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Les routes de l'imaginaire - Page 22

  • Le discours d'un roi (Réalisé par Tom Hooper Avec Colin Firth, Helena Bonham Carter, Derek Jacobi, 2010)

    discours.jpgLe futur roi George VI, père de l'actuelle reine Elizabeth, est affligé d'un bégaiement incontrolable et ne peut faire un discours en public. Soutenu par sa femme, il va voir un orthophoniste qui, utilisant des méthodes plutôt proches de la psychothérapie, va l'aider à surmonter ce problème, notamment quand son frère Edouard VIII abdique et qu"il devient roi. Son premier grand discours sera l'annonce de l'entrée en guerre de l'Angleterre contre l'Allemagne nazie.

    Tom Hooper a réussi un film excellent qui est à la fois historique, intimiste et souvent drôle (l'humour anglais). Colin Firth réussit à incarner ce prince avec son défaut de prononciation sans jamais être ridicule, le thérapeute est étonnant, ils ont tous des têtes d'Anglais plus vrais que nature, bref on se régale !

    Les avis tout aussi positifs d'Alain, Laure

  • Mes lectures jeunesse du mois

    9782070633692.gifLa petite fille dans une boîte en verre. - Marie Leymarie (Gallimard jeunesse, Hors-Piste, 2010)

    Ninon est une jeune adolescente insouciante qui vit sa vie entre le collège et ses copains et copines. Le jour où sa mère lui annonce qu'elle va avoit une petite soeur, elle n'est pas ravie ! Elle va donc devoir partager sa vie avec un bébé et le nouvel ami de sa mère ! Mais rien ne se passe comme prévu. La petite soeur nait prématurée, elle doit rester à la maternité, ses jours sont en danger, et notre Ninon se met à s'attacher à ce minuscule bébé...

    Une jolie histoire pleine de tendresse et d'émotion.

     

    9782847365405.gifDéserteurs. - Dominique Legrand (Nouveau Monde jeunesse, 2010)

    1917 dans les tranchées. La guerre n'en finit pas, les combats se font de plus en plus sanglants, c'est l'horreur dans les tranchées où le froid, la faim, les rats ont raison du moral des soldats. Chaque attaque est une épreuve où la moitié des hommes sont tués. Quand on annonce un nouvel assaut où les soldats vont se faire tirer comme des lapins par les Allemands, Gabriel Levasseur se retrouve dans un trou d'obus avec ses hommes. Tout autour les tirs sont incessants. Quand Gabriel s'opposera à son supérieur hiérarchique, il n'aura d'autre choix que la désertion.

    Le roman commence par la lettre qu'écrit Gabriel à sa femme la veille de son exécution, donc on sait à l'avance le terme de l'histoire. Le contexte est particulièrement bien évoqué. La dureté des combats dans les tranchées, la manière inhumaine dont les soldats sont traités, l'injustice profonde, tout ici dénonce la barbarie de la guerre. C'est un excellent roman sur le sujet mais il n'a rien à faire en collection jeunesse, c'est à mettre entre les mains de grands adolescents ayant déjà abordé le sujet au lycée, pas avant.

     

    9782812601200.gifIvoire noir. - Arne Svingen (Le Rouergue doAdo monde, 2010)

    Le narrateur, adolescent norvégien orphelin, et Sam, réfugié du Iberia, sont amis. Aussi quand Sam propose qu'ils partent tous les deux en Côte d'Ivoire essayer de retrouver sa mère dont il est sans nouvelles, et qui aurait été aperçue là-bas, le narrateur n'hésite pas. Mais ce qui aurait pu être un voyage touristique se révèle être une aventure hors du commun. Sam n'est pas forcément l'ami qu'il cotoyait chaque jour en Norvège. En Côte d'Ivoire, se révèlent des réalités qu'il n'imaginait même pas, l'extrême pauvreté, la violence quotidienne, et surtout les enfants-soldats.

    Ce livre a été couronné en 2005, dans la section meilleur livre pour enfants et adolescents, du Brageprisen, la plus haute distinction littéraire en Norvège. C'est un livre dont on ne sort pas indemne. Un style imagé, proche de la langue parlée. Un sujet qui parle sans tabou de violences faites par et aux enfants. Une belle référence littéraire à Joseph Conrad et Au coeur des ténèbres. Voilà un excellent roman mais à mettre entre les mains de grands adolescents...

     

  • Le retour du Général. - Benoît Duteurtre (Fayard, 2010)

    9782213629971.jpgLe roman commence avec un oeuf mayonnaise. Pour des raisons d'hygiène, les normes eutopéennes interdisent désormais aux tenanciers de bar de faire de la mayonnaise maison, et l'oeuf n'a plus du tout le même goût qu'avant... De cet incident nait une pétition, une manifestation, et arrive l'incroyable : un soir à la télé apparaît le Général de Gaulle ! Celui-ci va reprendre en main les décisions absurdes de Bruxelles, remettre en valeur ce qui faisait la grandeur de la France et redonner espoir aux Français. Bien que l'on se demande si c'est vraiment "le" Général, les Français sont ravis, mais cela peut-il durer...

    Benoît Duteurtre nous régale avec ce petit roman loufoque et impertinent qui dénonce les travers de la société actuelle tout en montrant qu'un retour en arrière n'est pas vraiment possible... Il en profite pour pointer les absurdités du monde contemporain et les injustices les plus flagrantes. Un petit roman léger, distrayant et drôle (c'est rare)  

  • Je mourrai pas gibier. - Guillaume Guéraud (Le Rouergue, DoAdo noir, 2006)

    9782841567171.jpgA Mortagne il y a deux clans, ceux qui travaillent le bois, et ceux qui travaillent la vigne. Entre eux la haine est tenace et les bagarres fréquentes. Martial ne veut être ni d'un côté ni de l'autre, aussi il part en pension. Mais malgré lui il se trouve pris dans ce conflit. A cause d'une fille, le meilleur ami de son frère se retrouve en prison. Quand il sort, il ne peut pas se venger sur son meilleur ami, aussi il va trouver un bouc émissaire. Mais Martial ne supporte pas l'injustice ...

    Le ton est donné dès le premier chapitre. On apprend tout de suite que Martial est arrêté car il tué cinq personnes et en a blessé trois autres. Puis le flash-back commence...

    Dans ce petit livre Guillaume Guéraud nous propose une histoire très forte, très violente, avec un style simple et pudique. Des personnages, des sentiments, un lieu, c'est l'irruption de la tragédie classique dans un quotidien sans espoir.

    Après Sans la télé, j'avais envie de lire de nouveau un roman de cet excellent auteur, si vous ne le connaissez pas, n'hésitez pas.

  • De briques et de sang. - Régis Hautière et David François (Casterman, 2010)

    Couv_116670.jpgEn 1914 à Guise un crime est commis dans le familistère. Le jeune Victor Leblanc, journaliste à l'Humanité est chargé de couvrir l'affaire. Il va d'abord découvrir ce familistère, un édifice construit par J. Godin (les poêles Godin) sur une utopie sociale : améliorer les conditions de vie des employés en leur construisant des logements au sein de l'enceinte de l'usine et en leur proposant un accès à la culture, l'hygiène et l'éducation. C'est donc dans cet univers clos que Victor va faire son enquête, aidé par la jeune Ada, membre de la cité ouvrière...PlancheA_116670.jpg

    Avec cette BD, on entre tout de suite dans ce monde clos qu'est le familistère grâce aux superbes dessins de Davis François. Les couleurs sepia un peu délavées, les visages durs des personnages et le trait charbonneux retranscrivent bien l'aspect brumeux et glauque de la cité. Mélangeant vérité historique et suspense, les auteurs ont réussi leur pari avec ce magnifique album.

     

  • L'écriture sur le mur. - Gunnar Staalesen (Gaïa, 2011)

    ecriture-sur-le-murhd.jpgA Bergen, Norvège, un juge est retrouvé mort dans un hôtel vêtu de lingerie féminine. En même temps, Varg Veum, détective privé, est appelé à travailler sur une affaire de disparition. Une adolescente a quitté le domicile familial depuis plusieurs jours. L'enquête est difficile à mener, les amies de l'adolescente ne savent rien ou n'osent rien dire...

    J'avais lu les premières enquêtes avec Varg Veum puis m'étais lassée de ces récits trop classiques avec un détective un peu paumé et très alcoolo, trop classique lui aussi. Je suis agréablement surprise par ce dernier opus. Varg s'est un peu rangé des voitures, il a une petite amie officielle et ne boit plus d'aquavit. L'intrigue peut donc se concentrer sur les péripéties elles-mêmes et bien sûr surtout sur la critique de la société norvégienne qui est la coeur de cible des auteurs de polars nordiques. J'ai trouvé qu'il y avait un bon suspense, une chute pas mal du tout, d'ailleurs je l'ai lu d'une traite, ce qui est bon signe ;-)

    Merci à Babelio

  • Mes lectures Jeunesse du mois

    la premire fois.gifLa première fois on pardonne. - Ahmed Kalouaz (Le Rouergue, Coll. doAdo, 2010)

    Elodie est en vacances chez sa grand-mère. Inlassablement elle feuillette les albums-photos de la famille, cherchant dans les images le bonheur perdu et surtout le moment où "ça" a commencé. "Ca" c'est le moment où elle a compris que son père frappait sa mère. Les photos font revivre en elle des souvenirs parfois joyeux, souvent douloureux. Mais comment en parler et à qui ?

    Un livre délicat sur un sujet délicat. Toutefois certaine scène sont très explicites, donc à ne pas mettre entre des mains trop jeunes.

     

    tout le monde.gifTout le monde est une idole. - Marie-Sophie Vermot (Editions Thierry Magnier, 2010)

    Matthias prend le train pour aller chez son grand-père en Italie. Nous sommes en pleine année scolaire. Que s'est-il passé ? Matthias cherche non pas à oublier, mais à fuir l'horreur de ce jour où un ancien élève du lycée est venu tirer aveuglément sur les élèves de sa classe. Il est le seul à avoir été seulement blessé. Comment se reconstruire après un tel drame ?

    L'auteur exprime avec beaucoup de délicatesse ce que ressent cet adolescent, la manière dont il tente de reprendre peu à peu pied dans la vie, comment il réagit aussi avec agressivité à des scènes anodines. C'est un sujet difficile à traiter mais l'auteur a su le faire avec sensibilité.

     

    9782874261299.jpgJ'ai le vertige. - Jennifer Roy (Editions Alice jeunesse, 2010)

    Jennifer Roy est américaine, elle a écrit de nombreux libres pour la jeunesse. C'est en parlant avec sa tante Syvia, âgée de soixante ans, qu'elle apprend que celle-ci faisait partie des huit enfants retrouvés vivants dans le ghetto de Lodz. Pendant plusieurs mois, elle recueille son témoignage et en fait ce récit qu'elle écrit à la première personne.

    Lodz, Pologne, 1939. Syvia a quatre ans et demi quand elle quitte sa maison avec ses parents et sa soeur de dix ans. Ils s'enfuient car des bruits courent que les Juifs vont être arrêtés. Mais ils ne peuvent aller loin et doivent rejoindre eux aussi le ghetto. Ici plusieurs dizaines de milliers de juifs sont parqués dans des conditions précaires. Au mieux ils doivent travailler, au pire ils sont brutalisés sans raison. Ils y resteront jusqu'au 19 janvier 1945. Entre temps, beaucoup de juifs ont dû quitter le camp de force en prenant le train et tous les enfants ont été obligés de quitter le ghetto. Tous sauf huit qui ont été cachés par leurs parents. Syvia en faisait partie.

    La dureté de ce récit est quelque peu adoucie par sa narration qui est faite par la jeune Syvia. Elle ne perçoit alors qu'une partie de la réalité et est surtout marquée par la sensation de faim, par l'ennui  qu'elle ressent quand elle doit rester cachée pendant des mois dans le petit logement et par sa terreur quand elle se cache avec son père dans le cimetière. Ce témoignage est capital pour comprendre la vie quotidienne dans un ghetto pendant la seconde guerre. Un petit récapitulatif historique débute chaque chapitre afin de remettre en perspective les propos de la petite Syvia. Un livre pour adolescents et aussi adultes.

     

  • Sans la télé. - Guillaume Guéraud (Le Rouergue, doAdo, 2010)

    9782812601620.gifChez Guillaume Guéraud, enfant, il n'y avait pas de télé. La télé c'est, dit sa mère, "pour les vieilles personnes qui ne savent plus quoi faire de leur vie". Mais pourtant à l'école il y a un tas d'enfants de son âge qui la regardent et qui partagent des tas de choses ensemble, sans lui. Mais rien à faire, sa mère ne veut pas céder. Pour le consoler, elle lui propose de l'emmener avec elle au cinéma voir les mêmes films qu'elle. Ainsi il va voir Mon oncle d'Amérique, Annie Hall, Tess, Kagemusha, Les temps modernes, les grands westerns ... Il a huit ans quand il voit tout ça et forcément il a un peu de mal à en parler à ses camarades d'école, mais néanmoins il réussit à leur faire envie et à en convaincre quelques uns (quelques unes même) de venir avec lui...

    Ce livre est vraiment une déclaration d'amour de Guillaume Guéraud au cinéma. C'est ce qui a marqué son enfance et modelé son imaginaire.

    Cela me rappelle une rencontre avec lui et Christian Lehmann il y a quelques années. Alors que Christian Lehmann se vantait de ne pas savoir combien de centaines, de milliers de livres même il avait lus, Guillaume Guéraud, à côté, rigolait et disait "Oh ben moi ce serait plus rapide à compter" ! Il a certainement beaucoup lu ensuite, mais son enfance ce sont les films et ce petit livre en est un beau témoignage.

    Ah oui, son film préféré : L'année du dragon de Michael Cimino.

  • Indignation. - Philip Roth (Gallimard, 2010)

    9782070123094.jpgLes Etats-Unis en 1951, pendant la guerre de Corée. Marcus, jeune homme sérieux dans les études, agréable avec ses parents, courageux (il a aidé son père à la boucherie casher toute sa jeunesse), prend la décision de partir loin de sa famille poursuivre ses études dans une université. Il souhaite s'éloigner de son père qui ne supporte pas de le voir grandir, s'éloigner, vivre sa vie loin de lui. Mais là-bas, Marcus ne s'intègre pas bien à la vie d'étudiant, lui ne souhaite que travailler sérieusement, avoir un petit job et dormir suffisamment. Son premier voisin de chambre est trop bruyant, le second trop renfermé, et surtout la belle Olivia vient bousculer sa vie bien réglée. Comment faire face à tous ces bouleversements, comment devenir quelqu'un sans renier ses principes mais en vivant avec les autres ?

    Beaucoup de questions sont posées dans ce roman de Philip Roth, bien différent de ses précédents ouvrages. Ici il nous propose le récit d'apprentissage d'un jeune Américain dans ces années cinquante bien puritaines et conservatrices. Les passages drôles alternent avec les passages plus dramatiques, notamment pendant les envolées de Marcus face au directeur de l'université où son indignation s'exprime clairement ! Ce joli roman est toutefois profondément pessimiste sur la nature humaine puisque c'est l'indignation de Marcus et sa sincérité qui le mèneront à sa perte !

    Les avis de Dasola, Sylvie, Amanda

  • Another year ( réalisé par Mike Leigh, avec Jim Broadbent, Lesley Manville, Ruth Sheen), 2010

    19584776_jpg-r_160_214-b_1_CFD7E1-f_jpg-q_x-20101103_115133.jpgLes saisons défilent dans ce jardin ouvrier de Londres avec ce couple de sexagénaires heureux de vivre ensemble. Autour d'eux la vie est moins généreuse. La patiente de Gerri met 1 sur une échelle de 1 à 10 sur son sentiment de bonheur. Mary, la collègue de Gerri, a une tendance maniaco-dépressive, s'incruste chez eux et boit. Leur ami Ken mange, mange encore et boit, beaucoup. Tout le monde boit beaucoup d'ailleurs dans ce film, pour fêter des moments heureux chez Gerri et Tom, pour oublier leur détresse chez les autres.

    Mike Leigh filme avec un naturel extraordinaire la vie quotidienne, les joies, les malheurs, l'amitié,... Ce pourrait être ennuyeux, pour moi c'est un vrai moment de bonheur avec des acteurs stupéfiants de naturel.

    Toutefois amateurs de films d'action s'abstenir !

    Merci à Philippe dont le billet m'a convaincue d'aller voir ce film. L'avis de BMR tout aussi enthousiaste.