bien sûr son humour légendaire s'en donne à coeur joie avec ces personnages un peu paumés qui essaient de profiter des opportunités...C'est drôle, enlevé, souvent émouvant, bref un vrai plaisir de cinéma !

    Papillon a aussi adoré

  • Nagasaki. - Eric Faye (Stock, 2010)

    9782234061668.jpgShimura a une cinquantaine d'années et vit seul dans sa petite maison. Célibataire endurci à tendance maniaque, il aime l'ordre et range chaque chose à sa place. C'est pourquoi il ressent un malaise indéfini quand une fois, puis une autre fois, il a l'intime conviction que des objets ont changé de place. C'est infime mais suffisant pour le faire douter. Il entreprend donc de noter le niveau du jus de fruits. Pas de doute, quelqu'un en a bu (ça fait un peu Boucle d'or et les trois ours...), pourtant pas trace de vie. Peut-être qu'en installant une webcam... Et là, en effet, il la voit. Une femme entre deux âges, une ombre presque, qui vit chez lui à son insu. Shimura n'est pas fâché, étonné plutôt que quelque chose arrive enfin dans sa vie...

    Tiré d'un fait divers réel, ce joli petit récit est présenté comme un conte. Ou comment parler de soi, de son intérieur, de son intimité, avec subtilité mais aussi avec humour. Ce personnage restera longtemps dans nos esprits et attention si vous pensez avoir mal rangé un objet chez vous... Une petite déception toutefois : je pensais que l'auteur suggèrerait un happy end... c'est mon côté romantique...

    Laurent a aussi été sensible à l'humour de ce roman

  • Les insulaires et autres romans (noirs). - Pascal Garnier (Zulma, 2010)

    9782843045103.jpgDans La place du mort, Fabien apprend brutalement la mort de sa femme. Celle-ci s'est tuée dans un accident de voiture. Mais que faisait-elle en Bourgogne ? Et surtout que faisait-elle... accompagnée d'un homme, mort lui aussi... En plus d'être veuf, il apprend aussi qu'il était trompé ! Comment en savoir plus ? Il décide de faire la connaissance de la femme de l'amant, veuve donc elle aussi...Mais ce qui n'était au départ qu'une curiosité tourne au drame.....

    Dans Les insulaires, Olivier va à Versailles enterrer sa mère qu'il ne voyait plus beaucoup. Il y a longtemps qu'il a quitté cette ville. Il a la surprise de découvrir que la voisine de sa mère est une ancienne amie à lui, Jeanne, une ancienne amoureuse même, qui vit toujours avec son frère aveugle, Rodolphe. On comprend qu'un secret lie Olivier et Jeanne, et ce secret, Rodolphe le connait. Le soir un bon repas très arrosé leur permet de fêter leurs retrouvailles en compagnie d'un SDF que Rodolphe a ramené à la maison. Le matin le SDF est retrouvé mort dans la baignoire d'Olivier. Qui l'a tué ? A partir de là, le huis-clos va se transformer en drame et même carrément partir en vrille...

    Dans Trop près du bord, Eliette vit seule dans une maison isolée en Ardèche. Elle est veuve et s'est habituée à cette solitude. Pourtant quand elle prend un homme à bord de sa voiture, elle se sent troublée. Qui est cet homme ? Est-ce le même qui a pris la fuite après avoir renversé et tué le fils des voisins ? Et cette fille délurée qui les rejoint, est-ce bien sa fille ? Cette atmopshère lourde va très vite virer au grand-guignol puis au drame...

    Je suis habituée aux récits très noirs de Pascal Garnier, mais là j'ai vraiment trouvé que c'était du noir de chez noir ! Pas la moindre lueur d'espoir, les quelques moments heureux sont très vite balayés, les chutes sont irréversibles ! Pourtant ses précédents romans, malgré leur côté sombre, avaient des élans de tendresse. Mais en vérifiant la date du copyright, j'ai vu que ces nouvelles étaient des rééditions et qu'elles faisaient partie de ses premières publications. Son univers s'est donc quand même un peu éclairci avec le temps, disons qu'il est parti du noir ébène pour arriver au noir tout court... ;-)

     

    L'avis de Kathel

     

  • L'insomnie des étoiles. - Marc Dugain (Gallimard, 2010)

    9782070119998.jpgUne petite ville d'Allemagne en 1945. La guerre se termine. Une compagnie de militaires français s'installe sous le commandement du capitaine Louyre. Ici pas de criminels à traquer, pas de procès retentissant, c'est la vie de province chez les vainqueurs et les vaincus. Pourtant un détail intrigue Louyre : dans une ferme déserte, ils trouvent une jeune adolescente affamée et hirsute, Maria, que fait-elle là toute seule. Et dans la grange on retrouve les restes calciné d'un homme. Maria est mise sous la protection des militaires et Louyre va mener une véritable enquête sur cette énigme et aussi sur cet hôpital qui vient étrangement de fermer.

    Marc Dugain a un magnifique talent de conteur et il nous embarque tout de suite dans cette histoire  qui met en scène une période peu connue de la seconde guerre. Peu à peu se dévoile la vérité sur les crimes nazis commis dans cette petite ville. Voilà un très bon roman de la rentrée qui me donne envie de lire les précédents livres de Marc Dugain.

    L'avis de Bellesahi